Jazz live
Publié le 17 Mar 2014

Bonzes meet Jazz

 

MCJP1

Mais à quoi pensent les bonzes ? C’est ce qu’on s’est demandés pendant tout ce concert qui réunissait à la maison du Japon des jazzmen japonais et des moines bouddhistes de l’école Shingon Yamashina.

 

Maison du Japon, Paris, 7 mars 2014

Ryuku Kimura, Soko Kimura, Enjun Kimura, Genpo Sasaki, Kosho Torii, Shushi Tsurule ( chants shômyo)

Siko Fujikage (danse)

Terumasa Hino (trompette) Hirofumi Okamoto (guitare), Kumi Adachi (guitare), Jun Kajwara (guitare)

 

Comme on est ignare et qu’on a la tête farcie de clichés, comme ce que l’on sait du bouddhisme vient surtout de Tintin au Tibet, on pensait que les moines de cette obédience étaient toujours vêtus de orange et qu’ils récitaient sans défaillir des « Om » toute la journée. Raté. On découvre à la maison du Japon que les chants bouddhistes (sutras) sont variés et polyphoniques, et que les moines sont habillés de robes violettes. Ils sont six, trois de chaque côté de la scène, à genoux sur une petite estrade. Une femme est parmi eux. Pour commémorer le troisième anniversaire de la catastrophe de Fukushima (11 mars 2011), ces moines ont accepté de se produire avec des jazzmen japonais. Cette association n’est pas seulement une affaire de circonstance puisqu’ils avaient déjà enregistré en 2010 un disque avec des jazzmen.

 

 MCJP2 guita

 

 

L’alchimie entre ces chants graves et majestueux (qui rappellent un peu les chants grégoriens) et le jazz ne fonctionne pas à tous les coups. C’est le premier guitariste, Hirofumi Okamoto qui a tiré le meilleur parti de cet environnement musical, en proposant un jeu délicat et nuancé, aussi suggestif en atmosphères qu’économe en notes. Avec les deux autres guitaristes, au jeu plus électrique, l’harmonie s’établit plus difficilement.

 Le trompettiste Terumasa Hino, figure du jazz japonais, premier musicien de l’archipel à signer sur le label Blue Note, joue plusieurs morceaux. Il a une capacité remarquable à jouer fort, très fort, et aussi aigu, très aigu. Il épaule sa trompette comme un chasseur qui verrait passer un vol de canards sauvages. Il semble avoir avec son instrument le même rapport qu’un haltérophile avec la barre qu’il va soulever. Il a, c’est un fait incontestable, les lèvres très musclées.

 

 tromp

 

Au milieu de la soirée, un moment de grâce. La danseuse Seiko Fujikage  reproduit une chorégraphie de la danseuse Seiju Fujikage III réalisée  sur la musique du pianiste de jazz Yosuke Yamashita), dont l’improvisation est ici rediffusée. Elle a un kimono qui est une véritable œuvre d’art, et qui a été réalisé  pour l’occasion, avec des couleurs bleu et or. Elle fait des petits gestes gracieux avec un ruban. On ne comprend pas toute la portée symbolique de ses mouvements mais c’est très joli.

 

MCJPdanse

 

C’est alors que revient le trompettiste Terumasa Hino. Il a dû s’apercevoir que tous les canards sauvages n’étaient pas morts. Toujours avec les moines en fond sonore, il fait de nouveau admirer sa tonitruante maîtrise des aigus et chante une chanson composée pour commémorer  Fukushima dont le refrain est « Three one one ». On l’écoute jouer, on regarde les moines, on se demande ce qu’ils en pensent. Après le spectacle, l’occasion nous est offerte de dialoguer avec l’un d’eux, grâce à la traduction d’Aya Soejima, la dynamique attachée de presse de la maison du Japon. Le moine s’appelle Kosho Torii. Il a ce bon sourire et cette gaieté étrange et mystérieuse des bouddhistes. On lui demande si les moines travaillent beaucoup leur chant. Son sourire s’agrandit : « On chante du matin au soir !». On lui demande ensuite si les différents musiciens qui se sont succédés sur scène ont influencé leur chant, et ce à quoi ils pensaient en chantant. La réponse fuse : « Pendant tout le concert nous avons pensé aux victimes du 11 mars 2011, c’est pour elles que nous avons donné ce concert ». Il nous raconte qu’avant le concert il a eu le temps d’aller au Sacré Cœur, et qu’il a assisté à la messe : « J’ai senti une sorte de point commun entre les prêtres qui célébraient la messe et nous. Est-ce qu’ils donnent eux aussi des concerts avec des musiciens ? ».

