Dexter Goldberg, première!
Dexter Goldberg, 27 ans, est un jeune pianiste très doué qui vient de sortir du Conservatoire de Paris. Mardi dernier, avec son trio, il donnait son premier concert au 38 Riv.
Dexter Goldberg Trio, dexter Goldberg (piano et compositions), Bertrand Beruard (contrebasse), Kevin Luchetti (batterie), Le 38 Riv, rue de Rivoli 75004 Paris, mardi 10 mars 2015
Dexter Goldberg, on l’avait entendu et repéré lors des jams du lundi au 38 Riv. Au piano, il une attitude reconnaissable entre toutes : au contraire de ces pianistes qui se pelotonnent contre leur clavier, il joue le dos très droit, voire incliné vers l’arrière, cherchant du regard son batteur ou son contrebassiste. Il a un demi-sourire qui ne quitte jamais son visage, et qui se transforme même en franc éclat de rire lorsque la musique décolle ou que survient une interaction particulièrement réussie avec ses partenaires. Il se présente avec deux musiciens, Kevin Luchetti et Bertrand Beruard, avec lequel, justement, ces interactions sont particulièrement nombreuses.
Le répertoire est composé pour l’essentiel de compositions de Dexter Goldberg. Elles ont pour nom According to me, Rainbow, Run out, Tell me somethin new, rer B. Toutes ces pièces ont un petit air de famille: elles font se succéder des passages lyriques, des moments d’apparente immobilité où Dexter joue rubato, puis des phases où les trois accolytes s’engouffrent dans un groove communicatif. Chaque morceau se présente donc comme un petit voyage plein de contrastes, avec des faux-plats, de calmes prairies, et des montagnes descendues à toute berzingue.
Dexter a des mains profilées pour la haute vitesse, qui voltigent sur le piano. C’est cette virtuosité joyeuse que l’on remarque d’abord. Mais au bout de quelques morceaux on s’intérèsse plutôt la qualité de son toucher, tantôt très percussif, tantôt d’une grande délicatesse (comme dans Tell me something new, où la mélodie est énoncée successivement dans le grave et dans l’aigu de l’instrument).
Le trio de Dexter Goldberg ne joue pas que ses compositions. A la fin du premier set, Dexter joue Cedar’s Blues de Cedar Walton dans une version réharmonisée. Il livre alors une autre facette de lui-même. Il semble chez lui en jouant ce morceau. Il ressemble à un gamin qui s’amuse à marcher dans une flaque d’eau. Du piano jaillissent de joyeuses éclaboussures de swing. Lors du second set il donne aussi une magnifique relecture de I’ll remember April dont il change la couleur, la structure, l’atmosphère. Il réduit le thème à une sorte de parfum qu’il vaporise sur toute son improvisation.
Le trio semble particulièrement soudé. Il vient de bénéficier d’une semaine de résidence dans le cadre du festival Jazz à l’Etage. Il jouera en première partie de Diane Reeves d’ici quelques jours. Il faut dire absolument quelques mots des partenaires de Dexter Goldberg. Bertrand Beruard apporte de l’intensité dans toutes ses interventions. Kevin Luchetti, est toujours à la relance. Il ne laisse jamais s’endormir la musique.
Après le concert je bavarde un peu avec Dexter Goldberg. Je pensais naïvement que sa virtuosité découlait d’une grande culture académique, comme la plupart des pianistes de sa génération. J’ai tout faux. Dexter a grandi dans la musique et dans le jazz (son père Michel, est saxophoniste professionnel) mais il est quasiment autodidacte pianistiquement : « Je n’ai quasiment pas pris de cours jusqu’à mon entrée au CNSM, où Hervé Sellin et Pierre de Bethmann m’ont fait travailler le répertoire classique. Jusque-là ma culture musicale était purement jazz. Très tôt j’ai su des chorus par cœur, et j’ai pu accompagner mon père… ». Dexter Goldberg n’a pas reçu de piano, mais a suivi pendant cinq ans un cours de percussions classiques : « J’ai touché à la batterie, au marimba, au vibraphone…ça a beaucoup influencé mon jeu de piano… ». Beaucoup de compositions de Dexter reposent sur des recherches rythmiques assez complexes : « J’ai pas mal écouté Tigran Hamasyan, qui rythmiquement est incroyable. C’est rare que j’écrive un morceau avec un 4/4 bien droit. Mais mon but est que ça ne s’entende pas trop. Il faut que ça groove, et que les gens ne se posent pas trop la question de savoir ce que l’on fait rythmiquement… ». Mardi soir les spectateurs présents ne se posaient pas trop de questions : avec le trio de Dexter Goldberg, ils avaient passé une belle soirée.
texte JF Mondot
Illustrations AC Alvoet
PS: On pourra écouter le trio de Dexter Goldberg au sunset le 28 avril.
