Amor Fati trio invite Pascal Niggenkemper
Le trio de musique improvisée Amor Fati aime à se faire quartette en ouvrant de temps à autre la porte à des artistes issus de la scène locale toulousaine mais aussi de musiciens de passage dans la ville rose (kind of blue depuis les dernières élections municipales). En trois ans, la clarinettiste Elisa Trocmé, le vielliste à roue Dominique Regef, le trompettiste Piero Pépin, les violonistes Arnaud Bonnet et Matthieu Werchowski, le guitariste Thierry di Filippo, le pianiste Marek Kastelnik, le poète Sébastien Lespinasse ont ainsi adjoint leurs talents et spécificités créatives à celui de l’hospitalier trio. C’est au tour du contrebassiste franco-allemand Pascal Niggenkemper, new yorkais d’adoption, membre du trio Baloni et collaborateur de Gerald Cleaver, Harris Eisenstadt, Brandon Seabrook, Cooper-Moore, Simon Nabatov…), de passage dans la région avant de décoller pour le festival de Middelheim d’Anvers (il rejoint le Carate Urio Orchestra du clarinettiste Joachim Badenhorst), d’accepter l’hospitalité.
Jeudi 14 août 2014, Porte de la Fontaine, Toulouse.
Guillaume Petit (bs, ss, mbira), Laurent Avizou (cl, elg), Frédéric Cavallin (dm) + Pascal Niggenkemper (b)
Bien lui en a pris! Car c’est à un fier concert que les spectateurs installés dans la petite cave en cette veille de quinze août ont pu assister. Pascal Niggenkemper aiguillonne fréquemment ses compagnons d’un soir et les entraîne plus d’une fois sur le terrain d’un jazz rythmique qu’ils n’ont pas fréquenté tant que cela. Les abstractions texturales qu’ils affectionnent sont également au programme, et, en la matière également, Niggenkemper ne se fait pas prier pour les suivre dans cette direction et pousser le bouchon aussi loin que faire se peut, en recourant notamment à d’étonnants ustensiles (entonnoirs métalliques de belle taille, découpes d’aluminium et de polystyrène…) Si l’esthétique des musiques improvisées est souvent synonyme de sets d’un seul tenant d’une cinquantaine de minutes ininterrompues, passant par différentes phases et métamorphoses ou jouant au contraire la carte de l’unité tonale et texturale, cette fois il nous est donné à entendre des segments aux durées ramassées, abordés selon un angle différent à chaque fois. Un auditoire concentré savoure cette approche, tandis que les musiciens sont visiblement ravis de la rencontre et donnent le meilleur d’eux-mêmes, toujours sur le fil du moment, jamais en panne de répartie ou de développements opportuns. Le contrebassiste apprécie lui aussi l’échange, son jeu se signalant par des intentions nettes, des articulations marquées et une intensité de tous les instants. Le dynamique Laurent Avizou, qui avait déjà jammé avec Niggenkemper à New York (en trio avec le batteur Carlo Costa), se démultiplie avec appétence : sinueux et convulsif à la clarinette, limpide et mesuré à la guitare électrique (l’influence de Fred Frith est patente), il se toque un moment de jouer avec un effet de larsen via un micro placé devant l’ampli et de potards complices. Le contrebassiste se saisit de cette nouvelle donnée et plussoie dans l’exploration sonique. Cavallin s’entend à merveille avec l’invité du soir, leurs interactions rythmiques réjouissant le public au même titre que les déambulations de Guillaume Petit au baryton et au soprano, lequel s’aventure enfin dans une excursion inspirée au piano à pouces. Une alternance d’ascensions résolues et d’aérations délicates, des passages en duos et trios, une envie de partage et une praxis démocratique ont constitué ce qu’il convient d’appeler une excellente session d’impro.
C’est enfin l’occasion d’annoncer la sortie imminente du deuxième album de Baloni, « Belleke ». David Cristol
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Le trio Amor Fati aime à se faire quartette en accueillant de temps à autre des artistes issus de la scène toulousaine mais aussi à des musiciens de passage dans la ville rose (kind of blue depuis les dernières élections municipales). En trois ans, la clarinettiste Elisa Trocmé, le vielliste à roue Dominique Regef, le trompettiste Piero Pépin, les violonistes Arnaud Bonnet et Matthieu Werchowski, le guitariste Thierry di Filippo, le pianiste Marek Kastelnik ou le poète Sébastien Lespinasse ont ainsi adjoint leurs idiosyncrasies créatives à celles du trio partisan de l’ouverture. C’est au tour du contrebassiste Pascal Niggenkemper d’accepter l’hospitalité.
