Ambrose Akinmusire enchante Sons d’hiver
Hier, 14 février 2015, avant que ne commence la deuxième partie confiée au groupe Massacre, je quittais le concert miraculeux donné par Ambrose Akinmusire à la Maison des Arts de Créteil, enchanté et la plume un peu démunie.
Ambrose Ankinmusire (trompette), Walter Smith III (sax ténor), Sam Harris (piano), Harish Raghavan (contrebasse), Justin Brown (batterie). Invité : Theo Bleckman (chant), Charles Altura (chant).
J’avais quelque bonnes raisons de déserter la Maison de la culture de Créteil sans attendre le début du concert de Massacre, vaguement coupable, car cette conduite de fuite, ne correspond pas exactement à l’idée que je me fais du journalisme, mais outre la fatigue accumulée au cours de ces dernières semaines de sorties et à trois jours du bouclage d’un nouveau numéro, j’étais peu motivé par l’idée d’avoir à enfiler les bouchons d’oreille distribués à l’entrée du concert pour écouter un orchestre dont un précédent concert compte au nombre des excès sonores qui sont la cause de la dégradation de mon sens le plus cher, l’ouïe. La proposition du pianiste Guillaume de Chassy de me déposer en 10 minutes à une station de RER et de réduire ainsi de moitié un retour de près de deux heures vers mon domicile, pesa dans la balance. Mais surtout, après le concert du quintette d’Ambrose Ankinmusire et de ses invités, j’avais mon comptant de musique et je n’aspirais qu’au silence. Un silence qui ne va pas m’aider à rédiger cette chronique.
Car, s’il y aurait bien des manières de rendre compte de ce concert, ils paraissent tous un peu vains. Certes, à la sortie de la salle de concert, les musiciens s’interrogeaient entre eux sur la performance rythmiques et la nature des métriques entendues, mais passé la stupéfaction technique, ils revenaient aux banalités de l’émerveillement, les rares mots que nous échangeâmes, Guillaume de Chassy et moi, roulant sur la A86, énuméraient dans le désordre la plastique et la fluidité du continuum rythmique étiré par le tandem basse batterie, les couleurs miraculeuses apportées par le piano et la guitare, la décontraction du jeu, la musicalité, la dynamique extrême des nuances, la beauté du son de trompette et des climats orchestraux, la profondeur des graves de cette trompette, la plastique de son ambitus, la sobriété de ses phrases en dépit d’un art de la voltige saisissant, le lyrisme d’une simplicité mélodique très originale et d’abstractions vertigineuses, la cohésion du groupe et l’intégration miraculeuse des deux invités à leurs propos, la présence scénique et l’absence de toute démonstration et de toute sentimentalité au profit d’un feeling profond, d’une expressivité vraie, la qualité dramatique de chaque morceau et de l’entièreté de la prestation, le sens du rituel scénique, le son, le sens, les sens, l’humanité de cette musique qui parle si chaud… Autant de points qui mériteraient d’être développés, ce qui n’est pas le lieu de cette chronique à chaud (mais qu’a commencé à faire Kulussé Souriant dans notre numéro de février, par une analyse très lumineuse d’un solo d’Ambrose Akinmusique). Si vous n’étiez pas à Créteil hier, précipitez vous sur les deux albums Blue Note d’Ambrose et guettez ses prochains concerts. Franck Bergerot
PS : Le festival Sons d’hiver touche à sa fin. Si la Maison de la Créteil n’était si loin de ma banlieue, j’y serais ce soir pour entendre le concert du bluesman Otis Taylor dont la prestation, bien que d’une nature radicalement autre, est probablement, dans ce festival, ce qui serait le plus en mesure de toucher aux mêmes zones de ma fibre intime que la musique d’Ambrose. Franck Bergerot
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Hier, 14 février 2015, avant que ne commence la deuxième partie confiée au groupe Massacre, je quittais le concert miraculeux donné par Ambrose Akinmusire à la Maison des Arts de Créteil, enchanté et la plume un peu démunie.
Ambrose Ankinmusire (trompette), Walter Smith III (sax ténor), Sam Harris (piano), Harish Raghavan (contrebasse), Justin Brown (batterie). Invité : Theo Bleckman (chant), Charles Altura (chant).
J’avais quelque bonnes raisons de déserter la Maison de la culture de Créteil sans attendre le début du concert de Massacre, vaguement coupable, car cette conduite de fuite, ne correspond pas exactement à l’idée que je me fais du journalisme, mais outre la fatigue accumulée au cours de ces dernières semaines de sorties et à trois jours du bouclage d’un nouveau numéro, j’étais peu motivé par l’idée d’avoir à enfiler les bouchons d’oreille distribués à l’entrée du concert pour écouter un orchestre dont un précédent concert compte au nombre des excès sonores qui sont la cause de la dégradation de mon sens le plus cher, l’ouïe. La proposition du pianiste Guillaume de Chassy de me déposer en 10 minutes à une station de RER et de réduire ainsi de moitié un retour de près de deux heures vers mon domicile, pesa dans la balance. Mais surtout, après le concert du quintette d’Ambrose Ankinmusire et de ses invités, j’avais mon comptant de musique et je n’aspirais qu’au silence. Un silence qui ne va pas m’aider à rédiger cette chronique.
