Jazz en Comminges, 4. Post scriptum
Retour sur le « off » dont les diverses manifestations ont émaillé la semaine. C’est le liant qui donne à la sauce sa consistance. Le ciment du festival, lequel ne saurait se résumer aux trois soirées « prestigieuses » du Parc des expositions. Il est, bien sûr, hors de question de rendre compte de tous les concerts. Ils témoignent de la vitalité de ces manifestations parallèles et de l’engouement qu’elles suscitent. Beaucoup ont drainé un large public On en retiendra seulement deux, à titre d’exemples.
Big Band des stagiaires, sous la direction de Philippe Léogé
Saint-Gaudens, Auditorium de la médiathèque, 16 mai.
Mississippi Jazz band
José Haro (tp), Jean-François Duprat (tb), Jean-Louis Laclavère (ts, ss, cl, voc), Alain Barrabes (p, voc), Michel Laffitte (g, bjo, voc), Pierre-Luc Puig (b), Benoît Auprètre (dm).
Maison du festival, 17 mai.
Un mot, tout d’abord, sur le stage réunissant une vingtaine de participants placés sous la houlette de Philippe Léogé. Un stage ouvert à tous – y compris à des non-voyants – sans limite d’âge, sans condition de sexe, même si la parité de rigueur en d’autres domaines n’est pas encore tout à fait atteinte entre éléments masculins et féminins. Marie Boscato, qui tirait déjà de cette situation générale un constat sévère dans son étude Femmes du jazz (CNRS Editions, 2007), en serait horrifiée….
Plaisanterie à part, la réussite de ce rassemblement doit beaucoup à l’implication active du Consulat des Etats-Unis à Toulouse. Sans l’intérêt manifesté, sans la participation concrète permettant la réalisation d’une telle entreprise, le projet serait resté lettre morte. Du reste, la présence au festival, pour la deuxième année consécutive, d’étudiants de la prestigieuse Berklee School of Music témoigne que la connexion avec l’Amérique est désormais bien établie.
Pour en revenir au stage, Léogé, habitué à ce type d’animation et qu’il est inutile de présenter, disposait de trois jours pour mettre sur pied le concert final : « Un véritable challenge. Prendre des stagiaires d’âge et de niveau différents, en faire en si peu de temps un groupe homogène, susciter une relation de qualité et une émulation fructueuse, donner à chacun la possibilité de s’exprimer en donnant le meilleur, cela relève de la gageure. »
Résultat à la hauteur des ambitions. Une prestation de quelque trois quarts d’heure pour mesurer la cohésion de l’ensemble, permettre à chacun, ou presque, de prendre un solo. Vérifier ainsi les progrès accomplis, découvrir les talents en herbe. Léogé, auteur des arrangements : « Je suis parti d’éléments simples. Mon but, proposer une sorte de panorama général, balayer plusieurs styles. Je dois dire que les conditions optimales étaient réunies, accueil et organisation parfaits, lieu approprié, piano de qualité. » Ainsi, du blues de Parker (Au Privave, Billie’s Bounce) au jazz modal de Dave Holland (The Oracle) en passant par Chameleon, emblématique d’une des périodes de Herbie Hancock, une exploration et un voyage au pas de course à travers un grand pan de l’histoire du jazz.
En concert de clôture, le Mississippi Jazz Band, résolument ancré, lui, dans le jazz dit traditionnel et classique, a fait preuve des qualités qu’on lui connaît. Son chef et fondateur, José Haro, a su, en quelque vingt-cinq ans d’existence, lui donner une envergure telle qu’il est devenu emblématique d’une musique qui compte de nombreux adeptes. L’affluence de cette fin d’après-midi en apporte la preuve, s’il en était besoin.
