Over the Hills
« C’est complètement fou, alors allez-y ! ». C’est à peu près en ces termes que Carla Bley a donné son accord à Bruno Tocanne et Bernard Santacruz pour une reprise en formation réduite (seulement neuf musiciens) de sa pièce maîtresse, l’une des plus puissantes des années 1970, Escalator Over the Hill. Le moins que l’on puisse dire à l’écoute de leur interprétation tourangelle, c’est qu’elle n’a pas eu tort de cautionner le projet !
Festival « émergences », 7 novembre 2014, Tours (37), Le Petit faucheux, 20h30
Over the Hills
Antoine Läng (vx, électronique), Jean Aussanaire (ss, ts), Olivier Thémines (bcl, as), Rémi Gaudillat (tp, bugle), Fred Roudet (tp), Perrine Mansuy (p), Alain Blesing (elg), Bernard Santacruz (elb, cb), Bruno Tocanne (dm).
Au cours d’une répétition-rencontre animée par Vincent Cotro, grâce à une organisation conjointe de Jazz à Tours, du Petit Faucheux et de l’Université François-Rabelais de Tours, les musiciens ont évoqué cette aventure.
L’origine du projet se situe dans un envoûtement commun de Bruno Tocanne et Bernard Santacruz pour cette œuvre inclassable. Depuis une dizaine d’années, l’idée de rejouer une partie d’Escalator Over the Hill (EOTH) leur trottait dans la tête, jusqu’à ce Bernard Santacruz entrevoit une possible solution. Encore fallait-il que Carla Bley accorde son blanc-seing, ce qu’elle fit avec la générosité qui la caractérise, comme nous l’avons déjà indiqué en ouverture de ce blog.
Une fois copie de la magnifique partition manuscrite (réduite voix/piano) reçue et l’équipe formée, le travail de relecture pouvait commencer. Bruno Tocanne précise : « Il n’y a pas de nostalgie dans notre démarche. Ce n’est pas un hommage ! Il s’agit davantage d’un cadeau que nous voudrions faire à Carla Bley, un peu comme lorsqu’on reçoit des invités chez soi et que l’on a envie de bonifier le plaisir de se retrouver ensemble en mitonnant un bon repas. Par ailleurs, notre idée est de replacer cet “opéra” dans l’actualité, de souligner sa permanence. » Bernard Santacruz ajoute : « Nous aspirons à ne pas trahir l’esprit d’EOTH et ce côté libertaire qui fait encore sa puissance. Pour cette raison, il n’y a pas de chef. C’est un groupe démocratique où les décisions se prennent toujours en commun. De ce fait, cela prend parfois plus de temps pour arriver à certains résultats, mais cette attitude politique nous importe au plus au point. »
Les arrangements sont assurés par quelques membres de la formation. Pour Rémi Gaudillat, par exemple, « la question est double en approchant la pièce : peut-on modifier la partition, l’adapter à notre orchestre, sans dévoyer l’intention d’origine ? » Cette remarque trouve un écho chez Alain Blesing qui a choisi de ne pas réécouter les enregistrements, ne s’appuyant que sur la partition pour réaliser son travail : « La conception harmonique de Carla Bley est étonnante. Cela n’en a pas l’air, mais elle a élaboré une approche extrêmement précise, redoutable d’efficacité. J’ai ainsi décidé de conserver telle quelle la partie de piano, me faisant la réflexion que si elle avait pris soin de la transcrire de manière aussi scrupuleuse, à la note près, c’est qu’il y avait une raison profonde. » L’attention des arrangeurs, puis du collectif face aux partitions proposées, s’est notamment portée sur la création d’un son d’orchestre, d’une pâte sonore propre à Over the Hills, ce en quoi cette assemblée de personnalités-désirant-faire-orchestre a parfaitement réussi. L’un des aspects fascinants de Over the Hills réside ainsi dans le fait de nous offrir une version acoustique (c’est-à-dire sans l’intermédiaire de haut-parleurs) de cette musique, nous permettant de la sorte de ressentir physiquement une part de son impact émotionnel véritable.
