Wood + Courvoisier/Feldman au Petit Faucheux
J’ai enfin compris pourquoi le duo « Wood », constitué par Mathieu Donarier et Sébastien Boisseau, porte ce nom, évocateur de forêts, d’anches et de tous autres matériaux issus des arbres : c’est surtout lié au son magnifique et « boisé » de la clarinette en métal de Donarier. On sait (?) que le son d’une clarinette ne dépend pas de la matière dont elle est constituée mais de la perce. D’où cet effet, cette surprise, et du coup ce jeu avec les mots. Mais la rencontre d’hier soir, dans un « Petit Faucheux » bien garni, qui venait d’accueillir l’une des étapes d’un « Open Jazz » consacré aux clubs en France, a pris très vite une dimension musicale de haute volée, et l’instrumentation originale de ce quatuor 2 + 2 nous a vite transportés très loin.
Wood : Sébastien Boisseau (b), Mathieu Donarier (ts, ss, cl) + Sylvie Courvoisier (p), Mark Feldman (vln)
Enfant du pays, habitué du « Petit Faucheux » dès l’époque héroïque où ce club était petit en effet – et faucheux allez savoir – Sébastien Boisseau est cette année artiste associé, donc non seulement libre de présenter ses propres projets musicaux, mais encore autorisé à inviter les musiciens qu’il souhaite entendre, ou rencontrer. D’où ce quatuor qui ressemble à celui de Messiaen nommé « Pour la fin du temps », à ceci près que la contrebasse y tient la place du violoncelle. Mais quand même : comment de pas y penser ?
C’est en compagnie de Vincent Cotro (Jazz Magazine également, professeur d’Université, département musicologie, le premier en France à avoir introduit l’enseignement du jazz et fait reconnaître sa légitimité) que j’ai assisté à ce premier concert d’une série de trois, que j’ai l’intention de suivre au fil d’une « tournée » qui me fera aller au Mans (aujourd’hui), et à Arles vers la fin du mois, afin (entre autres) d’écouter trois fois le duo de Sylvie Courvoisier et Mark Feldman, dont je suis le travail depuis plus de dix ans, à la fois comme programmateur (BJF à deux reprises) et comme critique. Un luxe !
Sylvie Courvoiser : le sourire d’une musique éclatante
Mathieu Donarier et sa clarinette en métal
La « fusion » des deux duos constitués, qui apparaît délicate sur le papier (on parle du dévoilement et de la rencontre difficile de deux intimités) ne pose aucun problème dans la réalité : nous avons là quatre instrumentistes, compositeurs et improvisateurs qui en ont vu d’autres et savent se mettre au service de la musique de leurs petits camarades d’un soir. Une bonne répétition, un peu de travail en amont, et ça roule. Côté Courvoisier/Feldman, c’est aussi éclatant que le sourire de la pianiste : cadences diaboliques, musique d’une structuration parfaite et tendue, stop-chorus à vous emporter au cieux, brillance absolue du piano et du violon complicité souvent pleine d’ironie, écriture aux arêtes bien dessinées. Côté « Wood », c’est plus mesuré, finalement plus chambriste, en teintes pastels très souvent. On s’en rend compte, car le « quartet » d’un soir laisse une place à des duos originaux (Courvoisier/Boisseau et Courvoisier/Donarier). Au total, des versions superlatives de pièces qui ne figurent pas sur le CD « Wood » (Ecorce, par exemple), d’autres qui y figurent, et bien sûr des morceaux de la plume de Sylvie Courvoisier (Alice, dédié à Alice Coltrane) ou de Mark, qu’on trouvera dans le CD à sortir fin mai chez Intakt sous le titre « Birdies For Lulu », où ils sont accompagnés par Scott Colley (b) et Billy Mintz (dm). On salive déjà. Et puis décidément, après Roberto Negro et sa suite pour « Birdy So », les oiseaux sont de sortie en ce printemps quand même frisquet. Mais nous n’en sommes qu’au commencement.