 

 MCJPchetDer

 

En rentrant on repense au trompettiste suraigu, et l’on rêvasse un peu à ce qu’aurait donné une rencontre entre ces moines et Chet Baker. Auraient ils vu en Chet un mouton à cinq pattes ou un petit frère zen d’obédience inconnue ? Se seraient-ils reconnus dans cette manière de résumer sa vie à son souffle? Auraient-ils joué à qui lévitera le premier ?

Texte : JF Mondot

Dessins : Annie-Claire Alvoët

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Mais à quoi pensent les bonzes ? C’est ce qu’on s’est demandés pendant tout ce concert qui réunissait à la maison du Japon des jazzmen japonais et des moines bouddhistes de l’école Shingon Yamashina.

 

Maison du Japon, Paris, 7 mars 2014

Ryuku Kimura, Soko Kimura, Enjun Kimura, Genpo Sasaki, Kosho Torii, Shushi Tsurule ( chants shômyo)

Siko Fujikage (danse)

Terumasa Hino (trompette) Hirofumi Okamoto (guitare), Kumi Adachi (guitare), Jun Kajwara (guitare)

 

Comme on est ignare et qu’on a la tête farcie de clichés, comme ce que l’on sait du bouddhisme vient surtout de Tintin au Tibet, on pensait que les moines de cette obédience étaient toujours vêtus de orange et qu’ils récitaient sans défaillir des « Om » toute la journée. Raté. On découvre à la maison du Japon que les chants bouddhistes (sutras) sont variés et polyphoniques, et que les moines sont habillés de robes violettes. Ils sont six, trois de chaque côté de la scène, à genoux sur une petite estrade. Une femme est parmi eux. Pour commémorer le troisième anniversaire de la catastrophe de Fukushima (11 mars 2011), ces moines ont accepté de se produire avec des jazzmen japonais. Cette association n’est pas seulement une affaire de circonstance puisqu’ils avaient déjà enregistré en 2010 un disque avec des jazzmen.

 

 MCJP2 guita

 

 

L’alchimie entre ces chants graves et majestueux (qui rappellent un peu les chants grégoriens) et le jazz ne fonctionne pas à tous les coups. C’est le premier guitariste, Hirofumi Okamoto qui a tiré le meilleur parti de cet environnement musical, en proposant un jeu délicat et nuancé, aussi suggestif en atmosphères qu’économe en notes. Avec les deux autres guitaristes, au jeu plus électrique, l’harmonie s’établit plus difficilement.

 Le trompettiste Terumasa Hino, figure du jazz japonais, premier musicien de l’archipel à signer sur le label Blue Note, joue plusieurs morceaux. Il a une capacité remarquable à jouer fort, très fort, et aussi aigu, très aigu. Il épaule sa trompette comme un chasseur qui verrait passer un vol de canards sauvages. Il semble avoir avec son instrument le même rapport qu’un haltérophile avec la barre qu’il va soulever. Il a, c’est un fait incontestable, les lèvres très musclées.

 

 tromp

 

Au milieu de la soirée, un moment de grâce. La danseuse Seiko Fujikage  reproduit une chorégraphie de la danseuse Seiju Fujikage III réalisée  sur la musique du pianiste de jazz Yosuke Yamashita), dont l’improvisation est ici rediffusée. Elle a un kimono qui est une véritable œuvre d’art, et qui a été réalisé  pour l’occasion, avec des couleurs bleu et or. Elle fait des petits gestes gracieux avec un ruban. On ne comprend pas toute la portée symbolique de ses mouvements mais c’est très joli.

