D'jazz Nevers 28° édition, Théo Ceccaldi Trio, Bruce Milpied & Didier Lasserre
Incroyable ! Vous vous souvenez sans doute que dans mon article du 12 juin dernier, je rapportais les propos d’une jeune journaliste italienne – nous étions à Rome – qui s’était un peu énervée à propos de la chemise de Théo Ceccaldi, et de sa coupe de cheveux. Admirative de son jeu, de sa musique, elle regrettait ces détails qui ne lui convenaient pas… Et bien aujourd’hui à midi, à côté de moi, j’ai retrouvé cette journaliste. Je n’en croyais pas mes yeux. Une fois passé le concert, je l’ai interrogée…
« Alors, satisfaite ? Il s’est fait couper les cheveux, a changé de chemise ? » Toujours aussi cassante, la voilà qui me répond : « oui, certes, mais vous avez vu son pantalon ? Il est beaucoup trop court ! » Et à mon tour de m’énerver : « Écoutez mademoiselle, que veut dire « trop court », « trop » par rapport à quelle norme, vous avez une idée de la longueur obligée des pantalons ? Ça suffit à la fin, et n’oubliez pas que Duke Ellington s’est rendu célèbre pour bien des choses, mais aussi pour la longueur modeste de ses pantalons. Alors s’il vous plaît ! » Le temps de répondre à un ami qui passait, elle avait disparu.
Théo Ceccaldi
J’ai cru la retrouver au moment de la signature des disques. Mais non. Envolée. Peut-être la coisera-t’on un jour à nouveau. A Orléans en février 2015 ?
Ai-je assez dit que la musique de ce trio, précise, fignolée au détail près, virtuose mais aussi pleine d’élans lyriques, un pied dans le contemporain, un autre dans le jazz, et un troisième dans le rock, est enthousiasmante pour un très large public ? L’écriture alterne moment de suspens et accélérations, pizzicati et mélodies à l’archet, et elle contient avec un bel humour la contradiction de ce qu’elle donne à entendre, et des changements de climats délicieux. Un exemple : une phrase pleine de langueur, et juste au moment où vous laisseriez prendre, une phrase saturée à la guitare, qui surgit en contradiction.
Théo Ceccaldi Trio : Théo Ceccaldi (violon, alto), Guillaume Aknine (g), Valentin Ceccaldi (cello)
Bruce Milpied et Didier Lasserre : « Workers », concert-projection : Bruce Milpied (photographie), Didier Lasserre (dm, perc)
Bruce Milpied aura été présent toute la semaine à travers une superbe exposition, où des photos de « workers » (travailleurs, des chantiers navals par exemple, ou des fabriques de cymbales à Istanbul) sont mises en regard de photographies de musiciens de jazz en train de jouer, ou de répéter, mises en regard qui jouent sur des échos divers, y compris d’ordre formel. Parmi tant d’images déjà connues, le public aura plébiscité celle de Joëlle Léandre à Lisbonne. A voir sur le site du photographe
http://brucemilpied.fr/ et http://brucemilpied.fr/jazz/
Didier Lasserre, batteur dont on connaît quelques superbes enregistrements avec Benjamin Duboc, Daunik Lazro ou encore Jobic Le Masson, assure le commentaire musical d’un diaporama centré uniquement sur les « workers », où les jazzmen n’apparaissent pas. Photos assez longuement montrées, sur des rythmes variés mais sans dramaturgie explicite, une projection de trente minutes environ, qui permet d’apprécier les talents de musicien du percussionniste et batteur, poète du silence et du grondement, artisan de la frappe et du glissement. Une bien belle manière de célébrer le travail.
Philippe Méziat
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Incroyable ! Vous vous souvenez sans doute que dans mon article du 12 juin dernier, je rapportais les propos d’une jeune journaliste italienne – nous étions à Rome – qui s’était un peu énervée à propos de la chemise de Théo Ceccaldi, et de sa coupe de cheveux. Admirative de son jeu, de sa musique, elle regrettait ces détails qui ne lui convenaient pas… Et bien aujourd’hui à midi, à côté de moi, j’ai retrouvé cette journaliste. Je n’en croyais pas mes yeux. Une fois passé le concert, je l’ai interrogée…
« Alors, satisfaite ? Il s’est fait couper les cheveux, a changé de chemise ? » Toujours aussi cassante, la voilà qui me répond : « oui, certes, mais vous avez vu son pantalon ? Il est beaucoup trop court ! » Et à mon tour de m’énerver : « Écoutez mademoiselle, que veut dire « trop court », « trop » par rapport à quelle norme, vous avez une idée de la longueur obligée des pantalons ? Ça suffit à la fin, et n’oubliez pas que Duke Ellington s’est rendu célèbre pour bien des choses, mais aussi pour la longueur modeste de ses pantalons. Alors s’il vous plaît ! » Le temps de répondre à un ami qui passait, elle avait disparu.
