À Voix Haute, Bagnères-de-Bigorre, "Gacha Empega", Ensemble Dawanggang, "Boutès, celui qui saute"
Aujourd’hui, nous fêtons les Amour. Mais oui, c’est un prénom. Difficile à porter, je l’accorde. Mais c’est ainsi. Un pas de côté, et nous allons fêter l’amour qui est, comme chacun sait, « fils d’expédient et de pauvreté ». Voici l’histoire…
Cela se passe à Bagnères de Bigorre. Poros, garçon plein de ressources, inventif, habile, avait un peu trop sacrifié aux nectars de la région, vins de Jurançon ou de Madiran. Il s’était assoupi dans un de ces patios à l’espagnole qui se cachent derrière les portes des maisons bourgeoises de Bagnères, dont les facades sont souvent ornées de superbes lucarnes et autres galeries suspendues. Il faut dire qu’à son habitude il avait trouvé à emprunter un vélo, et avait usé ses maigres forces physiques à ramer sur les pentes de cols manifestement hors de sa portée. « Aspin et ses sapins, ou Tourmalet si escarpé ? » se demandait-il. Aucun des deux fut la réponse de la déesse, et Poros sacrifia au rite de l’enivrement. Pénia, quant à elle, Muse Bagnéraise (voir photo), était- dans l’esprit de Poros endormi – une belle femme blonde accordé à son âge, encore fine et élancée, désirable au plus haut degré, et experte en divers arts de la main et de l’esprit. Ce qui devait arriver arriva. La pauvre Pénia (oui, j’oubliais de dire que Pénia était pauvre de ressources) qui se promenait elle aussi dans la petite ville, pénétra dans le patio où Poros dormait. Sans doute était-il encore éveillé du sexe, malgré l’âge, car Pénia réussit à le prendre, et il lui confia tant de semences qu’elle en fut grosse de cet enfant qu’on appelle Amour. Pour les détails, se reporter à Platon.
La muse bagnéraise
L’amour sur les murs de Bagnères
Tourmalet ou Aspin ?
C’est bien l’amour qui a inspiré Manu Théron, amour des polyphonies provençales, amour de ces musiques qui portent tant du peuple et de sa langue, amour de leur histoire et de leur actualité. A quoi le public répond par sa présence et son adhésion. Nombreux sont ceux qui parlent encore, ici, ce que je n’ose nommer dialecte et encore moins « patois ». Donc, ils comprennent. Le marseillais était épaulé par Sam Karpienia et Ange B. Et ce fut parfait.
Song Yuzhe (g, banjo, voix) est aussi porté par l’amour des musiques traditionnelles chinoises, c’est clair. Il sait les marier à des modes occidentaux, et fabriquer à partir de là une sorte de « punk-rock chinois » de belle envolée, puissant, évoquant parfois les rythmes cher à des formations comme notre Magma, et toujours plein de signes qui nous sont suffisamment étranges pour que l’effet de distance se produise. Avec Rani (voix), et Zhang Yang (dm), plus un saxophoniste alto et flûtiste européen dont le nom ne figure pas sur le « line-up » officiel, un quartet bien accueilli par le public bagnérais.
Plus tard dans la nuit, et peut-être au moment même où Pénia s’assurait une descendance nommée Amour (fils d’expédient et de pauvreté, il en a tous les caractères), Maguelone Vidal (ss, bs, voix), Catherine Jauniaux (voix) et Didier Petit (cello, voix) nous proposaient leur lecture du texte de Pascal Quignard « Boutès ». Une expédition maritime, où l’amour – en tous cas le désir – joue un grand rôle et où nous sommes embarqués, puis débarqués, dans une nuit profonde et sur des esquifs fragiles. Les voix et les sons tissent une fine toile autour des mots de l’auteur, et la disposition scénique offre l’avantage de mettre en évidence les rapports physiques entre les musiciens, qui s’éclairent eux-mêmes avec des néons fixés sur les bras ou les jambes. Improvisée mais aussi très réfléchie, la musique se baigne et nous emplit. Rien de mieux à espérer que le désir. Comme le disait à peu près Lacan, « c’est l’amour qui permet à la jouissance de condescendre au désir« . Pensez-y jeunes gens, pensez-y.
