D. Ithursary et S. Kerecki, Jazz Frenchy Cup
Comment suivre deux concerts en simultané dans une même soirée d’été ? Donnés en deux lieux de Paris, l’un flottant en bord de Seine l’autre comme presque clandestinement caché derrière les multiples écrans de la Coupe du monde offerts aux passants et consommateurs dans les ruelles à Bastille. Deux sessions live en illustration d’un album paru ou à venir. A la veille d’entrer en studio. Didier Ithursarry, accordéoniste, rode son quartet sur une péniche amarrée face au Pont Marie. Stéphane Kerecki, contrebassiste, marque lui la sortie de Nouvelle Vague, disque célébrant des musiques de film de cette époque culte
Paris, 24 juin
Didier Ithursary (acc), Jean-Charles Richard (ss), Matyas Szandai (b), Joe Quitzke (dm)
La Péniche Marcounet
La couleur ou plutôt LES couleurs restituées : voilà bien la caractéristique dominante telle qu’elles ressort du paysage musical dessiné live par le quartet de l’accordéoniste basque. L’accordéon de Didier Ithursary lui-même affiche une marque de fabrique instrumentale très personnelle. Peu tourné vers la virtuosité façon cadences infernales aptes à affoler le métronome, demeuré volontairement en dedans histoire de garder le contrôle des effets produits il joue sur les richesses du rythme, les petits décalages garants du swing et la volonté de donner un maximum de relief à son instrument (ainsi, une valse prise stricto sensu dans le tempo adéquat finit-elle par exploser en intensité, tourmentée de trop à forces de tourbillons rythmiques) Dans l’hexagone le jazz garde la trace répertoriée des accordéons de Galliano, Suarez, Daniel Mille, Peirani pour ne pas parler de Gérard Luc, Lubat ou Azzola. Didier Ithursary, à sa façon creuse son propre sillon. Désormais très identifiable. Au sein du quartet l’autre soliste, Jean-Charles Richard n’en garde pas moins une totale liberté de ton ou d’initiative. Il fait vibrer à loisir son soprano d’un grain très dense. Chacun son rôle : le duo rythmique fait dans le soutien actif, la propulsion savante (au passage tout de même, les quelques chorus de Matyas Szandai, bassiste hongrois installé en France de puis quatre ans, donnent envie d’un plus de basse) Ainsi prise en main les musiques produites se construisent au fil de l’eau, tracées à partir de lignes teintées d’un certain lyrisme. Dans le ventre de la péniche, tandis que par le hublot la Seine en de longs travellings laisse défiler les silhouettes de Don Juan, Monte Carlo, Bretagne ou autre Calife, noms de bateaux-mouches ou non, les mélodies multipliées donnent à la musique du quartet une identité, des couleurs fortes. Il n’empêche : même s’il fait encore grand jour sur la capitale il est plus que temps pour le journaliste de traverser la Seine et de filer sur Bastille histoire de humer les parfums restitués de la Nouvelle Vague (Outhere Music)…
Stéphane Kerecki (b), John Taylor (p), Emile Parisien (ss), Jeane Added (voc), Fabrice Moreau (dm)
Café de la Danse
…au sortir d’une courte immersion rue de la Roquette et rue de Lappe, espaces contraints gorgés d’images et de cris jaillissant en mode Coupe du monde de mille écrans gavés d’images multicolores et autant de gorges imbibées par les ballons et liquides y afférant, lorsque l’on se retrouve soudain plongé dans l’obscurité d’une salle de concert, le contraste s’avère foutrement saisissant. Alors c’est la voix qui vous prend, l’expression du visage aussi. Jeane Added chante Sous le soleil exactement et si l’on n’y prend garde on n’entend et ne voit qu’elle. Elle vous capte, elle vous prend, vos yeux, vos oreilles, votre entendement même. Elle les aspire en ce qu’elle a de meilleur, force et feeling conjugués au bon temps, à la bonne personne. Bien sur au bout de la phrase vient in fine la musique, formulées à base d’encres fortes là encore –les saillies du soprano d’ Emile Parisien, des flèches en autant d’aigues, des volutes aussi et au besoin des caresses. John Taylor, dans ces récits imagés fait les bonnes liaisons. Le pianiste comme toujours dans ses travaux personnels garde une belle clarté de son. Et l’expose