Jazz live
Publié le 7 Mai 2014

Europa Jazz, le final (1), Five 38, Théo Ceccaldi trio, Les Amants de Juliette, Henri Texier 5tet

Des cordes, comme il en pleut. Des hallebardes même. La collégiale Saint-Pierre-La- Cour est un refuge, une oasis. On s’ébroue, et on s’apprête au concert. Quant aux cordes, on ne va pas en manquer : déjà 5 (five) sur la guitare basse de Fanny Lasfargues, et 38 bien alignées sur la harpe de Rafaelle Rinaudo. Et dans l’après-midi, le concert de la Fonderie, c’est le trio de Théo Ceccaldi, avec 14 cordes au total (violon, cello, guitare). 

 

Five 38 : Fanny Lasfargues (basse acoustique à 5 cordes), Rafaelle Rinaudo (harpe électrique)

 

Théo Ceccaldi Trio : Théo Ceccaldi (violon, alto), Valentin Ceccaldi (cello), Guillaume Aknine (g)

 

Les Amants de Juliette : Serge Adam (tp), Benoît Delbecq (p), Philippe Foch (tablas, perc)

 

Henri Texier 5tet : Sébastien Texier (as, cl, alto-cl), Nguyen Lê (g), Armel Dupas (p), Henri Texier (b), Louis Moutin (dm)

 

L’Europa Jazz a trente-cinq ans : constance et fidélité. Constance en ce qui concerne la recherche permanente des musiciens et des groupes qui font le vif du jazz actuel, et fidélité à ceux qui ont été présents dès l’origine du festival, et qui continuent à enrichir leur apport, en quelque sorte leur oeuvre : Henri Texier est de ceux-là, qui était programmé en duo avec Michel Portal (duo inédit à l’époque) en 1980. 

 

C’était hier soir le même meneur d’hommes, le même contrebassiste qui a en lui du chant, du rythme, et à certains moments comme des hymnes, quelqu’un qui vous parle de mener un combat pour la liberté sans jamais le dire, et sans faire croire que c’est facile et qu’il suffit de se laisser aller. Car c’est tout le contraire. Le fils du leader (Sébastien) soutient le chant, que la guitare de Nguyen Lê redouble, la rythmique est au cordeau, le tout jeune Armel Dupas fait entendre de bien jolies choses. On les retrouvera aux « Rendez-vous de l’Erdre » fin août.

 

Juste avant, on fêtait les 20 ans des « Amants de Juliette », cet étrange trio qui prend des allures de « musique de chambre du monde », qui force l’écoute par la qualité des compositions, la solidité rebondissante du couple Delbecq/Foch, et la voix cuivrée de Serge Adam, proche de Miles Davis dans le son (sourdine Harmon) mais aussi de Don Cherry dans le phrasé et les intentions. Benoît Delbecq ne manque pas une occasion de rappeler l’exceptionnel pianiste de jazz qu’il est, ses solos, déterminés en partie par la préparation du piano, donc rendus d’autant plus délicats, sont à chaque fois l’occasion d’un festival d’idées et d’intelligence. 

 

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                                                                                                                          Benoît Delbecq

 

La très jeune génération (« Jazz Migration ») c’était à 17.00 à la Fonderie, et à midi quinze en la Collégiale. Les cordes quoi. Et d’abord ce trio Ceccaldi, qui évoque à la fois la musique de chambre française de la fin du XIX° siècle (Chausson, Franck), et ce que pourrait être aujourd’hui un « trio du Hot-Club de France » si Grappelli et Reinhardt étaient encore là. L’auteur de Rythmes Futurs aurait adoré ça. C’était la musique qu’il pressentait. Elle est là : oeuvre d’un violoniste qui évoque par son aspect et ses mimiques quelque chose entre Camille Saint Saens et les musiciens de rue, et qui sait emmener ses compagnons (lesquels ne demandent que ça) dans une exploration de territoires si variés qu’on ne saurait les nommer tous. En tous cas, pas un moment de faiblesse, de l’intelligence à revendre, de la virtuosité, de l’humour, de la tendresse, tout ça bien droit, sans la moindre concession et en même temps respectueux, de soi-même, et du public.

On dit : encore.

