Jazz live
Publié le 20 Mar 2014

Danilo Perez, Panama jazz canal historique

 

Sur une scène il ne sait pas trop où ni comment se placer. Il tient dans sa main gauche l’harmonica plaqué sur le micro et regarde du côté du pianiste comme s’il attendait un signe pour entrer dans la danse. Un peu mal à l’aise, un peu gauche dans son attitude scénique, son premier souffle a forcément quelque peu de mal à sortir. Roni Eytan, 23 ans, musicien israélien encore étudiant au Berklee Jazz Institute a des circonstances atténuantes : « Danilo est mon prof d’harmonie et d’improvisation. Il me reste un an encore avant le diplôme mais il a décidé de m’emmener avec lui sur cette tournée… »

Danilo Perez (p), Ben Street (b), Adam Cruz (dm), Roni Eytan (hca)

Le New Morning, Paris, 18 mars

 

Une musique très écrite (si l’on en croit le paquet de partitions sur lequel s’appuie Ben Street, impavide autant que concentré sur le sujet)  mais truffée de longues parties d’improvisation comme autant de développements libératoires. Dans ce jeu de rôle Adam Cruz  s’affiche en figure de proue. Chez lui jamais le visage ne se referme. Au contraire, chaque phase d’évolution rythmique, chaque échappée, le moindre break – et il en construit en grand nombre- déclenche une expression différenciée sur son visage. Ses yeux, ses lèvres, le plissement de son front agissent comme en miroir aux initiatives pianistiques du leader. Son visage lui sert de partition tellement la complicité avec le pianiste éclaire la musique. Une musique qui par ailleurs se trame, s’édifie, s’architecture par apports successifs. Elle ne se donne pas tout de suite,non,  elle se fait un peu désirer. La musique du quartet paraît d’un abord complexe « Ça joue bien mais elle ne décolle pas vraiment »  lâche ainsi au  bord du comptoir un agent et producteur du mundillo jazz à un de ses collègues venu ce soir là « au New par hasard » d’un ton à l’évidence un peu  contraint. C’est pourtant patent : les fils musicaux tirés par le pianiste panaméen  ne sont jamais aisés à dénouer. D’ailleurs ceux mêlés au quartet de Wayne Shorter ou même le canevas tissé sur un mode très personnel à l’occasion de son dernier album datant de 2008 (Across the crystal sea / Emarcy Universal) ne se laissent pas démêler non plus si aisément. Les thèmes joués en ce soir d’une tournée européenne, essentiellement tirés de Panama 500 (Mack Avenue Codaex), nouvel album concept illustrant l’histoire passée du Panama, celle d’avant le canal, ses terres et Océans qui le bordent- découvert au 16 e siècle par des conquistadors, font écho à des lignes ou tissus sonores très travaillés et puisants à des traditions d’Europe, d’Afrique autant que d’Amériques. Deux ou trois escapades sur le terrain d’un standard (ballade) ou d’un exercice de style marqué du sceau de Monk paraissent même ménager une respiration dans le contexte d’une telle densité de notes. Quoiqu’il en soit, les séquences abordées en trio seulement  -le jeune harmoniciste se tient alors sur le côté de la scène, il observe, il écoute- marquées oar la rigueur de la bassea utant que dans des  éclatés de batterie  témoigne d’une cohésion très affirmée « Normal, nous avons beaucoup travaillé pour réaliser ce disque » explique Danilo Perez.  Et manière de paradoxe sans doute, en opposition à l’image du rugby actueĺ (autre spectacle vivant qui recquiert pour vivre une dose d’improvisation) ce jazz là gagne en qualité et plaisir par l’exploitation de ses zones de fragilité. Ainsi lorsque malgré tout s’impose au final dans l’orchestre la sonorité plutôt mince de l’harmonica du jeune Roni en phase d’apprentissage, le contraste sonore ne fait que renforcer l’expression du quartet. Danilo Perez, sur ce point avait vu juste.