 

MCJPdanse

 

C’est alors que revient le trompettiste Terumasa Hino. Il a dû s’apercevoir que tous les canards sauvages n’étaient pas morts. Toujours avec les moines en fond sonore, il fait de nouveau admirer sa tonitruante maîtrise des aigus et chante une chanson composée pour commémorer  Fukushima dont le refrain est « Three one one ». On l’écoute jouer, on regarde les moines, on se demande ce qu’ils en pensent. Après le spectacle, l’occasion nous est offerte de dialoguer avec l’un d’eux, grâce à la traduction d’Aya Soejima, la dynamique attachée de presse de la maison du Japon. Le moine s’appelle Kosho Torii. Il a ce bon sourire et cette gaieté étrange et mystérieuse des bouddhistes. On lui demande si les moines travaillent beaucoup leur chant. Son sourire s’agrandit : « On chante du matin au soir !». On lui demande ensuite si les différents musiciens qui se sont succédés sur scène ont influencé leur chant, et ce à quoi ils pensaient en chantant. La réponse fuse : « Pendant tout le concert nous avons pensé aux victimes du 11 mars 2011, c’est pour elles que nous avons donné ce concert ». Il nous raconte qu’avant le concert il a eu le temps d’aller au Sacré Cœur, et qu’il a assisté à la messe : « J’ai senti une sorte de point commun entre les prêtres qui célébraient la messe et nous. Est-ce qu’ils donnent eux aussi des concerts avec des musiciens ? ».

 

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En rentrant on repense au trompettiste suraigu, et l’on rêvasse un peu à ce qu’aurait donné une rencontre entre ces moines et Chet Baker. Auraient ils vu en Chet un mouton à cinq pattes ou un petit frère zen d’obédience inconnue ? Se seraient-ils reconnus dans cette manière de résumer sa vie à son souffle? Auraient-ils joué à qui lévitera le premier ?

Texte : JF Mondot

Dessins : Annie-Claire Alvoët

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Mais à quoi pensent les bonzes ? C’est ce qu’on s’est demandés pendant tout ce concert qui réunissait à la maison du Japon des jazzmen japonais et des moines bouddhistes de l’école Shingon Yamashina.

 

Maison du Japon, Paris, 7 mars 2014

Ryuku Kimura, Soko Kimura, Enjun Kimura, Genpo Sasaki, Kosho Torii, Shushi Tsurule ( chants shômyo)

Siko Fujikage (danse)

Terumasa Hino (trompette) Hirofumi Okamoto (guitare), Kumi Adachi (guitare), Jun Kajwara (guitare)

 

Comme on est ignare et qu’on a la tête farcie de clichés, comme ce que l’on sait du bouddhisme vient surtout de Tintin au Tibet, on pensait que les moines de cette obédience étaient toujours vêtus de orange et qu’ils récitaient sans défaillir des « Om » toute la journée. Raté. On découvre à la maison du Japon que les chants bouddhistes (sutras) sont variés et polyphoniques, et que les moines sont habillés de robes violettes. Ils sont six, trois de chaque côté de la scène, à genoux sur une petite estrade. Une femme est parmi eux. Pour commémorer le troisième anniversaire de la catastrophe de Fukushima (11 mars 2011), ces moines ont accepté de se produire avec des jazzmen japonais. Cette association n’est pas seulement une affaire de circonstance puisqu’ils avaient déjà enregistré en 2010 un disque avec des jazzmen.

 

 MCJP2 guita

 

 

L’alchimie entre ces chants graves et majestueux (qui rappellent un peu les chants grégoriens) et le jazz ne fonctionne pas à tous les coups. C’est le premier guitariste, Hirofumi Okamoto qui a tiré le meilleur parti de cet environnement musical, en proposant un jeu délicat et nuancé, aussi suggestif en atmosphères qu’économe en notes. Avec les deux autres guitaristes, au jeu plus électrique, l’harmonie s’établit plus difficilement.