La réputation du groupe n’a rien d’usurpé. Il réunit quelques-uns des meilleurs éléments de la région, tous solistes confirmés : Jean-François Duprat, tromboniste qui parvient à allier, chose rare, le swing à la vélocité (When I Grew Too Old To Dream) ; Jean-Louis Laclavère, crooner élégant (On The Sunny Side of the Street), auteur, aux saxophones et à la clarinette, de chorus au lyrisme flamboyant ; José Haro, leader naturel, lui-même impeccable technicien, continuateur des trompettistes mainstream, type Buck Clayton, mais dont le style s’accommode fort bien de l’idiome caractéristique du dixieland. Ils sont secondés par une rythmique à toute épreuve : Alain Barrabès, pianiste solide, vocaliste à l’occasion (I Can’t Give You Anything But Love), comme, du reste, la plupart des membres du septette ; Pierre-Luc Puig, improvisateur inspiré, doté, de surcroît, d’un sens harmonique aiguisé ; Michel Laffitte, lequel ne dédaigne pas de prêter à l’occasion le concours de sa voix savoureuse et de son scat ravageur.(Dinah) ; Benoît Auprètre, enfin, capable de passer du rythme berceur de la biguine au swing le plus torride (Please Don’t Talk About Me When I’ve Gone). Bref, le Mississippi Jazz Band tel qu’en lui-même. Autant dire, comme on l’aime.
Jacques Aboucaya
|
Retour sur le « off » dont les diverses manifestations ont émaillé la semaine. C’est le liant qui donne à la sauce sa consistance. Le ciment du festival, lequel ne saurait se résumer aux trois soirées « prestigieuses » du Parc des expositions. Il est, bien sûr, hors de question de rendre compte de tous les concerts. Ils témoignent de la vitalité de ces manifestations parallèles et de l’engouement qu’elles suscitent. Beaucoup ont drainé un large public On en retiendra seulement deux, à titre d’exemples.
Big Band des stagiaires, sous la direction de Philippe Léogé
Saint-Gaudens, Auditorium de la médiathèque, 16 mai.
Mississippi Jazz band
José Haro (tp), Jean-François Duprat (tb), Jean-Louis Laclavère (ts, ss, cl, voc), Alain Barrabes (p, voc), Michel Laffitte (g, bjo, voc), Pierre-Luc Puig (b), Benoît Auprètre (dm).
Maison du festival, 17 mai.
Un mot, tout d’abord, sur le stage réunissant une vingtaine de participants placés sous la houlette de Philippe Léogé. Un stage ouvert à tous – y compris à des non-voyants – sans limite d’âge, sans condition de sexe, même si la parité de rigueur en d’autres domaines n’est pas encore tout à fait atteinte entre éléments masculins et féminins. Marie Boscato, qui tirait déjà de cette situation générale un constat sévère dans son étude Femmes du jazz (CNRS Editions, 2007), en serait horrifiée….
Plaisanterie à part, la réussite de ce rassemblement doit beaucoup à l’implication active du Consulat des Etats-Unis à Toulouse. Sans l’intérêt manifesté, sans la participation concrète permettant la réalisation d’une telle entreprise, le projet serait resté lettre morte. Du reste, la présence au festival, pour la deuxième année consécutive, d’étudiants de la prestigieuse Berklee School of Music témoigne que la connexion avec l’Amérique est désormais bien établie.
Pour en revenir au stage, Léogé, habitué à ce type d’animation et qu’il est inutile de présenter, disposait de trois jours pour mettre sur pied le concert final : « Un véritable challenge. Prendre des stagiaires d’âge et de niveau différents, en faire en si peu de temps un groupe homogène, susciter une relation de qualité et une émulation fructueuse, donner à chacun la possibilité de s’exprimer en donnant le meilleur, cela relève de la gageure. »
Résultat à la hauteur des ambitions. Une prestation de quelque trois quarts d’heure pour mesurer la cohésion de l’ensemble, permettre à chacun, ou presque, de prendre un solo. Vérifier ainsi les progrès accomplis, découvrir les talents en herbe. Léogé, auteur des arrangements : « Je suis parti d’éléments simples. Mon but, proposer une sorte de panorama général, balayer plusieurs styles. Je dois dire que les conditions optimales étaient réunies, accueil et organisation parfaits, lieu approprié, piano de qualité. » Ainsi, du blues de Parker (Au Privave, Billie’s Bounce) au jazz modal de Dave Holland (The Oracle) en passant par Chameleon, emblématique d’une des périodes de Herbie Hancock, une exploration et un voyage au pas de course à travers un grand pan de l’histoire du jazz.