Jeudi 14 août 2014, Porte de la Fontaine, Toulouse.
Guillaume Petit (bs, ss, mbira), Laurent Avizou (cl, elg), Frédéric Cavallin (dm) + Pascal Niggenkemper (b)
Niggenkemper, membre du trio Baloni et collaborateur de Gerald Cleaver, Harris Eisenstadt, Brandon Seabrook, Cooper-Moore, Simon Nabatov et Thomas Heberer, fait une halte dans la région avant de décoller pour le festival de Middelheim d’Anvers où il rejoint le Carate Urio Orchestra du clarinettiste Joachim Badenhorst.
C’est à un fier concert que les spectateurs installés dans la petite cave en cette veille de quinze août ont pu assister. Le contrebassiste, digne émule de Mark Dresser, aiguillonne fréquemment ses compagnons d’un soir et les entraîne plus d’une fois sur le terrain d’un jazz kinésique qu’ils n’ont pas fréquenté tant que cela. Les explorations sonores inédites que le groupe affectionne sont également au programme. Improvisateur galonné, Niggenkemper ne se fait pas prier pour arpenter aussi ce chemin-là, et recourt pour l’occasion à d’étonnants ustensiles (entonnoirs métalliques de belle taille, découpes d’aluminium et de polystyrène insérées sur les cordes…). Si les sessions de musique improvisée sont souvent synonyme de sets d’un seul tenant d’une cinquantaine de minutes, passant par différentes phases et métamorphoses ou jouant au contraire la carte de l’unité tonale et texturale, il nous est donné à entendre ici des segments aux durées ramassées, chaque nouvelle pièce tournant la page sur ce qui précède et repartant de zéro. Un auditoire concentré savoure cette approche, tandis que les musiciens, visiblement ravis de la rencontre, donnent le meilleur d’eux-mêmes, toujours sur le fil du moment, jamais en panne de répartie ou de développements opportuns. Le jeu du contrebassiste se signale par des intentions nettes, des articulations marquées et une intensité de tous les instants. Le dynamique Laurent Avizou, qui avait déjà jammé avec Niggenkemper à New York en trio avec le batteur Carlo Costa, se démultiplie avec appétence : sinueux et convulsif à la clarinette, limpide et mesuré à la guitare électrique (l’influence de Fred Frith est patente), il se toque un moment de jouer avec un effet de larsen qu’il gère avec circonspection. Le contrebassiste intègre cette donnée et plussoie dans l’étude sonique. Les interactions rythmiques entre Frédéric Cavallin (Pulcinella) et l’invité du jour réjouissent le public au même titre que les déambulations précautionneuses de Guillaume Petit au baryton et au soprano, lequel s’aventure enfin dans une pérégrination inspirée au piano à pouces. Des passages en duos et trios, des ascensions résolues, des aérations délicates, une envie de partage et une praxis démocratique ont édifié ce qu’il convient d’appeler une excellente séance d’impro. David Cristol
Post Scriptum. Le deuxième album de Baloni, « Belleke », vient de paraître sur Clean Feed.
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Le trio de musique improvisée Amor Fati aime à se faire quartette en ouvrant de temps à autre la porte à des artistes issus de la scène locale toulousaine mais aussi de musiciens de passage dans la ville rose (kind of blue depuis les dernières élections municipales). En trois ans, la clarinettiste Elisa Trocmé, le vielliste à roue Dominique Regef, le trompettiste Piero Pépin, les violonistes Arnaud Bonnet et Matthieu Werchowski, le guitariste Thierry di Filippo, le pianiste Marek Kastelnik, le poète Sébastien Lespinasse ont ainsi adjoint leurs talents et spécificités créatives à celui de l’hospitalier trio. C’est au tour du contrebassiste franco-allemand Pascal Niggenkemper, new yorkais d’adoption, membre du trio Baloni et collaborateur de Gerald Cleaver, Harris Eisenstadt, Brandon Seabrook, Cooper-Moore, Simon Nabatov…), de passage dans la région avant de décoller pour le festival de Middelheim d’Anvers (il rejoint le Carate Urio Orchestra du clarinettiste Joachim Badenhorst), d’accepter l’hospitalité.
