Jazz Magazine n°677 - octobre 2015

De J à Z et de Z à A par Frédéric Goaty

« Jazz is not dead » par ci, « Jazz is not dead » par là… Cette citation a si souvent été recyclée qu’on
finirait par en oublier son auteur, Frank Zappa, qui l’avait improvisée un soir de décembre 1973 sur la scène du Roxy, tandis que ses Mothers Of Invention interprétaient l’un des morceaux de bravoure de leur répertoire, Be-Bop Tango (Of The Old Jazzmen’s Church). Si on prend soin de la reproduire dans son intégralité – « Jazz is not dead, it just smells funny » / « Le jazz n’est pas mort, il a juste une drôle d’odeur » – et d’en gratter le vernis sarcastique, elle dit non sans malice tout l’amour de Zappa pour une musique qui n’a pas toujours été en odeur de sainteté dans son pays natal. Dans Roxy The Movie, le film que tous ceux qui aiment le jazz et Frank Zappa attendaient (voir p. 18), on voit notamment le regretté George Duke chanter Inca Roads, tiré de “One Size Fits All”, ce chef-d’œuvre (voir p. 28). Ses élans lyriques et soulful sont aussitôt tempérés par un mélange détonant de clusters et de fous rires à peine étouffés. Zappa prenait la musique au sérieux sans jamais se prendre au sérieux et, en 1973 comme en 1988, l’année de son ultime tournée (voir p.32), le jazz était comme un tableau de maître auquel il était toujours prêt à ajouter des moustaches. Le dossier et “La leçon” (voir p. 88) que nous lui consacrons en témoignent.

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