Jazz live
Publié le 6 Juil 2014

Underground pour trois chants

Surprises et anamnèse en sous-sol avec un trio exceptionnel qui conjugue les rites, rythmes, et n’en finit pas de repousser les frontières. 

François Tusques Trio

Samedi 5 juillet 2014, Galerie Hélène Aziza, Paris, 19 rue Paul-Fort.

François Tusques (piano), Mirtha Pozzi et Pablo Cueco (percussions).

Tandis que Pablo Cueco parle pour trois, improvisant-reconstruisant une biographie délirante et provocante – entre Queneau, Vian, Jarry, voire Allais – aux allures de cadavre exquis (à quoi d’aucuns préféreraient la très dévoyée banalisée étiquette “surréaliste”) du pianiste compositeur leader, celui-ci n’exprimera (avec un constant sourire de maître zen), d’un bout à l’autre du concert, que les vibrations de son piano traversant plusieurs pans de son œuvre et, pour seuls mots, les cinq lettres et le millésime inscrits sur son tee-shirt : “Paris 1871”, manière de résumé rouge et noir d’un refus de toute hiérarchie, même entre instruments. De fait, loin du classique format d’un piano accompagné par deux percussionnistes, la soirée devait s’imposer comme une suite, presque une sonate littéralement et irrésistiblement baroque, pour trois chants tressant les très divers moments et phases d’un univers aux références et couleurs traversant histoire et/ou géographie, jusqu’à d’infinis imprévisibles “exotismes” à l’actualité exquisément vive. Entre les deux joueurs assis – le clavier brodeur de mélodies, tons et harmonies (défilent sous son doigté quasi rituel les mémoires explicites, entre autres alluvions, fragments et citations, de Duke Ellington, Messiaen, bagad ou tango…), et l’orfèvre Cueco du zarb, cajon, bendir, berimbau et autre quijada de burro (mâchoire d’âne) – la centrale Mirtha Pozzi, debout, développe du bout de doigts, des paumes ou des baguettes, une envoûtante et fine chorégraphie au gré d’un autre éventail de percussions dans des tonalités plus aiguës. Sans doute rêverions-nous  de pouvoir déguster à loisir tous les détails audiovisuels d’une telle performance vespérale tant les nuances et richesses sonores du spectacle qui nous fut offert nécessiteraient quelque complément plus ou moins encyclopédique (dont Mirtha Pozzi devait donner aux curieux un aperçu après le rappel), mais il reste à espérer ne serait-ce qu’une trace phonographique. D’autant que les spectateurs les moins amnésiques, en tout cas les plus contemporains du pianiste (l’aîné du trio), ne pouvaient pas ne pas rapprocher cet épisode remarquable de plus anciennes aventures inventées par François Tusques sous l’intitulé abolisseur de frontières d’Intercommunal Free Dance Music Orchestra. Rien d’étonnant, donc, lorsqu’affleurèrent en guise de coda quelques traces de blues et d’Afrique astucieusement fantasmées en un lieu aussi hospitalier et délicieusement underground.


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Surprises et anamnèse en sous-sol avec un trio exceptionnel qui conjugue les rites, rythmes, et n’en finit pas de repousser les frontières. 

François Tusques Trio

Samedi 5 juillet 2014, Galerie Hélène Aziza, Paris, 19 rue Paul-Fort.

François Tusques (piano), Mirtha Pozzi et Pablo Cueco (percussions).

