Capitaine Eddy et son ruisselant Nautilus
Pascal Tassy, fidèle lecteur de Jazz Magazine, nous a envoyé par courriel un bel hommage au grand organiste disparu.
Hier soir, j’ai appris la mort d’Eddy Louiss. Depuis, je rumine. Alors il me faut écrire quelques mots et les partager. Alors, forcément, c’est avec Jazzmag. Eddy Louiss le plus grand organiste ! « Le plus grand » ça ne veut rien dire mais il faut le dire quand même. Et, en plus de “Kind Of Sabi” avec John Surman, c’est “Dinasty” qui m’est aussitôt revenu. Revenu, pas vraiment puisque les thèmes de ce disque ne quittent jamais ma tête. Un disque plein de Stan Getz, bien sûr, mais plein de la musique de Louiss, en une rare alchimie…
Il nous reste donc les disques d’Eddy Louiss en leader et en sideman. Et des souvenirs. Un, pittoresque, parmi d’autres. Gérard Terronès avait organisé un festival de jazz à la Défense. C’était la fin des années 1970 ou le début des années 1980, je ne me souviens plus. Ce soir-là Eddy Louiss passait avant Pharoah Sanders. Ça tombait bien, j’adorais la liberté des deux. Louiss donna un concert plein de jus et de musicalité, comment en aurait-il été autrement ? Et nous fît découvrir son nouveau batteur, un certain Paco Séry… Au milieu du set, Eddy s’était lancé dans un ‘Round Midnight habité, où les volutes de l’orgue rivalisaient de profondeur – c’était bien le Nautilus… Et là une spectatrice pas loin de moi se mit à hurler : « On veut du jazz, on n’est pas au bal du 14 juillet ! »
Eddy Louiss, je l’ai découvert, comme beaucoup de ma génération yé-yé, en écoutant le 25cm de Nougaro avec Le rouge et le noir, puis sur scène avec le même Nougaro en décembre 1965 à Bobino. J’avais 16 ans et une culture rock’n’roll pas encore aspirée par le jazz. A Bobino, Nougaro et la fine fleur du jazz français cassèrent la baraque, le final fut un dément Amour Sorcier où les racines africaines ont fait trembler les murs de la vieille salle devant un public (plutôt chanson française) médusé, voire tétanisé… Les gaillards avaient chauffé la scène, sinon la salle, mieux que le plus rocker des rockers avec le swing en plus ! Eddy Louiss m’avait estomaqué.
Allez, je vais réécouter Blues For Klook, ce coup-là c’est blues for Louiss…
Pascal Tassy
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Pascal Tassy, fidèle lecteur de Jazz Magazine, nous a envoyé par courriel un bel hommage au grand organiste disparu.
Hier soir, j’ai appris la mort d’Eddy Louiss. Depuis, je rumine. Alors il me faut écrire quelques mots et les partager. Alors, forcément, c’est avec Jazzmag. Eddy Louiss le plus grand organiste ! « Le plus grand » ça ne veut rien dire mais il faut le dire quand même. Et, en plus de “Kind Of Sabi” avec John Surman, c’est “Dinasty” qui m’est aussitôt revenu. Revenu, pas vraiment puisque les thèmes de ce disque ne quittent jamais ma tête. Un disque plein de Stan Getz, bien sûr, mais plein de la musique de Louiss, en une rare alchimie…
Il nous reste donc les disques d’Eddy Louiss en leader et en sideman. Et des souvenirs. Un, pittoresque, parmi d’autres. Gérard Terronès avait organisé un festival de jazz à la Défense. C’était la fin des années 1970 ou le début des années 1980, je ne me souviens plus. Ce soir-là Eddy Louiss passait avant Pharoah Sanders. Ça tombait bien, j’adorais la liberté des deux. Louiss donna un concert plein de jus et de musicalité, comment en aurait-il été autrement ? Et nous fît découvrir son nouveau batteur, un certain Paco Séry… Au milieu du set, Eddy s’était lancé dans un ‘Round Midnight habité, où les volutes de l’orgue rivalisaient de profondeur – c’était bien le Nautilus… Et là une spectatrice pas loin de moi se mit à hurler : « On veut du jazz, on n’est pas au bal du 14 juillet ! »
Eddy Louiss, je l’ai découvert, comme beaucoup de ma génération yé-yé, en écoutant le 25cm de Nougaro avec Le rouge et le noir, puis sur scène avec le même Nougaro en décembre 1965 à Bobino. J’avais 16 ans et une culture rock’n’roll pas encore aspirée par le jazz. A Bobino, Nougaro et la fine fleur du jazz français cassèrent la baraque, le final fut un dément Amour Sorcier où les racines africaines ont fait trembler les murs de la vieille salle devant un public (plutôt chanson française) médusé, voire tétanisé… Les gaillards avaient chauffé la scène, sinon la salle, mieux que le plus rocker des rockers avec le swing en plus ! Eddy Louiss m’avait estomaqué.