au final sur une de ses compositions, In between the moon, en accords comme en développement solo. Stephane Kerecki, joue son rôle de leader sans avoir à en imposer l’image. Il s’affiche juste en tant que garant de l’architecture des thèmes, du polychrome de cette affiche de mélodies de ciné déclinées façon Truffaut ou Godard. Sonorité soignée en mode galbe très nature ou grain de basse bien étudié. Avec Fabrice Moreau comme alter ego, en juste contrepoint. A les écouter, en quartet ou quintet lorsque sur les instruments le bonheur de la voix se pose, on sent bien que dans le collectif le message de la qualité passe. Donc, la musique, sans effort apparent, circule bel et bien. Le plus frustrant reste sans doute qu’au Café de la Danse- à fortiori pour un retardataire contri- le coup de sifflet final se doit de retentir à 22 h 30, alors même qu’au pic d’étiage de l’été, dehors il fait encore fort jour. Car dans ce genre de partie, on se régalerait évidemment ! de prolongations méritées …
Robert Latxague
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Comment suivre deux concerts en simultané dans une même soirée d’été ? Donnés en deux lieux de Paris, l’un flottant en bord de Seine l’autre comme presque clandestinement caché derrière les multiples écrans de la Coupe du monde offerts aux passants et consommateurs dans les ruelles à Bastille. Deux sessions live en illustration d’un album paru ou à venir. A la veille d’entrer en studio. Didier Ithursarry, accordéoniste, rode son quartet sur une péniche amarrée face au Pont Marie. Stéphane Kerecki, contrebassiste, marque lui la sortie de Nouvelle Vague, disque célébrant des musiques de film de cette époque culte
Paris, 24 juin
Didier Ithursary (acc), Jean-Charles Richard (ss), Matyas Szandai (b), Joe Quitzke (dm)
La Péniche Marcounet
La couleur ou plutôt LES couleurs restituées : voilà bien la caractéristique dominante telle qu’elles ressort du paysage musical dessiné live par le quartet de l’accordéoniste basque. L’accordéon de Didier Ithursary lui-même affiche une marque de fabrique instrumentale très personnelle. Peu tourné vers la virtuosité façon cadences infernales aptes à affoler le métronome, demeuré volontairement en dedans histoire de garder le contrôle des effets produits il joue sur les richesses du rythme, les petits décalages garants du swing et la volonté de donner un maximum de relief à son instrument (ainsi, une valse prise stricto sensu dans le tempo adéquat finit-elle par exploser en intensité, tourmentée de trop à forces de tourbillons rythmiques) Dans l’hexagone le jazz garde la trace répertoriée des accordéons de Galliano, Suarez, Daniel Mille, Peirani pour ne pas parler de Gérard Luc, Lubat ou Azzola. Didier Ithursary, à sa façon creuse son propre sillon. Désormais très identifiable. Au sein du quartet l’autre soliste, Jean-Charles Richard n’en garde pas moins une totale liberté de ton ou d’initiative. Il fait vibrer à loisir son soprano d’un grain très dense. Chacun son rôle : le duo rythmique fait dans le soutien actif, la propulsion savante (au passage tout de même, les quelques chorus de Matyas Szandai, bassiste hongrois installé en France de puis quatre ans, donnent envie d’un plus de basse) Ainsi prise en main les musiques produites se construisent au fil de l’eau, tracées à partir de lignes teintées d’un certain lyrisme. Dans le ventre de la péniche, tandis que par le hublot la Seine en de longs travellings laisse défiler les silhouettes de Don Juan, Monte Carlo, Bretagne ou autre Calife, noms de bateaux-mouches ou non, les mélodies multipliées donnent à la musique du quartet une identité, des couleurs fortes. Il n’empêche : même s’il fait encore grand jour sur la capitale il est plus que temps pour le journaliste de traverser la Seine et de filer sur Bastille histoire de humer les parfums restitués de la Nouvelle Vague (Outhere Music)…
Stéphane Kerecki (b), John Taylor (p), Emile Parisien (ss), Jeane Added (voc), Fabrice Moreau (dm)
Café de la Danse