 Le trompettiste Terumasa Hino, figure du jazz japonais, premier musicien de l’archipel à signer sur le label Blue Note, joue plusieurs morceaux. Il a une capacité remarquable à jouer fort, très fort, et aussi aigu, très aigu. Il épaule sa trompette comme un chasseur qui verrait passer un vol de canards sauvages. Il semble avoir avec son instrument le même rapport qu’un haltérophile avec la barre qu’il va soulever. Il a, c’est un fait incontestable, les lèvres très musclées.

 

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Au milieu de la soirée, un moment de grâce. La danseuse Seiko Fujikage  reproduit une chorégraphie de la danseuse Seiju Fujikage III réalisée  sur la musique du pianiste de jazz Yosuke Yamashita), dont l’improvisation est ici rediffusée. Elle a un kimono qui est une véritable œuvre d’art, et qui a été réalisé  pour l’occasion, avec des couleurs bleu et or. Elle fait des petits gestes gracieux avec un ruban. On ne comprend pas toute la portée symbolique de ses mouvements mais c’est très joli.

 

MCJPdanse

 

C’est alors que revient le trompettiste Terumasa Hino. Il a dû s’apercevoir que tous les canards sauvages n’étaient pas morts. Toujours avec les moines en fond sonore, il fait de nouveau admirer sa tonitruante maîtrise des aigus et chante une chanson composée pour commémorer  Fukushima dont le refrain est « Three one one ». On l’écoute jouer, on regarde les moines, on se demande ce qu’ils en pensent. Après le spectacle, l’occasion nous est offerte de dialoguer avec l’un d’eux, grâce à la traduction d’Aya Soejima, la dynamique attachée de presse de la maison du Japon. Le moine s’appelle Kosho Torii. Il a ce bon sourire et cette gaieté étrange et mystérieuse des bouddhistes. On lui demande si les moines travaillent beaucoup leur chant. Son sourire s’agrandit : « On chante du matin au soir !». On lui demande ensuite si les différents musiciens qui se sont succédés sur scène ont influencé leur chant, et ce à quoi ils pensaient en chantant. La réponse fuse : « Pendant tout le concert nous avons pensé aux victimes du 11 mars 2011, c’est pour elles que nous avons donné ce concert ». Il nous raconte qu’avant le concert il a eu le temps d’aller au Sacré Cœur, et qu’il a assisté à la messe : « J’ai senti une sorte de point commun entre les prêtres qui célébraient la messe et nous. Est-ce qu’ils donnent eux aussi des concerts avec des musiciens ? ».

 

 MCJPchetDer

 

En rentrant on repense au trompettiste suraigu, et l’on rêvasse un peu à ce qu’aurait donné une rencontre entre ces moines et Chet Baker. Auraient ils vu en Chet un mouton à cinq pattes ou un petit frère zen d’obédience inconnue ? Se seraient-ils reconnus dans cette manière de résumer sa vie à son souffle? Auraient-ils joué à qui lévitera le premier ?

Texte : JF Mondot

Dessins : Annie-Claire Alvoët

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MCJP1

Mais à quoi pensent les bonzes ? C’est ce qu’on s’est demandés pendant tout ce concert qui réunissait à la maison du Japon des jazzmen japonais et des moines bouddhistes de l’école Shingon Yamashina.

 

Maison du Japon, Paris, 7 mars 2014

Ryuku Kimura, Soko Kimura, Enjun Kimura, Genpo Sasaki, Kosho Torii, Shushi Tsurule ( chants shômyo)

Siko Fujikage (danse)

Terumasa Hino (trompette) Hirofumi Okamoto (guitare), Kumi Adachi (guitare), Jun Kajwara (guitare)

 

Comme on est ignare et qu’on a la tête farcie de clichés, comme ce que l’on sait du bouddhisme vient surtout de Tintin au Tibet, on pensait que les moines de cette obédience étaient toujours vêtus de orange et qu’ils récitaient sans défaillir des « Om » toute la journée. Raté. On découvre à la maison du Japon que les chants bouddhistes (sutras) sont variés et polyphoniques, et que les moines sont habillés de robes violettes. Ils sont six, trois de chaque côté de la scène, à genoux sur une petite estrade. Une femme est parmi eux. Pour commémorer le troisième anniversaire de la catastrophe de Fukushima (11 mars 2011), ces moines ont accepté de se produire avec des jazzmen japonais. Cette association n’est pas seulement une affaire de circonstance puisqu’ils avaient déjà enregistré en 2010 un disque avec des jazzmen.