Tandis que Pablo Cueco parle pour trois, improvisant-reconstruisant une biographie délirante et provocante – entre Queneau, Vian, Jarry, voire Allais – aux allures de cadavre exquis (à quoi d’aucuns préféreraient la très dévoyée banalisée étiquette “surréaliste”) du pianiste compositeur leader, celui-ci n’exprimera (avec un constant sourire de maître zen), d’un bout à l’autre du concert, que les vibrations de son piano traversant plusieurs pans de son œuvre et, pour seuls mots, les cinq lettres et le millésime inscrits sur son tee-shirt : “Paris 1871”, manière de résumé rouge et noir d’un refus de toute hiérarchie, même entre instruments. De fait, loin du classique format d’un piano accompagné par deux percussionnistes, la soirée devait s’imposer comme une suite, presque une sonate littéralement et irrésistiblement baroque, pour trois chants tressant les très divers moments et phases d’un univers aux références et couleurs traversant histoire et/ou géographie, jusqu’à d’infinis imprévisibles “exotismes” à l’actualité exquisément vive. Entre les deux joueurs assis – le clavier brodeur de mélodies, tons et harmonies (défilent sous son doigté quasi rituel les mémoires explicites, entre autres alluvions, fragments et citations, de Duke Ellington, Messiaen, bagad ou tango…), et l’orfèvre Cueco du zarb, cajon, bendir, berimbau et autre quijada de burro (mâchoire d’âne) – la centrale Mirtha Pozzi, debout, développe du bout de doigts, des paumes ou des baguettes, une envoûtante et fine chorégraphie au gré d’un autre éventail de percussions dans des tonalités plus aiguës. Sans doute rêverions-nous  de pouvoir déguster à loisir tous les détails audiovisuels d’une telle performance vespérale tant les nuances et richesses sonores du spectacle qui nous fut offert nécessiteraient quelque complément plus ou moins encyclopédique (dont Mirtha Pozzi devait donner aux curieux un aperçu après le rappel), mais il reste à espérer ne serait-ce qu’une trace phonographique. D’autant que les spectateurs les moins amnésiques, en tout cas les plus contemporains du pianiste (l’aîné du trio), ne pouvaient pas ne pas rapprocher cet épisode remarquable de plus anciennes aventures inventées par François Tusques sous l’intitulé abolisseur de frontières d’Intercommunal Free Dance Music Orchestra. Rien d’étonnant, donc, lorsqu’affleurèrent en guise de coda quelques traces de blues et d’Afrique astucieusement fantasmées en un lieu aussi hospitalier et délicieusement underground.


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Surprises et anamnèse en sous-sol avec un trio exceptionnel qui conjugue les rites, rythmes, et n’en finit pas de repousser les frontières. 

François Tusques Trio

Samedi 5 juillet 2014, Galerie Hélène Aziza, Paris, 19 rue Paul-Fort.

François Tusques (piano), Mirtha Pozzi et Pablo Cueco (percussions).

Tandis que Pablo Cueco parle pour trois, improvisant-reconstruisant une biographie délirante et provocante – entre Queneau, Vian, Jarry, voire Allais – aux allures de cadavre exquis (à quoi d’aucuns préféreraient la très dévoyée banalisée étiquette “surréaliste”) du pianiste compositeur leader, celui-ci n’exprimera (avec un constant sourire de maître zen), d’un bout à l’autre du concert, que les vibrations de son piano traversant plusieurs pans de son œuvre et, pour seuls mots, les cinq lettres et le millésime inscrits sur son tee-shirt : “Paris 1871”, manière de résumé rouge et noir d’un refus de toute hiérarchie, même entre instruments. De fait, loin du classique format d’un piano accompagné par deux percussionnistes, la soirée devait s’imposer comme une suite, presque une sonate littéralement et irrésistiblement baroque, pour trois chants tressant les très divers moments et phases d’un univers aux références et couleurs traversant histoire et/ou géographie, jusqu’à d’infinis imprévisibles “exotismes” à l’actualité exquisément vive. Entre les deux joueurs assis – le clavier brodeur de mélodies, tons et harmonies (défilent sous son doigté quasi rituel les mémoires explicites, entre autres alluvions, fragments et citations, de Duke Ellington, Messiaen, bagad ou tango…), et l’orfèvre Cueco du zarb, cajon, bendir, berimbau et autre quijada de burro (mâchoire d’âne) – la centrale Mirtha Pozzi, debout, développe du bout de doigts, des paumes ou des baguettes, une envoûtante et fine chorégraphie au gré d’un autre éventail de percussions dans des tonalités plus aiguës. Sans doute rêverions-nous  de pouvoir déguster à loisir tous les détails audiovisuels d’une telle performance vespérale tant les nuances et richesses sonores du spectacle qui nous fut offert nécessiteraient quelque complément plus ou moins encyclopédique (dont Mirtha Pozzi devait donner aux curieux un aperçu après le rappel), mais il reste à espérer ne serait-ce qu’une trace phonographique. D’autant que les spectateurs les moins amnésiques, en tout cas les plus contemporains du pianiste (l’aîné du trio), ne pouvaient pas ne pas rapprocher cet épisode remarquable de plus anciennes aventures inventées par François Tusques sous l’intitulé abolisseur de frontières d’Intercommunal Free Dance Music Orchestra. Rien d’étonnant, donc, lorsqu’affleurèrent en guise de coda quelques traces de blues et d’Afrique astucieusement fantasmées en un lieu aussi hospitalier et délicieusement underground.