Théo Ceccaldi
J’ai cru la retrouver au moment de la signature des disques. Mais non. Envolée. Peut-être la coisera-t’on un jour à nouveau. A Orléans en février 2015 ?
Ai-je assez dit que la musique de ce trio, précise, fignolée au détail près, virtuose mais aussi pleine d’élans lyriques, un pied dans le contemporain, un autre dans le jazz, et un troisième dans le rock, est enthousiasmante pour un très large public ? L’écriture alterne moment de suspens et accélérations, pizzicati et mélodies à l’archet, et elle contient avec un bel humour la contradiction de ce qu’elle donne à entendre, et des changements de climats délicieux. Un exemple : une phrase pleine de langueur, et juste au moment où vous laisseriez prendre, une phrase saturée à la guitare, qui surgit en contradiction.
Théo Ceccaldi Trio : Théo Ceccaldi (violon, alto), Guillaume Aknine (g), Valentin Ceccaldi (cello)
Bruce Milpied et Didier Lasserre : « Workers », concert-projection : Bruce Milpied (photographie), Didier Lasserre (dm, perc)
Bruce Milpied aura été présent toute la semaine à travers une superbe exposition, où des photos de « workers » (travailleurs, des chantiers navals par exemple, ou des fabriques de cymbales à Istanbul) sont mises en regard de photographies de musiciens de jazz en train de jouer, ou de répéter, mises en regard qui jouent sur des échos divers, y compris d’ordre formel. Parmi tant d’images déjà connues, le public aura plébiscité celle de Joëlle Léandre à Lisbonne. A voir sur le site du photographe
http://brucemilpied.fr/ et http://brucemilpied.fr/jazz/
Didier Lasserre, batteur dont on connaît quelques superbes enregistrements avec Benjamin Duboc, Daunik Lazro ou encore Jobic Le Masson, assure le commentaire musical d’un diaporama centré uniquement sur les « workers », où les jazzmen n’apparaissent pas. Photos assez longuement montrées, sur des rythmes variés mais sans dramaturgie explicite, une projection de trente minutes environ, qui permet d’apprécier les talents de musicien du percussionniste et batteur, poète du silence et du grondement, artisan de la frappe et du glissement. Une bien belle manière de célébrer le travail.
Philippe Méziat
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Incroyable ! Vous vous souvenez sans doute que dans mon article du 12 juin dernier, je rapportais les propos d’une jeune journaliste italienne – nous étions à Rome – qui s’était un peu énervée à propos de la chemise de Théo Ceccaldi, et de sa coupe de cheveux. Admirative de son jeu, de sa musique, elle regrettait ces détails qui ne lui convenaient pas… Et bien aujourd’hui à midi, à côté de moi, j’ai retrouvé cette journaliste. Je n’en croyais pas mes yeux. Une fois passé le concert, je l’ai interrogée…
« Alors, satisfaite ? Il s’est fait couper les cheveux, a changé de chemise ? » Toujours aussi cassante, la voilà qui me répond : « oui, certes, mais vous avez vu son pantalon ? Il est beaucoup trop court ! » Et à mon tour de m’énerver : « Écoutez mademoiselle, que veut dire « trop court », « trop » par rapport à quelle norme, vous avez une idée de la longueur obligée des pantalons ? Ça suffit à la fin, et n’oubliez pas que Duke Ellington s’est rendu célèbre pour bien des choses, mais aussi pour la longueur modeste de ses pantalons. Alors s’il vous plaît ! » Le temps de répondre à un ami qui passait, elle avait disparu.
Théo Ceccaldi
J’ai cru la retrouver au moment de la signature des disques. Mais non. Envolée. Peut-être la coisera-t’on un jour à nouveau. A Orléans en février 2015 ?
Ai-je assez dit que la musique de ce trio, précise, fignolée au détail près, virtuose mais aussi pleine d’élans lyriques, un pied dans le contemporain, un autre dans le jazz, et un troisième dans le rock, est enthousiasmante pour un très large public ? L’écriture alterne moment de suspens et accélérations, pizzicati et mélodies à l’archet, et elle contient avec un bel humour la contradiction de ce qu’elle donne à entendre, et des changements de climats délicieux. Un exemple : une phrase pleine de langueur, et juste au moment où vous laisseriez prendre, une phrase saturée à la guitare, qui surgit en contradiction.