Jeudi 14 août 2014, Porte de la Fontaine, Toulouse.
Guillaume Petit (bs, ss, mbira), Laurent Avizou (cl, elg), Frédéric Cavallin (dm) + Pascal Niggenkemper (b)
Bien lui en a pris! Car c’est à un fier concert que les spectateurs installés dans la petite cave en cette veille de quinze août ont pu assister. Pascal Niggenkemper aiguillonne fréquemment ses compagnons d’un soir et les entraîne plus d’une fois sur le terrain d’un jazz rythmique qu’ils n’ont pas fréquenté tant que cela. Les abstractions texturales qu’ils affectionnent sont également au programme, et, en la matière également, Niggenkemper ne se fait pas prier pour les suivre dans cette direction et pousser le bouchon aussi loin que faire se peut, en recourant notamment à d’étonnants ustensiles (entonnoirs métalliques de belle taille, découpes d’aluminium et de polystyrène…) Si l’esthétique des musiques improvisées est souvent synonyme de sets d’un seul tenant d’une cinquantaine de minutes ininterrompues, passant par différentes phases et métamorphoses ou jouant au contraire la carte de l’unité tonale et texturale, cette fois il nous est donné à entendre des segments aux durées ramassées, abordés selon un angle différent à chaque fois. Un auditoire concentré savoure cette approche, tandis que les musiciens sont visiblement ravis de la rencontre et donnent le meilleur d’eux-mêmes, toujours sur le fil du moment, jamais en panne de répartie ou de développements opportuns. Le contrebassiste apprécie lui aussi l’échange, son jeu se signalant par des intentions nettes, des articulations marquées et une intensité de tous les instants. Le dynamique Laurent Avizou, qui avait déjà jammé avec Niggenkemper à New York (en trio avec le batteur Carlo Costa), se démultiplie avec appétence : sinueux et convulsif à la clarinette, limpide et mesuré à la guitare électrique (l’influence de Fred Frith est patente), il se toque un moment de jouer avec un effet de larsen via un micro placé devant l’ampli et de potards complices. Le contrebassiste se saisit de cette nouvelle donnée et plussoie dans l’exploration sonique. Cavallin s’entend à merveille avec l’invité du soir, leurs interactions rythmiques réjouissant le public au même titre que les déambulations de Guillaume Petit au baryton et au soprano, lequel s’aventure enfin dans une excursion inspirée au piano à pouces. Une alternance d’ascensions résolues et d’aérations délicates, des passages en duos et trios, une envie de partage et une praxis démocratique ont constitué ce qu’il convient d’appeler une excellente session d’impro.
C’est enfin l’occasion d’annoncer la sortie imminente du deuxième album de Baloni, « Belleke ». David Cristol
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Le trio Amor Fati aime à se faire quartette en accueillant de temps à autre des artistes issus de la scène toulousaine mais aussi à des musiciens de passage dans la ville rose (kind of blue depuis les dernières élections municipales). En trois ans, la clarinettiste Elisa Trocmé, le vielliste à roue Dominique Regef, le trompettiste Piero Pépin, les violonistes Arnaud Bonnet et Matthieu Werchowski, le guitariste Thierry di Filippo, le pianiste Marek Kastelnik ou le poète Sébastien Lespinasse ont ainsi adjoint leurs idiosyncrasies créatives à celles du trio partisan de l’ouverture. C’est au tour du contrebassiste Pascal Niggenkemper d’accepter l’hospitalité.
Jeudi 14 août 2014, Porte de la Fontaine, Toulouse.
Guillaume Petit (bs, ss, mbira), Laurent Avizou (cl, elg), Frédéric Cavallin (dm) + Pascal Niggenkemper (b)
Niggenkemper, membre du trio Baloni et collaborateur de Gerald Cleaver, Harris Eisenstadt, Brandon Seabrook, Cooper-Moore, Simon Nabatov et Thomas Heberer, fait une halte dans la région avant de décoller pour le festival de Middelheim d’Anvers où il rejoint le Carate Urio Orchestra du clarinettiste Joachim Badenhorst.