Mark Feldman et Sylvie Courvoisier
Philippe Méziat
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J’ai enfin compris pourquoi le duo « Wood », constitué par Mathieu Donarier et Sébastien Boisseau, porte ce nom, évocateur de forêts, d’anches et de tous autres matériaux issus des arbres : c’est surtout lié au son magnifique et « boisé » de la clarinette en métal de Donarier. On sait (?) que le son d’une clarinette ne dépend pas de la matière dont elle est constituée mais de la perce. D’où cet effet, cette surprise, et du coup ce jeu avec les mots. Mais la rencontre d’hier soir, dans un « Petit Faucheux » bien garni, qui venait d’accueillir l’une des étapes d’un « Open Jazz » consacré aux clubs en France, a pris très vite une dimension musicale de haute volée, et l’instrumentation originale de ce quatuor 2 + 2 nous a vite transportés très loin.
Wood : Sébastien Boisseau (b), Mathieu Donarier (ts, ss, cl) + Sylvie Courvoisier (p), Mark Feldman (vln)
Enfant du pays, habitué du « Petit Faucheux » dès l’époque héroïque où ce club était petit en effet – et faucheux allez savoir – Sébastien Boisseau est cette année artiste associé, donc non seulement libre de présenter ses propres projets musicaux, mais encore autorisé à inviter les musiciens qu’il souhaite entendre, ou rencontrer. D’où ce quatuor qui ressemble à celui de Messiaen nommé « Pour la fin du temps », à ceci près que la contrebasse y tient la place du violoncelle. Mais quand même : comment de pas y penser ?
C’est en compagnie de Vincent Cotro (Jazz Magazine également, professeur d’Université, département musicologie, le premier en France à avoir introduit l’enseignement du jazz et fait reconnaître sa légitimité) que j’ai assisté à ce premier concert d’une série de trois, que j’ai l’intention de suivre au fil d’une « tournée » qui me fera aller au Mans (aujourd’hui), et à Arles vers la fin du mois, afin (entre autres) d’écouter trois fois le duo de Sylvie Courvoisier et Mark Feldman, dont je suis le travail depuis plus de dix ans, à la fois comme programmateur (BJF à deux reprises) et comme critique. Un luxe !
Sylvie Courvoiser : le sourire d’une musique éclatante
Mathieu Donarier et sa clarinette en métal
La « fusion » des deux duos constitués, qui apparaît délicate sur le papier (on parle du dévoilement et de la rencontre difficile de deux intimités) ne pose aucun problème dans la réalité : nous avons là quatre instrumentistes, compositeurs et improvisateurs qui en ont vu d’autres et savent se mettre au service de la musique de leurs petits camarades d’un soir. Une bonne répétition, un peu de travail en amont, et ça roule. Côté Courvoisier/Feldman, c’est aussi éclatant que le sourire de la pianiste : cadences diaboliques, musique d’une structuration parfaite et tendue, stop-chorus à vous emporter au cieux, brillance absolue du piano et du violon complicité souvent pleine d’ironie, écriture aux arêtes bien dessinées. Côté « Wood », c’est plus mesuré, finalement plus chambriste, en teintes pastels très souvent. On s’en rend compte, car le « quartet » d’un soir laisse une place à des duos originaux (Courvoisier/Boisseau et Courvoisier/Donarier). Au total, des versions superlatives de pièces qui ne figurent pas sur le CD « Wood » (Ecorce, par exemple), d’autres qui y figurent, et bien sûr des morceaux de la plume de Sylvie Courvoisier (Alice, dédié à Alice Coltrane) ou de Mark, qu’on trouvera dans le CD à sortir fin mai chez Intakt sous le titre « Birdies For Lulu », où ils sont accompagnés par Scott Colley (b) et Billy Mintz (dm). On salive déjà. Et puis décidément, après Roberto Negro et sa suite pour « Birdy So », les oiseaux sont de sortie en ce printemps quand même frisquet. Mais nous n’en sommes qu’au commencement.
