Eliane Elias et Monty Alexander à Ramatuelle
Début en beauté pour Jazz à Ramatuelle, qui fête cette année la trentième édition d’une aventure débutée en 1986 avec la complicité du regretté Guy Lafitte, représenté symboliquement par la silhouette muette et altière de son saxophone ténor dressée sur la scène du Théâtre de verdure. Devant un amphithéâtre plein à craquer, Eliane Elias et Monty Alexander ont tour à tour enchanté le public varois depuis leur piano, illustrant au passage deux manières bien différentes de faire du jazz une musique populaire.
Eliane Elias, Ramatuelle, Théâtre de verdure, dimanche 16 août 2015, 21 h.
Eliane Elias (piano, chant), Marc Johnson (b), Rafael Barata (dm), Rubens de la Corte (g).
La soirée d’ouverture affichait complet : décidément, les chanteuses ont la cote, à moins que ce ne soit la musique brésilienne, dont Eliane Elias, native du pays, présentait un florilège à la tête d’un trio « + 1 », où le rôle du guitariste Rubens de la Corte se limitait pour l’essentiel à assurer le soutien harmonique lorsque la vocaliste choisissait de lâcher son clavier. Pour compléter le casting, l’inséparable Marc Johnson à la contrebasse – plutôt sous-utilisé dans ce contexte malgré quelques belles saillies, y compris à l’archet – et un excellent batteur carioca qui enchanta le public par ses solos spectaculaires : Rafael Barata. Guère de surprise du côté du répertoire, constitué pour l’essentiel de classiques de la bossa nova (Aquarela do Brasil, Chega de Saudade, Só danço samba, Desafinado…), complétés par quelques standards américains non moins incontournables (I Thought About You et Embreacable You, tous deux dédiés à Chet Baker). Si les talents de la pianiste éclatent surtout dans ses introductions, c’est d’abord la chanteuse qui est ici mis en valeur, dont le timbre quelque peu fragile est compensé sans peine par un incontestable sens du phrasé, et bien sûr par une impeccable diction brésilienne. Visiblement, parfaitement préparé et répété, le spectacle se déroule sans accroc, avec un professionnalisme et un sens du show très américains. On aimerait parfois un peu plus de surprise et de prise de risque, ce qui n’empêche nullement le public de succomber corps et âme à cette mécanique parfaitement huilée.
Monty Alexander Trio, Théâtre de verdure, lundi 17 août 2015, 21 h.
Monty Alexander (piano, mélodica, voix), Hassan Shakur (b), Obed Calvaire (dm), Caterina Zapponi (chant).
Le lendemain soir, Monty Alexander aborde le concert avec une toute autre approche. Non que le pianiste ait surpris, fidèle à son univers personnel entre swing et reggae de sa Jamaïque natale. Mais au sein de ce cadre somme toute attendu, la place laissée à la spontanéité semble autrement plus importante. Laissant « tourner » à l’envie son excellente rythmique, marquée par l’ancrage terrien du contrebassiste Hassan Shakur et les grooves précis et tout en finesse d’Obed Calvaire – quelque part entre Connie Kay et un batteur de la Nouvelle-Orléans –, Monty, d’humeur facétieuse, virevolte, papillonne, citant là un thème, là un autre, au point qu’on ne sait souvent plus quel morceau il est vraiment en train de jouer ! Un rapide et inattendu tour de chant polyglotte de son épouse et agente Caterina Zapponi (trois morceaux enchaînés en cinq minutes ou presque : une chanson italienne, Estate et C’est si bon) apporte une respiration bienvenue, avant un final forcément triomphal, couronné d’une standing ovation. C’est que Monty Alexander ne se contente pas d’amuser le public : il préfère s’amuser avec lui.
Pascal Rozat
Remerciements à Michel Laborde pour les photos
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Début en beauté pour Jazz à Ramatuelle, qui fête cette année la trentième édition d’une aventure débutée en 1986 avec la complicité du regretté Guy Lafitte, représenté symboliquement par la silhouette muette et altière de son saxophone ténor dressée sur la scène du Théâtre de verdure. Devant un amphithéâtre plein à craquer, Eliane Elias et Monty Alexander ont tour à tour enchanté le public varois depuis leur piano, illustrant au passage deux manières bien différentes de faire du jazz une musique populaire.