C’est à un fier concert que les spectateurs installés dans la petite cave en cette veille de quinze août ont pu assister. Le contrebassiste, digne émule de Mark Dresser, aiguillonne fréquemment ses compagnons d’un soir et les entraîne plus d’une fois sur le terrain d’un jazz kinésique qu’ils n’ont pas fréquenté tant que cela. Les explorations sonores inédites que le groupe affectionne sont également au programme. Improvisateur galonné, Niggenkemper ne se fait pas prier pour arpenter aussi ce chemin-là, et recourt pour l’occasion à d’étonnants ustensiles (entonnoirs métalliques de belle taille, découpes d’aluminium et de polystyrène insérées sur les cordes…). Si les sessions de musique improvisée sont souvent synonyme de sets d’un seul tenant d’une cinquantaine de minutes, passant par différentes phases et métamorphoses ou jouant au contraire la carte de l’unité tonale et texturale, il nous est donné à entendre ici des segments aux durées ramassées, chaque nouvelle pièce tournant la page sur ce qui précède et repartant de zéro. Un auditoire concentré savoure cette approche, tandis que les musiciens, visiblement ravis de la rencontre, donnent le meilleur d’eux-mêmes, toujours sur le fil du moment, jamais en panne de répartie ou de développements opportuns. Le jeu du contrebassiste se signale par des intentions nettes, des articulations marquées et une intensité de tous les instants. Le dynamique Laurent Avizou, qui avait déjà jammé avec Niggenkemper à New York en trio avec le batteur Carlo Costa, se démultiplie avec appétence : sinueux et convulsif à la clarinette, limpide et mesuré à la guitare électrique (l’influence de Fred Frith est patente), il se toque un moment de jouer avec un effet de larsen qu’il gère avec circonspection. Le contrebassiste intègre cette donnée et plussoie dans l’étude sonique. Les interactions rythmiques entre Frédéric Cavallin (Pulcinella) et l’invité du jour réjouissent le public au même titre que les déambulations précautionneuses de Guillaume Petit au baryton et au soprano, lequel s’aventure enfin dans une pérégrination inspirée au piano à pouces. Des passages en duos et trios, des ascensions résolues, des aérations délicates, une envie de partage et une praxis démocratique ont édifié ce qu’il convient d’appeler une excellente séance d’impro. David Cristol
Post Scriptum. Le deuxième album de Baloni, « Belleke », vient de paraître sur Clean Feed.
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Le trio de musique improvisée Amor Fati aime à se faire quartette en ouvrant de temps à autre la porte à des artistes issus de la scène locale toulousaine mais aussi de musiciens de passage dans la ville rose (kind of blue depuis les dernières élections municipales). En trois ans, la clarinettiste Elisa Trocmé, le vielliste à roue Dominique Regef, le trompettiste Piero Pépin, les violonistes Arnaud Bonnet et Matthieu Werchowski, le guitariste Thierry di Filippo, le pianiste Marek Kastelnik, le poète Sébastien Lespinasse ont ainsi adjoint leurs talents et spécificités créatives à celui de l’hospitalier trio. C’est au tour du contrebassiste franco-allemand Pascal Niggenkemper, new yorkais d’adoption, membre du trio Baloni et collaborateur de Gerald Cleaver, Harris Eisenstadt, Brandon Seabrook, Cooper-Moore, Simon Nabatov…), de passage dans la région avant de décoller pour le festival de Middelheim d’Anvers (il rejoint le Carate Urio Orchestra du clarinettiste Joachim Badenhorst), d’accepter l’hospitalité.
Jeudi 14 août 2014, Porte de la Fontaine, Toulouse.