Mark Feldman et Sylvie Courvoisier
Philippe Méziat
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J’ai enfin compris pourquoi le duo « Wood », constitué par Mathieu Donarier et Sébastien Boisseau, porte ce nom, évocateur de forêts, d’anches et de tous autres matériaux issus des arbres : c’est surtout lié au son magnifique et « boisé » de la clarinette en métal de Donarier. On sait (?) que le son d’une clarinette ne dépend pas de la matière dont elle est constituée mais de la perce. D’où cet effet, cette surprise, et du coup ce jeu avec les mots. Mais la rencontre d’hier soir, dans un « Petit Faucheux » bien garni, qui venait d’accueillir l’une des étapes d’un « Open Jazz » consacré aux clubs en France, a pris très vite une dimension musicale de haute volée, et l’instrumentation originale de ce quatuor 2 + 2 nous a vite transportés très loin.
Wood : Sébastien Boisseau (b), Mathieu Donarier (ts, ss, cl) + Sylvie Courvoisier (p), Mark Feldman (vln)
Enfant du pays, habitué du « Petit Faucheux » dès l’époque héroïque où ce club était petit en effet – et faucheux allez savoir – Sébastien Boisseau est cette année artiste associé, donc non seulement libre de présenter ses propres projets musicaux, mais encore autorisé à inviter les musiciens qu’il souhaite entendre, ou rencontrer. D’où ce quatuor qui ressemble à celui de Messiaen nommé « Pour la fin du temps », à ceci près que la contrebasse y tient la place du violoncelle. Mais quand même : comment de pas y penser ?
C’est en compagnie de Vincent Cotro (Jazz Magazine également, professeur d’Université, département musicologie, le premier en France à avoir introduit l’enseignement du jazz et fait reconnaître sa légitimité) que j’ai assisté à ce premier concert d’une série de trois, que j’ai l’intention de suivre au fil d’une « tournée » qui me fera aller au Mans (aujourd’hui), et à Arles vers la fin du mois, afin (entre autres) d’écouter trois fois le duo de Sylvie Courvoisier et Mark Feldman, dont je suis le travail depuis plus de dix ans, à la fois comme programmateur (BJF à deux reprises) et comme critique. Un luxe !
Sylvie Courvoiser : le sourire d’une musique éclatante
Mathieu Donarier et sa clarinette en métal
La « fusion » des deux duos constitués, qui apparaît délicate sur le papier (on parle du dévoilement et de la rencontre difficile de deux intimités) ne pose aucun problème dans la réalité : nous avons là quatre instrumentistes, compositeurs et improvisateurs qui en ont vu d’autres et savent se mettre au service de la musique de leurs petits camarades d’un soir. Une bonne répétition, un peu de travail en amont, et ça roule. Côté Courvoisier/Feldman, c’est aussi éclatant que le sourire de la pianiste : cadences diaboliques, musique d’une structuration parfaite et tendue, stop-chorus à vous emporter au cieux, brillance absolue du piano et du violon complicité souvent pleine d’ironie, écriture aux arêtes bien dessinées. Côté « Wood », c’est plus mesuré, finalement plus chambriste, en teintes pastels très souvent. On s’en rend compte, car le « quartet » d’un soir laisse une place à des duos originaux (Courvoisier/Boisseau et Courvoisier/Donarier). Au total, des versions superlatives de pièces qui ne figurent pas sur le CD « Wood » (Ecorce, par exemple), d’autres qui y figurent, et bien sûr des morceaux de la plume de Sylvie Courvoisier (Alice, dédié à Alice Coltrane) ou de Mark, qu’on trouvera dans le CD à sortir fin mai chez Intakt sous le titre « Birdies For Lulu », où ils sont accompagnés par Scott Colley (b) et Billy Mintz (dm). On salive déjà. Et puis décidément, après Roberto Negro et sa suite pour « Birdy So », les oiseaux sont de sortie en ce printemps quand même frisquet. Mais nous n’en sommes qu’au commencement.