Contrairement à mon habitude, je ne vais pas évoquer ce qui s’est passé au cours du concert. Ce serait en effet un peu comme déflorer le secret de deux amis à un tiers : il convient de découvrir le fruit de ce travail d’orfèvres en concert. En revanche, ce n’est rien révéler que de préciser le succès de l’entreprise collégiale : le son d’ensemble s’avère riche, multiple, puissant ; les solutions musicales procèdent de choix toujours judicieux ; enfin, l’enthousiasme et la générosité des musiciens (tous le sourire aux lèvres) gagnent irrésistiblement le public. Pour le dire d’une formule, Over the Hills a gagné son pari parce que cette formation donne à entendre l’œuvre originale autant qu’elle propose une œuvre autre !
Jeudi 13 novembre prochain, au « D’jazz Nevers Festival », Over the Hills jouera en première partie du quintette de Steve Swallow où Carla Bley tient l’orgue. Celle qui se déclare « souvent critique, voire horrifiée » par les reprises de sa musique devrait, cette fois, apprécier le cadeau !
Prochains concerts d’Over the Hills :
13 Novembre : Nevers Djazz Festival – Nevers
14 Novembre : le Train Théâtre – Portes Les Valence
15 Novembre : Le Castellas – Rochefort du Gard
21 Novembre : Auditorium Cité des arts APEJS – Chambery
4 Décembre : Le Rocher de Palmer – Cénon
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« C’est complètement fou, alors allez-y ! ». C’est à peu près en ces termes que Carla Bley a donné son accord à Bruno Tocanne et Bernard Santacruz pour une reprise en formation réduite (seulement neuf musiciens) de sa pièce maîtresse, l’une des plus puissantes des années 1970, Escalator Over the Hill. Le moins que l’on puisse dire à l’écoute de leur interprétation tourangelle, c’est qu’elle n’a pas eu tort de cautionner le projet !
Festival « émergences », 7 novembre 2014, Tours (37), Le Petit faucheux, 20h30
Over the Hills
Antoine Läng (vx, électronique), Jean Aussanaire (ss, ts), Olivier Thémines (bcl, as), Rémi Gaudillat (tp, bugle), Fred Roudet (tp), Perrine Mansuy (p), Alain Blesing (elg), Bernard Santacruz (elb, cb), Bruno Tocanne (dm).
Au cours d’une répétition-rencontre animée par Vincent Cotro, grâce à une organisation conjointe de Jazz à Tours, du Petit Faucheux et de l’Université François-Rabelais de Tours, les musiciens ont évoqué cette aventure.
L’origine du projet se situe dans un envoûtement commun de Bruno Tocanne et Bernard Santacruz pour cette œuvre inclassable. Depuis une dizaine d’années, l’idée de rejouer une partie d’Escalator Over the Hill (EOTH) leur trottait dans la tête, jusqu’à ce Bernard Santacruz entrevoit une possible solution. Encore fallait-il que Carla Bley accorde son blanc-seing, ce qu’elle fit avec la générosité qui la caractérise, comme nous l’avons déjà indiqué en ouverture de ce blog.
Une fois copie de la magnifique partition manuscrite (réduite voix/piano) reçue et l’équipe formée, le travail de relecture pouvait commencer. Bruno Tocanne précise : « Il n’y a pas de nostalgie dans notre démarche. Ce n’est pas un hommage ! Il s’agit davantage d’un cadeau que nous voudrions faire à Carla Bley, un peu comme lorsqu’on reçoit des invités chez soi et que l’on a envie de bonifier le plaisir de se retrouver ensemble en mitonnant un bon repas. Par ailleurs, notre idée est de replacer cet “opéra” dans l’actualité, de souligner sa permanence. » Bernard Santacruz ajoute : « Nous aspirons à ne pas trahir l’esprit d’EOTH et ce côté libertaire qui fait encore sa puissance. Pour cette raison, il n’y a pas de chef. C’est un groupe démocratique où les décisions se prennent toujours en commun. De ce fait, cela prend parfois plus de temps pour arriver à certains résultats, mais cette attitude politique nous importe au plus au point. »
Les arrangements sont assurés par quelques membres de la formation. Pour Rémi Gaudillat, par exemple, « la question est double en approchant la pièce : peut-on modifier la partition, l’adapter à notre orchestre, sans dévoyer l’intention d’origine ? » Cette remarque trouve un écho chez Alain Blesing qui a choisi de ne pas réécouter les enregistrements, ne s’appuyant que sur la partition pour réaliser son travail : « La conception harmonique de Carla Bley est étonnante. Cela n’en a pas l’air, mais elle a élaboré une approche extrêmement précise, redoutable d’efficacité. J’ai ainsi décidé de conserver telle quelle la partie de piano, me faisant la réflexion que si elle avait pris soin de la transcrire de manière aussi scrupuleuse, à la note près, c’est qu’il y avait une raison profonde. » L’attention des arrangeurs, puis du collectif face aux partitions proposées, s’est notamment portée sur la création d’un son d’orchestre, d’une pâte sonore propre à Over the Hills, ce en quoi cette assemblée de personnalités-désirant-faire-orchestre a parfaitement réussi. L’un des aspects fascinants de Over the Hills réside ainsi dans le fait de nous offrir une version acoustique (c’est-à-dire sans l’intermédiaire de haut-parleurs) de cette musique, nous permettant de la sorte de ressentir physiquement une part de son impact émotionnel véritable.