Philippe Méziat
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Aujourd’hui, nous fêtons les Amour. Mais oui, c’est un prénom. Difficile à porter, je l’accorde. Mais c’est ainsi. Un pas de côté, et nous allons fêter l’amour qui est, comme chacun sait, « fils d’expédient et de pauvreté ». Voici l’histoire…
Cela se passe à Bagnères de Bigorre. Poros, garçon plein de ressources, inventif, habile, avait un peu trop sacrifié aux nectars de la région, vins de Jurançon ou de Madiran. Il s’était assoupi dans un de ces patios à l’espagnole qui se cachent derrière les portes des maisons bourgeoises de Bagnères, dont les facades sont souvent ornées de superbes lucarnes et autres galeries suspendues. Il faut dire qu’à son habitude il avait trouvé à emprunter un vélo, et avait usé ses maigres forces physiques à ramer sur les pentes de cols manifestement hors de sa portée. « Aspin et ses sapins, ou Tourmalet si escarpé ? » se demandait-il. Aucun des deux fut la réponse de la déesse, et Poros sacrifia au rite de l’enivrement. Pénia, quant à elle, Muse Bagnéraise (voir photo), était- dans l’esprit de Poros endormi – une belle femme blonde accordé à son âge, encore fine et élancée, désirable au plus haut degré, et experte en divers arts de la main et de l’esprit. Ce qui devait arriver arriva. La pauvre Pénia (oui, j’oubliais de dire que Pénia était pauvre de ressources) qui se promenait elle aussi dans la petite ville, pénétra dans le patio où Poros dormait. Sans doute était-il encore éveillé du sexe, malgré l’âge, car Pénia réussit à le prendre, et il lui confia tant de semences qu’elle en fut grosse de cet enfant qu’on appelle Amour. Pour les détails, se reporter à Platon.
La muse bagnéraise
L’amour sur les murs de Bagnères
Tourmalet ou Aspin ?
C’est bien l’amour qui a inspiré Manu Théron, amour des polyphonies provençales, amour de ces musiques qui portent tant du peuple et de sa langue, amour de leur histoire et de leur actualité. A quoi le public répond par sa présence et son adhésion. Nombreux sont ceux qui parlent encore, ici, ce que je n’ose nommer dialecte et encore moins « patois ». Donc, ils comprennent. Le marseillais était épaulé par Sam Karpienia et Ange B. Et ce fut parfait.
Song Yuzhe (g, banjo, voix) est aussi porté par l’amour des musiques traditionnelles chinoises, c’est clair. Il sait les marier à des modes occidentaux, et fabriquer à partir de là une sorte de « punk-rock chinois » de belle envolée, puissant, évoquant parfois les rythmes cher à des formations comme notre Magma, et toujours plein de signes qui nous sont suffisamment étranges pour que l’effet de distance se produise. Avec Rani (voix), et Zhang Yang (dm), plus un saxophoniste alto et flûtiste européen dont le nom ne figure pas sur le « line-up » officiel, un quartet bien accueilli par le public bagnérais.
Plus tard dans la nuit, et peut-être au moment même où Pénia s’assurait une descendance nommée Amour (fils d’expédient et de pauvreté, il en a tous les caractères), Maguelone Vidal (ss, bs, voix), Catherine Jauniaux (voix) et Didier Petit (cello, voix) nous proposaient leur lecture du texte de Pascal Quignard « Boutès ». Une expédition maritime, où l’amour – en tous cas le désir – joue un grand rôle et où nous sommes embarqués, puis débarqués, dans une nuit profonde et sur des esquifs fragiles. Les voix et les sons tissent une fine toile autour des mots de l’auteur, et la disposition scénique offre l’avantage de mettre en évidence les rapports physiques entre les musiciens, qui s’éclairent eux-mêmes avec des néons fixés sur les bras ou les jambes. Improvisée mais aussi très réfléchie, la musique se baigne et nous emplit. Rien de mieux à espérer que le désir. Comme le disait à peu près Lacan, « c’est l’amour qui permet à la jouissance de condescendre au désir« . Pensez-y jeunes gens, pensez-y.