Guillaume Petit (bs, ss, mbira), Laurent Avizou (cl, elg), Frédéric Cavallin (dm) + Pascal Niggenkemper (b)
Bien lui en a pris! Car c’est à un fier concert que les spectateurs installés dans la petite cave en cette veille de quinze août ont pu assister. Pascal Niggenkemper aiguillonne fréquemment ses compagnons d’un soir et les entraîne plus d’une fois sur le terrain d’un jazz rythmique qu’ils n’ont pas fréquenté tant que cela. Les abstractions texturales qu’ils affectionnent sont également au programme, et, en la matière également, Niggenkemper ne se fait pas prier pour les suivre dans cette direction et pousser le bouchon aussi loin que faire se peut, en recourant notamment à d’étonnants ustensiles (entonnoirs métalliques de belle taille, découpes d’aluminium et de polystyrène…) Si l’esthétique des musiques improvisées est souvent synonyme de sets d’un seul tenant d’une cinquantaine de minutes ininterrompues, passant par différentes phases et métamorphoses ou jouant au contraire la carte de l’unité tonale et texturale, cette fois il nous est donné à entendre des segments aux durées ramassées, abordés selon un angle différent à chaque fois. Un auditoire concentré savoure cette approche, tandis que les musiciens sont visiblement ravis de la rencontre et donnent le meilleur d’eux-mêmes, toujours sur le fil du moment, jamais en panne de répartie ou de développements opportuns. Le contrebassiste apprécie lui aussi l’échange, son jeu se signalant par des intentions nettes, des articulations marquées et une intensité de tous les instants. Le dynamique Laurent Avizou, qui avait déjà jammé avec Niggenkemper à New York (en trio avec le batteur Carlo Costa), se démultiplie avec appétence : sinueux et convulsif à la clarinette, limpide et mesuré à la guitare électrique (l’influence de Fred Frith est patente), il se toque un moment de jouer avec un effet de larsen via un micro placé devant l’ampli et de potards complices. Le contrebassiste se saisit de cette nouvelle donnée et plussoie dans l’exploration sonique. Cavallin s’entend à merveille avec l’invité du soir, leurs interactions rythmiques réjouissant le public au même titre que les déambulations de Guillaume Petit au baryton et au soprano, lequel s’aventure enfin dans une excursion inspirée au piano à pouces. Une alternance d’ascensions résolues et d’aérations délicates, des passages en duos et trios, une envie de partage et une praxis démocratique ont constitué ce qu’il convient d’appeler une excellente session d’impro.
C’est enfin l’occasion d’annoncer la sortie imminente du deuxième album de Baloni, « Belleke ». David Cristol
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Le trio Amor Fati aime à se faire quartette en accueillant de temps à autre des artistes issus de la scène toulousaine mais aussi à des musiciens de passage dans la ville rose (kind of blue depuis les dernières élections municipales). En trois ans, la clarinettiste Elisa Trocmé, le vielliste à roue Dominique Regef, le trompettiste Piero Pépin, les violonistes Arnaud Bonnet et Matthieu Werchowski, le guitariste Thierry di Filippo, le pianiste Marek Kastelnik ou le poète Sébastien Lespinasse ont ainsi adjoint leurs idiosyncrasies créatives à celles du trio partisan de l’ouverture. C’est au tour du contrebassiste Pascal Niggenkemper d’accepter l’hospitalité.
Jeudi 14 août 2014, Porte de la Fontaine, Toulouse.
Guillaume Petit (bs, ss, mbira), Laurent Avizou (cl, elg), Frédéric Cavallin (dm) + Pascal Niggenkemper (b)
Niggenkemper, membre du trio Baloni et collaborateur de Gerald Cleaver, Harris Eisenstadt, Brandon Seabrook, Cooper-Moore, Simon Nabatov et Thomas Heberer, fait une halte dans la région avant de décoller pour le festival de Middelheim d’Anvers où il rejoint le Carate Urio Orchestra du clarinettiste Joachim Badenhorst.
C’est à un fier concert que les spectateurs installés dans la petite cave en cette veille de quinze août ont pu assister. Le contrebassiste, digne émule de Mark Dresser, aiguillonne fréquemment ses compagnons d’un soir et les entraîne plus d’une fois sur le terrain d’un jazz kinésique qu’ils n’ont pas fréquenté tant que cela. Les explorations sonores inédites que le groupe affectionne sont également au programme. Improvisateur galonné, Niggenkemper ne se fait pas prier pour arpenter aussi ce chemin-là, et recourt pour l’occasion à d’étonnants ustensiles (entonnoirs métalliques de belle taille, découpes d’aluminium et de polystyrène insérées sur les cordes…). Si les sessions de musique improvisée sont souvent synonyme de sets d’un seul tenant d’une cinquantaine de minutes, passant par différentes phases et métamorphoses ou jouant au contraire la carte de l’unité tonale et texturale, il nous est donné à entendre ici des segments aux durées ramassées, chaque nouvelle pièce tournant la page sur ce qui précède et repartant de zéro. Un auditoire concentré savoure cette approche, tandis que les musiciens, visiblement ravis de la rencontre, donnent le meilleur d’eux-mêmes, toujours sur le fil du moment, jamais en panne de répartie ou de développements opportuns. Le jeu du contrebassiste se signale par des intentions nettes, des articulations marquées et une intensité de tous les instants. Le dynamique Laurent Avizou, qui avait déjà jammé avec Niggenkemper à New York en trio avec le batteur Carlo Costa, se démultiplie avec appétence : sinueux et convulsif à la clarinette, limpide et mesuré à la guitare électrique (l’influence de Fred Frith est patente), il se toque un moment de jouer avec un effet de larsen qu’il gère avec circonspection. Le contrebassiste intègre cette donnée et plussoie dans l’étude sonique. Les interactions rythmiques entre Frédéric Cavallin (Pulcinella) et l’invité du jour réjouissent le public au même titre que les déambulations précautionneuses de Guillaume Petit au baryton et au soprano, lequel s’aventure enfin dans une pérégrination inspirée au piano à pouces. Des passages en duos et trios, des ascensions résolues, des aérations délicates, une envie de partage et une praxis démocratique ont édifié ce qu’il convient d’appeler une excellente séance d’impro. David Cristol
Post Scriptum. Le deuxième album de Baloni, « Belleke », vient de paraître sur Clean Feed.