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Surprises et anamnèse en sous-sol avec un trio exceptionnel qui conjugue les rites, rythmes, et n’en finit pas de repousser les frontières. 

François Tusques Trio

Samedi 5 juillet 2014, Galerie Hélène Aziza, Paris, 19 rue Paul-Fort.

François Tusques (piano), Mirtha Pozzi et Pablo Cueco (percussions).

Tandis que Pablo Cueco parle pour trois, improvisant-reconstruisant une biographie délirante et provocante – entre Queneau, Vian, Jarry, voire Allais – aux allures de cadavre exquis (à quoi d’aucuns préféreraient la très dévoyée banalisée étiquette “surréaliste”) du pianiste compositeur leader, celui-ci n’exprimera (avec un constant sourire de maître zen), d’un bout à l’autre du concert, que les vibrations de son piano traversant plusieurs pans de son œuvre et, pour seuls mots, les cinq lettres et le millésime inscrits sur son tee-shirt : “Paris 1871”, manière de résumé rouge et noir d’un refus de toute hiérarchie, même entre instruments. De fait, loin du classique format d’un piano accompagné par deux percussionnistes, la soirée devait s’imposer comme une suite, presque une sonate littéralement et irrésistiblement baroque, pour trois chants tressant les très divers moments et phases d’un univers aux références et couleurs traversant histoire et/ou géographie, jusqu’à d’infinis imprévisibles “exotismes” à l’actualité exquisément vive. Entre les deux joueurs assis – le clavier brodeur de mélodies, tons et harmonies (défilent sous son doigté quasi rituel les mémoires explicites, entre autres alluvions, fragments et citations, de Duke Ellington, Messiaen, bagad ou tango…), et l’orfèvre Cueco du zarb, cajon, bendir, berimbau et autre quijada de burro (mâchoire d’âne) – la centrale Mirtha Pozzi, debout, développe du bout de doigts, des paumes ou des baguettes, une envoûtante et fine chorégraphie au gré d’un autre éventail de percussions dans des tonalités plus aiguës. Sans doute rêverions-nous  de pouvoir déguster à loisir tous les détails audiovisuels d’une telle performance vespérale tant les nuances et richesses sonores du spectacle qui nous fut offert nécessiteraient quelque complément plus ou moins encyclopédique (dont Mirtha Pozzi devait donner aux curieux un aperçu après le rappel), mais il reste à espérer ne serait-ce qu’une trace phonographique. D’autant que les spectateurs les moins amnésiques, en tout cas les plus contemporains du pianiste (l’aîné du trio), ne pouvaient pas ne pas rapprocher cet épisode remarquable de plus anciennes aventures inventées par François Tusques sous l’intitulé abolisseur de frontières d’Intercommunal Free Dance Music Orchestra. Rien d’étonnant, donc, lorsqu’affleurèrent en guise de coda quelques traces de blues et d’Afrique astucieusement fantasmées en un lieu aussi hospitalier et délicieusement underground.