D'jazz Nevers 28° édition, orTie, Red Hill Orchestra, Béla & Jean Louis, Jus de Bocse "Moovies"
Encore une journée pleine, qui laisse le « jazz critic » en situation critique vers une heure du matin, après avoir vibré aux joyeuses voltes d’orTie, puis s’être arrêté devant les musiques étranges du « Red Hill Orchestra », pour finalement se réjouir qu’un projet comme celui de la rencontre entre un trio de « jazz » et un quatuor classique puisse donner si vite un aussi beau résultat. Après le quatuor Béla et Jean Louis, restait encore pour nos oreilles un « Jus de Bocse » orienté séries américaines et bandes sonores de films, sous la houlette du toujours jeune et talentueux Médéric Collignon.
orTie : Élodie Pasquier (cl, b-cl), Grégoire Gensse (p)
Red Hill Orchestra : Jozef Dumoulin (fender Rhodes), Ellery Eskelin (ts), Dan Weiss (dm)
Quatuor Béla & Jean Louis, « Violes, trompes et tambours » : Frédéric Aurier, Julien Dieudegard (vln), Julian Boutin (alto); Luc Dedreuil (cello), Francesco Pastacaldi (dm), Joachim Florent (b), Aymeric Avice (tp)
Médéric Collignon & le Jus de Bocse : Médéric Collignon (cornet, voix, effets), Yvan Robilliard (fender Rhodes), Emmanuel Harang (el-b), Philippe Gleizes (dm)
Grégoire Gensse s’enflamme toujours autant dès qu’Élodie Pasquier murmure quelque confidence à la clarinette-basse, au point que les diverses figurines qui font office de mascottes pour ce duo amoureux (voué explicitement aux chansons d’amour…) s’en trouvent affectées. Le tireur sur le pianiste, les Mickeys et autres héros de chez « Disney », tombent du piano, ou émettent des sons bizarres. Presque excessif parfois, Grégoire s’affaire dans tous les sens, du clavier à l’intérieur du piano, pour offrir à sa partenaire l’écrin qui lui permette de poser paisiblement un « discours » amoureux très tendre, puis empli de désir, enfin au paroxysme de la passion. C’est tout à fait captivant, drôle mais touchant de belle manière, c’est une superbe façon de se dégourdir les oreilles vers midi, quand elles sont encore un peu gourdes.
Grégoire Gensse
Élodie Pasquier
Puis le temps vient de l’apéritif du soir. Le « Red Hill Orchestra » (la butte rouge c’est son nom ?) offre une drôle de chose, dont on cherche tout de suite la clé de la fabrique. C’est Jozef Dumoulin qui a écrit la musique, confiée à ses deux incontournables que sont Ellery Eskelin et Dan Weiss. Ça se tient entre chien et loup, c’est à la fois simple et sophistiqué, minimaliste et raffiné, évident et terriblement masqué. Manifestement, l’écriture (thèmes simples ou complexes) laisse place à la liberté, pour Eskelin comme pour Weiss, et chaque morceau révèle un pan de l’univers de Jozef Dumoulin, ici proche de la formule classique du trio avec orgue et ténor, là engagé dans des recherches sonores dignes du Paul Bley des années 70 (avec Han Bennink et Annette Peacock). Une musique qui vous poursuit longtemps.
Franchement, de la rencontre entre le quatuor Béla et Jean Louis, on n’attendait pas si vite une réussite aussi éclatante. Ce premier concert est un coup de tonnerre, il faudra très vite que d’autres suivent. Et puis on a tout de suite envie d’entendre ça également chez soi (ce qui veut dire un CD), et ce n’est pas si courant. La musique (pour partie de Benjamin de la Fuente) est d’entrée fusionnelle, superbement arrangée, l’interpénétration des ensembles est parfaite. Comme exemple, la façon dont Pastacaldi retrouve une place de percussionniste classique tout en assumant sa place de batteur. Mais aussi bien la façon dont l’écriture pousse les membres du quatuor vers des expressions amplifiées digne des musiques dites « actuelles ». Les références stylistiques sont assez globalement orientées vers la musique contemporaine des années 50/60, mais elles sont aussi (grâce au talent si complet de Joachim Florent) le prolongement de pièces déjà jouées par le trio. On a l’impression que tout cela était évident, presque facile. On se dit : mais pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ?