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Le trio de musique improvisée Amor Fati aime à se faire quartette en ouvrant de temps à autre la porte à des artistes issus de la scène locale toulousaine mais aussi de musiciens de passage dans la ville rose (kind of blue depuis les dernières élections municipales). En trois ans, la clarinettiste Elisa Trocmé, le vielliste à roue Dominique Regef, le trompettiste Piero Pépin, les violonistes Arnaud Bonnet et Matthieu Werchowski, le guitariste Thierry di Filippo, le pianiste Marek Kastelnik, le poète Sébastien Lespinasse ont ainsi adjoint leurs talents et spécificités créatives à celui de l’hospitalier trio. C’est au tour du contrebassiste franco-allemand Pascal Niggenkemper, new yorkais d’adoption, membre du trio Baloni et collaborateur de Gerald Cleaver, Harris Eisenstadt, Brandon Seabrook, Cooper-Moore, Simon Nabatov…), de passage dans la région avant de décoller pour le festival de Middelheim d’Anvers (il rejoint le Carate Urio Orchestra du clarinettiste Joachim Badenhorst), d’accepter l’hospitalité.
Jeudi 14 août 2014, Porte de la Fontaine, Toulouse.
Guillaume Petit (bs, ss, mbira), Laurent Avizou (cl, elg), Frédéric Cavallin (dm) + Pascal Niggenkemper (b)
Bien lui en a pris! Car c’est à un fier concert que les spectateurs installés dans la petite cave en cette veille de quinze août ont pu assister. Pascal Niggenkemper aiguillonne fréquemment ses compagnons d’un soir et les entraîne plus d’une fois sur le terrain d’un jazz rythmique qu’ils n’ont pas fréquenté tant que cela. Les abstractions texturales qu’ils affectionnent sont également au programme, et, en la matière également, Niggenkemper ne se fait pas prier pour les suivre dans cette direction et pousser le bouchon aussi loin que faire se peut, en recourant notamment à d’étonnants ustensiles (entonnoirs métalliques de belle taille, découpes d’aluminium et de polystyrène…) Si l’esthétique des musiques improvisées est souvent synonyme de sets d’un seul tenant d’une cinquantaine de minutes ininterrompues, passant par différentes phases et métamorphoses ou jouant au contraire la carte de l’unité tonale et texturale, cette fois il nous est donné à entendre des segments aux durées ramassées, abordés selon un angle différent à chaque fois. Un auditoire concentré savoure cette approche, tandis que les musiciens sont visiblement ravis de la rencontre et donnent le meilleur d’eux-mêmes, toujours sur le fil du moment, jamais en panne de répartie ou de développements opportuns. Le contrebassiste apprécie lui aussi l’échange, son jeu se signalant par des intentions nettes, des articulations marquées et une intensité de tous les instants. Le dynamique Laurent Avizou, qui avait déjà jammé avec Niggenkemper à New York (en trio avec le batteur Carlo Costa), se démultiplie avec appétence : sinueux et convulsif à la clarinette, limpide et mesuré à la guitare électrique (l’influence de Fred Frith est patente), il se toque un moment de jouer avec un effet de larsen via un micro placé devant l’ampli et de potards complices. Le contrebassiste se saisit de cette nouvelle donnée et plussoie dans l’exploration sonique. Cavallin s’entend à merveille avec l’invité du soir, leurs interactions rythmiques réjouissant le public au même titre que les déambulations de Guillaume Petit au baryton et au soprano, lequel s’aventure enfin dans une excursion inspirée au piano à pouces. Une alternance d’ascensions résolues et d’aérations délicates, des passages en duos et trios, une envie de partage et une praxis démocratique ont constitué ce qu’il convient d’appeler une excellente session d’impro.