Théo Ceccaldi Trio : Théo Ceccaldi (violon, alto), Guillaume Aknine (g), Valentin Ceccaldi (cello)
Bruce Milpied et Didier Lasserre : « Workers », concert-projection : Bruce Milpied (photographie), Didier Lasserre (dm, perc)
Bruce Milpied aura été présent toute la semaine à travers une superbe exposition, où des photos de « workers » (travailleurs, des chantiers navals par exemple, ou des fabriques de cymbales à Istanbul) sont mises en regard de photographies de musiciens de jazz en train de jouer, ou de répéter, mises en regard qui jouent sur des échos divers, y compris d’ordre formel. Parmi tant d’images déjà connues, le public aura plébiscité celle de Joëlle Léandre à Lisbonne. A voir sur le site du photographe
http://brucemilpied.fr/ et http://brucemilpied.fr/jazz/
Didier Lasserre, batteur dont on connaît quelques superbes enregistrements avec Benjamin Duboc, Daunik Lazro ou encore Jobic Le Masson, assure le commentaire musical d’un diaporama centré uniquement sur les « workers », où les jazzmen n’apparaissent pas. Photos assez longuement montrées, sur des rythmes variés mais sans dramaturgie explicite, une projection de trente minutes environ, qui permet d’apprécier les talents de musicien du percussionniste et batteur, poète du silence et du grondement, artisan de la frappe et du glissement. Une bien belle manière de célébrer le travail.
Philippe Méziat
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Incroyable ! Vous vous souvenez sans doute que dans mon article du 12 juin dernier, je rapportais les propos d’une jeune journaliste italienne – nous étions à Rome – qui s’était un peu énervée à propos de la chemise de Théo Ceccaldi, et de sa coupe de cheveux. Admirative de son jeu, de sa musique, elle regrettait ces détails qui ne lui convenaient pas… Et bien aujourd’hui à midi, à côté de moi, j’ai retrouvé cette journaliste. Je n’en croyais pas mes yeux. Une fois passé le concert, je l’ai interrogée…
« Alors, satisfaite ? Il s’est fait couper les cheveux, a changé de chemise ? » Toujours aussi cassante, la voilà qui me répond : « oui, certes, mais vous avez vu son pantalon ? Il est beaucoup trop court ! » Et à mon tour de m’énerver : « Écoutez mademoiselle, que veut dire « trop court », « trop » par rapport à quelle norme, vous avez une idée de la longueur obligée des pantalons ? Ça suffit à la fin, et n’oubliez pas que Duke Ellington s’est rendu célèbre pour bien des choses, mais aussi pour la longueur modeste de ses pantalons. Alors s’il vous plaît ! » Le temps de répondre à un ami qui passait, elle avait disparu.
Théo Ceccaldi
J’ai cru la retrouver au moment de la signature des disques. Mais non. Envolée. Peut-être la coisera-t’on un jour à nouveau. A Orléans en février 2015 ?
Ai-je assez dit que la musique de ce trio, précise, fignolée au détail près, virtuose mais aussi pleine d’élans lyriques, un pied dans le contemporain, un autre dans le jazz, et un troisième dans le rock, est enthousiasmante pour un très large public ? L’écriture alterne moment de suspens et accélérations, pizzicati et mélodies à l’archet, et elle contient avec un bel humour la contradiction de ce qu’elle donne à entendre, et des changements de climats délicieux. Un exemple : une phrase pleine de langueur, et juste au moment où vous laisseriez prendre, une phrase saturée à la guitare, qui surgit en contradiction.
Théo Ceccaldi Trio : Théo Ceccaldi (violon, alto), Guillaume Aknine (g), Valentin Ceccaldi (cello)
Bruce Milpied et Didier Lasserre : « Workers », concert-projection : Bruce Milpied (photographie), Didier Lasserre (dm, perc)
Bruce Milpied aura été présent toute la semaine à travers une superbe exposition, où des photos de « workers » (travailleurs, des chantiers navals par exemple, ou des fabriques de cymbales à Istanbul) sont mises en regard de photographies de musiciens de jazz en train de jouer, ou de répéter, mises en regard qui jouent sur des échos divers, y compris d’ordre formel. Parmi tant d’images déjà connues, le public aura plébiscité celle de Joëlle Léandre à Lisbonne. A voir sur le site du photographe
http://brucemilpied.fr/ et http://brucemilpied.fr/jazz/
Didier Lasserre, batteur dont on connaît quelques superbes enregistrements avec Benjamin Duboc, Daunik Lazro ou encore Jobic Le Masson, assure le commentaire musical d’un diaporama centré uniquement sur les « workers », où les jazzmen n’apparaissent pas. Photos assez longuement montrées, sur des rythmes variés mais sans dramaturgie explicite, une projection de trente minutes environ, qui permet d’apprécier les talents de musicien du percussionniste et batteur, poète du silence et du grondement, artisan de la frappe et du glissement. Une bien belle manière de célébrer le travail.
Philippe Méziat