Jus de Bocse et Médéric en sont à ce point de leur parcours (en quartet, ou avec des augmentations souvent géniales) qu’ils revisitent des musiques de films, ou de séries cultes. On pourrait craindre la répétition, mais elle n’est pas de sortie. Par contre, la beauté du son de Médo au cornet est stupéfiante, comme les diverses couleurs dont il sait orner son discours. Ici plaintif à la Miles, il est là droit et cuivré ailleurs, doucereux ou éclatant. Plus en retrait dans ses interventions vocales, il reste un leader généreux, attentif à laisser l’expression libre chez Robilliard, chez Gleizes (souvent en regard du clavier justement), et ce également par la grâce d’un bassiste profond et mesuré. On attend la suite. Et on aime – disons-le – ce DVD réalisé sur 7ans par Josselin Carré, et qui s’appelle « Médo(s) ».
On attend aujourd’hui le duo Wood (Boisseau/Donarier), puis le trio de Jean-Charles Richard, « Over The Hills » qui s’inspire de l’oeuvre de Carla Bley, et la grande dame elle-même au sein du quintet de Steve Swallow. pas mal, non ?
Philippe Méziat
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Encore une journée pleine, qui laisse le « jazz critic » en situation critique vers une heure du matin, après avoir vibré aux joyeuses voltes d’orTie, puis s’être arrêté devant les musiques étranges du « Red Hill Orchestra », pour finalement se réjouir qu’un projet comme celui de la rencontre entre un trio de « jazz » et un quatuor classique puisse donner si vite un aussi beau résultat. Après le quatuor Béla et Jean Louis, restait encore pour nos oreilles un « Jus de Bocse » orienté séries américaines et bandes sonores de films, sous la houlette du toujours jeune et talentueux Médéric Collignon.
orTie : Élodie Pasquier (cl, b-cl), Grégoire Gensse (p)
Red Hill Orchestra : Jozef Dumoulin (fender Rhodes), Ellery Eskelin (ts), Dan Weiss (dm)
Quatuor Béla & Jean Louis, « Violes, trompes et tambours » : Frédéric Aurier, Julien Dieudegard (vln), Julian Boutin (alto); Luc Dedreuil (cello), Francesco Pastacaldi (dm), Joachim Florent (b), Aymeric Avice (tp)
Médéric Collignon & le Jus de Bocse : Médéric Collignon (cornet, voix, effets), Yvan Robilliard (fender Rhodes), Emmanuel Harang (el-b), Philippe Gleizes (dm)
Grégoire Gensse s’enflamme toujours autant dès qu’Élodie Pasquier murmure quelque confidence à la clarinette-basse, au point que les diverses figurines qui font office de mascottes pour ce duo amoureux (voué explicitement aux chansons d’amour…) s’en trouvent affectées. Le tireur sur le pianiste, les Mickeys et autres héros de chez « Disney », tombent du piano, ou émettent des sons bizarres. Presque excessif parfois, Grégoire s’affaire dans tous les sens, du clavier à l’intérieur du piano, pour offrir à sa partenaire l’écrin qui lui permette de poser paisiblement un « discours » amoureux très tendre, puis empli de désir, enfin au paroxysme de la passion. C’est tout à fait captivant, drôle mais touchant de belle manière, c’est une superbe façon de se dégourdir les oreilles vers midi, quand elles sont encore un peu gourdes.
Grégoire Gensse
Élodie Pasquier
Puis le temps vient de l’apéritif du soir. Le « Red Hill Orchestra » (la butte rouge c’est son nom ?) offre une drôle de chose, dont on cherche tout de suite la clé de la fabrique. C’est Jozef Dumoulin qui a écrit la musique, confiée à ses deux incontournables que sont Ellery Eskelin et Dan Weiss. Ça se tient entre chien et loup, c’est à la fois simple et sophistiqué, minimaliste et raffiné, évident et terriblement masqué. Manifestement, l’écriture (thèmes simples ou complexes) laisse place à la liberté, pour Eskelin comme pour Weiss, et chaque morceau révèle un pan de l’univers de Jozef Dumoulin, ici proche de la formule classique du trio avec orgue et ténor, là engagé dans des recherches sonores dignes du Paul Bley des années 70 (avec Han Bennink et Annette Peacock). Une musique qui vous poursuit longtemps.