En concert de clôture, le Mississippi Jazz Band, résolument ancré, lui, dans le jazz dit traditionnel et classique, a fait preuve des qualités qu’on lui connaît. Son chef et fondateur, José Haro, a su, en quelque vingt-cinq ans d’existence, lui donner une envergure telle qu’il est devenu emblématique d’une musique qui compte de nombreux adeptes. L’affluence de cette fin d’après-midi en apporte la preuve, s’il en était besoin.
La réputation du groupe n’a rien d’usurpé. Il réunit quelques-uns des meilleurs éléments de la région, tous solistes confirmés : Jean-François Duprat, tromboniste qui parvient à allier, chose rare, le swing à la vélocité (When I Grew Too Old To Dream) ; Jean-Louis Laclavère, crooner élégant (On The Sunny Side of the Street), auteur, aux saxophones et à la clarinette, de chorus au lyrisme flamboyant ; José Haro, leader naturel, lui-même impeccable technicien, continuateur des trompettistes mainstream, type Buck Clayton, mais dont le style s’accommode fort bien de l’idiome caractéristique du dixieland. Ils sont secondés par une rythmique à toute épreuve : Alain Barrabès, pianiste solide, vocaliste à l’occasion (I Can’t Give You Anything But Love), comme, du reste, la plupart des membres du septette ; Pierre-Luc Puig, improvisateur inspiré, doté, de surcroît, d’un sens harmonique aiguisé ; Michel Laffitte, lequel ne dédaigne pas de prêter à l’occasion le concours de sa voix savoureuse et de son scat ravageur.(Dinah) ; Benoît Auprètre, enfin, capable de passer du rythme berceur de la biguine au swing le plus torride (Please Don’t Talk About Me When I’ve Gone). Bref, le Mississippi Jazz Band tel qu’en lui-même. Autant dire, comme on l’aime.
Jacques Aboucaya
|
Retour sur le « off » dont les diverses manifestations ont émaillé la semaine. C’est le liant qui donne à la sauce sa consistance. Le ciment du festival, lequel ne saurait se résumer aux trois soirées « prestigieuses » du Parc des expositions. Il est, bien sûr, hors de question de rendre compte de tous les concerts. Ils témoignent de la vitalité de ces manifestations parallèles et de l’engouement qu’elles suscitent. Beaucoup ont drainé un large public On en retiendra seulement deux, à titre d’exemples.
Big Band des stagiaires, sous la direction de Philippe Léogé
Saint-Gaudens, Auditorium de la médiathèque, 16 mai.
Mississippi Jazz band
José Haro (tp), Jean-François Duprat (tb), Jean-Louis Laclavère (ts, ss, cl, voc), Alain Barrabes (p, voc), Michel Laffitte (g, bjo, voc), Pierre-Luc Puig (b), Benoît Auprètre (dm).
Maison du festival, 17 mai.
Un mot, tout d’abord, sur le stage réunissant une vingtaine de participants placés sous la houlette de Philippe Léogé. Un stage ouvert à tous – y compris à des non-voyants – sans limite d’âge, sans condition de sexe, même si la parité de rigueur en d’autres domaines n’est pas encore tout à fait atteinte entre éléments masculins et féminins. Marie Boscato, qui tirait déjà de cette situation générale un constat sévère dans son étude Femmes du jazz (CNRS Editions, 2007), en serait horrifiée….
Plaisanterie à part, la réussite de ce rassemblement doit beaucoup à l’implication active du Consulat des Etats-Unis à Toulouse. Sans l’intérêt manifesté, sans la participation concrète permettant la réalisation d’une telle entreprise, le projet serait resté lettre morte. Du reste, la présence au festival, pour la deuxième année consécutive, d’étudiants de la prestigieuse Berklee School of Music témoigne que la connexion avec l’Amérique est désormais bien établie.