 

Fanny Lasfargues et Rafaelle Rinaudo, on aurait peut-être aimé les entendre à une autre heure que midi… Plutôt minuit si vous voulez mon avis, pour cette proposition pleine d’humour là encore, très élaborée techniquement (effets de pédales, de boucles, de sons synthétisés), qui s’autorise tous les débordements mais revient aussi à une fausse sagesse, et même à une sorte de musique « easy listening », avec un clin d’oeil malicieux. Quant la harpiste s’emploie à évoquer… Pierre Spiers (qui s’est souvent frotté au jazz) ou quelque autre figure de la harpe, du harpon ou du Harpo, on ne peut s’empêcher de sourire. 

 

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                                                                            Fanny Lasfargues et Rafaelle Rinaudo

 

Demain, tout à l’heure pour ceux qui liront ce blog demain matin, Guillaume Roy (alto) en solo à la Collégiale, puis à 17.000 à la Fonderie le duo de François Couturier (p) et Anja Lechner (cello), en soirée le tout nouveau projet de François Corneloup avec Henri Texier (!), et pour finir le duo exceptionnel, très attendu, Kenny Barron (p) et Dave Holland (b). 

 

Philippe Méziat

 

 

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Des cordes, comme il en pleut. Des hallebardes même. La collégiale Saint-Pierre-La- Cour est un refuge, une oasis. On s’ébroue, et on s’apprête au concert. Quant aux cordes, on ne va pas en manquer : déjà 5 (five) sur la guitare basse de Fanny Lasfargues, et 38 bien alignées sur la harpe de Rafaelle Rinaudo. Et dans l’après-midi, le concert de la Fonderie, c’est le trio de Théo Ceccaldi, avec 14 cordes au total (violon, cello, guitare). 

 

Five 38 : Fanny Lasfargues (basse acoustique à 5 cordes), Rafaelle Rinaudo (harpe électrique)

 

Théo Ceccaldi Trio : Théo Ceccaldi (violon, alto), Valentin Ceccaldi (cello), Guillaume Aknine (g)

 

Les Amants de Juliette : Serge Adam (tp), Benoît Delbecq (p), Philippe Foch (tablas, perc)

 

Henri Texier 5tet : Sébastien Texier (as, cl, alto-cl), Nguyen Lê (g), Armel Dupas (p), Henri Texier (b), Louis Moutin (dm)

 

L’Europa Jazz a trente-cinq ans : constance et fidélité. Constance en ce qui concerne la recherche permanente des musiciens et des groupes qui font le vif du jazz actuel, et fidélité à ceux qui ont été présents dès l’origine du festival, et qui continuent à enrichir leur apport, en quelque sorte leur oeuvre : Henri Texier est de ceux-là, qui était programmé en duo avec Michel Portal (duo inédit à l’époque) en 1980. 

 

C’était hier soir le même meneur d’hommes, le même contrebassiste qui a en lui du chant, du rythme, et à certains moments comme des hymnes, quelqu’un qui vous parle de mener un combat pour la liberté sans jamais le dire, et sans faire croire que c’est facile et qu’il suffit de se laisser aller. Car c’est tout le contraire. Le fils du leader (Sébastien) soutient le chant, que la guitare de Nguyen Lê redouble, la rythmique est au cordeau, le tout jeune Armel Dupas fait entendre de bien jolies choses. On les retrouvera aux « Rendez-vous de l’Erdre » fin août.

 

Juste avant, on fêtait les 20 ans des « Amants de Juliette », cet étrange trio qui prend des allures de « musique de chambre du monde », qui force l’écoute par la qualité des compositions, la solidité rebondissante du couple Delbecq/Foch, et la voix cuivrée de Serge Adam, proche de Miles Davis dans le son (sourdine Harmon) mais aussi de Don Cherry dans le phrasé et les intentions. Benoît Delbecq ne manque pas une occasion de rappeler l’exceptionnel pianiste de jazz qu’il est, ses solos, déterminés en partie par la préparation du piano, donc rendus d’autant plus délicats, sont à chaque fois l’occasion d’un festival d’idées et d’intelligence. 