Contrairement à mon habitude, je ne vais pas évoquer ce qui s’est passé au cours du concert. Ce serait en effet un peu comme déflorer le secret de deux amis à un tiers : il convient de découvrir le fruit de ce travail d’orfèvres en concert. En revanche, ce n’est rien révéler que de préciser le succès de l’entreprise collégiale : le son d’ensemble s’avère riche, multiple, puissant ; les solutions musicales procèdent de choix toujours judicieux ; enfin, l’enthousiasme et la générosité des musiciens (tous le sourire aux lèvres) gagnent irrésistiblement le public. Pour le dire d’une formule, Over the Hills a gagné son pari parce que cette formation donne à entendre l’œuvre originale autant qu’elle propose une œuvre autre !
Jeudi 13 novembre prochain, au « D’jazz Nevers Festival », Over the Hills jouera en première partie du quintette de Steve Swallow où Carla Bley tient l’orgue. Celle qui se déclare « souvent critique, voire horrifiée » par les reprises de sa musique devrait, cette fois, apprécier le cadeau !
Prochains concerts d’Over the Hills :
13 Novembre : Nevers Djazz Festival – Nevers
14 Novembre : le Train Théâtre – Portes Les Valence
15 Novembre : Le Castellas – Rochefort du Gard
21 Novembre : Auditorium Cité des arts APEJS – Chambery
4 Décembre : Le Rocher de Palmer – Cénon
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« C’est complètement fou, alors allez-y ! ». C’est à peu près en ces termes que Carla Bley a donné son accord à Bruno Tocanne et Bernard Santacruz pour une reprise en formation réduite (seulement neuf musiciens) de sa pièce maîtresse, l’une des plus puissantes des années 1970, Escalator Over the Hill. Le moins que l’on puisse dire à l’écoute de leur interprétation tourangelle, c’est qu’elle n’a pas eu tort de cautionner le projet !
Festival « émergences », 7 novembre 2014, Tours (37), Le Petit faucheux, 20h30
Over the Hills
Antoine Läng (vx, électronique), Jean Aussanaire (ss, ts), Olivier Thémines (bcl, as), Rémi Gaudillat (tp, bugle), Fred Roudet (tp), Perrine Mansuy (p), Alain Blesing (elg), Bernard Santacruz (elb, cb), Bruno Tocanne (dm).
Au cours d’une répétition-rencontre animée par Vincent Cotro, grâce à une organisation conjointe de Jazz à Tours, du Petit Faucheux et de l’Université François-Rabelais de Tours, les musiciens ont évoqué cette aventure.
L’origine du projet se situe dans un envoûtement commun de Bruno Tocanne et Bernard Santacruz pour cette œuvre inclassable. Depuis une dizaine d’années, l’idée de rejouer une partie d’Escalator Over the Hill (EOTH) leur trottait dans la tête, jusqu’à ce Bernard Santacruz entrevoit une possible solution. Encore fallait-il que Carla Bley accorde son blanc-seing, ce qu’elle fit avec la générosité qui la caractérise, comme nous l’avons déjà indiqué en ouverture de ce blog.