Eliane Elias, Ramatuelle, Théâtre de verdure, dimanche 16 août 2015, 21 h.
Eliane Elias (piano, chant), Marc Johnson (b), Rafael Barata (dm), Rubens de la Corte (g).
La soirée d’ouverture affichait complet : décidément, les chanteuses ont la cote, à moins que ce ne soit la musique brésilienne, dont Eliane Elias, native du pays, présentait un florilège à la tête d’un trio « + 1 », où le rôle du guitariste Rubens de la Corte se limitait pour l’essentiel à assurer le soutien harmonique lorsque la vocaliste choisissait de lâcher son clavier. Pour compléter le casting, l’inséparable Marc Johnson à la contrebasse – plutôt sous-utilisé dans ce contexte malgré quelques belles saillies, y compris à l’archet – et un excellent batteur carioca qui enchanta le public par ses solos spectaculaires : Rafael Barata. Guère de surprise du côté du répertoire, constitué pour l’essentiel de classiques de la bossa nova (Aquarela do Brasil, Chega de Saudade, Só danço samba, Desafinado…), complétés par quelques standards américains non moins incontournables (I Thought About You et Embreacable You, tous deux dédiés à Chet Baker). Si les talents de la pianiste éclatent surtout dans ses introductions, c’est d’abord la chanteuse qui est ici mis en valeur, dont le timbre quelque peu fragile est compensé sans peine par un incontestable sens du phrasé, et bien sûr par une impeccable diction brésilienne. Visiblement, parfaitement préparé et répété, le spectacle se déroule sans accroc, avec un professionnalisme et un sens du show très américains. On aimerait parfois un peu plus de surprise et de prise de risque, ce qui n’empêche nullement le public de succomber corps et âme à cette mécanique parfaitement huilée.
Monty Alexander Trio, Théâtre de verdure, lundi 17 août 2015, 21 h.
Monty Alexander (piano, mélodica, voix), Hassan Shakur (b), Obed Calvaire (dm), Caterina Zapponi (chant).
Le lendemain soir, Monty Alexander aborde le concert avec une toute autre approche. Non que le pianiste ait surpris, fidèle à son univers personnel entre swing et reggae de sa Jamaïque natale. Mais au sein de ce cadre somme toute attendu, la place laissée à la spontanéité semble autrement plus importante. Laissant « tourner » à l’envie son excellente rythmique, marquée par l’ancrage terrien du contrebassiste Hassan Shakur et les grooves précis et tout en finesse d’Obed Calvaire – quelque part entre Connie Kay et un batteur de la Nouvelle-Orléans –, Monty, d’humeur facétieuse, virevolte, papillonne, citant là un thème, là un autre, au point qu’on ne sait souvent plus quel morceau il est vraiment en train de jouer ! Un rapide et inattendu tour de chant polyglotte de son épouse et agente Caterina Zapponi (trois morceaux enchaînés en cinq minutes ou presque : une chanson italienne, Estate et C’est si bon) apporte une respiration bienvenue, avant un final forcément triomphal, couronné d’une standing ovation. C’est que Monty Alexander ne se contente pas d’amuser le public : il préfère s’amuser avec lui.
Pascal Rozat
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Début en beauté pour Jazz à Ramatuelle, qui fête cette année la trentième édition d’une aventure débutée en 1986 avec la complicité du regretté Guy Lafitte, représenté symboliquement par la silhouette muette et altière de son saxophone ténor dressée sur la scène du Théâtre de verdure. Devant un amphithéâtre plein à craquer, Eliane Elias et Monty Alexander ont tour à tour enchanté le public varois depuis leur piano, illustrant au passage deux manières bien différentes de faire du jazz une musique populaire.
Eliane Elias, Ramatuelle, Théâtre de verdure, dimanche 16 août 2015, 21 h.
