Una Striscia di terra feconda (I), Five 38, Rita Marcotulli/Sophia Domancich
Comment avoir la certitude qu’on se trouve bien en terre italiene ? Romaine même ? À une certaine qualité des crépis, à un certain ton pastel des facades ? Aux pins parasols ? Ou, plus simplement, à la façon dont l’un des directeurs du festival (17 ans d’existence quand même !) s’adresse longuement au public pour lui expliquer (si j’ai bien compris) dans quelles affres il se trouve, précisément cette année, pour mettre sur pied avec son collègue français la très riche programmation de l’édition présente, quand les aides ont fondu comme le cinéphile averti devant la fontaine de Trèves ? Ou comme Marcello devant Anita ? Et d’ajouter (toujours si j’ai bien suivi) que telle ou telle autre manifestation a eu beaucoup plus de soutien, et que c’est profondément injuste. Oui donc, nous sommes bien au Parco Della Musica, Roma, au Teatro Studio, juste avant le concert à deux pianos de Rita Marcotulli et Sophia Domancich. Et Paolo Damiani rejoint en un sens Riccardo Muti, qui avait si bien mis de son côté (le bon) le public de l’opéra de Rome contre les agissements néfastes du Cavaliere Berlusconi, en faisant reprendre par la salle entière le choeur des prisonniers de Nabucco…
Five 38 : Fanny Lasfargues (basse acoustique à 5 cordes), Rafaelle Rinaudo (harpe électrique)
Rita Marcotulli (p), Sophia Domancich (p)
Nous n’avons pas été jusque là. Nous avons écouté Paolo, compris son ire et ses raisons, et avons même pensé qu’il a une sorte d’équivalent chez nous, du côté d’Uzeste, en la personne de Bernard Lubat. Musique et politique. Une thématique qui revient plus que jamais.
Rita et Sophia sont à deux pianos. Sages. D’abord elles se frottent par quelques traits harmoniques posés, histoire de se mettre en condition. Puis elles entrent dans le vif d’un gospel, suivi d’un blues, histoire d’explorer avec brio un langage commun. Puis c’est un morceau plus hardi, où elles phrasent de main droite (bop), tout en sollicitant, chacune de leur place, l’invention mélodique de l’autre. Puis c’est une dernière pièce qui montre que la complicité est en route. Et c’est la fin d’un concert un peu court, qui nous laisse sur un certain désir de musique, et l’impression qu’on aurait aimé les connaître un peu plus. Ces deux excellentes pianistes de jazz avaient plus à se dire, et à nous dire.
Five 38, on souhaitait les entendre dans la nuit (voir notre article du 8 mai 2014) c’est fait. Elles fabriquent toujours leur musique sur le même principe (mise en place de boucles, thématique efficace, un son de « dance », une belle affirmation rythmique), donnent envie de bouger, et dérangent au fond notre appétit (ou notre soif) de musique complexe par une apparente naïveté du propos. Droit au but : ça pulse, ça balance, ça joue des thèmes faciles à retenir, et ça ne vous prend pas la tête. Mais le corps, supposé ici ne pas avoir besoin d’autre chose que de lui-même pour être satisfait du voyage.
Entre désir et soif de musique, un « after » était donc inévitable. La belle complexité d’un vin de Sardaigne a satisfait (momentanément) la soif. Quant au désir, il lui sied de rester inassouvi. Au moins un certain temps. Et donc : à suivre, ce soir même, avec Francesco Diodati et le quintet de Didier Levallet, avec Simon Goubert à la batterie ! Inédit. Si vous pouvez passer, ne manquez pas ça…
Philippe Méziat
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Comment avoir la certitude qu’on se trouve bien en terre italiene ? Romaine même ? À une certaine qualité des crépis, à un certain ton pastel des facades ? Aux pins parasols ? Ou, plus simplement, à la façon dont l’un des directeurs du festival (17 ans d’existence quand même !) s’adresse longuement au public pour lui expliquer (si j’ai bien compris) dans quelles affres il se trouve, précisément cette année, pour mettre sur pied avec son collègue français la très riche programmation de l’édition présente, quand les aides ont fondu comme le cinéphile averti devant la fontaine de Trèves ? Ou comme Marcello devant Anita ? Et d’ajouter (toujours si j’ai bien suivi) que telle ou telle autre manifestation a eu beaucoup plus de soutien, et que c’est profondément injuste. Oui donc, nous sommes bien au Parco Della Musica, Roma, au Teatro Studio, juste avant le concert à deux pianos de Rita Marcotulli et Sophia Domancich. Et Paolo Damiani rejoint en un sens Riccardo Muti, qui avait si bien mis de son côté (le bon) le public de l’opéra de Rome contre les agissements néfastes du Cavaliere Berlusconi, en faisant reprendre par la salle entière le choeur des prisonniers de Nabucco…
Five 38 : Fanny Lasfargues (basse acoustique à 5 cordes), Rafaelle Rinaudo (harpe électrique)
Rita Marcotulli (p), Sophia Domancich (p)
Nous n’avons pas été jusque là. Nous avons écouté Paolo, compris son ire et ses raisons, et avons même pensé qu’il a une sorte d’équivalent chez nous, du côté d’Uzeste, en la personne de Bernard Lubat. Musique et politique. Une thématique qui revient plus que jamais.