 

 MCJP2 guita

 

 

L’alchimie entre ces chants graves et majestueux (qui rappellent un peu les chants grégoriens) et le jazz ne fonctionne pas à tous les coups. C’est le premier guitariste, Hirofumi Okamoto qui a tiré le meilleur parti de cet environnement musical, en proposant un jeu délicat et nuancé, aussi suggestif en atmosphères qu’économe en notes. Avec les deux autres guitaristes, au jeu plus électrique, l’harmonie s’établit plus difficilement.

 Le trompettiste Terumasa Hino, figure du jazz japonais, premier musicien de l’archipel à signer sur le label Blue Note, joue plusieurs morceaux. Il a une capacité remarquable à jouer fort, très fort, et aussi aigu, très aigu. Il épaule sa trompette comme un chasseur qui verrait passer un vol de canards sauvages. Il semble avoir avec son instrument le même rapport qu’un haltérophile avec la barre qu’il va soulever. Il a, c’est un fait incontestable, les lèvres très musclées.

 

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Au milieu de la soirée, un moment de grâce. La danseuse Seiko Fujikage  reproduit une chorégraphie de la danseuse Seiju Fujikage III réalisée  sur la musique du pianiste de jazz Yosuke Yamashita), dont l’improvisation est ici rediffusée. Elle a un kimono qui est une véritable œuvre d’art, et qui a été réalisé  pour l’occasion, avec des couleurs bleu et or. Elle fait des petits gestes gracieux avec un ruban. On ne comprend pas toute la portée symbolique de ses mouvements mais c’est très joli.

 

MCJPdanse

 

C’est alors que revient le trompettiste Terumasa Hino. Il a dû s’apercevoir que tous les canards sauvages n’étaient pas morts. Toujours avec les moines en fond sonore, il fait de nouveau admirer sa tonitruante maîtrise des aigus et chante une chanson composée pour commémorer  Fukushima dont le refrain est « Three one one ». On l’écoute jouer, on regarde les moines, on se demande ce qu’ils en pensent. Après le spectacle, l’occasion nous est offerte de dialoguer avec l’un d’eux, grâce à la traduction d’Aya Soejima, la dynamique attachée de presse de la maison du Japon. Le moine s’appelle Kosho Torii. Il a ce bon sourire et cette gaieté étrange et mystérieuse des bouddhistes. On lui demande si les moines travaillent beaucoup leur chant. Son sourire s’agrandit : « On chante du matin au soir !». On lui demande ensuite si les différents musiciens qui se sont succédés sur scène ont influencé leur chant, et ce à quoi ils pensaient en chantant. La réponse fuse : « Pendant tout le concert nous avons pensé aux victimes du 11 mars 2011, c’est pour elles que nous avons donné ce concert ». Il nous raconte qu’avant le concert il a eu le temps d’aller au Sacré Cœur, et qu’il a assisté à la messe : « J’ai senti une sorte de point commun entre les prêtres qui célébraient la messe et nous. Est-ce qu’ils donnent eux aussi des concerts avec des musiciens ? ».

 

 MCJPchetDer

 

En rentrant on repense au trompettiste suraigu, et l’on rêvasse un peu à ce qu’aurait donné une rencontre entre ces moines et Chet Baker. Auraient ils vu en Chet un mouton à cinq pattes ou un petit frère zen d’obédience inconnue ? Se seraient-ils reconnus dans cette manière de résumer sa vie à son souffle? Auraient-ils joué à qui lévitera le premier ?

Texte : JF Mondot

Dessins : Annie-Claire Alvoët