Eliane Elias (piano, chant), Marc Johnson (b), Rafael Barata (dm), Rubens de la Corte (g).
La soirée d’ouverture affichait complet : décidément, les chanteuses ont la cote, à moins que ce ne soit la musique brésilienne, dont Eliane Elias, native du pays, présentait un florilège à la tête d’un trio « + 1 », où le rôle du guitariste Rubens de la Corte se limitait pour l’essentiel à assurer le soutien harmonique lorsque la vocaliste choisissait de lâcher son clavier. Pour compléter le casting, l’inséparable Marc Johnson à la contrebasse – plutôt sous-utilisé dans ce contexte malgré quelques belles saillies, y compris à l’archet – et un excellent batteur carioca qui enchanta le public par ses solos spectaculaires : Rafael Barata. Guère de surprise du côté du répertoire, constitué pour l’essentiel de classiques de la bossa nova (Aquarela do Brasil, Chega de Saudade, Só danço samba, Desafinado…), complétés par quelques standards américains non moins incontournables (I Thought About You et Embreacable You, tous deux dédiés à Chet Baker). Si les talents de la pianiste éclatent surtout dans ses introductions, c’est d’abord la chanteuse qui est ici mis en valeur, dont le timbre quelque peu fragile est compensé sans peine par un incontestable sens du phrasé, et bien sûr par une impeccable diction brésilienne. Visiblement, parfaitement préparé et répété, le spectacle se déroule sans accroc, avec un professionnalisme et un sens du show très américains. On aimerait parfois un peu plus de surprise et de prise de risque, ce qui n’empêche nullement le public de succomber corps et âme à cette mécanique parfaitement huilée.
Monty Alexander Trio, Théâtre de verdure, lundi 17 août 2015, 21 h.
Monty Alexander (piano, mélodica, voix), Hassan Shakur (b), Obed Calvaire (dm), Caterina Zapponi (chant).
Le lendemain soir, Monty Alexander aborde le concert avec une toute autre approche. Non que le pianiste ait surpris, fidèle à son univers personnel entre swing et reggae de sa Jamaïque natale. Mais au sein de ce cadre somme toute attendu, la place laissée à la spontanéité semble autrement plus importante. Laissant « tourner » à l’envie son excellente rythmique, marquée par l’ancrage terrien du contrebassiste Hassan Shakur et les grooves précis et tout en finesse d’Obed Calvaire – quelque part entre Connie Kay et un batteur de la Nouvelle-Orléans –, Monty, d’humeur facétieuse, virevolte, papillonne, citant là un thème, là un autre, au point qu’on ne sait souvent plus quel morceau il est vraiment en train de jouer ! Un rapide et inattendu tour de chant polyglotte de son épouse et agente Caterina Zapponi (trois morceaux enchaînés en cinq minutes ou presque : une chanson italienne, Estate et C’est si bon) apporte une respiration bienvenue, avant un final forcément triomphal, couronné d’une standing ovation. C’est que Monty Alexander ne se contente pas d’amuser le public : il préfère s’amuser avec lui.
Pascal Rozat
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Eliane Elias, Ramatuelle, Théâtre de verdure, dimanche 16 août 2015, 21 h.
Eliane Elias (piano, chant), Marc Johnson (b), Rafael Barata (dm), Rubens de la Corte (g).