Car, s’il y aurait bien des manières de rendre compte de ce concert, ils paraissent tous un peu vains. Certes, à la sortie de la salle de concert, les musiciens s’interrogeaient entre eux sur la performance rythmiques et la nature des métriques entendues, mais passé la stupéfaction technique, ils revenaient aux banalités de l’émerveillement, les rares mots que nous échangeâmes, Guillaume de Chassy et moi, roulant sur la A86, énuméraient dans le désordre la plastique et la fluidité du continuum rythmique étiré par le tandem basse batterie, les couleurs miraculeuses apportées par le piano et la guitare, la décontraction du jeu, la musicalité, la dynamique extrême des nuances, la beauté du son de trompette et des climats orchestraux, la profondeur des graves de cette trompette, la plastique de son ambitus, la sobriété de ses phrases en dépit d’un art de la voltige saisissant, le lyrisme d’une simplicité mélodique très originale et d’abstractions vertigineuses, la cohésion du groupe et l’intégration miraculeuse des deux invités à leurs propos, la présence scénique et l’absence de toute démonstration et de toute sentimentalité au profit d’un feeling profond, d’une expressivité vraie, la qualité dramatique de chaque morceau et de l’entièreté de la prestation, le sens du rituel scénique, le son, le sens, les sens, l’humanité de cette musique qui parle si chaud… Autant de points qui mériteraient d’être développés, ce qui n’est pas le lieu de cette chronique à chaud (mais qu’a commencé à faire Kulussé Souriant dans notre numéro de février, par une analyse très lumineuse d’un solo d’Ambrose Akinmusique). Si vous n’étiez pas à Créteil hier, précipitez vous sur les deux albums Blue Note d’Ambrose et guettez ses prochains concerts. Franck Bergerot
PS : Le festival Sons d’hiver touche à sa fin. Si la Maison de la Créteil n’était si loin de ma banlieue, j’y serais ce soir pour entendre le concert du bluesman Otis Taylor dont la prestation, bien que d’une nature radicalement autre, est probablement, dans ce festival, ce qui serait le plus en mesure de toucher aux mêmes zones de ma fibre intime que la musique d’Ambrose. Franck Bergerot
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Hier, 14 février 2015, avant que ne commence la deuxième partie confiée au groupe Massacre, je quittais le concert miraculeux donné par Ambrose Akinmusire à la Maison des Arts de Créteil, enchanté et la plume un peu démunie.
Ambrose Ankinmusire (trompette), Walter Smith III (sax ténor), Sam Harris (piano), Harish Raghavan (contrebasse), Justin Brown (batterie). Invité : Theo Bleckman (chant), Charles Altura (chant).
J’avais quelque bonnes raisons de déserter la Maison de la culture de Créteil sans attendre le début du concert de Massacre, vaguement coupable, car cette conduite de fuite, ne correspond pas exactement à l’idée que je me fais du journalisme, mais outre la fatigue accumulée au cours de ces dernières semaines de sorties et à trois jours du bouclage d’un nouveau numéro, j’étais peu motivé par l’idée d’avoir à enfiler les bouchons d’oreille distribués à l’entrée du concert pour écouter un orchestre dont un précédent concert compte au nombre des excès sonores qui sont la cause de la dégradation de mon sens le plus cher, l’ouïe. La proposition du pianiste Guillaume de Chassy de me déposer en 10 minutes à une station de RER et de réduire ainsi de moitié un retour de près de deux heures vers mon domicile, pesa dans la balance. Mais surtout, après le concert du quintette d’Ambrose Ankinmusire et de ses invités, j’avais mon comptant de musique et je n’aspirais qu’au silence. Un silence qui ne va pas m’aider à rédiger cette chronique.