Allez, je vais réécouter Blues For Klook, ce coup-là c’est blues for Louiss…
Pascal Tassy
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Pascal Tassy, fidèle lecteur de Jazz Magazine, nous a envoyé par courriel un bel hommage au grand organiste disparu.
Hier soir, j’ai appris la mort d’Eddy Louiss. Depuis, je rumine. Alors il me faut écrire quelques mots et les partager. Alors, forcément, c’est avec Jazzmag. Eddy Louiss le plus grand organiste ! « Le plus grand » ça ne veut rien dire mais il faut le dire quand même. Et, en plus de “Kind Of Sabi” avec John Surman, c’est “Dinasty” qui m’est aussitôt revenu. Revenu, pas vraiment puisque les thèmes de ce disque ne quittent jamais ma tête. Un disque plein de Stan Getz, bien sûr, mais plein de la musique de Louiss, en une rare alchimie…
Il nous reste donc les disques d’Eddy Louiss en leader et en sideman. Et des souvenirs. Un, pittoresque, parmi d’autres. Gérard Terronès avait organisé un festival de jazz à la Défense. C’était la fin des années 1970 ou le début des années 1980, je ne me souviens plus. Ce soir-là Eddy Louiss passait avant Pharoah Sanders. Ça tombait bien, j’adorais la liberté des deux. Louiss donna un concert plein de jus et de musicalité, comment en aurait-il été autrement ? Et nous fît découvrir son nouveau batteur, un certain Paco Séry… Au milieu du set, Eddy s’était lancé dans un ‘Round Midnight habité, où les volutes de l’orgue rivalisaient de profondeur – c’était bien le Nautilus… Et là une spectatrice pas loin de moi se mit à hurler : « On veut du jazz, on n’est pas au bal du 14 juillet ! »
Eddy Louiss, je l’ai découvert, comme beaucoup de ma génération yé-yé, en écoutant le 25cm de Nougaro avec Le rouge et le noir, puis sur scène avec le même Nougaro en décembre 1965 à Bobino. J’avais 16 ans et une culture rock’n’roll pas encore aspirée par le jazz. A Bobino, Nougaro et la fine fleur du jazz français cassèrent la baraque, le final fut un dément Amour Sorcier où les racines africaines ont fait trembler les murs de la vieille salle devant un public (plutôt chanson française) médusé, voire tétanisé… Les gaillards avaient chauffé la scène, sinon la salle, mieux que le plus rocker des rockers avec le swing en plus ! Eddy Louiss m’avait estomaqué.
Allez, je vais réécouter Blues For Klook, ce coup-là c’est blues for Louiss…
Pascal Tassy
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Pascal Tassy, fidèle lecteur de Jazz Magazine, nous a envoyé par courriel un bel hommage au grand organiste disparu.
Hier soir, j’ai appris la mort d’Eddy Louiss. Depuis, je rumine. Alors il me faut écrire quelques mots et les partager. Alors, forcément, c’est avec Jazzmag. Eddy Louiss le plus grand organiste ! « Le plus grand » ça ne veut rien dire mais il faut le dire quand même. Et, en plus de “Kind Of Sabi” avec John Surman, c’est “Dinasty” qui m’est aussitôt revenu. Revenu, pas vraiment puisque les thèmes de ce disque ne quittent jamais ma tête. Un disque plein de Stan Getz, bien sûr, mais plein de la musique de Louiss, en une rare alchimie…
Il nous reste donc les disques d’Eddy Louiss en leader et en sideman. Et des souvenirs. Un, pittoresque, parmi d’autres. Gérard Terronès avait organisé un festival de jazz à la Défense. C’était la fin des années 1970 ou le début des années 1980, je ne me souviens plus. Ce soir-là Eddy Louiss passait avant Pharoah Sanders. Ça tombait bien, j’adorais la liberté des deux. Louiss donna un concert plein de jus et de musicalité, comment en aurait-il été autrement ? Et nous fît découvrir son nouveau batteur, un certain Paco Séry… Au milieu du set, Eddy s’était lancé dans un ‘Round Midnight habité, où les volutes de l’orgue rivalisaient de profondeur – c’était bien le Nautilus… Et là une spectatrice pas loin de moi se mit à hurler : « On veut du jazz, on n’est pas au bal du 14 juillet ! »
Eddy Louiss, je l’ai découvert, comme beaucoup de ma génération yé-yé, en écoutant le 25cm de Nougaro avec Le rouge et le noir, puis sur scène avec le même Nougaro en décembre 1965 à Bobino. J’avais 16 ans et une culture rock’n’roll pas encore aspirée par le jazz. A Bobino, Nougaro et la fine fleur du jazz français cassèrent la baraque, le final fut un dément Amour Sorcier où les racines africaines ont fait trembler les murs de la vieille salle devant un public (plutôt chanson française) médusé, voire tétanisé… Les gaillards avaient chauffé la scène, sinon la salle, mieux que le plus rocker des rockers avec le swing en plus ! Eddy Louiss m’avait estomaqué.
Allez, je vais réécouter Blues For Klook, ce coup-là c’est blues for Louiss…
Pascal Tassy