Franchement, de la rencontre entre le quatuor Béla et Jean Louis, on n’attendait pas si vite une réussite aussi éclatante. Ce premier concert est un coup de tonnerre, il faudra très vite que d’autres suivent. Et puis on a tout de suite envie d’entendre ça également chez soi (ce qui veut dire un CD), et ce n’est pas si courant. La musique (pour partie de Benjamin de la Fuente) est d’entrée fusionnelle, superbement arrangée, l’interpénétration des ensembles est parfaite. Comme exemple, la façon dont Pastacaldi retrouve une place de percussionniste classique tout en assumant sa place de batteur. Mais aussi bien la façon dont l’écriture pousse les membres du quatuor vers des expressions amplifiées digne des musiques dites « actuelles ». Les références stylistiques sont assez globalement orientées vers la musique contemporaine des années 50/60, mais elles sont aussi (grâce au talent si complet de Joachim Florent) le prolongement de pièces déjà jouées par le trio. On a l’impression que tout cela était évident, presque facile. On se dit : mais pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ?
Jus de Bocse et Médéric en sont à ce point de leur parcours (en quartet, ou avec des augmentations souvent géniales) qu’ils revisitent des musiques de films, ou de séries cultes. On pourrait craindre la répétition, mais elle n’est pas de sortie. Par contre, la beauté du son de Médo au cornet est stupéfiante, comme les diverses couleurs dont il sait orner son discours. Ici plaintif à la Miles, il est là droit et cuivré ailleurs, doucereux ou éclatant. Plus en retrait dans ses interventions vocales, il reste un leader généreux, attentif à laisser l’expression libre chez Robilliard, chez Gleizes (souvent en regard du clavier justement), et ce également par la grâce d’un bassiste profond et mesuré. On attend la suite. Et on aime – disons-le – ce DVD réalisé sur 7ans par Josselin Carré, et qui s’appelle « Médo(s) ».
On attend aujourd’hui le duo Wood (Boisseau/Donarier), puis le trio de Jean-Charles Richard, « Over The Hills » qui s’inspire de l’oeuvre de Carla Bley, et la grande dame elle-même au sein du quintet de Steve Swallow. pas mal, non ?
Philippe Méziat
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Encore une journée pleine, qui laisse le « jazz critic » en situation critique vers une heure du matin, après avoir vibré aux joyeuses voltes d’orTie, puis s’être arrêté devant les musiques étranges du « Red Hill Orchestra », pour finalement se réjouir qu’un projet comme celui de la rencontre entre un trio de « jazz » et un quatuor classique puisse donner si vite un aussi beau résultat. Après le quatuor Béla et Jean Louis, restait encore pour nos oreilles un « Jus de Bocse » orienté séries américaines et bandes sonores de films, sous la houlette du toujours jeune et talentueux Médéric Collignon.
orTie : Élodie Pasquier (cl, b-cl), Grégoire Gensse (p)
Red Hill Orchestra : Jozef Dumoulin (fender Rhodes), Ellery Eskelin (ts), Dan Weiss (dm)
Quatuor Béla & Jean Louis, « Violes, trompes et tambours » : Frédéric Aurier, Julien Dieudegard (vln), Julian Boutin (alto); Luc Dedreuil (cello), Francesco Pastacaldi (dm), Joachim Florent (b), Aymeric Avice (tp)
Médéric Collignon & le Jus de Bocse : Médéric Collignon (cornet, voix, effets), Yvan Robilliard (fender Rhodes), Emmanuel Harang (el-b), Philippe Gleizes (dm)
Grégoire Gensse s’enflamme toujours autant dès qu’Élodie Pasquier murmure quelque confidence à la clarinette-basse, au point que les diverses figurines qui font office de mascottes pour ce duo amoureux (voué explicitement aux chansons d’amour…) s’en trouvent affectées. Le tireur sur le pianiste, les Mickeys et autres héros de chez « Disney », tombent du piano, ou émettent des sons bizarres. Presque excessif parfois, Grégoire s’affaire dans tous les sens, du clavier à l’intérieur du piano, pour offrir à sa partenaire l’écrin qui lui permette de poser paisiblement un « discours » amoureux très tendre, puis empli de désir, enfin au paroxysme de la passion. C’est tout à fait captivant, drôle mais touchant de belle manière, c’est une superbe façon de se dégourdir les oreilles vers midi, quand elles sont encore un peu gourdes.