Rita et Sophia sont à deux pianos. Sages. D’abord elles se frottent par quelques traits harmoniques posés, histoire de se mettre en condition. Puis elles entrent dans le vif d’un gospel, suivi d’un blues, histoire d’explorer avec brio un langage commun. Puis c’est un morceau plus hardi, où elles phrasent de main droite (bop), tout en sollicitant, chacune de leur place, l’invention mélodique de l’autre. Puis c’est une dernière pièce qui montre que la complicité est en route. Et c’est la fin d’un concert un peu court, qui nous laisse sur un certain désir de musique, et l’impression qu’on aurait aimé les connaître un peu plus. Ces deux excellentes pianistes de jazz avaient plus à se dire, et à nous dire.
Five 38, on souhaitait les entendre dans la nuit (voir notre article du 8 mai 2014) c’est fait. Elles fabriquent toujours leur musique sur le même principe (mise en place de boucles, thématique efficace, un son de « dance », une belle affirmation rythmique), donnent envie de bouger, et dérangent au fond notre appétit (ou notre soif) de musique complexe par une apparente naïveté du propos. Droit au but : ça pulse, ça balance, ça joue des thèmes faciles à retenir, et ça ne vous prend pas la tête. Mais le corps, supposé ici ne pas avoir besoin d’autre chose que de lui-même pour être satisfait du voyage.
Entre désir et soif de musique, un « after » était donc inévitable. La belle complexité d’un vin de Sardaigne a satisfait (momentanément) la soif. Quant au désir, il lui sied de rester inassouvi. Au moins un certain temps. Et donc : à suivre, ce soir même, avec Francesco Diodati et le quintet de Didier Levallet, avec Simon Goubert à la batterie ! Inédit. Si vous pouvez passer, ne manquez pas ça…
Philippe Méziat
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Comment avoir la certitude qu’on se trouve bien en terre italiene ? Romaine même ? À une certaine qualité des crépis, à un certain ton pastel des facades ? Aux pins parasols ? Ou, plus simplement, à la façon dont l’un des directeurs du festival (17 ans d’existence quand même !) s’adresse longuement au public pour lui expliquer (si j’ai bien compris) dans quelles affres il se trouve, précisément cette année, pour mettre sur pied avec son collègue français la très riche programmation de l’édition présente, quand les aides ont fondu comme le cinéphile averti devant la fontaine de Trèves ? Ou comme Marcello devant Anita ? Et d’ajouter (toujours si j’ai bien suivi) que telle ou telle autre manifestation a eu beaucoup plus de soutien, et que c’est profondément injuste. Oui donc, nous sommes bien au Parco Della Musica, Roma, au Teatro Studio, juste avant le concert à deux pianos de Rita Marcotulli et Sophia Domancich. Et Paolo Damiani rejoint en un sens Riccardo Muti, qui avait si bien mis de son côté (le bon) le public de l’opéra de Rome contre les agissements néfastes du Cavaliere Berlusconi, en faisant reprendre par la salle entière le choeur des prisonniers de Nabucco…
Five 38 : Fanny Lasfargues (basse acoustique à 5 cordes), Rafaelle Rinaudo (harpe électrique)
Rita Marcotulli (p), Sophia Domancich (p)
Nous n’avons pas été jusque là. Nous avons écouté Paolo, compris son ire et ses raisons, et avons même pensé qu’il a une sorte d’équivalent chez nous, du côté d’Uzeste, en la personne de Bernard Lubat. Musique et politique. Une thématique qui revient plus que jamais.
Rita et Sophia sont à deux pianos. Sages. D’abord elles se frottent par quelques traits harmoniques posés, histoire de se mettre en condition. Puis elles entrent dans le vif d’un gospel, suivi d’un blues, histoire d’explorer avec brio un langage commun. Puis c’est un morceau plus hardi, où elles phrasent de main droite (bop), tout en sollicitant, chacune de leur place, l’invention mélodique de l’autre. Puis c’est une dernière pièce qui montre que la complicité est en route. Et c’est la fin d’un concert un peu court, qui nous laisse sur un certain désir de musique, et l’impression qu’on aurait aimé les connaître un peu plus. Ces deux excellentes pianistes de jazz avaient plus à se dire, et à nous dire.