 

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                                                                                                                          Benoît Delbecq

 

La très jeune génération (« Jazz Migration ») c’était à 17.00 à la Fonderie, et à midi quinze en la Collégiale. Les cordes quoi. Et d’abord ce trio Ceccaldi, qui évoque à la fois la musique de chambre française de la fin du XIX° siècle (Chausson, Franck), et ce que pourrait être aujourd’hui un « trio du Hot-Club de France » si Grappelli et Reinhardt étaient encore là. L’auteur de Rythmes Futurs aurait adoré ça. C’était la musique qu’il pressentait. Elle est là : oeuvre d’un violoniste qui évoque par son aspect et ses mimiques quelque chose entre Camille Saint Saens et les musiciens de rue, et qui sait emmener ses compagnons (lesquels ne demandent que ça) dans une exploration de territoires si variés qu’on ne saurait les nommer tous. En tous cas, pas un moment de faiblesse, de l’intelligence à revendre, de la virtuosité, de l’humour, de la tendresse, tout ça bien droit, sans la moindre concession et en même temps respectueux, de soi-même, et du public.

On dit : encore.

 

Fanny Lasfargues et Rafaelle Rinaudo, on aurait peut-être aimé les entendre à une autre heure que midi… Plutôt minuit si vous voulez mon avis, pour cette proposition pleine d’humour là encore, très élaborée techniquement (effets de pédales, de boucles, de sons synthétisés), qui s’autorise tous les débordements mais revient aussi à une fausse sagesse, et même à une sorte de musique « easy listening », avec un clin d’oeil malicieux. Quant la harpiste s’emploie à évoquer… Pierre Spiers (qui s’est souvent frotté au jazz) ou quelque autre figure de la harpe, du harpon ou du Harpo, on ne peut s’empêcher de sourire. 

 

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                                                                            Fanny Lasfargues et Rafaelle Rinaudo

 

Demain, tout à l’heure pour ceux qui liront ce blog demain matin, Guillaume Roy (alto) en solo à la Collégiale, puis à 17.000 à la Fonderie le duo de François Couturier (p) et Anja Lechner (cello), en soirée le tout nouveau projet de François Corneloup avec Henri Texier (!), et pour finir le duo exceptionnel, très attendu, Kenny Barron (p) et Dave Holland (b). 

 

Philippe Méziat

 

 

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Des cordes, comme il en pleut. Des hallebardes même. La collégiale Saint-Pierre-La- Cour est un refuge, une oasis. On s’ébroue, et on s’apprête au concert. Quant aux cordes, on ne va pas en manquer : déjà 5 (five) sur la guitare basse de Fanny Lasfargues, et 38 bien alignées sur la harpe de Rafaelle Rinaudo. Et dans l’après-midi, le concert de la Fonderie, c’est le trio de Théo Ceccaldi, avec 14 cordes au total (violon, cello, guitare). 

 

Five 38 : Fanny Lasfargues (basse acoustique à 5 cordes), Rafaelle Rinaudo (harpe électrique)

 

Théo Ceccaldi Trio : Théo Ceccaldi (violon, alto), Valentin Ceccaldi (cello), Guillaume Aknine (g)

 

Les Amants de Juliette : Serge Adam (tp), Benoît Delbecq (p), Philippe Foch (tablas, perc)

 

Henri Texier 5tet : Sébastien Texier (as, cl, alto-cl), Nguyen Lê (g), Armel Dupas (p), Henri Texier (b), Louis Moutin (dm)

 

L’Europa Jazz a trente-cinq ans : constance et fidélité. Constance en ce qui concerne la recherche permanente des musiciens et des groupes qui font le vif du jazz actuel, et fidélité à ceux qui ont été présents dès l’origine du festival, et qui continuent à enrichir leur apport, en quelque sorte leur oeuvre : Henri Texier est de ceux-là, qui était programmé en duo avec Michel Portal (duo inédit à l’époque) en 1980. 

 

C’était hier soir le même meneur d’hommes, le même contrebassiste qui a en lui du chant, du rythme, et à certains moments comme des hymnes, quelqu’un qui vous parle de mener un combat pour la liberté sans jamais le dire, et sans faire croire que c’est facile et qu’il suffit de se laisser aller. Car c’est tout le contraire. Le fils du leader (Sébastien) soutient le chant, que la guitare de Nguyen Lê redouble, la rythmique est au cordeau, le tout jeune Armel Dupas fait entendre de bien jolies choses. On les retrouvera aux « Rendez-vous de l’Erdre » fin août.

