Herbie Hancock en Exploration(s) à Tourcoing
« I want to have fun » : « Je veux m’amuser », a-t-il répété hier soir sur la scène du Théâtre Raymond Devos de Tourcoing, comme dans l’entretien paru récemment dans Jazzmag. Pourtant, rarement aura-t-on vu Herbie Hancock aussi peu sûr de lui sur une scène…
Ce soir, après avoir rallié Clermont-Ferrand dans son beau tour bus made in Germany, notre jeune pianiste, claviériste et désormais “iPadiste” de 72 ans doit rejouer sa Nuit d’Explorations Solo Branchée au 25ème festival Jazz en Tête. Mercredi prochain, à la Salle Pleyel, ce sera au tour du public parisien de la découvrir.
Ne comptez donc pas sur nous pour vous narrer dans le détail celle qu’il a donnée hier soir à Tourcoing. (Vive le suspense, vive le mystère !) Tout juste lèvera-t-on un petit coin de voile sur le premier morceau, interprété au piano acoustique : l’une des plus belles compositions de son vieil ami Wayne Shorter, à laquelle il est intimement liée puisque qu’en 1966 avec… stop ! Vous ne savez déjà trop ! Une relecture étourdissante, fascinante, que peu de pianiste de jazz seraient capables de mener à bien sans se perdre, que dis-je, sans nous perdre en route. À vrai dire, si Herbie Hancock avait décidé de ne jouer “que” de son Fazoli, dont on pouvait goûter toutes les nuances grâce à une fort délectable acoustique, nul doute que la soirée aurait était exceptionnelle d’un bout à l’autre, et peut-être même inoubliable. Seulement voilà : notre homme n’acceptera jamais de tourner uniquement en piano solo. Passe encore de se priver d’une section rythmique ou de souffleurs, mais, quoiqu’il arrive, il lui faut autre chose pour titiller son imagination, chercher d’autres couleurs – justifier son surnom de musicien caméléon quoi…
Quelques synthés dernier cri (dont un à bretelles) et quatre iPad fixés tels des miroirs (aux alouettes ?) au dessus de plus imposant d’entre eux lui servent donc de machette pour explorer une jungle de sons qu’on imagine plus-que-foisonnante de sons, de samples et de de boucles. D’aucuns penseront qu’il aurait dû également se munir d’une simple boussole, car il parut parfois hésitant, voire angoissé à l’idée de lancer du bout du doigt tel groove électronique ou telle sample symphonique… Parfois, l’homme semblait dépassé par les machines, ou bien était-ce les machines qui, dans le feu de l’action, lui semblaient d’un coup embarrassantes, voire, peut-être, inutiles.
Car quand Herbie Hancock se lève avec son clavier portable pour jouer ………….. .. et ……..….. face au public, il retrouve l’une de ses principales raison d’être, et du coup un semblant de sourire : jouer pour et avec le public. Coincé entre des iPad et face à son piano, qui lui crie intérieurement « Joue moi seul joue moi seul ! Tu es un maître, je veux encore apprendre de toi ! », il semle coincé aux entournures, et même : pas très heureux.
Pour autant, la déroulement même du concert en promet d’autres forcément différents, et l’humeur d’un soir, qui ne sera pas celle d’un autre – sans parler de la fatigue… –influeront sur ces explorations branchées et à risques menées par un musicien qui, décidément, n’aime rien tant que continuer d’avancer, encore, et encore, et encore… (Ad Lib.)
Nous reparlerons de tout ça après le concert de Paris : restez branchés, stay plugged in… Frédéric Goaty
PS Notre set list imaginaire du Jazzmag n° 642 (p. 27) obtient la note de 4 sur 12…
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« I want to have fun » : « Je veux m’amuser », a-t-il répété hier soir sur la scène du Théâtre Raymond Devos de Tourcoing, comme dans l’entretien paru récemment dans Jazzmag. Pourtant, rarement aura-t-on vu Herbie Hancock aussi peu sûr de lui sur une scène…
Ce soir, après avoir rallié Clermont-Ferrand dans son beau tour bus made in Germany, notre jeune pianiste, claviériste et désormais “iPadiste” de 72 ans doit rejouer sa Nuit d’Explorations Solo Branchée au 25ème festival Jazz en Tête. Mercredi prochain, à la Salle Pleyel, ce sera au tour du public parisien de la découvrir.