C’est enfin l’occasion d’annoncer la sortie imminente du deuxième album de Baloni, « Belleke ». David Cristol
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Le trio Amor Fati aime à se faire quartette en accueillant de temps à autre des artistes issus de la scène toulousaine mais aussi à des musiciens de passage dans la ville rose (kind of blue depuis les dernières élections municipales). En trois ans, la clarinettiste Elisa Trocmé, le vielliste à roue Dominique Regef, le trompettiste Piero Pépin, les violonistes Arnaud Bonnet et Matthieu Werchowski, le guitariste Thierry di Filippo, le pianiste Marek Kastelnik ou le poète Sébastien Lespinasse ont ainsi adjoint leurs idiosyncrasies créatives à celles du trio partisan de l’ouverture. C’est au tour du contrebassiste Pascal Niggenkemper d’accepter l’hospitalité.
Jeudi 14 août 2014, Porte de la Fontaine, Toulouse.
Guillaume Petit (bs, ss, mbira), Laurent Avizou (cl, elg), Frédéric Cavallin (dm) + Pascal Niggenkemper (b)
Niggenkemper, membre du trio Baloni et collaborateur de Gerald Cleaver, Harris Eisenstadt, Brandon Seabrook, Cooper-Moore, Simon Nabatov et Thomas Heberer, fait une halte dans la région avant de décoller pour le festival de Middelheim d’Anvers où il rejoint le Carate Urio Orchestra du clarinettiste Joachim Badenhorst.
C’est à un fier concert que les spectateurs installés dans la petite cave en cette veille de quinze août ont pu assister. Le contrebassiste, digne émule de Mark Dresser, aiguillonne fréquemment ses compagnons d’un soir et les entraîne plus d’une fois sur le terrain d’un jazz kinésique qu’ils n’ont pas fréquenté tant que cela. Les explorations sonores inédites que le groupe affectionne sont également au programme. Improvisateur galonné, Niggenkemper ne se fait pas prier pour arpenter aussi ce chemin-là, et recourt pour l’occasion à d’étonnants ustensiles (entonnoirs métalliques de belle taille, découpes d’aluminium et de polystyrène insérées sur les cordes…). Si les sessions de musique improvisée sont souvent synonyme de sets d’un seul tenant d’une cinquantaine de minutes, passant par différentes phases et métamorphoses ou jouant au contraire la carte de l’unité tonale et texturale, il nous est donné à entendre ici des segments aux durées ramassées, chaque nouvelle pièce tournant la page sur ce qui précède et repartant de zéro. Un auditoire concentré savoure cette approche, tandis que les musiciens, visiblement ravis de la rencontre, donnent le meilleur d’eux-mêmes, toujours sur le fil du moment, jamais en panne de répartie ou de développements opportuns. Le jeu du contrebassiste se signale par des intentions nettes, des articulations marquées et une intensité de tous les instants. Le dynamique Laurent Avizou, qui avait déjà jammé avec Niggenkemper à New York en trio avec le batteur Carlo Costa, se démultiplie avec appétence : sinueux et convulsif à la clarinette, limpide et mesuré à la guitare électrique (l’influence de Fred Frith est patente), il se toque un moment de jouer avec un effet de larsen qu’il gère avec circonspection. Le contrebassiste intègre cette donnée et plussoie dans l’étude sonique. Les interactions rythmiques entre Frédéric Cavallin (Pulcinella) et l’invité du jour réjouissent le public au même titre que les déambulations précautionneuses de Guillaume Petit au baryton et au soprano, lequel s’aventure enfin dans une pérégrination inspirée au piano à pouces. Des passages en duos et trios, des ascensions résolues, des aérations délicates, une envie de partage et une praxis démocratique ont édifié ce qu’il convient d’appeler une excellente séance d’impro. David Cristol
Post Scriptum. Le deuxième album de Baloni, « Belleke », vient de paraître sur Clean Feed.