 

Robert Latxague

 

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Sur une scène il ne sait pas trop où ni comment se placer. Il tient dans sa main gauche l’harmonica plaqué sur le micro et regarde du côté du pianiste comme s’il attendait un signe pour entrer dans la danse. Un peu mal à l’aise, un peu gauche dans son attitude scénique, son premier souffle a forcément quelque peu de mal à sortir. Roni Eytan, 23 ans, musicien israélien encore étudiant au Berklee Jazz Institute a des circonstances atténuantes : « Danilo est mon prof d’harmonie et d’improvisation. Il me reste un an encore avant le diplôme mais il a décidé de m’emmener avec lui sur cette tournée… »

Danilo Perez (p), Ben Street (b), Adam Cruz (dm), Roni Eytan (hca)

Le New Morning, Paris, 18 mars

 

Une musique très écrite (si l’on en croit le paquet de partitions sur lequel s’appuie Ben Street, impavide autant que concentré sur le sujet)  mais truffée de longues parties d’improvisation comme autant de développements libératoires. Dans ce jeu de rôle Adam Cruz  s’affiche en figure de proue. Chez lui jamais le visage ne se referme. Au contraire, chaque phase d’évolution rythmique, chaque échappée, le moindre break – et il en construit en grand nombre- déclenche une expression différenciée sur son visage. Ses yeux, ses lèvres, le plissement de son front agissent comme en miroir aux initiatives pianistiques du leader. Son visage lui sert de partition tellement la complicité avec le pianiste éclaire la musique. Une musique qui par ailleurs se trame, s’édifie, s’architecture par apports successifs. Elle ne se donne pas tout de suite,non,  elle se fait un peu désirer. La musique du quartet paraît d’un abord complexe « Ça joue bien mais elle ne décolle pas vraiment »  lâche ainsi au  bord du comptoir un agent et producteur du mundillo jazz à un de ses collègues venu ce soir là « au New par hasard » d’un ton à l’évidence un peu  contraint. C’est pourtant patent : les fils musicaux tirés par le pianiste panaméen  ne sont jamais aisés à dénouer. D’ailleurs ceux mêlés au quartet de Wayne Shorter ou même le canevas tissé sur un mode très personnel à l’occasion de son dernier album datant de 2008 (Across the crystal sea / Emarcy Universal) ne se laissent pas démêler non plus si aisément. Les thèmes joués en ce soir d’une tournée européenne, essentiellement tirés de Panama 500 (Mack Avenue Codaex), nouvel album concept illustrant l’histoire passée du Panama, celle d’avant le canal, ses terres et Océans qui le bordent- découvert au 16 e siècle par des conquistadors, font écho à des lignes ou tissus sonores très travaillés et puisants à des traditions d’Europe, d’Afrique autant que d’Amériques. Deux ou trois escapades sur le terrain d’un standard (ballade) ou d’un exercice de style marqué du sceau de Monk paraissent même ménager une respiration dans le contexte d’une telle densité de notes. Quoiqu’il en soit, les séquences abordées en trio seulement  -le jeune harmoniciste se tient alors sur le côté de la scène, il observe, il écoute- marquées oar la rigueur de la bassea utant que dans des  éclatés de batterie  témoigne d’une cohésion très affirmée « Normal, nous avons beaucoup travaillé pour réaliser ce disque » explique Danilo Perez.  Et manière de paradoxe sans doute, en opposition à l’image du rugby actueĺ (autre spectacle vivant qui recquiert pour vivre une dose d’improvisation) ce jazz là gagne en qualité et plaisir par l’exploitation de ses zones de fragilité. Ainsi lorsque malgré tout s’impose au final dans l’orchestre la sonorité plutôt mince de l’harmonica du jeune Roni en phase d’apprentissage, le contraste sonore ne fait que renforcer l’expression du quartet. Danilo Perez, sur ce point avait vu juste.