Car, s’il y aurait bien des manières de rendre compte de ce concert, ils paraissent tous un peu vains. Certes, à la sortie de la salle de concert, les musiciens s’interrogeaient entre eux sur la performance rythmiques et la nature des métriques entendues, mais passé la stupéfaction technique, ils revenaient aux banalités de l’émerveillement, les rares mots que nous échangeâmes, Guillaume de Chassy et moi, roulant sur la A86, énuméraient dans le désordre la plastique et la fluidité du continuum rythmique étiré par le tandem basse batterie, les couleurs miraculeuses apportées par le piano et la guitare, la décontraction du jeu, la musicalité, la dynamique extrême des nuances, la beauté du son de trompette et des climats orchestraux, la profondeur des graves de cette trompette, la plastique de son ambitus, la sobriété de ses phrases en dépit d’un art de la voltige saisissant, le lyrisme d’une simplicité mélodique très originale et d’abstractions vertigineuses, la cohésion du groupe et l’intégration miraculeuse des deux invités à leurs propos, la présence scénique et l’absence de toute démonstration et de toute sentimentalité au profit d’un feeling profond, d’une expressivité vraie, la qualité dramatique de chaque morceau et de l’entièreté de la prestation, le sens du rituel scénique, le son, le sens, les sens, l’humanité de cette musique qui parle si chaud… Autant de points qui mériteraient d’être développés, ce qui n’est pas le lieu de cette chronique à chaud (mais qu’a commencé à faire Kulussé Souriant dans notre numéro de février, par une analyse très lumineuse d’un solo d’Ambrose Akinmusique). Si vous n’étiez pas à Créteil hier, précipitez vous sur les deux albums Blue Note d’Ambrose et guettez ses prochains concerts. Franck Bergerot
PS : Le festival Sons d’hiver touche à sa fin. Si la Maison de la Créteil n’était si loin de ma banlieue, j’y serais ce soir pour entendre le concert du bluesman Otis Taylor dont la prestation, bien que d’une nature radicalement autre, est probablement, dans ce festival, ce qui serait le plus en mesure de toucher aux mêmes zones de ma fibre intime que la musique d’Ambrose. Franck Bergerot
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Hier, 14 février 2015, avant que ne commence la deuxième partie confiée au groupe Massacre, je quittais le concert miraculeux donné par Ambrose Akinmusire à la Maison des Arts de Créteil, enchanté et la plume un peu démunie.
Ambrose Ankinmusire (trompette), Walter Smith III (sax ténor), Sam Harris (piano), Harish Raghavan (contrebasse), Justin Brown (batterie). Invité : Theo Bleckman (chant), Charles Altura (chant).
J’avais quelque bonnes raisons de déserter la Maison de la culture de Créteil sans attendre le début du concert de Massacre, vaguement coupable, car cette conduite de fuite, ne correspond pas exactement à l’idée que je me fais du journalisme, mais outre la fatigue accumulée au cours de ces dernières semaines de sorties et à trois jours du bouclage d’un nouveau numéro, j’étais peu motivé par l’idée d’avoir à enfiler les bouchons d’oreille distribués à l’entrée du concert pour écouter un orchestre dont un précédent concert compte au nombre des excès sonores qui sont la cause de la dégradation de mon sens le plus cher, l’ouïe. La proposition du pianiste Guillaume de Chassy de me déposer en 10 minutes à une station de RER et de réduire ainsi de moitié un retour de près de deux heures vers mon domicile, pesa dans la balance. Mais surtout, après le concert du quintette d’Ambrose Ankinmusire et de ses invités, j’avais mon comptant de musique et je n’aspirais qu’au silence. Un silence qui ne va pas m’aider à rédiger cette chronique.
Car, s’il y aurait bien des manières de rendre compte de ce concert, ils paraissent tous un peu vains. Certes, à la sortie de la salle de concert, les musiciens s’interrogeaient entre eux sur la performance rythmiques et la nature des métriques entendues, mais passé la stupéfaction technique, ils revenaient aux banalités de l’émerveillement, les rares mots que nous échangeâmes, Guillaume de Chassy et moi, roulant sur la A86, énuméraient dans le désordre la plastique et la fluidité du continuum rythmique étiré par le tandem basse batterie, les couleurs miraculeuses apportées par le piano et la guitare, la décontraction du jeu, la musicalité, la dynamique extrême des nuances, la beauté du son de trompette et des climats orchestraux, la profondeur des graves de cette trompette, la plastique de son ambitus, la sobriété de ses phrases en dépit d’un art de la voltige saisissant, le lyrisme d’une simplicité mélodique très originale et d’abstractions vertigineuses, la cohésion du groupe et l’intégration miraculeuse des deux invités à leurs propos, la présence scénique et l’absence de toute démonstration et de toute sentimentalité au profit d’un feeling profond, d’une expressivité vraie, la qualité dramatique de chaque morceau et de l’entièreté de la prestation, le sens du rituel scénique, le son, le sens, les sens, l’humanité de cette musique qui parle si chaud… Autant de points qui mériteraient d’être développés, ce qui n’est pas le lieu de cette chronique à chaud (mais qu’a commencé à faire Kulussé Souriant dans notre numéro de février, par une analyse très lumineuse d’un solo d’Ambrose Akinmusique). Si vous n’étiez pas à Créteil hier, précipitez vous sur les deux albums Blue Note d’Ambrose et guettez ses prochains concerts. Franck Bergerot
PS : Le festival Sons d’hiver touche à sa fin. Si la Maison de la Créteil n’était si loin de ma banlieue, j’y serais ce soir pour entendre le concert du bluesman Otis Taylor dont la prestation, bien que d’une nature radicalement autre, est probablement, dans ce festival, ce qui serait le plus en mesure de toucher aux mêmes zones de ma fibre intime que la musique d’Ambrose. Franck Bergerot