Guillaume Hazebrouck solo, The West Lines + 3, Le Petit faucheux (Tours)
Guillaume Hazebrouck solo ;
The West Lines + 3
Cédric Piromalli (p), Antoine Polin (g), Etienne Ziemniak (d), Yoann Loustalot (tp, flh), Olivier Thémines (cl), Jean-Baptiste Réhault (saxes).
Samedi 18 mai, Le Petit faucheux (Tours)
Ce concert s’est déroulé dans le cadre de la résidence-association offerte cette année au pianiste et organiste Cédric Piromalli par le Petit faucheux. Ce dernier a choisi de s’entourer de certains de ses plus proches partenaires et amis, à commencer par Guillaume Hazebrouck – ancien tourangeau installé à Nantes où il anime notamment la Compagnie Frasques. Discret autant que remarquable accompagnateur, le pianiste se produit rarement en solo, lui préférant les échanges sur le vif et les confrontations avec la poésie ou la littérature.
En première partie, il a choisi un répertoire de compositions originales plutôt brèves et concises (La colonne), toujours centrées sur une idée, une couleur, ou une utilisation particulière du clavier. Avec une concentration palpable (renforcée par la belle qualité d’écoute qui fait la réputation du lieu), il a illustré le croisement d’influences qui caractérise son univers, celles de Mal Waldron, Andrew Hill mais aussi Fats Waller ou Bela Bartok. Alors qu’il est capable de déployer un geste pianistique de plus grande ampleur et de traiter le piano de façon percussive, c’est une facette plus introspective qu’il nous a présentée.
Après avoir tâté de tous les claviers et notamment du Fender Rhodes, Cédric Piromalli s’est pris de passion pour l’orgue Hammond et a fondé en 2011 le trio The West Lines avec le guitariste Antoine Polin et le batteur Etienne Ziemniak. Pour qui connaît la trajectoire du pianiste depuis la fondation de Triade en 1994, il y a de quoi être un peu surpris, c’est vrai, par la très forte référence au passé (ici, aux organ trios des années 1950) qui domine le répertoire et les arrangements. Un peu, mais pas totalement : Piromalli n’a t-il pas enregistré un programme Monk en solo ? La référence au passé est-elle absente des projets plus free, plus « contemporains » auxquels il a pu prendre part ? Evidemment non, mais le passé y est souvent plus récent, et la tradition moins codifiée qu’ici. On reste quand même à bonne distance d’un esprit revivaliste : même si la formation fait à elle seule référence (comme d’autres se présentent en quartette à la Coleman, d’autres en trio façon Jimmy Giuffre), ici le répertoire, les arrangements, et le jeu individuel qui se déploie offrent de nombreuses occasions à The West Lines de faire entendre sa voix. Dans The West Jive, Piromalli lance un clin d’œil à Basie, dans Down The Line, il superpose une rythmique swing à une manière d’hommage à Tristano. Vers la fin du programme, il arrange avec pas mal d’audace Rustic Hop de Bob Brookmeyer. La couleur west coast qui domine dans cette version sextette de West Lines n’est pas étrangère à la personnalité des invités : Yoann Loustalot mais surtout Olivier Thémines et Jean-Baptiste Réhault (les deux compères de Guillaume Hazebrouck dans la compagnie Frasques). Ce dernier arrange avec talent (Carolina Moon, Lullaby for Dreamers), s’inspirant de versions antérieures de Monk pour la première pièce, de Chico Hamilton pour la seconde). Olivier Thémines, pour sa part, n’a pas son pareil pour débusquer et revisiter des morceaux rares comme Afternoon in Africa, de Buster Bailey. Je n’oublie pas de souligner la rythmique parfaite que forment Antoine Polin (aux lignes improvisées limpides et cristallines) et Etienne Ziemniak qui dose très exactement l’énergie, ici transformée en précision. S’appuyant sur d’impressionnants walking de main gauche sur les tempos rapides, Cédric Piromalli fait parler, chanter, et toujours respirer l’orgue Hammond avec une maîtrise grandissante même si, dans cette formation élargie, il s’est surtout concentré sur le soutien et l’écoute de se partenaires. Comme on le sait bien à Tours, The West Lines a fait ses premières armes au Bistrot 64, à quelques pas de la Place Plumereau. Cet été, c’est au Festival de Radio-France à Montpellier qu’on pourra les entendre. Vincent Cotro
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Guillaume Hazebrouck solo ;
The West Lines + 3
Cédric Piromalli (p), Antoine Polin (g), Etienne Ziemniak (d), Yoann Loustalot (tp, flh), Olivier Thémines (cl), Jean-Baptiste Réhault (saxes).