Grégoire Gensse
Élodie Pasquier
Puis le temps vient de l’apéritif du soir. Le « Red Hill Orchestra » (la butte rouge c’est son nom ?) offre une drôle de chose, dont on cherche tout de suite la clé de la fabrique. C’est Jozef Dumoulin qui a écrit la musique, confiée à ses deux incontournables que sont Ellery Eskelin et Dan Weiss. Ça se tient entre chien et loup, c’est à la fois simple et sophistiqué, minimaliste et raffiné, évident et terriblement masqué. Manifestement, l’écriture (thèmes simples ou complexes) laisse place à la liberté, pour Eskelin comme pour Weiss, et chaque morceau révèle un pan de l’univers de Jozef Dumoulin, ici proche de la formule classique du trio avec orgue et ténor, là engagé dans des recherches sonores dignes du Paul Bley des années 70 (avec Han Bennink et Annette Peacock). Une musique qui vous poursuit longtemps.
Franchement, de la rencontre entre le quatuor Béla et Jean Louis, on n’attendait pas si vite une réussite aussi éclatante. Ce premier concert est un coup de tonnerre, il faudra très vite que d’autres suivent. Et puis on a tout de suite envie d’entendre ça également chez soi (ce qui veut dire un CD), et ce n’est pas si courant. La musique (pour partie de Benjamin de la Fuente) est d’entrée fusionnelle, superbement arrangée, l’interpénétration des ensembles est parfaite. Comme exemple, la façon dont Pastacaldi retrouve une place de percussionniste classique tout en assumant sa place de batteur. Mais aussi bien la façon dont l’écriture pousse les membres du quatuor vers des expressions amplifiées digne des musiques dites « actuelles ». Les références stylistiques sont assez globalement orientées vers la musique contemporaine des années 50/60, mais elles sont aussi (grâce au talent si complet de Joachim Florent) le prolongement de pièces déjà jouées par le trio. On a l’impression que tout cela était évident, presque facile. On se dit : mais pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ?
Jus de Bocse et Médéric en sont à ce point de leur parcours (en quartet, ou avec des augmentations souvent géniales) qu’ils revisitent des musiques de films, ou de séries cultes. On pourrait craindre la répétition, mais elle n’est pas de sortie. Par contre, la beauté du son de Médo au cornet est stupéfiante, comme les diverses couleurs dont il sait orner son discours. Ici plaintif à la Miles, il est là droit et cuivré ailleurs, doucereux ou éclatant. Plus en retrait dans ses interventions vocales, il reste un leader généreux, attentif à laisser l’expression libre chez Robilliard, chez Gleizes (souvent en regard du clavier justement), et ce également par la grâce d’un bassiste profond et mesuré. On attend la suite. Et on aime – disons-le – ce DVD réalisé sur 7ans par Josselin Carré, et qui s’appelle « Médo(s) ».
On attend aujourd’hui le duo Wood (Boisseau/Donarier), puis le trio de Jean-Charles Richard, « Over The Hills » qui s’inspire de l’oeuvre de Carla Bley, et la grande dame elle-même au sein du quintet de Steve Swallow. pas mal, non ?
Philippe Méziat
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Encore une journée pleine, qui laisse le « jazz critic » en situation critique vers une heure du matin, après avoir vibré aux joyeuses voltes d’orTie, puis s’être arrêté devant les musiques étranges du « Red Hill Orchestra », pour finalement se réjouir qu’un projet comme celui de la rencontre entre un trio de « jazz » et un quatuor classique puisse donner si vite un aussi beau résultat. Après le quatuor Béla et Jean Louis, restait encore pour nos oreilles un « Jus de Bocse » orienté séries américaines et bandes sonores de films, sous la houlette du toujours jeune et talentueux Médéric Collignon.