Ne comptez donc pas sur nous pour vous narrer dans le détail celle qu’il a donnée hier soir à Tourcoing. (Vive le suspense, vive le mystère !) Tout juste lèvera-t-on un petit coin de voile sur le premier morceau, interprété au piano acoustique : l’une des plus belles compositions de son vieil ami Wayne Shorter, à laquelle il est intimement liée puisque qu’en 1966 avec… stop ! Vous ne savez déjà trop ! Une relecture étourdissante, fascinante, que peu de pianiste de jazz seraient capables de mener à bien sans se perdre, que dis-je, sans nous perdre en route. À vrai dire, si Herbie Hancock avait décidé de ne jouer “que” de son Fazoli, dont on pouvait goûter toutes les nuances grâce à une fort délectable acoustique, nul doute que la soirée aurait était exceptionnelle d’un bout à l’autre, et peut-être même inoubliable. Seulement voilà : notre homme n’acceptera jamais de tourner uniquement en piano solo. Passe encore de se priver d’une section rythmique ou de souffleurs, mais, quoiqu’il arrive, il lui faut autre chose pour titiller son imagination, chercher d’autres couleurs – justifier son surnom de musicien caméléon quoi…
Quelques synthés dernier cri (dont un à bretelles) et quatre iPad fixés tels des miroirs (aux alouettes ?) au dessus de plus imposant d’entre eux lui servent donc de machette pour explorer une jungle de sons qu’on imagine plus-que-foisonnante de sons, de samples et de de boucles. D’aucuns penseront qu’il aurait dû également se munir d’une simple boussole, car il parut parfois hésitant, voire angoissé à l’idée de lancer du bout du doigt tel groove électronique ou telle sample symphonique… Parfois, l’homme semblait dépassé par les machines, ou bien était-ce les machines qui, dans le feu de l’action, lui semblaient d’un coup embarrassantes, voire, peut-être, inutiles.
Car quand Herbie Hancock se lève avec son clavier portable pour jouer ………….. .. et ……..….. face au public, il retrouve l’une de ses principales raison d’être, et du coup un semblant de sourire : jouer pour et avec le public. Coincé entre des iPad et face à son piano, qui lui crie intérieurement « Joue moi seul joue moi seul ! Tu es un maître, je veux encore apprendre de toi ! », il semle coincé aux entournures, et même : pas très heureux.
Pour autant, la déroulement même du concert en promet d’autres forcément différents, et l’humeur d’un soir, qui ne sera pas celle d’un autre – sans parler de la fatigue… –influeront sur ces explorations branchées et à risques menées par un musicien qui, décidément, n’aime rien tant que continuer d’avancer, encore, et encore, et encore… (Ad Lib.)
Nous reparlerons de tout ça après le concert de Paris : restez branchés, stay plugged in… Frédéric Goaty
PS Notre set list imaginaire du Jazzmag n° 642 (p. 27) obtient la note de 4 sur 12…
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« I want to have fun » : « Je veux m’amuser », a-t-il répété hier soir sur la scène du Théâtre Raymond Devos de Tourcoing, comme dans l’entretien paru récemment dans Jazzmag. Pourtant, rarement aura-t-on vu Herbie Hancock aussi peu sûr de lui sur une scène…
Ce soir, après avoir rallié Clermont-Ferrand dans son beau tour bus made in Germany, notre jeune pianiste, claviériste et désormais “iPadiste” de 72 ans doit rejouer sa Nuit d’Explorations Solo Branchée au 25ème festival Jazz en Tête. Mercredi prochain, à la Salle Pleyel, ce sera au tour du public parisien de la découvrir.
Ne comptez donc pas sur nous pour vous narrer dans le détail celle qu’il a donnée hier soir à Tourcoing. (Vive le suspense, vive le mystère !) Tout juste lèvera-t-on un petit coin de voile sur le premier morceau, interprété au piano acoustique : l’une des plus belles compositions de son vieil ami Wayne Shorter, à laquelle il est intimement liée puisque qu’en 1966 avec… stop ! Vous ne savez déjà trop ! Une relecture étourdissante, fascinante, que peu de pianiste de jazz seraient capables de mener à bien sans se perdre, que dis-je, sans nous perdre en route. À vrai dire, si Herbie Hancock avait décidé de ne jouer “que” de son Fazoli, dont on pouvait goûter toutes les nuances grâce à une fort délectable acoustique, nul doute que la soirée aurait était exceptionnelle d’un bout à l’autre, et peut-être même inoubliable. Seulement voilà : notre homme n’acceptera jamais de tourner uniquement en piano solo. Passe encore de se priver d’une section rythmique ou de souffleurs, mais, quoiqu’il arrive, il lui faut autre chose pour titiller son imagination, chercher d’autres couleurs – justifier son surnom de musicien caméléon quoi…
Quelques synthés dernier cri (dont un à bretelles) et quatre iPad fixés tels des miroirs (aux alouettes ?) au dessus de plus imposant d’entre eux lui servent donc de machette pour explorer une jungle de sons qu’on imagine plus-que-foisonnante de sons, de samples et de de boucles. D’aucuns penseront qu’il aurait dû également se munir d’une simple boussole, car il parut parfois hésitant, voire angoissé à l’idée de lancer du bout du doigt tel groove électronique ou telle sample symphonique… Parfois, l’homme semblait dépassé par les machines, ou bien était-ce les machines qui, dans le feu de l’action, lui semblaient d’un coup embarrassantes, voire, peut-être, inutiles.