Une fois copie de la magnifique partition manuscrite (réduite voix/piano) reçue et l’équipe formée, le travail de relecture pouvait commencer. Bruno Tocanne précise : « Il n’y a pas de nostalgie dans notre démarche. Ce n’est pas un hommage ! Il s’agit davantage d’un cadeau que nous voudrions faire à Carla Bley, un peu comme lorsqu’on reçoit des invités chez soi et que l’on a envie de bonifier le plaisir de se retrouver ensemble en mitonnant un bon repas. Par ailleurs, notre idée est de replacer cet “opéra” dans l’actualité, de souligner sa permanence. » Bernard Santacruz ajoute : « Nous aspirons à ne pas trahir l’esprit d’EOTH et ce côté libertaire qui fait encore sa puissance. Pour cette raison, il n’y a pas de chef. C’est un groupe démocratique où les décisions se prennent toujours en commun. De ce fait, cela prend parfois plus de temps pour arriver à certains résultats, mais cette attitude politique nous importe au plus au point. »
Les arrangements sont assurés par quelques membres de la formation. Pour Rémi Gaudillat, par exemple, « la question est double en approchant la pièce : peut-on modifier la partition, l’adapter à notre orchestre, sans dévoyer l’intention d’origine ? » Cette remarque trouve un écho chez Alain Blesing qui a choisi de ne pas réécouter les enregistrements, ne s’appuyant que sur la partition pour réaliser son travail : « La conception harmonique de Carla Bley est étonnante. Cela n’en a pas l’air, mais elle a élaboré une approche extrêmement précise, redoutable d’efficacité. J’ai ainsi décidé de conserver telle quelle la partie de piano, me faisant la réflexion que si elle avait pris soin de la transcrire de manière aussi scrupuleuse, à la note près, c’est qu’il y avait une raison profonde. » L’attention des arrangeurs, puis du collectif face aux partitions proposées, s’est notamment portée sur la création d’un son d’orchestre, d’une pâte sonore propre à Over the Hills, ce en quoi cette assemblée de personnalités-désirant-faire-orchestre a parfaitement réussi. L’un des aspects fascinants de Over the Hills réside ainsi dans le fait de nous offrir une version acoustique (c’est-à-dire sans l’intermédiaire de haut-parleurs) de cette musique, nous permettant de la sorte de ressentir physiquement une part de son impact émotionnel véritable.
Contrairement à mon habitude, je ne vais pas évoquer ce qui s’est passé au cours du concert. Ce serait en effet un peu comme déflorer le secret de deux amis à un tiers : il convient de découvrir le fruit de ce travail d’orfèvres en concert. En revanche, ce n’est rien révéler que de préciser le succès de l’entreprise collégiale : le son d’ensemble s’avère riche, multiple, puissant ; les solutions musicales procèdent de choix toujours judicieux ; enfin, l’enthousiasme et la générosité des musiciens (tous le sourire aux lèvres) gagnent irrésistiblement le public. Pour le dire d’une formule, Over the Hills a gagné son pari parce que cette formation donne à entendre l’œuvre originale autant qu’elle propose une œuvre autre !
Jeudi 13 novembre prochain, au « D’jazz Nevers Festival », Over the Hills jouera en première partie du quintette de Steve Swallow où Carla Bley tient l’orgue. Celle qui se déclare « souvent critique, voire horrifiée » par les reprises de sa musique devrait, cette fois, apprécier le cadeau !
Prochains concerts d’Over the Hills :
13 Novembre : Nevers Djazz Festival – Nevers
14 Novembre : le Train Théâtre – Portes Les Valence
15 Novembre : Le Castellas – Rochefort du Gard
21 Novembre : Auditorium Cité des arts APEJS – Chambery
4 Décembre : Le Rocher de Palmer – Cénon
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« C’est complètement fou, alors allez-y ! ». C’est à peu près en ces termes que Carla Bley a donné son accord à Bruno Tocanne et Bernard Santacruz pour une reprise en formation réduite (seulement neuf musiciens) de sa pièce maîtresse, l’une des plus puissantes des années 1970, Escalator Over the Hill. Le moins que l’on puisse dire à l’écoute de leur interprétation tourangelle, c’est qu’elle n’a pas eu tort de cautionner le projet !
Festival « émergences », 7 novembre 2014, Tours (37), Le Petit faucheux, 20h30
Over the Hills
Antoine Läng (vx, électronique), Jean Aussanaire (ss, ts), Olivier Thémines (bcl, as), Rémi Gaudillat (tp, bugle), Fred Roudet (tp), Perrine Mansuy (p), Alain Blesing (elg), Bernard Santacruz (elb, cb), Bruno Tocanne (dm).
Au cours d’une répétition-rencontre animée par Vincent Cotro, grâce à une organisation conjointe de Jazz à Tours, du Petit Faucheux et de l’Université François-Rabelais de Tours, les musiciens ont évoqué cette aventure.