Philippe Méziat
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Aujourd’hui, nous fêtons les Amour. Mais oui, c’est un prénom. Difficile à porter, je l’accorde. Mais c’est ainsi. Un pas de côté, et nous allons fêter l’amour qui est, comme chacun sait, « fils d’expédient et de pauvreté ». Voici l’histoire…
Cela se passe à Bagnères de Bigorre. Poros, garçon plein de ressources, inventif, habile, avait un peu trop sacrifié aux nectars de la région, vins de Jurançon ou de Madiran. Il s’était assoupi dans un de ces patios à l’espagnole qui se cachent derrière les portes des maisons bourgeoises de Bagnères, dont les facades sont souvent ornées de superbes lucarnes et autres galeries suspendues. Il faut dire qu’à son habitude il avait trouvé à emprunter un vélo, et avait usé ses maigres forces physiques à ramer sur les pentes de cols manifestement hors de sa portée. « Aspin et ses sapins, ou Tourmalet si escarpé ? » se demandait-il. Aucun des deux fut la réponse de la déesse, et Poros sacrifia au rite de l’enivrement. Pénia, quant à elle, Muse Bagnéraise (voir photo), était- dans l’esprit de Poros endormi – une belle femme blonde accordé à son âge, encore fine et élancée, désirable au plus haut degré, et experte en divers arts de la main et de l’esprit. Ce qui devait arriver arriva. La pauvre Pénia (oui, j’oubliais de dire que Pénia était pauvre de ressources) qui se promenait elle aussi dans la petite ville, pénétra dans le patio où Poros dormait. Sans doute était-il encore éveillé du sexe, malgré l’âge, car Pénia réussit à le prendre, et il lui confia tant de semences qu’elle en fut grosse de cet enfant qu’on appelle Amour. Pour les détails, se reporter à Platon.
La muse bagnéraise
L’amour sur les murs de Bagnères
Tourmalet ou Aspin ?
C’est bien l’amour qui a inspiré Manu Théron, amour des polyphonies provençales, amour de ces musiques qui portent tant du peuple et de sa langue, amour de leur histoire et de leur actualité. A quoi le public répond par sa présence et son adhésion. Nombreux sont ceux qui parlent encore, ici, ce que je n’ose nommer dialecte et encore moins « patois ». Donc, ils comprennent. Le marseillais était épaulé par Sam Karpienia et Ange B. Et ce fut parfait.
Song Yuzhe (g, banjo, voix) est aussi porté par l’amour des musiques traditionnelles chinoises, c’est clair. Il sait les marier à des modes occidentaux, et fabriquer à partir de là une sorte de « punk-rock chinois » de belle envolée, puissant, évoquant parfois les rythmes cher à des formations comme notre Magma, et toujours plein de signes qui nous sont suffisamment étranges pour que l’effet de distance se produise. Avec Rani (voix), et Zhang Yang (dm), plus un saxophoniste alto et flûtiste européen dont le nom ne figure pas sur le « line-up » officiel, un quartet bien accueilli par le public bagnérais.
Plus tard dans la nuit, et peut-être au moment même où Pénia s’assurait une descendance nommée Amour (fils d’expédient et de pauvreté, il en a tous les caractères), Maguelone Vidal (ss, bs, voix), Catherine Jauniaux (voix) et Didier Petit (cello, voix) nous proposaient leur lecture du texte de Pascal Quignard « Boutès ». Une expédition maritime, où l’amour – en tous cas le désir – joue un grand rôle et où nous sommes embarqués, puis débarqués, dans une nuit profonde et sur des esquifs fragiles. Les voix et les sons tissent une fine toile autour des mots de l’auteur, et la disposition scénique offre l’avantage de mettre en évidence les rapports physiques entre les musiciens, qui s’éclairent eux-mêmes avec des néons fixés sur les bras ou les jambes. Improvisée mais aussi très réfléchie, la musique se baigne et nous emplit. Rien de mieux à espérer que le désir. Comme le disait à peu près Lacan, « c’est l’amour qui permet à la jouissance de condescendre au désir« . Pensez-y jeunes gens, pensez-y.