Pour en revenir au stage, Léogé, habitué à ce type d’animation et qu’il est inutile de présenter, disposait de trois jours pour mettre sur pied le concert final : « Un véritable challenge. Prendre des stagiaires d’âge et de niveau différents, en faire en si peu de temps un groupe homogène, susciter une relation de qualité et une émulation fructueuse, donner à chacun la possibilité de s’exprimer en donnant le meilleur, cela relève de la gageure. »
Résultat à la hauteur des ambitions. Une prestation de quelque trois quarts d’heure pour mesurer la cohésion de l’ensemble, permettre à chacun, ou presque, de prendre un solo. Vérifier ainsi les progrès accomplis, découvrir les talents en herbe. Léogé, auteur des arrangements : « Je suis parti d’éléments simples. Mon but, proposer une sorte de panorama général, balayer plusieurs styles. Je dois dire que les conditions optimales étaient réunies, accueil et organisation parfaits, lieu approprié, piano de qualité. » Ainsi, du blues de Parker (Au Privave, Billie’s Bounce) au jazz modal de Dave Holland (The Oracle) en passant par Chameleon, emblématique d’une des périodes de Herbie Hancock, une exploration et un voyage au pas de course à travers un grand pan de l’histoire du jazz.
En concert de clôture, le Mississippi Jazz Band, résolument ancré, lui, dans le jazz dit traditionnel et classique, a fait preuve des qualités qu’on lui connaît. Son chef et fondateur, José Haro, a su, en quelque vingt-cinq ans d’existence, lui donner une envergure telle qu’il est devenu emblématique d’une musique qui compte de nombreux adeptes. L’affluence de cette fin d’après-midi en apporte la preuve, s’il en était besoin.
La réputation du groupe n’a rien d’usurpé. Il réunit quelques-uns des meilleurs éléments de la région, tous solistes confirmés : Jean-François Duprat, tromboniste qui parvient à allier, chose rare, le swing à la vélocité (When I Grew Too Old To Dream) ; Jean-Louis Laclavère, crooner élégant (On The Sunny Side of the Street), auteur, aux saxophones et à la clarinette, de chorus au lyrisme flamboyant ; José Haro, leader naturel, lui-même impeccable technicien, continuateur des trompettistes mainstream, type Buck Clayton, mais dont le style s’accommode fort bien de l’idiome caractéristique du dixieland. Ils sont secondés par une rythmique à toute épreuve : Alain Barrabès, pianiste solide, vocaliste à l’occasion (I Can’t Give You Anything But Love), comme, du reste, la plupart des membres du septette ; Pierre-Luc Puig, improvisateur inspiré, doté, de surcroît, d’un sens harmonique aiguisé ; Michel Laffitte, lequel ne dédaigne pas de prêter à l’occasion le concours de sa voix savoureuse et de son scat ravageur.(Dinah) ; Benoît Auprètre, enfin, capable de passer du rythme berceur de la biguine au swing le plus torride (Please Don’t Talk About Me When I’ve Gone). Bref, le Mississippi Jazz Band tel qu’en lui-même. Autant dire, comme on l’aime.
Jacques Aboucaya
|
Retour sur le « off » dont les diverses manifestations ont émaillé la semaine. C’est le liant qui donne à la sauce sa consistance. Le ciment du festival, lequel ne saurait se résumer aux trois soirées « prestigieuses » du Parc des expositions. Il est, bien sûr, hors de question de rendre compte de tous les concerts. Ils témoignent de la vitalité de ces manifestations parallèles et de l’engouement qu’elles suscitent. Beaucoup ont drainé un large public On en retiendra seulement deux, à titre d’exemples.
Big Band des stagiaires, sous la direction de Philippe Léogé
Saint-Gaudens, Auditorium de la médiathèque, 16 mai.
Mississippi Jazz band
José Haro (tp), Jean-François Duprat (tb), Jean-Louis Laclavère (ts, ss, cl, voc), Alain Barrabes (p, voc), Michel Laffitte (g, bjo, voc), Pierre-Luc Puig (b), Benoît Auprètre (dm).
Maison du festival, 17 mai.