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Dexter Goldberg, 27 ans, est un jeune pianiste très doué qui vient de sortir du Conservatoire de Paris. Mardi dernier, avec son trio, il donnait son premier concert au 38 Riv.
Dexter Goldberg Trio, dexter Goldberg (piano et compositions), Bertrand Beruard (contrebasse), Kevin Luchetti (batterie), Le 38 Riv, rue de Rivoli 75004 Paris, mardi 10 mars 2015
Dexter Goldberg, on l’avait entendu et repéré lors des jams du lundi au 38 Riv. Au piano, il une attitude reconnaissable entre toutes : au contraire de ces pianistes qui se pelotonnent contre leur clavier, il joue le dos très droit, voire incliné vers l’arrière, cherchant du regard son batteur ou son contrebassiste. Il a un demi-sourire qui ne quitte jamais son visage, et qui se transforme même en franc éclat de rire lorsque la musique décolle ou que survient une interaction particulièrement réussie avec ses partenaires. Il se présente avec deux musiciens, Kevin Luchetti et Bertrand Beruard, avec lequel, justement, ces interactions sont particulièrement nombreuses.
Le répertoire est composé pour l’essentiel de compositions de Dexter Goldberg. Elles ont pour nom According to me, Rainbow, Run out, Tell me somethin new, rer B. Toutes ces pièces ont un petit air de famille: elles font se succéder des passages lyriques, des moments d’apparente immobilité où Dexter joue rubato, puis des phases où les trois accolytes s’engouffrent dans un groove communicatif. Chaque morceau se présente donc comme un petit voyage plein de contrastes, avec des faux-plats, de calmes prairies, et des montagnes descendues à toute berzingue.
Dexter a des mains profilées pour la haute vitesse, qui voltigent sur le piano. C’est cette virtuosité joyeuse que l’on remarque d’abord. Mais au bout de quelques morceaux on s’intérèsse plutôt la qualité de son toucher, tantôt très percussif, tantôt d’une grande délicatesse (comme dans Tell me something new, où la mélodie est énoncée successivement dans le grave et dans l’aigu de l’instrument).
Le trio de Dexter Goldberg ne joue pas que ses compositions. A la fin du premier set, Dexter joue Cedar’s Blues de Cedar Walton dans une version réharmonisée. Il livre alors une autre facette de lui-même. Il semble chez lui en jouant ce morceau. Il ressemble à un gamin qui s’amuse à marcher dans une flaque d’eau. Du piano jaillissent de joyeuses éclaboussures de swing. Lors du second set il donne aussi une magnifique relecture de I’ll remember April dont il change la couleur, la structure, l’atmosphère. Il réduit le thème à une sorte de parfum qu’il vaporise sur toute son improvisation.
Le trio semble particulièrement soudé. Il vient de bénéficier d’une semaine de résidence dans le cadre du festival Jazz à l’Etage. Il jouera en première partie de Diane Reeves d’ici quelques jours. Il faut dire absolument quelques mots des partenaires de Dexter Goldberg. Bertrand Beruard apporte de l’intensité dans toutes ses interventions. Kevin Luchetti, est toujours à la relance. Il ne laisse jamais s’endormir la musique.
Après le concert je bavarde un peu avec Dexter Goldberg. Je pensais naïvement que sa virtuosité découlait d’une grande culture académique, comme la plupart des pianistes de sa génération. J’ai tout faux. Dexter a grandi dans la musique et dans le jazz (son père Michel, est saxophoniste professionnel) mais il est quasiment autodidacte pianistiquement : « Je n’ai quasiment pas pris de cours jusqu’à mon entrée au CNSM, où Hervé Sellin et Pierre de Bethmann m’ont fait travailler le répertoire classique. Jusque-là ma culture musicale était purement jazz. Très tôt j’ai su des chorus par cœur, et j’ai pu accompagner mon père… ». Dexter Goldberg n’a pas reçu de piano, mais a suivi pendant cinq ans un cours de percussions classiques : « J’ai touché à la batterie, au marimba, au vibraphone…ça a beaucoup influencé mon jeu de piano… ». Beaucoup de compositions de Dexter reposent sur des recherches rythmiques assez complexes : « J’ai pas mal écouté Tigran Hamasyan, qui rythmiquement est incroyable. C’est rare que j’écrive un morceau avec un 4/4 bien droit. Mais mon but est que ça ne s’entende pas trop. Il faut que ça groove, et que les gens ne se posent pas trop la question de savoir ce que l’on fait rythmiquement… ». Mardi soir les spectateurs présents ne se posaient pas trop de questions : avec le trio de Dexter Goldberg, ils avaient passé une belle soirée.
texte JF Mondot
Illustrations AC Alvoet
PS: On pourra écouter le trio de Dexter Goldberg au sunset le 28 avril.