 

Robert Latxague

 

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Sur une scène il ne sait pas trop où ni comment se placer. Il tient dans sa main gauche l’harmonica plaqué sur le micro et regarde du côté du pianiste comme s’il attendait un signe pour entrer dans la danse. Un peu mal à l’aise, un peu gauche dans son attitude scénique, son premier souffle a forcément quelque peu de mal à sortir. Roni Eytan, 23 ans, musicien israélien encore étudiant au Berklee Jazz Institute a des circonstances atténuantes : « Danilo est mon prof d’harmonie et d’improvisation. Il me reste un an encore avant le diplôme mais il a décidé de m’emmener avec lui sur cette tournée… »

Danilo Perez (p), Ben Street (b), Adam Cruz (dm), Roni Eytan (hca)

Le New Morning, Paris, 18 mars

 

Une musique très écrite (si l’on en croit le paquet de partitions sur lequel s’appuie Ben Street, impavide autant que concentré sur le sujet)  mais truffée de longues parties d’improvisation comme autant de développements libératoires. Dans ce jeu de rôle Adam Cruz  s’affiche en figure de proue. Chez lui jamais le visage ne se referme. Au contraire, chaque phase d’évolution rythmique, chaque échappée, le moindre break – et il en construit en grand nombre- déclenche une expression différenciée sur son visage. Ses yeux, ses lèvres, le plissement de son front agissent comme en miroir aux initiatives pianistiques du leader. Son visage lui sert de partition tellement la complicité avec le pianiste éclaire la musique. Une musique qui par ailleurs se trame, s’édifie, s’architecture par apports successifs. Elle ne se donne pas tout de suite,non,  elle se fait un peu désirer. La musique du quartet paraît d’un abord complexe « Ça joue bien mais elle ne décolle pas vraiment »  lâche ainsi au  bord du comptoir un agent et producteur du mundillo jazz à un de ses collègues venu ce soir là « au New par hasard » d’un ton à l’évidence un peu  contraint. C’est pourtant patent : les fils musicaux tirés par le pianiste panaméen  ne sont jamais aisés à dénouer. D’ailleurs ceux mêlés au quartet de Wayne Shorter ou même le canevas tissé sur un mode très personnel à l’occasion de son dernier album datant de 2008 (Across the crystal sea / Emarcy Universal) ne se laissent pas démêler non plus si aisément. Les thèmes joués en ce soir d’une tournée européenne, essentiellement tirés de Panama 500 (Mack Avenue Codaex), nouvel album concept illustrant l’histoire passée du Panama, celle d’avant le canal, ses terres et Océans qui le bordent- découvert au 16 e siècle par des conquistadors, font écho à des lignes ou tissus sonores très travaillés et puisants à des traditions d’Europe, d’Afrique autant que d’Amériques. Deux ou trois escapades sur le terrain d’un standard (ballade) ou d’un exercice de style marqué du sceau de Monk paraissent même ménager une respiration dans le contexte d’une telle densité de notes. Quoiqu’il en soit, les séquences abordées en trio seulement  -le jeune harmoniciste se tient alors sur le côté de la scène, il observe, il écoute- marquées oar la rigueur de la bassea utant que dans des  éclatés de batterie  témoigne d’une cohésion très affirmée « Normal, nous avons beaucoup travaillé pour réaliser ce disque » explique Danilo Perez.  Et manière de paradoxe sans doute, en opposition à l’image du rugby actueĺ (autre spectacle vivant qui recquiert pour vivre une dose d’improvisation) ce jazz là gagne en qualité et plaisir par l’exploitation de ses zones de fragilité. Ainsi lorsque malgré tout s’impose au final dans l’orchestre la sonorité plutôt mince de l’harmonica du jeune Roni en phase d’apprentissage, le contraste sonore ne fait que renforcer l’expression du quartet. Danilo Perez, sur ce point avait vu juste.