Samedi 18 mai, Le Petit faucheux (Tours)
Ce concert s’est déroulé dans le cadre de la résidence-association offerte cette année au pianiste et organiste Cédric Piromalli par le Petit faucheux. Ce dernier a choisi de s’entourer de certains de ses plus proches partenaires et amis, à commencer par Guillaume Hazebrouck – ancien tourangeau installé à Nantes où il anime notamment la Compagnie Frasques. Discret autant que remarquable accompagnateur, le pianiste se produit rarement en solo, lui préférant les échanges sur le vif et les confrontations avec la poésie ou la littérature.
En première partie, il a choisi un répertoire de compositions originales plutôt brèves et concises (La colonne), toujours centrées sur une idée, une couleur, ou une utilisation particulière du clavier. Avec une concentration palpable (renforcée par la belle qualité d’écoute qui fait la réputation du lieu), il a illustré le croisement d’influences qui caractérise son univers, celles de Mal Waldron, Andrew Hill mais aussi Fats Waller ou Bela Bartok. Alors qu’il est capable de déployer un geste pianistique de plus grande ampleur et de traiter le piano de façon percussive, c’est une facette plus introspective qu’il nous a présentée.
Après avoir tâté de tous les claviers et notamment du Fender Rhodes, Cédric Piromalli s’est pris de passion pour l’orgue Hammond et a fondé en 2011 le trio The West Lines avec le guitariste Antoine Polin et le batteur Etienne Ziemniak. Pour qui connaît la trajectoire du pianiste depuis la fondation de Triade en 1994, il y a de quoi être un peu surpris, c’est vrai, par la très forte référence au passé (ici, aux organ trios des années 1950) qui domine le répertoire et les arrangements. Un peu, mais pas totalement : Piromalli n’a t-il pas enregistré un programme Monk en solo ? La référence au passé est-elle absente des projets plus free, plus « contemporains » auxquels il a pu prendre part ? Evidemment non, mais le passé y est souvent plus récent, et la tradition moins codifiée qu’ici. On reste quand même à bonne distance d’un esprit revivaliste : même si la formation fait à elle seule référence (comme d’autres se présentent en quartette à la Coleman, d’autres en trio façon Jimmy Giuffre), ici le répertoire, les arrangements, et le jeu individuel qui se déploie offrent de nombreuses occasions à The West Lines de faire entendre sa voix. Dans The West Jive, Piromalli lance un clin d’œil à Basie, dans Down The Line, il superpose une rythmique swing à une manière d’hommage à Tristano. Vers la fin du programme, il arrange avec pas mal d’audace Rustic Hop de Bob Brookmeyer. La couleur west coast qui domine dans cette version sextette de West Lines n’est pas étrangère à la personnalité des invités : Yoann Loustalot mais surtout Olivier Thémines et Jean-Baptiste Réhault (les deux compères de Guillaume Hazebrouck dans la compagnie Frasques). Ce dernier arrange avec talent (Carolina Moon, Lullaby for Dreamers), s’inspirant de versions antérieures de Monk pour la première pièce, de Chico Hamilton pour la seconde). Olivier Thémines, pour sa part, n’a pas son pareil pour débusquer et revisiter des morceaux rares comme Afternoon in Africa, de Buster Bailey. Je n’oublie pas de souligner la rythmique parfaite que forment Antoine Polin (aux lignes improvisées limpides et cristallines) et Etienne Ziemniak qui dose très exactement l’énergie, ici transformée en précision. S’appuyant sur d’impressionnants walking de main gauche sur les tempos rapides, Cédric Piromalli fait parler, chanter, et toujours respirer l’orgue Hammond avec une maîtrise grandissante même si, dans cette formation élargie, il s’est surtout concentré sur le soutien et l’écoute de se partenaires. Comme on le sait bien à Tours, The West Lines a fait ses premières armes au Bistrot 64, à quelques pas de la Place Plumereau. Cet été, c’est au Festival de Radio-France à Montpellier qu’on pourra les entendre. Vincent Cotro
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Guillaume Hazebrouck solo ;
The West Lines + 3
Cédric Piromalli (p), Antoine Polin (g), Etienne Ziemniak (d), Yoann Loustalot (tp, flh), Olivier Thémines (cl), Jean-Baptiste Réhault (saxes).