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Dexter Goldberg, 27 ans, est un jeune pianiste très doué qui vient de sortir du Conservatoire de Paris. Mardi dernier, avec son trio, il donnait son premier concert au 38 Riv.
Dexter Goldberg Trio, dexter Goldberg (piano et compositions), Bertrand Beruard (contrebasse), Kevin Luchetti (batterie), Le 38 Riv, rue de Rivoli 75004 Paris, mardi 10 mars 2015
Dexter Goldberg, on l’avait entendu et repéré lors des jams du lundi au 38 Riv. Au piano, il une attitude reconnaissable entre toutes : au contraire de ces pianistes qui se pelotonnent contre leur clavier, il joue le dos très droit, voire incliné vers l’arrière, cherchant du regard son batteur ou son contrebassiste. Il a un demi-sourire qui ne quitte jamais son visage, et qui se transforme même en franc éclat de rire lorsque la musique décolle ou que survient une interaction particulièrement réussie avec ses partenaires. Il se présente avec deux musiciens, Kevin Luchetti et Bertrand Beruard, avec lequel, justement, ces interactions sont particulièrement nombreuses.
Le répertoire est composé pour l’essentiel de compositions de Dexter Goldberg. Elles ont pour nom According to me, Rainbow, Run out, Tell me somethin new, rer B. Toutes ces pièces ont un petit air de famille: elles font se succéder des passages lyriques, des moments d’apparente immobilité où Dexter joue rubato, puis des phases où les trois accolytes s’engouffrent dans un groove communicatif. Chaque morceau se présente donc comme un petit voyage plein de contrastes, avec des faux-plats, de calmes prairies, et des montagnes descendues à toute berzingue.
Dexter a des mains profilées pour la haute vitesse, qui voltigent sur le piano. C’est cette virtuosité joyeuse que l’on remarque d’abord. Mais au bout de quelques morceaux on s’intérèsse plutôt la qualité de son toucher, tantôt très percussif, tantôt d’une grande délicatesse (comme dans Tell me something new, où la mélodie est énoncée successivement dans le grave et dans l’aigu de l’instrument).
Le trio de Dexter Goldberg ne joue pas que ses compositions. A la fin du premier set, Dexter joue Cedar’s Blues de Cedar Walton dans une version réharmonisée. Il livre alors une autre facette de lui-même. Il semble chez lui en jouant ce morceau. Il ressemble à un gamin qui s’amuse à marcher dans une flaque d’eau. Du piano jaillissent de joyeuses éclaboussures de swing. Lors du second set il donne aussi une magnifique relecture de I’ll remember April dont il change la couleur, la structure, l’atmosphère. Il réduit le thème à une sorte de parfum qu’il vaporise sur toute son improvisation.
Le trio semble particulièrement soudé. Il vient de bénéficier d’une semaine de résidence dans le cadre du festival Jazz à l’Etage. Il jouera en première partie de Diane Reeves d’ici quelques jours. Il faut dire absolument quelques mots des partenaires de Dexter Goldberg. Bertrand Beruard apporte de l’intensité dans toutes ses interventions. Kevin Luchetti, est toujours à la relance. Il ne laisse jamais s’endormir la musique.
Après le concert je bavarde un peu avec Dexter Goldberg. Je pensais naïvement que sa virtuosité découlait d’une grande culture académique, comme la plupart des pianistes de sa génération. J’ai tout faux. Dexter a grandi dans la musique et dans le jazz (son père Michel, est saxophoniste professionnel) mais il est quasiment autodidacte pianistiquement : « Je n’ai quasiment pas pris de cours jusqu’à mon entrée au CNSM, où Hervé Sellin et Pierre de Bethmann m’ont fait travailler le répertoire classique. Jusque-là ma culture musicale était purement jazz. Très tôt j’ai su des chorus par cœur, et j’ai pu accompagner mon père… ». Dexter Goldberg n’a pas reçu de piano, mais a suivi pendant cinq ans un cours de percussions classiques : « J’ai touché à la batterie, au marimba, au vibraphone…ça a beaucoup influencé mon jeu de piano… ». Beaucoup de compositions de Dexter reposent sur des recherches rythmiques assez complexes : « J’ai pas mal écouté Tigran Hamasyan, qui rythmiquement est incroyable. C’est rare que j’écrive un morceau avec un 4/4 bien droit. Mais mon but est que ça ne s’entende pas trop. Il faut que ça groove, et que les gens ne se posent pas trop la question de savoir ce que l’on fait rythmiquement… ». Mardi soir les spectateurs présents ne se posaient pas trop de questions : avec le trio de Dexter Goldberg, ils avaient passé une belle soirée.
texte JF Mondot
Illustrations AC Alvoet
PS: On pourra écouter le trio de Dexter Goldberg au sunset le 28 avril.