…au sortir d’une courte immersion rue de la Roquette et rue de Lappe, espaces contraints gorgés d’images et de cris jaillissant en mode Coupe du monde de mille écrans gavés d’images multicolores et autant de gorges imbibées par les ballons et liquides y afférant, lorsque l’on se retrouve soudain plongé dans l’obscurité d’une salle de concert, le contraste s’avère foutrement saisissant. Alors c’est la voix qui vous prend, l’expression du visage aussi. Jeane Added chante Sous le soleil exactement et si l’on n’y prend garde on n’entend et ne voit qu’elle. Elle vous capte, elle vous prend, vos yeux, vos oreilles, votre entendement même. Elle les aspire en ce qu’elle a de meilleur, force et feeling conjugués au bon temps, à la bonne personne. Bien sur au bout de la phrase vient in fine la musique, formulées à base d’encres fortes là encore –les saillies du soprano d’ Emile Parisien, des flèches en autant d’aigues, des volutes aussi et au besoin des caresses. John Taylor, dans ces récits imagés fait les bonnes liaisons. Le pianiste comme toujours dans ses travaux personnels garde une belle clarté de son. Et l’expose au final sur une de ses compositions, In between the moon, en accords comme en développement solo. Stephane Kerecki, joue son rôle de leader sans avoir à en imposer l’image. Il s’affiche juste en tant que garant de l’architecture des thèmes, du polychrome de cette affiche de mélodies de ciné déclinées façon Truffaut ou Godard. Sonorité soignée en mode galbe très nature ou grain de basse bien étudié. Avec Fabrice Moreau comme alter ego, en juste contrepoint. A les écouter, en quartet ou quintet lorsque sur les instruments le bonheur de la voix se pose, on sent bien que dans le collectif le message de la qualité passe. Donc, la musique, sans effort apparent, circule bel et bien. Le plus frustrant reste sans doute qu’au Café de la Danse- à fortiori pour un retardataire contri- le coup de sifflet final se doit de retentir à 22 h 30, alors même qu’au pic d’étiage de l’été, dehors il fait encore fort jour. Car dans ce genre de partie, on se régalerait évidemment ! de prolongations méritées …
Robert Latxague
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Comment suivre deux concerts en simultané dans une même soirée d’été ? Donnés en deux lieux de Paris, l’un flottant en bord de Seine l’autre comme presque clandestinement caché derrière les multiples écrans de la Coupe du monde offerts aux passants et consommateurs dans les ruelles à Bastille. Deux sessions live en illustration d’un album paru ou à venir. A la veille d’entrer en studio. Didier Ithursarry, accordéoniste, rode son quartet sur une péniche amarrée face au Pont Marie. Stéphane Kerecki, contrebassiste, marque lui la sortie de Nouvelle Vague, disque célébrant des musiques de film de cette époque culte
Paris, 24 juin
Didier Ithursary (acc), Jean-Charles Richard (ss), Matyas Szandai (b), Joe Quitzke (dm)
La Péniche Marcounet
La couleur ou plutôt LES couleurs restituées : voilà bien la caractéristique dominante telle qu’elles ressort du paysage musical dessiné live par le quartet de l’accordéoniste basque. L’accordéon de Didier Ithursary lui-même affiche une marque de fabrique instrumentale très personnelle. Peu tourné vers la virtuosité façon cadences infernales aptes à affoler le métronome, demeuré volontairement en dedans histoire de garder le contrôle des effets produits il joue sur les richesses du rythme, les petits décalages garants du swing et la volonté de donner un maximum de relief à son instrument (ainsi, une valse prise stricto sensu dans le tempo adéquat finit-elle par exploser en intensité, tourmentée de trop à forces de tourbillons rythmiques) Dans l’hexagone le jazz garde la trace répertoriée des accordéons de Galliano, Suarez, Daniel Mille, Peirani pour ne pas parler de Gérard Luc, Lubat ou Azzola. Didier Ithursary, à sa façon creuse son propre sillon. Désormais très identifiable. Au sein du quartet l’autre soliste, Jean-Charles Richard n’en garde pas moins une totale liberté de ton ou d’initiative. Il fait vibrer à loisir son soprano d’un grain très dense. Chacun son rôle : le duo rythmique fait dans le soutien actif, la propulsion savante (au passage tout de même, les quelques chorus de Matyas Szandai, bassiste hongrois installé en France de puis quatre ans, donnent envie d’un plus de basse) Ainsi prise en main les musiques produites se construisent au fil de l’eau, tracées à partir de lignes teintées d’un certain lyrisme. Dans le ventre de la péniche, tandis que par le hublot la Seine en de longs travellings laisse défiler les silhouettes de Don Juan, Monte Carlo, Bretagne ou autre Calife, noms de bateaux-mouches ou non, les mélodies multipliées donnent à la musique du quartet une identité, des couleurs fortes. Il n’empêche : même s’il fait encore grand jour sur la capitale il est plus que temps pour le journaliste de traverser la Seine et de filer sur Bastille histoire de humer les parfums restitués de la Nouvelle Vague (Outhere Music)…
Stéphane Kerecki (b), John Taylor (p), Emile Parisien (ss), Jeane Added (voc), Fabrice Moreau (dm)
Café de la Danse
…au sortir d’une courte immersion rue de la Roquette et rue de Lappe, espaces contraints gorgés d’images et de cris jaillissant en mode Coupe du monde de mille écrans gavés d’images multicolores et autant de gorges imbibées par les ballons et liquides y afférant, lorsque l’on se retrouve soudain plongé dans l’obscurité d’une salle de concert, le contraste s’avère foutrement saisissant. Alors c’est la voix qui vous prend, l’expression du visage aussi. Jeane Added chante Sous le soleil exactement et si l’on n’y prend garde on n’entend et ne voit qu’elle. Elle vous capte, elle vous prend, vos yeux, vos oreilles, votre entendement même. Elle les aspire en ce qu’elle a de meilleur, force et feeling conjugués au bon temps, à la bonne personne. Bien sur au bout de la phrase vient in fine la musique, formulées à base d’encres fortes là encore –les saillies du soprano d’ Emile Parisien, des flèches en autant d’aigues, des volutes aussi et au besoin des caresses. John Taylor, dans ces récits imagés fait les bonnes liaisons. Le pianiste comme toujours dans ses travaux personnels garde une belle clarté de son. Et l’expose au final sur une de ses compositions, In between the moon, en accords comme en développement solo. Stephane Kerecki, joue son rôle de leader sans avoir à en imposer l’image. Il s’affiche juste en tant que garant de l’architecture des thèmes, du polychrome de cette affiche de mélodies de ciné déclinées façon Truffaut ou Godard. Sonorité soignée en mode galbe très nature ou grain de basse bien étudié. Avec Fabrice Moreau comme alter ego, en juste contrepoint. A les écouter, en quartet ou quintet lorsque sur les instruments le bonheur de la voix se pose, on sent bien que dans le collectif le message de la qualité passe. Donc, la musique, sans effort apparent, circule bel et bien. Le plus frustrant reste sans doute qu’au Café de la Danse- à fortiori pour un retardataire contri- le coup de sifflet final se doit de retentir à 22 h 30, alors même qu’au pic d’étiage de l’été, dehors il fait encore fort jour. Car dans ce genre de partie, on se régalerait évidemment ! de prolongations méritées …
Robert Latxague
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Comment suivre deux concerts en simultané dans une même soirée d’été ? Donnés en deux lieux de Paris, l’un flottant en bord de Seine l’autre comme presque clandestinement caché derrière les multiples écrans de la Coupe du monde offerts aux passants et consommateurs dans les ruelles à Bastille. Deux sessions live en illustration d’un album paru ou à venir. A la veille d’entrer en studio. Didier Ithursarry, accordéoniste, rode son quartet sur une péniche amarrée face au Pont Marie. Stéphane Kerecki, contrebassiste, marque lui la sortie de Nouvelle Vague, disque célébrant des musiques de film de cette époque culte
Paris, 24 juin
Didier Ithursary (acc), Jean-Charles Richard (ss), Matyas Szandai (b), Joe Quitzke (dm)
La Péniche Marcounet