Samedi 18 mai, Le Petit faucheux (Tours)
Ce concert s’est déroulé dans le cadre de la résidence-association offerte cette année au pianiste et organiste Cédric Piromalli par le Petit faucheux. Ce dernier a choisi de s’entourer de certains de ses plus proches partenaires et amis, à commencer par Guillaume Hazebrouck – ancien tourangeau installé à Nantes où il anime notamment la Compagnie Frasques. Discret autant que remarquable accompagnateur, le pianiste se produit rarement en solo, lui préférant les échanges sur le vif et les confrontations avec la poésie ou la littérature.
En première partie, il a choisi un répertoire de compositions originales plutôt brèves et concises (La colonne), toujours centrées sur une idée, une couleur, ou une utilisation particulière du clavier. Avec une concentration palpable (renforcée par la belle qualité d’écoute qui fait la réputation du lieu), il a illustré le croisement d’influences qui caractérise son univers, celles de Mal Waldron, Andrew Hill mais aussi Fats Waller ou Bela Bartok. Alors qu’il est capable de déployer un geste pianistique de plus grande ampleur et de traiter le piano de façon percussive, c’est une facette plus introspective qu’il nous a présentée.
Après avoir tâté de tous les claviers et notamment du Fender Rhodes, Cédric Piromalli s’est pris de passion pour l’orgue Hammond et a fondé en 2011 le trio The West Lines avec le guitariste Antoine Polin et le batteur Etienne Ziemniak. Pour qui connaît la trajectoire du pianiste depuis la fondation de Triade en 1994, il y a de quoi être un peu surpris, c’est vrai, par la très forte référence au passé (ici, aux organ trios des années 1950) qui domine le répertoire et les arrangements. Un peu, mais pas totalement : Piromalli n’a t-il pas enregistré un programme Monk en solo ? La référence au passé est-elle absente des projets plus free, plus « contemporains » auxquels il a pu prendre part ? Evidemment non, mais le passé y est souvent plus récent, et la tradition moins codifiée qu’ici. On reste quand même à bonne distance d’un esprit revivaliste : même si la formation fait à elle seule référence (comme d’autres se présentent en quartette à la Coleman, d’autres en trio façon Jimmy Giuffre), ici le répertoire, les arrangements, et le jeu individuel qui se déploie offrent de nombreuses occasions à The West Lines de faire entendre sa voix. Dans The West Jive, Piromalli lance un clin d’œil à Basie, dans Down The Line, il superpose une rythmique swing à une manière d’hommage à Tristano. Vers la fin du programme, il arrange avec pas mal d’audace Rustic Hop de Bob Brookmeyer. La couleur west coast qui domine dans cette version sextette de West Lines n’est pas étrangère à la personnalité des invités : Yoann Loustalot mais surtout Olivier Thémines et Jean-Baptiste Réhault (les deux compères de Guillaume Hazebrouck dans la compagnie Frasques). Ce dernier arrange avec talent (Carolina Moon, Lullaby for Dreamers), s’inspirant de versions antérieures de Monk pour la première pièce, de Chico Hamilton pour la seconde). Olivier Thémines, pour sa part, n’a pas son pareil pour débusquer et revisiter des morceaux rares comme Afternoon in Africa, de Buster Bailey. Je n’oublie pas de souligner la rythmique parfaite que forment Antoine Polin (aux lignes improvisées limpides et cristallines) et Etienne Ziemniak qui dose très exactement l’énergie, ici transformée en précision. S’appuyant sur d’impressionnants walking de main gauche sur les tempos rapides, Cédric Piromalli fait parler, chanter, et toujours respirer l’orgue Hammond avec une maîtrise grandissante même si, dans cette formation élargie, il s’est surtout concentré sur le soutien et l’écoute de se partenaires. Comme on le sait bien à Tours, The West Lines a fait ses premières armes au Bistrot 64, à quelques pas de la Place Plumereau. Cet été, c’est au Festival de Radio-France à Montpellier qu’on pourra les entendre. Vincent Cotro
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Guillaume Hazebrouck solo ;
The West Lines + 3
Cédric Piromalli (p), Antoine Polin (g), Etienne Ziemniak (d), Yoann Loustalot (tp, flh), Olivier Thémines (cl), Jean-Baptiste Réhault (saxes).