L’origine du projet se situe dans un envoûtement commun de Bruno Tocanne et Bernard Santacruz pour cette œuvre inclassable. Depuis une dizaine d’années, l’idée de rejouer une partie d’Escalator Over the Hill (EOTH) leur trottait dans la tête, jusqu’à ce Bernard Santacruz entrevoit une possible solution. Encore fallait-il que Carla Bley accorde son blanc-seing, ce qu’elle fit avec la générosité qui la caractérise, comme nous l’avons déjà indiqué en ouverture de ce blog.
Une fois copie de la magnifique partition manuscrite (réduite voix/piano) reçue et l’équipe formée, le travail de relecture pouvait commencer. Bruno Tocanne précise : « Il n’y a pas de nostalgie dans notre démarche. Ce n’est pas un hommage ! Il s’agit davantage d’un cadeau que nous voudrions faire à Carla Bley, un peu comme lorsqu’on reçoit des invités chez soi et que l’on a envie de bonifier le plaisir de se retrouver ensemble en mitonnant un bon repas. Par ailleurs, notre idée est de replacer cet “opéra” dans l’actualité, de souligner sa permanence. » Bernard Santacruz ajoute : « Nous aspirons à ne pas trahir l’esprit d’EOTH et ce côté libertaire qui fait encore sa puissance. Pour cette raison, il n’y a pas de chef. C’est un groupe démocratique où les décisions se prennent toujours en commun. De ce fait, cela prend parfois plus de temps pour arriver à certains résultats, mais cette attitude politique nous importe au plus au point. »
Les arrangements sont assurés par quelques membres de la formation. Pour Rémi Gaudillat, par exemple, « la question est double en approchant la pièce : peut-on modifier la partition, l’adapter à notre orchestre, sans dévoyer l’intention d’origine ? » Cette remarque trouve un écho chez Alain Blesing qui a choisi de ne pas réécouter les enregistrements, ne s’appuyant que sur la partition pour réaliser son travail : « La conception harmonique de Carla Bley est étonnante. Cela n’en a pas l’air, mais elle a élaboré une approche extrêmement précise, redoutable d’efficacité. J’ai ainsi décidé de conserver telle quelle la partie de piano, me faisant la réflexion que si elle avait pris soin de la transcrire de manière aussi scrupuleuse, à la note près, c’est qu’il y avait une raison profonde. » L’attention des arrangeurs, puis du collectif face aux partitions proposées, s’est notamment portée sur la création d’un son d’orchestre, d’une pâte sonore propre à Over the Hills, ce en quoi cette assemblée de personnalités-désirant-faire-orchestre a parfaitement réussi. L’un des aspects fascinants de Over the Hills réside ainsi dans le fait de nous offrir une version acoustique (c’est-à-dire sans l’intermédiaire de haut-parleurs) de cette musique, nous permettant de la sorte de ressentir physiquement une part de son impact émotionnel véritable.
Contrairement à mon habitude, je ne vais pas évoquer ce qui s’est passé au cours du concert. Ce serait en effet un peu comme déflorer le secret de deux amis à un tiers : il convient de découvrir le fruit de ce travail d’orfèvres en concert. En revanche, ce n’est rien révéler que de préciser le succès de l’entreprise collégiale : le son d’ensemble s’avère riche, multiple, puissant ; les solutions musicales procèdent de choix toujours judicieux ; enfin, l’enthousiasme et la générosité des musiciens (tous le sourire aux lèvres) gagnent irrésistiblement le public. Pour le dire d’une formule, Over the Hills a gagné son pari parce que cette formation donne à entendre l’œuvre originale autant qu’elle propose une œuvre autre !
Jeudi 13 novembre prochain, au « D’jazz Nevers Festival », Over the Hills jouera en première partie du quintette de Steve Swallow où Carla Bley tient l’orgue. Celle qui se déclare « souvent critique, voire horrifiée » par les reprises de sa musique devrait, cette fois, apprécier le cadeau !
Prochains concerts d’Over the Hills :
13 Novembre : Nevers Djazz Festival – Nevers
14 Novembre : le Train Théâtre – Portes Les Valence
15 Novembre : Le Castellas – Rochefort du Gard
21 Novembre : Auditorium Cité des arts APEJS – Chambery
4 Décembre : Le Rocher de Palmer – Cénon