orTie : Élodie Pasquier (cl, b-cl), Grégoire Gensse (p)
Red Hill Orchestra : Jozef Dumoulin (fender Rhodes), Ellery Eskelin (ts), Dan Weiss (dm)
Quatuor Béla & Jean Louis, « Violes, trompes et tambours » : Frédéric Aurier, Julien Dieudegard (vln), Julian Boutin (alto); Luc Dedreuil (cello), Francesco Pastacaldi (dm), Joachim Florent (b), Aymeric Avice (tp)
Médéric Collignon & le Jus de Bocse : Médéric Collignon (cornet, voix, effets), Yvan Robilliard (fender Rhodes), Emmanuel Harang (el-b), Philippe Gleizes (dm)
Grégoire Gensse s’enflamme toujours autant dès qu’Élodie Pasquier murmure quelque confidence à la clarinette-basse, au point que les diverses figurines qui font office de mascottes pour ce duo amoureux (voué explicitement aux chansons d’amour…) s’en trouvent affectées. Le tireur sur le pianiste, les Mickeys et autres héros de chez « Disney », tombent du piano, ou émettent des sons bizarres. Presque excessif parfois, Grégoire s’affaire dans tous les sens, du clavier à l’intérieur du piano, pour offrir à sa partenaire l’écrin qui lui permette de poser paisiblement un « discours » amoureux très tendre, puis empli de désir, enfin au paroxysme de la passion. C’est tout à fait captivant, drôle mais touchant de belle manière, c’est une superbe façon de se dégourdir les oreilles vers midi, quand elles sont encore un peu gourdes.
Grégoire Gensse
Élodie Pasquier
Puis le temps vient de l’apéritif du soir. Le « Red Hill Orchestra » (la butte rouge c’est son nom ?) offre une drôle de chose, dont on cherche tout de suite la clé de la fabrique. C’est Jozef Dumoulin qui a écrit la musique, confiée à ses deux incontournables que sont Ellery Eskelin et Dan Weiss. Ça se tient entre chien et loup, c’est à la fois simple et sophistiqué, minimaliste et raffiné, évident et terriblement masqué. Manifestement, l’écriture (thèmes simples ou complexes) laisse place à la liberté, pour Eskelin comme pour Weiss, et chaque morceau révèle un pan de l’univers de Jozef Dumoulin, ici proche de la formule classique du trio avec orgue et ténor, là engagé dans des recherches sonores dignes du Paul Bley des années 70 (avec Han Bennink et Annette Peacock). Une musique qui vous poursuit longtemps.
Franchement, de la rencontre entre le quatuor Béla et Jean Louis, on n’attendait pas si vite une réussite aussi éclatante. Ce premier concert est un coup de tonnerre, il faudra très vite que d’autres suivent. Et puis on a tout de suite envie d’entendre ça également chez soi (ce qui veut dire un CD), et ce n’est pas si courant. La musique (pour partie de Benjamin de la Fuente) est d’entrée fusionnelle, superbement arrangée, l’interpénétration des ensembles est parfaite. Comme exemple, la façon dont Pastacaldi retrouve une place de percussionniste classique tout en assumant sa place de batteur. Mais aussi bien la façon dont l’écriture pousse les membres du quatuor vers des expressions amplifiées digne des musiques dites « actuelles ». Les références stylistiques sont assez globalement orientées vers la musique contemporaine des années 50/60, mais elles sont aussi (grâce au talent si complet de Joachim Florent) le prolongement de pièces déjà jouées par le trio. On a l’impression que tout cela était évident, presque facile. On se dit : mais pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ?
Jus de Bocse et Médéric en sont à ce point de leur parcours (en quartet, ou avec des augmentations souvent géniales) qu’ils revisitent des musiques de films, ou de séries cultes. On pourrait craindre la répétition, mais elle n’est pas de sortie. Par contre, la beauté du son de Médo au cornet est stupéfiante, comme les diverses couleurs dont il sait orner son discours. Ici plaintif à la Miles, il est là droit et cuivré ailleurs, doucereux ou éclatant. Plus en retrait dans ses interventions vocales, il reste un leader généreux, attentif à laisser l’expression libre chez Robilliard, chez Gleizes (souvent en regard du clavier justement), et ce également par la grâce d’un bassiste profond et mesuré. On attend la suite. Et on aime – disons-le – ce DVD réalisé sur 7ans par Josselin Carré, et qui s’appelle « Médo(s) ».
On attend aujourd’hui le duo Wood (Boisseau/Donarier), puis le trio de Jean-Charles Richard, « Over The Hills » qui s’inspire de l’oeuvre de Carla Bley, et la grande dame elle-même au sein du quintet de Steve Swallow. pas mal, non ?
Philippe Méziat