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Dexter Goldberg, 27 ans, est un jeune pianiste très doué qui vient de sortir du Conservatoire de Paris. Mardi dernier, avec son trio, il donnait son premier concert au 38 Riv.
Dexter Goldberg Trio, dexter Goldberg (piano et compositions), Bertrand Beruard (contrebasse), Kevin Luchetti (batterie), Le 38 Riv, rue de Rivoli 75004 Paris, mardi 10 mars 2015
Dexter Goldberg, on l’avait entendu et repéré lors des jams du lundi au 38 Riv. Au piano, il une attitude reconnaissable entre toutes : au contraire de ces pianistes qui se pelotonnent contre leur clavier, il joue le dos très droit, voire incliné vers l’arrière, cherchant du regard son batteur ou son contrebassiste. Il a un demi-sourire qui ne quitte jamais son visage, et qui se transforme même en franc éclat de rire lorsque la musique décolle ou que survient une interaction particulièrement réussie avec ses partenaires. Il se présente avec deux musiciens, Kevin Luchetti et Bertrand Beruard, avec lequel, justement, ces interactions sont particulièrement nombreuses.
Le répertoire est composé pour l’essentiel de compositions de Dexter Goldberg. Elles ont pour nom According to me, Rainbow, Run out, Tell me somethin new, rer B. Toutes ces pièces ont un petit air de famille: elles font se succéder des passages lyriques, des moments d’apparente immobilité où Dexter joue rubato, puis des phases où les trois accolytes s’engouffrent dans un groove communicatif. Chaque morceau se présente donc comme un petit voyage plein de contrastes, avec des faux-plats, de calmes prairies, et des montagnes descendues à toute berzingue.
Dexter a des mains profilées pour la haute vitesse, qui voltigent sur le piano. C’est cette virtuosité joyeuse que l’on remarque d’abord. Mais au bout de quelques morceaux on s’intérèsse plutôt la qualité de son toucher, tantôt très percussif, tantôt d’une grande délicatesse (comme dans Tell me something new, où la mélodie est énoncée successivement dans le grave et dans l’aigu de l’instrument).
Le trio de Dexter Goldberg ne joue pas que ses compositions. A la fin du premier set, Dexter joue Cedar’s Blues de Cedar Walton dans une version réharmonisée. Il livre alors une autre facette de lui-même. Il semble chez lui en jouant ce morceau. Il ressemble à un gamin qui s’amuse à marcher dans une flaque d’eau. Du piano jaillissent de joyeuses éclaboussures de swing. Lors du second set il donne aussi une magnifique relecture de I’ll remember April dont il change la couleur, la structure, l’atmosphère. Il réduit le thème à une sorte de parfum qu’il vaporise sur toute son improvisation.
Le trio semble particulièrement soudé. Il vient de bénéficier d’une semaine de résidence dans le cadre du festival Jazz à l’Etage. Il jouera en première partie de Diane Reeves d’ici quelques jours. Il faut dire absolument quelques mots des partenaires de Dexter Goldberg. Bertrand Beruard apporte de l’intensité dans toutes ses interventions. Kevin Luchetti, est toujours à la relance. Il ne laisse jamais s’endormir la musique.
Après le concert je bavarde un peu avec Dexter Goldberg. Je pensais naïvement que sa virtuosité découlait d’une grande culture académique, comme la plupart des pianistes de sa génération. J’ai tout faux. Dexter a grandi dans la musique et dans le jazz (son père Michel, est saxophoniste professionnel) mais il est quasiment autodidacte pianistiquement : « Je n’ai quasiment pas pris de cours jusqu’à mon entrée au CNSM, où Hervé Sellin et Pierre de Bethmann m’ont fait travailler le répertoire classique. Jusque-là ma culture musicale était purement jazz. Très tôt j’ai su des chorus par cœur, et j’ai pu accompagner mon père… ». Dexter Goldberg n’a pas reçu de piano, mais a suivi pendant cinq ans un cours de percussions classiques : « J’ai touché à la batterie, au marimba, au vibraphone…ça a beaucoup influencé mon jeu de piano… ». Beaucoup de compositions de Dexter reposent sur des recherches rythmiques assez complexes : « J’ai pas mal écouté Tigran Hamasyan, qui rythmiquement est incroyable. C’est rare que j’écrive un morceau avec un 4/4 bien droit. Mais mon but est que ça ne s’entende pas trop. Il faut que ça groove, et que les gens ne se posent pas trop la question de savoir ce que l’on fait rythmiquement… ». Mardi soir les spectateurs présents ne se posaient pas trop de questions : avec le trio de Dexter Goldberg, ils avaient passé une belle soirée.
texte JF Mondot
Illustrations AC Alvoet
PS: On pourra écouter le trio de Dexter Goldberg au sunset le 28 avril.