 

Robert Latxague

 

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Sur une scène il ne sait pas trop où ni comment se placer. Il tient dans sa main gauche l’harmonica plaqué sur le micro et regarde du côté du pianiste comme s’il attendait un signe pour entrer dans la danse. Un peu mal à l’aise, un peu gauche dans son attitude scénique, son premier souffle a forcément quelque peu de mal à sortir. Roni Eytan, 23 ans, musicien israélien encore étudiant au Berklee Jazz Institute a des circonstances atténuantes : « Danilo est mon prof d’harmonie et d’improvisation. Il me reste un an encore avant le diplôme mais il a décidé de m’emmener avec lui sur cette tournée… »

Danilo Perez (p), Ben Street (b), Adam Cruz (dm), Roni Eytan (hca)

Le New Morning, Paris, 18 mars

 

Une musique très écrite (si l’on en croit le paquet de partitions sur lequel s’appuie Ben Street, impavide autant que concentré sur le sujet)  mais truffée de longues parties d’improvisation comme autant de développements libératoires. Dans ce jeu de rôle Adam Cruz  s’affiche en figure de proue. Chez lui jamais le visage ne se referme. Au contraire, chaque phase d’évolution rythmique, chaque échappée, le moindre break – et il en construit en grand nombre- déclenche une expression différenciée sur son visage. Ses yeux, ses lèvres, le plissement de son front agissent comme en miroir aux initiatives pianistiques du leader. Son visage lui sert de partition tellement la complicité avec le pianiste éclaire la musique. Une musique qui par ailleurs se trame, s’édifie, s’architecture par apports successifs. Elle ne se donne pas tout de suite,non,  elle se fait un peu désirer. La musique du quartet paraît d’un abord complexe « Ça joue bien mais elle ne décolle pas vraiment »  lâche ainsi au  bord du comptoir un agent et producteur du mundillo jazz à un de ses collègues venu ce soir là « au New par hasard » d’un ton à l’évidence un peu  contraint. C’est pourtant patent : les fils musicaux tirés par le pianiste panaméen  ne sont jamais aisés à dénouer. D’ailleurs ceux mêlés au quartet de Wayne Shorter ou même le canevas tissé sur un mode très personnel à l’occasion de son dernier album datant de 2008 (Across the crystal sea / Emarcy Universal) ne se laissent pas démêler non plus si aisément. Les thèmes joués en ce soir d’une tournée européenne, essentiellement tirés de Panama 500 (Mack Avenue Codaex), nouvel album concept illustrant l’histoire passée du Panama, celle d’avant le canal, ses terres et Océans qui le bordent- découvert au 16 e siècle par des conquistadors, font écho à des lignes ou tissus sonores très travaillés et puisants à des traditions d’Europe, d’Afrique autant que d’Amériques. Deux ou trois escapades sur le terrain d’un standard (ballade) ou d’un exercice de style marqué du sceau de Monk paraissent même ménager une respiration dans le contexte d’une telle densité de notes. Quoiqu’il en soit, les séquences abordées en trio seulement  -le jeune harmoniciste se tient alors sur le côté de la scène, il observe, il écoute- marquées oar la rigueur de la bassea utant que dans des  éclatés de batterie  témoigne d’une cohésion très affirmée « Normal, nous avons beaucoup travaillé pour réaliser ce disque » explique Danilo Perez.  Et manière de paradoxe sans doute, en opposition à l’image du rugby actueĺ (autre spectacle vivant qui recquiert pour vivre une dose d’improvisation) ce jazz là gagne en qualité et plaisir par l’exploitation de ses zones de fragilité. Ainsi lorsque malgré tout s’impose au final dans l’orchestre la sonorité plutôt mince de l’harmonica du jeune Roni en phase d’apprentissage, le contraste sonore ne fait que renforcer l’expression du quartet. Danilo Perez, sur ce point avait vu juste.

 

Robert Latxague