Jazzèbre : duo Flament/Janinet, trio "Mediums" (Courtois, Erdmann, Fincker)
Duo, trio, quartet : une soirée sous le signe de la progression (en nombre), qui s’est révélée en fait marquée par une constance dans la qualité de la musique. Mais pour beaucoup, la révélation fut quand même d’abord cet étonnant duo violon/vibraphone, dont la découverte (à Rome) m’avait laissé entrevoir les possibilités, et dont on peut dire aujourd’hui qu’elles apparaissent totalement et en pleine lumière.
Benjamin Flament (vib), Clément Janinet (vln)
« Médiums » : Vincent Courtois (cello), Robin Fincker, Daniel Erdmann (ts)
Du répertoire originel de Rome (le duo Janinet/Flament existe suite à une proposition d’Armand Meignan) il reste quelques pièces quand même, un ou deux arrangements de morceaux empruntés à F. Monpou, un superbe thème d’Hermeto Pascoal, et une belle composition du vibraphoniste. Sinon, c’est un beau parcours qui fait passer par d’Ellington (Dancers In Love), un « tube » actuel introduit – paraît-il – au CNSM par Vincent Peirani, qui le joue aujourd’hui avec Michel Portal. La légèreté d’archet de Clément Janinet est un modèle du genre, et l’un des grands arguments de ce duo séduisant et captivant c’est leur capacité à enflammer les choses, et à les réduire ensuite à un murmure, soit ce qu’on appelle couramment le sens des contrastes. Jazz de chambre peut-être, qui n’exclut ni l’emballement, ni la virtuosité, ni le rêve, et pas davantage l’irruption soudaine de la douleur et de la plainte dans des pièces à donner le frisson. Le genre de concert qui vous reste longtemps, bien au-delà de ce que vous pouviez en attendre.
J’avais aimé le disque de Vincent Courtois (« Médiums ») sans excès, et encore une fois le concert a rectifié l’impression mitigée de la chose enregistrée. Ce trio est d’un équilibre parfait, et il réussit à faire entendre les trois instruments dont les registres sont voisins comme s’il s’agissait de trois voix très distinctes. Erdmann (à droite) donne davantage de souffle dans le son, Fincker (à gauche) est plus direct, mais l’écriture leur permet (et leur donne) maintes occasions d’unissons, de contrepoints et de dialogues qui sont passionnants à suivre. Et si Courtois utilise son violoncelle en « pizzicati » en lui donnant la place d’une basse, il joue aussi sur le lyrisme du jeu à l’archet, donnant ainsi à sa musique un côté « West Coast » (référence à Fred Katz ?) délicieux.
Philippe Méziat
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Duo, trio, quartet : une soirée sous le signe de la progression (en nombre), qui s’est révélée en fait marquée par une constance dans la qualité de la musique. Mais pour beaucoup, la révélation fut quand même d’abord cet étonnant duo violon/vibraphone, dont la découverte (à Rome) m’avait laissé entrevoir les possibilités, et dont on peut dire aujourd’hui qu’elles apparaissent totalement et en pleine lumière.
Benjamin Flament (vib), Clément Janinet (vln)
« Médiums » : Vincent Courtois (cello), Robin Fincker, Daniel Erdmann (ts)
Du répertoire originel de Rome (le duo Janinet/Flament existe suite à une proposition d’Armand Meignan) il reste quelques pièces quand même, un ou deux arrangements de morceaux empruntés à F. Monpou, un superbe thème d’Hermeto Pascoal, et une belle composition du vibraphoniste. Sinon, c’est un beau parcours qui fait passer par d’Ellington (Dancers In Love), un « tube » actuel introduit – paraît-il – au CNSM par Vincent Peirani, qui le joue aujourd’hui avec Michel Portal. La légèreté d’archet de Clément Janinet est un modèle du genre, et l’un des grands arguments de ce duo séduisant et captivant c’est leur capacité à enflammer les choses, et à les réduire ensuite à un murmure, soit ce qu’on appelle couramment le sens des contrastes. Jazz de chambre peut-être, qui n’exclut ni l’emballement, ni la virtuosité, ni le rêve, et pas davantage l’irruption soudaine de la douleur et de la plainte dans des pièces à donner le frisson. Le genre de concert qui vous reste longtemps, bien au-delà de ce que vous pouviez en attendre.
J’avais aimé le disque de Vincent Courtois (« Médiums ») sans excès, et encore une fois le concert a rectifié l’impression mitigée de la chose enregistrée. Ce trio est d’un équilibre parfait, et il réussit à faire entendre les trois instruments dont les registres sont voisins comme s’il s’agissait de trois voix très distinctes. Erdmann (à droite) donne davantage de souffle dans le son, Fincker (à gauche) est plus direct, mais l’écriture leur permet (et leur donne) maintes occasions d’unissons, de contrepoints et de dialogues qui sont passionnants à suivre. Et si Courtois utilise son violoncelle en « pizzicati » en lui donnant la place d’une basse, il joue aussi sur le lyrisme du jeu à l’archet, donnant ainsi à sa musique un côté « West Coast » (référence à Fred Katz ?) délicieux.