 

Juste avant, on fêtait les 20 ans des « Amants de Juliette », cet étrange trio qui prend des allures de « musique de chambre du monde », qui force l’écoute par la qualité des compositions, la solidité rebondissante du couple Delbecq/Foch, et la voix cuivrée de Serge Adam, proche de Miles Davis dans le son (sourdine Harmon) mais aussi de Don Cherry dans le phrasé et les intentions. Benoît Delbecq ne manque pas une occasion de rappeler l’exceptionnel pianiste de jazz qu’il est, ses solos, déterminés en partie par la préparation du piano, donc rendus d’autant plus délicats, sont à chaque fois l’occasion d’un festival d’idées et d’intelligence. 

 

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                                                                                                                          Benoît Delbecq

 

La très jeune génération (« Jazz Migration ») c’était à 17.00 à la Fonderie, et à midi quinze en la Collégiale. Les cordes quoi. Et d’abord ce trio Ceccaldi, qui évoque à la fois la musique de chambre française de la fin du XIX° siècle (Chausson, Franck), et ce que pourrait être aujourd’hui un « trio du Hot-Club de France » si Grappelli et Reinhardt étaient encore là. L’auteur de Rythmes Futurs aurait adoré ça. C’était la musique qu’il pressentait. Elle est là : oeuvre d’un violoniste qui évoque par son aspect et ses mimiques quelque chose entre Camille Saint Saens et les musiciens de rue, et qui sait emmener ses compagnons (lesquels ne demandent que ça) dans une exploration de territoires si variés qu’on ne saurait les nommer tous. En tous cas, pas un moment de faiblesse, de l’intelligence à revendre, de la virtuosité, de l’humour, de la tendresse, tout ça bien droit, sans la moindre concession et en même temps respectueux, de soi-même, et du public.

On dit : encore.

 

Fanny Lasfargues et Rafaelle Rinaudo, on aurait peut-être aimé les entendre à une autre heure que midi… Plutôt minuit si vous voulez mon avis, pour cette proposition pleine d’humour là encore, très élaborée techniquement (effets de pédales, de boucles, de sons synthétisés), qui s’autorise tous les débordements mais revient aussi à une fausse sagesse, et même à une sorte de musique « easy listening », avec un clin d’oeil malicieux. Quant la harpiste s’emploie à évoquer… Pierre Spiers (qui s’est souvent frotté au jazz) ou quelque autre figure de la harpe, du harpon ou du Harpo, on ne peut s’empêcher de sourire. 

 

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                                                                            Fanny Lasfargues et Rafaelle Rinaudo

 

Demain, tout à l’heure pour ceux qui liront ce blog demain matin, Guillaume Roy (alto) en solo à la Collégiale, puis à 17.000 à la Fonderie le duo de François Couturier (p) et Anja Lechner (cello), en soirée le tout nouveau projet de François Corneloup avec Henri Texier (!), et pour finir le duo exceptionnel, très attendu, Kenny Barron (p) et Dave Holland (b). 

 

Philippe Méziat

 

 

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Des cordes, comme il en pleut. Des hallebardes même. La collégiale Saint-Pierre-La- Cour est un refuge, une oasis. On s’ébroue, et on s’apprête au concert. Quant aux cordes, on ne va pas en manquer : déjà 5 (five) sur la guitare basse de Fanny Lasfargues, et 38 bien alignées sur la harpe de Rafaelle Rinaudo. Et dans l’après-midi, le concert de la Fonderie, c’est le trio de Théo Ceccaldi, avec 14 cordes au total (violon, cello, guitare). 