Car quand Herbie Hancock se lève avec son clavier portable pour jouer ………….. .. et ……..….. face au public, il retrouve l’une de ses principales raison d’être, et du coup un semblant de sourire : jouer pour et avec le public. Coincé entre des iPad et face à son piano, qui lui crie intérieurement « Joue moi seul joue moi seul ! Tu es un maître, je veux encore apprendre de toi ! », il semle coincé aux entournures, et même : pas très heureux.
Pour autant, la déroulement même du concert en promet d’autres forcément différents, et l’humeur d’un soir, qui ne sera pas celle d’un autre – sans parler de la fatigue… –influeront sur ces explorations branchées et à risques menées par un musicien qui, décidément, n’aime rien tant que continuer d’avancer, encore, et encore, et encore… (Ad Lib.)
Nous reparlerons de tout ça après le concert de Paris : restez branchés, stay plugged in… Frédéric Goaty
PS Notre set list imaginaire du Jazzmag n° 642 (p. 27) obtient la note de 4 sur 12…
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« I want to have fun » : « Je veux m’amuser », a-t-il répété hier soir sur la scène du Théâtre Raymond Devos de Tourcoing, comme dans l’entretien paru récemment dans Jazzmag. Pourtant, rarement aura-t-on vu Herbie Hancock aussi peu sûr de lui sur une scène…
Ce soir, après avoir rallié Clermont-Ferrand dans son beau tour bus made in Germany, notre jeune pianiste, claviériste et désormais “iPadiste” de 72 ans doit rejouer sa Nuit d’Explorations Solo Branchée au 25ème festival Jazz en Tête. Mercredi prochain, à la Salle Pleyel, ce sera au tour du public parisien de la découvrir.
Ne comptez donc pas sur nous pour vous narrer dans le détail celle qu’il a donnée hier soir à Tourcoing. (Vive le suspense, vive le mystère !) Tout juste lèvera-t-on un petit coin de voile sur le premier morceau, interprété au piano acoustique : l’une des plus belles compositions de son vieil ami Wayne Shorter, à laquelle il est intimement liée puisque qu’en 1966 avec… stop ! Vous ne savez déjà trop ! Une relecture étourdissante, fascinante, que peu de pianiste de jazz seraient capables de mener à bien sans se perdre, que dis-je, sans nous perdre en route. À vrai dire, si Herbie Hancock avait décidé de ne jouer “que” de son Fazoli, dont on pouvait goûter toutes les nuances grâce à une fort délectable acoustique, nul doute que la soirée aurait était exceptionnelle d’un bout à l’autre, et peut-être même inoubliable. Seulement voilà : notre homme n’acceptera jamais de tourner uniquement en piano solo. Passe encore de se priver d’une section rythmique ou de souffleurs, mais, quoiqu’il arrive, il lui faut autre chose pour titiller son imagination, chercher d’autres couleurs – justifier son surnom de musicien caméléon quoi…
Quelques synthés dernier cri (dont un à bretelles) et quatre iPad fixés tels des miroirs (aux alouettes ?) au dessus de plus imposant d’entre eux lui servent donc de machette pour explorer une jungle de sons qu’on imagine plus-que-foisonnante de sons, de samples et de de boucles. D’aucuns penseront qu’il aurait dû également se munir d’une simple boussole, car il parut parfois hésitant, voire angoissé à l’idée de lancer du bout du doigt tel groove électronique ou telle sample symphonique… Parfois, l’homme semblait dépassé par les machines, ou bien était-ce les machines qui, dans le feu de l’action, lui semblaient d’un coup embarrassantes, voire, peut-être, inutiles.
Car quand Herbie Hancock se lève avec son clavier portable pour jouer ………….. .. et ……..….. face au public, il retrouve l’une de ses principales raison d’être, et du coup un semblant de sourire : jouer pour et avec le public. Coincé entre des iPad et face à son piano, qui lui crie intérieurement « Joue moi seul joue moi seul ! Tu es un maître, je veux encore apprendre de toi ! », il semle coincé aux entournures, et même : pas très heureux.
Pour autant, la déroulement même du concert en promet d’autres forcément différents, et l’humeur d’un soir, qui ne sera pas celle d’un autre – sans parler de la fatigue… –influeront sur ces explorations branchées et à risques menées par un musicien qui, décidément, n’aime rien tant que continuer d’avancer, encore, et encore, et encore… (Ad Lib.)
Nous reparlerons de tout ça après le concert de Paris : restez branchés, stay plugged in… Frédéric Goaty
PS Notre set list imaginaire du Jazzmag n° 642 (p. 27) obtient la note de 4 sur 12…