Philippe Méziat
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Duo, trio, quartet : une soirée sous le signe de la progression (en nombre), qui s’est révélée en fait marquée par une constance dans la qualité de la musique. Mais pour beaucoup, la révélation fut quand même d’abord cet étonnant duo violon/vibraphone, dont la découverte (à Rome) m’avait laissé entrevoir les possibilités, et dont on peut dire aujourd’hui qu’elles apparaissent totalement et en pleine lumière.
Benjamin Flament (vib), Clément Janinet (vln)
« Médiums » : Vincent Courtois (cello), Robin Fincker, Daniel Erdmann (ts)
Du répertoire originel de Rome (le duo Janinet/Flament existe suite à une proposition d’Armand Meignan) il reste quelques pièces quand même, un ou deux arrangements de morceaux empruntés à F. Monpou, un superbe thème d’Hermeto Pascoal, et une belle composition du vibraphoniste. Sinon, c’est un beau parcours qui fait passer par d’Ellington (Dancers In Love), un « tube » actuel introduit – paraît-il – au CNSM par Vincent Peirani, qui le joue aujourd’hui avec Michel Portal. La légèreté d’archet de Clément Janinet est un modèle du genre, et l’un des grands arguments de ce duo séduisant et captivant c’est leur capacité à enflammer les choses, et à les réduire ensuite à un murmure, soit ce qu’on appelle couramment le sens des contrastes. Jazz de chambre peut-être, qui n’exclut ni l’emballement, ni la virtuosité, ni le rêve, et pas davantage l’irruption soudaine de la douleur et de la plainte dans des pièces à donner le frisson. Le genre de concert qui vous reste longtemps, bien au-delà de ce que vous pouviez en attendre.
J’avais aimé le disque de Vincent Courtois (« Médiums ») sans excès, et encore une fois le concert a rectifié l’impression mitigée de la chose enregistrée. Ce trio est d’un équilibre parfait, et il réussit à faire entendre les trois instruments dont les registres sont voisins comme s’il s’agissait de trois voix très distinctes. Erdmann (à droite) donne davantage de souffle dans le son, Fincker (à gauche) est plus direct, mais l’écriture leur permet (et leur donne) maintes occasions d’unissons, de contrepoints et de dialogues qui sont passionnants à suivre. Et si Courtois utilise son violoncelle en « pizzicati » en lui donnant la place d’une basse, il joue aussi sur le lyrisme du jeu à l’archet, donnant ainsi à sa musique un côté « West Coast » (référence à Fred Katz ?) délicieux.
Philippe Méziat
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Duo, trio, quartet : une soirée sous le signe de la progression (en nombre), qui s’est révélée en fait marquée par une constance dans la qualité de la musique. Mais pour beaucoup, la révélation fut quand même d’abord cet étonnant duo violon/vibraphone, dont la découverte (à Rome) m’avait laissé entrevoir les possibilités, et dont on peut dire aujourd’hui qu’elles apparaissent totalement et en pleine lumière.
Benjamin Flament (vib), Clément Janinet (vln)
« Médiums » : Vincent Courtois (cello), Robin Fincker, Daniel Erdmann (ts)
Du répertoire originel de Rome (le duo Janinet/Flament existe suite à une proposition d’Armand Meignan) il reste quelques pièces quand même, un ou deux arrangements de morceaux empruntés à F. Monpou, un superbe thème d’Hermeto Pascoal, et une belle composition du vibraphoniste. Sinon, c’est un beau parcours qui fait passer par d’Ellington (Dancers In Love), un « tube » actuel introduit – paraît-il – au CNSM par Vincent Peirani, qui le joue aujourd’hui avec Michel Portal. La légèreté d’archet de Clément Janinet est un modèle du genre, et l’un des grands arguments de ce duo séduisant et captivant c’est leur capacité à enflammer les choses, et à les réduire ensuite à un murmure, soit ce qu’on appelle couramment le sens des contrastes. Jazz de chambre peut-être, qui n’exclut ni l’emballement, ni la virtuosité, ni le rêve, et pas davantage l’irruption soudaine de la douleur et de la plainte dans des pièces à donner le frisson. Le genre de concert qui vous reste longtemps, bien au-delà de ce que vous pouviez en attendre.
J’avais aimé le disque de Vincent Courtois (« Médiums ») sans excès, et encore une fois le concert a rectifié l’impression mitigée de la chose enregistrée. Ce trio est d’un équilibre parfait, et il réussit à faire entendre les trois instruments dont les registres sont voisins comme s’il s’agissait de trois voix très distinctes. Erdmann (à droite) donne davantage de souffle dans le son, Fincker (à gauche) est plus direct, mais l’écriture leur permet (et leur donne) maintes occasions d’unissons, de contrepoints et de dialogues qui sont passionnants à suivre. Et si Courtois utilise son violoncelle en « pizzicati » en lui donnant la place d’une basse, il joue aussi sur le lyrisme du jeu à l’archet, donnant ainsi à sa musique un côté « West Coast » (référence à Fred Katz ?) délicieux.
Philippe Méziat