La couleur ou plutôt LES couleurs restituées : voilà bien la caractéristique dominante telle qu’elles ressort du paysage musical dessiné live par le quartet de l’accordéoniste basque. L’accordéon de Didier Ithursary lui-même affiche une marque de fabrique instrumentale très personnelle. Peu tourné vers la virtuosité façon cadences infernales aptes à affoler le métronome, demeuré volontairement en dedans histoire de garder le contrôle des effets produits il joue sur les richesses du rythme, les petits décalages garants du swing et la volonté de donner un maximum de relief à son instrument (ainsi, une valse prise stricto sensu dans le tempo adéquat finit-elle par exploser en intensité, tourmentée de trop à forces de tourbillons rythmiques) Dans l’hexagone le jazz garde la trace répertoriée des accordéons de Galliano, Suarez, Daniel Mille, Peirani pour ne pas parler de Gérard Luc, Lubat ou Azzola. Didier Ithursary, à sa façon creuse son propre sillon. Désormais très identifiable. Au sein du quartet l’autre soliste, Jean-Charles Richard n’en garde pas moins une totale liberté de ton ou d’initiative. Il fait vibrer à loisir son soprano d’un grain très dense. Chacun son rôle : le duo rythmique fait dans le soutien actif, la propulsion savante (au passage tout de même, les quelques chorus de Matyas Szandai, bassiste hongrois installé en France de puis quatre ans, donnent envie d’un plus de basse) Ainsi prise en main les musiques produites se construisent au fil de l’eau, tracées à partir de lignes teintées d’un certain lyrisme. Dans le ventre de la péniche, tandis que par le hublot la Seine en de longs travellings laisse défiler les silhouettes de Don Juan, Monte Carlo, Bretagne ou autre Calife, noms de bateaux-mouches ou non, les mélodies multipliées donnent à la musique du quartet une identité, des couleurs fortes. Il n’empêche : même s’il fait encore grand jour sur la capitale il est plus que temps pour le journaliste de traverser la Seine et de filer sur Bastille histoire de humer les parfums restitués de la Nouvelle Vague (Outhere Music)…
Stéphane Kerecki (b), John Taylor (p), Emile Parisien (ss), Jeane Added (voc), Fabrice Moreau (dm)
Café de la Danse
…au sortir d’une courte immersion rue de la Roquette et rue de Lappe, espaces contraints gorgés d’images et de cris jaillissant en mode Coupe du monde de mille écrans gavés d’images multicolores et autant de gorges imbibées par les ballons et liquides y afférant, lorsque l’on se retrouve soudain plongé dans l’obscurité d’une salle de concert, le contraste s’avère foutrement saisissant. Alors c’est la voix qui vous prend, l’expression du visage aussi. Jeane Added chante Sous le soleil exactement et si l’on n’y prend garde on n’entend et ne voit qu’elle. Elle vous capte, elle vous prend, vos yeux, vos oreilles, votre entendement même. Elle les aspire en ce qu’elle a de meilleur, force et feeling conjugués au bon temps, à la bonne personne. Bien sur au bout de la phrase vient in fine la musique, formulées à base d’encres fortes là encore –les saillies du soprano d’ Emile Parisien, des flèches en autant d’aigues, des volutes aussi et au besoin des caresses. John Taylor, dans ces récits imagés fait les bonnes liaisons. Le pianiste comme toujours dans ses travaux personnels garde une belle clarté de son. Et l’expose au final sur une de ses compositions, In between the moon, en accords comme en développement solo. Stephane Kerecki, joue son rôle de leader sans avoir à en imposer l’image. Il s’affiche juste en tant que garant de l’architecture des thèmes, du polychrome de cette affiche de mélodies de ciné déclinées façon Truffaut ou Godard. Sonorité soignée en mode galbe très nature ou grain de basse bien étudié. Avec Fabrice Moreau comme alter ego, en juste contrepoint. A les écouter, en quartet ou quintet lorsque sur les instruments le bonheur de la voix se pose, on sent bien que dans le collectif le message de la qualité passe. Donc, la musique, sans effort apparent, circule bel et bien. Le plus frustrant reste sans doute qu’au Café de la Danse- à fortiori pour un retardataire contri- le coup de sifflet final se doit de retentir à 22 h 30, alors même qu’au pic d’étiage de l’été, dehors il fait encore fort jour. Car dans ce genre de partie, on se régalerait évidemment ! de prolongations méritées …
Robert Latxague