Mark Feldman et Sylvie Courvoisier
Philippe Méziat
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J’ai enfin compris pourquoi le duo « Wood », constitué par Mathieu Donarier et Sébastien Boisseau, porte ce nom, évocateur de forêts, d’anches et de tous autres matériaux issus des arbres : c’est surtout lié au son magnifique et « boisé » de la clarinette en métal de Donarier. On sait (?) que le son d’une clarinette ne dépend pas de la matière dont elle est constituée mais de la perce. D’où cet effet, cette surprise, et du coup ce jeu avec les mots. Mais la rencontre d’hier soir, dans un « Petit Faucheux » bien garni, qui venait d’accueillir l’une des étapes d’un « Open Jazz » consacré aux clubs en France, a pris très vite une dimension musicale de haute volée, et l’instrumentation originale de ce quatuor 2 + 2 nous a vite transportés très loin.
Wood : Sébastien Boisseau (b), Mathieu Donarier (ts, ss, cl) + Sylvie Courvoisier (p), Mark Feldman (vln)
Enfant du pays, habitué du « Petit Faucheux » dès l’époque héroïque où ce club était petit en effet – et faucheux allez savoir – Sébastien Boisseau est cette année artiste associé, donc non seulement libre de présenter ses propres projets musicaux, mais encore autorisé à inviter les musiciens qu’il souhaite entendre, ou rencontrer. D’où ce quatuor qui ressemble à celui de Messiaen nommé « Pour la fin du temps », à ceci près que la contrebasse y tient la place du violoncelle. Mais quand même : comment de pas y penser ?
C’est en compagnie de Vincent Cotro (Jazz Magazine également, professeur d’Université, département musicologie, le premier en France à avoir introduit l’enseignement du jazz et fait reconnaître sa légitimité) que j’ai assisté à ce premier concert d’une série de trois, que j’ai l’intention de suivre au fil d’une « tournée » qui me fera aller au Mans (aujourd’hui), et à Arles vers la fin du mois, afin (entre autres) d’écouter trois fois le duo de Sylvie Courvoisier et Mark Feldman, dont je suis le travail depuis plus de dix ans, à la fois comme programmateur (BJF à deux reprises) et comme critique. Un luxe !
Sylvie Courvoiser : le sourire d’une musique éclatante
Mathieu Donarier et sa clarinette en métal
La « fusion » des deux duos constitués, qui apparaît délicate sur le papier (on parle du dévoilement et de la rencontre difficile de deux intimités) ne pose aucun problème dans la réalité : nous avons là quatre instrumentistes, compositeurs et improvisateurs qui en ont vu d’autres et savent se mettre au service de la musique de leurs petits camarades d’un soir. Une bonne répétition, un peu de travail en amont, et ça roule. Côté Courvoisier/Feldman, c’est aussi éclatant que le sourire de la pianiste : cadences diaboliques, musique d’une structuration parfaite et tendue, stop-chorus à vous emporter au cieux, brillance absolue du piano et du violon complicité souvent pleine d’ironie, écriture aux arêtes bien dessinées. Côté « Wood », c’est plus mesuré, finalement plus chambriste, en teintes pastels très souvent. On s’en rend compte, car le « quartet » d’un soir laisse une place à des duos originaux (Courvoisier/Boisseau et Courvoisier/Donarier). Au total, des versions superlatives de pièces qui ne figurent pas sur le CD « Wood » (Ecorce, par exemple), d’autres qui y figurent, et bien sûr des morceaux de la plume de Sylvie Courvoisier (Alice, dédié à Alice Coltrane) ou de Mark, qu’on trouvera dans le CD à sortir fin mai chez Intakt sous le titre « Birdies For Lulu », où ils sont accompagnés par Scott Colley (b) et Billy Mintz (dm). On salive déjà. Et puis décidément, après Roberto Negro et sa suite pour « Birdy So », les oiseaux sont de sortie en ce printemps quand même frisquet. Mais nous n’en sommes qu’au commencement.
Mark Feldman et Sylvie Courvoisier
Philippe Méziat