Five 38, on souhaitait les entendre dans la nuit (voir notre article du 8 mai 2014) c’est fait. Elles fabriquent toujours leur musique sur le même principe (mise en place de boucles, thématique efficace, un son de « dance », une belle affirmation rythmique), donnent envie de bouger, et dérangent au fond notre appétit (ou notre soif) de musique complexe par une apparente naïveté du propos. Droit au but : ça pulse, ça balance, ça joue des thèmes faciles à retenir, et ça ne vous prend pas la tête. Mais le corps, supposé ici ne pas avoir besoin d’autre chose que de lui-même pour être satisfait du voyage.
Entre désir et soif de musique, un « after » était donc inévitable. La belle complexité d’un vin de Sardaigne a satisfait (momentanément) la soif. Quant au désir, il lui sied de rester inassouvi. Au moins un certain temps. Et donc : à suivre, ce soir même, avec Francesco Diodati et le quintet de Didier Levallet, avec Simon Goubert à la batterie ! Inédit. Si vous pouvez passer, ne manquez pas ça…
Philippe Méziat
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Comment avoir la certitude qu’on se trouve bien en terre italiene ? Romaine même ? À une certaine qualité des crépis, à un certain ton pastel des facades ? Aux pins parasols ? Ou, plus simplement, à la façon dont l’un des directeurs du festival (17 ans d’existence quand même !) s’adresse longuement au public pour lui expliquer (si j’ai bien compris) dans quelles affres il se trouve, précisément cette année, pour mettre sur pied avec son collègue français la très riche programmation de l’édition présente, quand les aides ont fondu comme le cinéphile averti devant la fontaine de Trèves ? Ou comme Marcello devant Anita ? Et d’ajouter (toujours si j’ai bien suivi) que telle ou telle autre manifestation a eu beaucoup plus de soutien, et que c’est profondément injuste. Oui donc, nous sommes bien au Parco Della Musica, Roma, au Teatro Studio, juste avant le concert à deux pianos de Rita Marcotulli et Sophia Domancich. Et Paolo Damiani rejoint en un sens Riccardo Muti, qui avait si bien mis de son côté (le bon) le public de l’opéra de Rome contre les agissements néfastes du Cavaliere Berlusconi, en faisant reprendre par la salle entière le choeur des prisonniers de Nabucco…
Five 38 : Fanny Lasfargues (basse acoustique à 5 cordes), Rafaelle Rinaudo (harpe électrique)
Rita Marcotulli (p), Sophia Domancich (p)
Nous n’avons pas été jusque là. Nous avons écouté Paolo, compris son ire et ses raisons, et avons même pensé qu’il a une sorte d’équivalent chez nous, du côté d’Uzeste, en la personne de Bernard Lubat. Musique et politique. Une thématique qui revient plus que jamais.
Rita et Sophia sont à deux pianos. Sages. D’abord elles se frottent par quelques traits harmoniques posés, histoire de se mettre en condition. Puis elles entrent dans le vif d’un gospel, suivi d’un blues, histoire d’explorer avec brio un langage commun. Puis c’est un morceau plus hardi, où elles phrasent de main droite (bop), tout en sollicitant, chacune de leur place, l’invention mélodique de l’autre. Puis c’est une dernière pièce qui montre que la complicité est en route. Et c’est la fin d’un concert un peu court, qui nous laisse sur un certain désir de musique, et l’impression qu’on aurait aimé les connaître un peu plus. Ces deux excellentes pianistes de jazz avaient plus à se dire, et à nous dire.
Five 38, on souhaitait les entendre dans la nuit (voir notre article du 8 mai 2014) c’est fait. Elles fabriquent toujours leur musique sur le même principe (mise en place de boucles, thématique efficace, un son de « dance », une belle affirmation rythmique), donnent envie de bouger, et dérangent au fond notre appétit (ou notre soif) de musique complexe par une apparente naïveté du propos. Droit au but : ça pulse, ça balance, ça joue des thèmes faciles à retenir, et ça ne vous prend pas la tête. Mais le corps, supposé ici ne pas avoir besoin d’autre chose que de lui-même pour être satisfait du voyage.
Entre désir et soif de musique, un « after » était donc inévitable. La belle complexité d’un vin de Sardaigne a satisfait (momentanément) la soif. Quant au désir, il lui sied de rester inassouvi. Au moins un certain temps. Et donc : à suivre, ce soir même, avec Francesco Diodati et le quintet de Didier Levallet, avec Simon Goubert à la batterie ! Inédit. Si vous pouvez passer, ne manquez pas ça…
Philippe Méziat