Un mot, tout d’abord, sur le stage réunissant une vingtaine de participants placés sous la houlette de Philippe Léogé. Un stage ouvert à tous – y compris à des non-voyants – sans limite d’âge, sans condition de sexe, même si la parité de rigueur en d’autres domaines n’est pas encore tout à fait atteinte entre éléments masculins et féminins. Marie Boscato, qui tirait déjà de cette situation générale un constat sévère dans son étude Femmes du jazz (CNRS Editions, 2007), en serait horrifiée….
Plaisanterie à part, la réussite de ce rassemblement doit beaucoup à l’implication active du Consulat des Etats-Unis à Toulouse. Sans l’intérêt manifesté, sans la participation concrète permettant la réalisation d’une telle entreprise, le projet serait resté lettre morte. Du reste, la présence au festival, pour la deuxième année consécutive, d’étudiants de la prestigieuse Berklee School of Music témoigne que la connexion avec l’Amérique est désormais bien établie.
Pour en revenir au stage, Léogé, habitué à ce type d’animation et qu’il est inutile de présenter, disposait de trois jours pour mettre sur pied le concert final : « Un véritable challenge. Prendre des stagiaires d’âge et de niveau différents, en faire en si peu de temps un groupe homogène, susciter une relation de qualité et une émulation fructueuse, donner à chacun la possibilité de s’exprimer en donnant le meilleur, cela relève de la gageure. »
Résultat à la hauteur des ambitions. Une prestation de quelque trois quarts d’heure pour mesurer la cohésion de l’ensemble, permettre à chacun, ou presque, de prendre un solo. Vérifier ainsi les progrès accomplis, découvrir les talents en herbe. Léogé, auteur des arrangements : « Je suis parti d’éléments simples. Mon but, proposer une sorte de panorama général, balayer plusieurs styles. Je dois dire que les conditions optimales étaient réunies, accueil et organisation parfaits, lieu approprié, piano de qualité. » Ainsi, du blues de Parker (Au Privave, Billie’s Bounce) au jazz modal de Dave Holland (The Oracle) en passant par Chameleon, emblématique d’une des périodes de Herbie Hancock, une exploration et un voyage au pas de course à travers un grand pan de l’histoire du jazz.
En concert de clôture, le Mississippi Jazz Band, résolument ancré, lui, dans le jazz dit traditionnel et classique, a fait preuve des qualités qu’on lui connaît. Son chef et fondateur, José Haro, a su, en quelque vingt-cinq ans d’existence, lui donner une envergure telle qu’il est devenu emblématique d’une musique qui compte de nombreux adeptes. L’affluence de cette fin d’après-midi en apporte la preuve, s’il en était besoin.
La réputation du groupe n’a rien d’usurpé. Il réunit quelques-uns des meilleurs éléments de la région, tous solistes confirmés : Jean-François Duprat, tromboniste qui parvient à allier, chose rare, le swing à la vélocité (When I Grew Too Old To Dream) ; Jean-Louis Laclavère, crooner élégant (On The Sunny Side of the Street), auteur, aux saxophones et à la clarinette, de chorus au lyrisme flamboyant ; José Haro, leader naturel, lui-même impeccable technicien, continuateur des trompettistes mainstream, type Buck Clayton, mais dont le style s’accommode fort bien de l’idiome caractéristique du dixieland. Ils sont secondés par une rythmique à toute épreuve : Alain Barrabès, pianiste solide, vocaliste à l’occasion (I Can’t Give You Anything But Love), comme, du reste, la plupart des membres du septette ; Pierre-Luc Puig, improvisateur inspiré, doté, de surcroît, d’un sens harmonique aiguisé ; Michel Laffitte, lequel ne dédaigne pas de prêter à l’occasion le concours de sa voix savoureuse et de son scat ravageur.(Dinah) ; Benoît Auprètre, enfin, capable de passer du rythme berceur de la biguine au swing le plus torride (Please Don’t Talk About Me When I’ve Gone). Bref, le Mississippi Jazz Band tel qu’en lui-même. Autant dire, comme on l’aime.
Jacques Aboucaya