 

Five 38 : Fanny Lasfargues (basse acoustique à 5 cordes), Rafaelle Rinaudo (harpe électrique)

 

Théo Ceccaldi Trio : Théo Ceccaldi (violon, alto), Valentin Ceccaldi (cello), Guillaume Aknine (g)

 

Les Amants de Juliette : Serge Adam (tp), Benoît Delbecq (p), Philippe Foch (tablas, perc)

 

Henri Texier 5tet : Sébastien Texier (as, cl, alto-cl), Nguyen Lê (g), Armel Dupas (p), Henri Texier (b), Louis Moutin (dm)

 

L’Europa Jazz a trente-cinq ans : constance et fidélité. Constance en ce qui concerne la recherche permanente des musiciens et des groupes qui font le vif du jazz actuel, et fidélité à ceux qui ont été présents dès l’origine du festival, et qui continuent à enrichir leur apport, en quelque sorte leur oeuvre : Henri Texier est de ceux-là, qui était programmé en duo avec Michel Portal (duo inédit à l’époque) en 1980. 

 

C’était hier soir le même meneur d’hommes, le même contrebassiste qui a en lui du chant, du rythme, et à certains moments comme des hymnes, quelqu’un qui vous parle de mener un combat pour la liberté sans jamais le dire, et sans faire croire que c’est facile et qu’il suffit de se laisser aller. Car c’est tout le contraire. Le fils du leader (Sébastien) soutient le chant, que la guitare de Nguyen Lê redouble, la rythmique est au cordeau, le tout jeune Armel Dupas fait entendre de bien jolies choses. On les retrouvera aux « Rendez-vous de l’Erdre » fin août.

 

Juste avant, on fêtait les 20 ans des « Amants de Juliette », cet étrange trio qui prend des allures de « musique de chambre du monde », qui force l’écoute par la qualité des compositions, la solidité rebondissante du couple Delbecq/Foch, et la voix cuivrée de Serge Adam, proche de Miles Davis dans le son (sourdine Harmon) mais aussi de Don Cherry dans le phrasé et les intentions. Benoît Delbecq ne manque pas une occasion de rappeler l’exceptionnel pianiste de jazz qu’il est, ses solos, déterminés en partie par la préparation du piano, donc rendus d’autant plus délicats, sont à chaque fois l’occasion d’un festival d’idées et d’intelligence. 

 

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                                                                                                                          Benoît Delbecq

 

La très jeune génération (« Jazz Migration ») c’était à 17.00 à la Fonderie, et à midi quinze en la Collégiale. Les cordes quoi. Et d’abord ce trio Ceccaldi, qui évoque à la fois la musique de chambre française de la fin du XIX° siècle (Chausson, Franck), et ce que pourrait être aujourd’hui un « trio du Hot-Club de France » si Grappelli et Reinhardt étaient encore là. L’auteur de Rythmes Futurs aurait adoré ça. C’était la musique qu’il pressentait. Elle est là : oeuvre d’un violoniste qui évoque par son aspect et ses mimiques quelque chose entre Camille Saint Saens et les musiciens de rue, et qui sait emmener ses compagnons (lesquels ne demandent que ça) dans une exploration de territoires si variés qu’on ne saurait les nommer tous. En tous cas, pas un moment de faiblesse, de l’intelligence à revendre, de la virtuosité, de l’humour, de la tendresse, tout ça bien droit, sans la moindre concession et en même temps respectueux, de soi-même, et du public.

On dit : encore.

 

Fanny Lasfargues et Rafaelle Rinaudo, on aurait peut-être aimé les entendre à une autre heure que midi… Plutôt minuit si vous voulez mon avis, pour cette proposition pleine d’humour là encore, très élaborée techniquement (effets de pédales, de boucles, de sons synthétisés), qui s’autorise tous les débordements mais revient aussi à une fausse sagesse, et même à une sorte de musique « easy listening », avec un clin d’oeil malicieux. Quant la harpiste s’emploie à évoquer… Pierre Spiers (qui s’est souvent frotté au jazz) ou quelque autre figure de la harpe, du harpon ou du Harpo, on ne peut s’empêcher de sourire. 

 

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Demain, tout à l’heure pour ceux qui liront ce blog demain matin, Guillaume Roy (alto) en solo à la Collégiale, puis à 17.000 à la Fonderie le duo de François Couturier (p) et Anja Lechner (cello), en soirée le tout nouveau projet de François Corneloup avec Henri Texier (!), et pour finir le duo exceptionnel, très attendu, Kenny Barron (p) et Dave Holland (b). 

 

Philippe Méziat