Philippe Méziat
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Aujourd’hui, nous fêtons les Amour. Mais oui, c’est un prénom. Difficile à porter, je l’accorde. Mais c’est ainsi. Un pas de côté, et nous allons fêter l’amour qui est, comme chacun sait, « fils d’expédient et de pauvreté ». Voici l’histoire…
Cela se passe à Bagnères de Bigorre. Poros, garçon plein de ressources, inventif, habile, avait un peu trop sacrifié aux nectars de la région, vins de Jurançon ou de Madiran. Il s’était assoupi dans un de ces patios à l’espagnole qui se cachent derrière les portes des maisons bourgeoises de Bagnères, dont les facades sont souvent ornées de superbes lucarnes et autres galeries suspendues. Il faut dire qu’à son habitude il avait trouvé à emprunter un vélo, et avait usé ses maigres forces physiques à ramer sur les pentes de cols manifestement hors de sa portée. « Aspin et ses sapins, ou Tourmalet si escarpé ? » se demandait-il. Aucun des deux fut la réponse de la déesse, et Poros sacrifia au rite de l’enivrement. Pénia, quant à elle, Muse Bagnéraise (voir photo), était- dans l’esprit de Poros endormi – une belle femme blonde accordé à son âge, encore fine et élancée, désirable au plus haut degré, et experte en divers arts de la main et de l’esprit. Ce qui devait arriver arriva. La pauvre Pénia (oui, j’oubliais de dire que Pénia était pauvre de ressources) qui se promenait elle aussi dans la petite ville, pénétra dans le patio où Poros dormait. Sans doute était-il encore éveillé du sexe, malgré l’âge, car Pénia réussit à le prendre, et il lui confia tant de semences qu’elle en fut grosse de cet enfant qu’on appelle Amour. Pour les détails, se reporter à Platon.
La muse bagnéraise
L’amour sur les murs de Bagnères
Tourmalet ou Aspin ?
C’est bien l’amour qui a inspiré Manu Théron, amour des polyphonies provençales, amour de ces musiques qui portent tant du peuple et de sa langue, amour de leur histoire et de leur actualité. A quoi le public répond par sa présence et son adhésion. Nombreux sont ceux qui parlent encore, ici, ce que je n’ose nommer dialecte et encore moins « patois ». Donc, ils comprennent. Le marseillais était épaulé par Sam Karpienia et Ange B. Et ce fut parfait.
Song Yuzhe (g, banjo, voix) est aussi porté par l’amour des musiques traditionnelles chinoises, c’est clair. Il sait les marier à des modes occidentaux, et fabriquer à partir de là une sorte de « punk-rock chinois » de belle envolée, puissant, évoquant parfois les rythmes cher à des formations comme notre Magma, et toujours plein de signes qui nous sont suffisamment étranges pour que l’effet de distance se produise. Avec Rani (voix), et Zhang Yang (dm), plus un saxophoniste alto et flûtiste européen dont le nom ne figure pas sur le « line-up » officiel, un quartet bien accueilli par le public bagnérais.
Plus tard dans la nuit, et peut-être au moment même où Pénia s’assurait une descendance nommée Amour (fils d’expédient et de pauvreté, il en a tous les caractères), Maguelone Vidal (ss, bs, voix), Catherine Jauniaux (voix) et Didier Petit (cello, voix) nous proposaient leur lecture du texte de Pascal Quignard « Boutès ». Une expédition maritime, où l’amour – en tous cas le désir – joue un grand rôle et où nous sommes embarqués, puis débarqués, dans une nuit profonde et sur des esquifs fragiles. Les voix et les sons tissent une fine toile autour des mots de l’auteur, et la disposition scénique offre l’avantage de mettre en évidence les rapports physiques entre les musiciens, qui s’éclairent eux-mêmes avec des néons fixés sur les bras ou les jambes. Improvisée mais aussi très réfléchie, la musique se baigne et nous emplit. Rien de mieux à espérer que le désir. Comme le disait à peu près Lacan, « c’est l’amour qui permet à la jouissance de condescendre au désir« . Pensez-y jeunes gens, pensez-y.
Philippe Méziat