Samedi 18 mai, Le Petit faucheux (Tours)
Ce concert s’est déroulé dans le cadre de la résidence-association offerte cette année au pianiste et organiste Cédric Piromalli par le Petit faucheux. Ce dernier a choisi de s’entourer de certains de ses plus proches partenaires et amis, à commencer par Guillaume Hazebrouck – ancien tourangeau installé à Nantes où il anime notamment la Compagnie Frasques. Discret autant que remarquable accompagnateur, le pianiste se produit rarement en solo, lui préférant les échanges sur le vif et les confrontations avec la poésie ou la littérature.
En première partie, il a choisi un répertoire de compositions originales plutôt brèves et concises (La colonne), toujours centrées sur une idée, une couleur, ou une utilisation particulière du clavier. Avec une concentration palpable (renforcée par la belle qualité d’écoute qui fait la réputation du lieu), il a illustré le croisement d’influences qui caractérise son univers, celles de Mal Waldron, Andrew Hill mais aussi Fats Waller ou Bela Bartok. Alors qu’il est capable de déployer un geste pianistique de plus grande ampleur et de traiter le piano de façon percussive, c’est une facette plus introspective qu’il nous a présentée.
Après avoir tâté de tous les claviers et notamment du Fender Rhodes, Cédric Piromalli s’est pris de passion pour l’orgue Hammond et a fondé en 2011 le trio The West Lines avec le guitariste Antoine Polin et le batteur Etienne Ziemniak. Pour qui connaît la trajectoire du pianiste depuis la fondation de Triade en 1994, il y a de quoi être un peu surpris, c’est vrai, par la très forte référence au passé (ici, aux organ trios des années 1950) qui domine le répertoire et les arrangements. Un peu, mais pas totalement : Piromalli n’a t-il pas enregistré un programme Monk en solo ? La référence au passé est-elle absente des projets plus free, plus « contemporains » auxquels il a pu prendre part ? Evidemment non, mais le passé y est souvent plus récent, et la tradition moins codifiée qu’ici. On reste quand même à bonne distance d’un esprit revivaliste : même si la formation fait à elle seule référence (comme d’autres se présentent en quartette à la Coleman, d’autres en trio façon Jimmy Giuffre), ici le répertoire, les arrangements, et le jeu individuel qui se déploie offrent de nombreuses occasions à The West Lines de faire entendre sa voix. Dans The West Jive, Piromalli lance un clin d’œil à Basie, dans Down The Line, il superpose une rythmique swing à une manière d’hommage à Tristano. Vers la fin du programme, il arrange avec pas mal d’audace Rustic Hop de Bob Brookmeyer. La couleur west coast qui domine dans cette version sextette de West Lines n’est pas étrangère à la personnalité des invités : Yoann Loustalot mais surtout Olivier Thémines et Jean-Baptiste Réhault (les deux compères de Guillaume Hazebrouck dans la compagnie Frasques). Ce dernier arrange avec talent (Carolina Moon, Lullaby for Dreamers), s’inspirant de versions antérieures de Monk pour la première pièce, de Chico Hamilton pour la seconde). Olivier Thémines, pour sa part, n’a pas son pareil pour débusquer et revisiter des morceaux rares comme Afternoon in Africa, de Buster Bailey. Je n’oublie pas de souligner la rythmique parfaite que forment Antoine Polin (aux lignes improvisées limpides et cristallines) et Etienne Ziemniak qui dose très exactement l’énergie, ici transformée en précision. S’appuyant sur d’impressionnants walking de main gauche sur les tempos rapides, Cédric Piromalli fait parler, chanter, et toujours respirer l’orgue Hammond avec une maîtrise grandissante même si, dans cette formation élargie, il s’est surtout concentré sur le soutien et l’écoute de se partenaires. Comme on le sait bien à Tours, The West Lines a fait ses premières armes au Bistrot 64, à quelques pas de la Place Plumereau. Cet été, c’est au Festival de Radio-France à Montpellier qu’on pourra les entendre. Vincent Cotro