La soirée d’ouverture affichait complet : décidément, les chanteuses ont la cote, à moins que ce ne soit la musique brésilienne, dont Eliane Elias, native du pays, présentait un florilège à la tête d’un trio « + 1 », où le rôle du guitariste Rubens de la Corte se limitait pour l’essentiel à assurer le soutien harmonique lorsque la vocaliste choisissait de lâcher son clavier. Pour compléter le casting, l’inséparable Marc Johnson à la contrebasse – plutôt sous-utilisé dans ce contexte malgré quelques belles saillies, y compris à l’archet – et un excellent batteur carioca qui enchanta le public par ses solos spectaculaires : Rafael Barata. Guère de surprise du côté du répertoire, constitué pour l’essentiel de classiques de la bossa nova (Aquarela do Brasil, Chega de Saudade, Só danço samba, Desafinado…), complétés par quelques standards américains non moins incontournables (I Thought About You et Embreacable You, tous deux dédiés à Chet Baker). Si les talents de la pianiste éclatent surtout dans ses introductions, c’est d’abord la chanteuse qui est ici mis en valeur, dont le timbre quelque peu fragile est compensé sans peine par un incontestable sens du phrasé, et bien sûr par une impeccable diction brésilienne. Visiblement, parfaitement préparé et répété, le spectacle se déroule sans accroc, avec un professionnalisme et un sens du show très américains. On aimerait parfois un peu plus de surprise et de prise de risque, ce qui n’empêche nullement le public de succomber corps et âme à cette mécanique parfaitement huilée.
Monty Alexander Trio, Théâtre de verdure, lundi 17 août 2015, 21 h.
Monty Alexander (piano, mélodica, voix), Hassan Shakur (b), Obed Calvaire (dm), Caterina Zapponi (chant).
Le lendemain soir, Monty Alexander aborde le concert avec une toute autre approche. Non que le pianiste ait surpris, fidèle à son univers personnel entre swing et reggae de sa Jamaïque natale. Mais au sein de ce cadre somme toute attendu, la place laissée à la spontanéité semble autrement plus importante. Laissant « tourner » à l’envie son excellente rythmique, marquée par l’ancrage terrien du contrebassiste Hassan Shakur et les grooves précis et tout en finesse d’Obed Calvaire – quelque part entre Connie Kay et un batteur de la Nouvelle-Orléans –, Monty, d’humeur facétieuse, virevolte, papillonne, citant là un thème, là un autre, au point qu’on ne sait souvent plus quel morceau il est vraiment en train de jouer ! Un rapide et inattendu tour de chant polyglotte de son épouse et agente Caterina Zapponi (trois morceaux enchaînés en cinq minutes ou presque : une chanson italienne, Estate et C’est si bon) apporte une respiration bienvenue, avant un final forcément triomphal, couronné d’une standing ovation. C’est que Monty Alexander ne se contente pas d’amuser le public : il préfère s’amuser avec lui.
Pascal Rozat
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Début en beauté pour Jazz à Ramatuelle, qui fête cette année la trentième édition d’une aventure débutée en 1986 avec la complicité du regretté Guy Lafitte, représenté symboliquement par la silhouette muette et altière de son saxophone ténor dressée sur la scène du Théâtre de verdure. Devant un amphithéâtre plein à craquer, Eliane Elias et Monty Alexander ont tour à tour enchanté le public varois depuis leur piano, illustrant au passage deux manières bien différentes de faire du jazz une musique populaire.
Eliane Elias, Ramatuelle, Théâtre de verdure, dimanche 16 août 2015, 21 h.
Eliane Elias (piano, chant), Marc Johnson (b), Rafael Barata (dm), Rubens de la Corte (g).
La soirée d’ouverture affichait complet : décidément, les chanteuses ont la cote, à moins que ce ne soit la musique brésilienne, dont Eliane Elias, native du pays, présentait un florilège à la tête d’un trio « + 1 », où le rôle du guitariste Rubens de la Corte se limitait pour l’essentiel à assurer le soutien harmonique lorsque la vocaliste choisissait de lâcher son clavier. Pour compléter le casting, l’inséparable Marc Johnson à la contrebasse – plutôt sous-utilisé dans ce contexte malgré quelques belles saillies, y compris à l’archet – et un excellent batteur carioca qui enchanta le public par ses solos spectaculaires : Rafael Barata. Guère de surprise du côté du répertoire, constitué pour l’essentiel de classiques de la bossa nova (Aquarela do Brasil, Chega de Saudade, Só danço samba, Desafinado…), complétés par quelques standards américains non moins incontournables (I Thought About You et Embreacable You, tous deux dédiés à Chet Baker). Si les talents de la pianiste éclatent surtout dans ses introductions, c’est d’abord la chanteuse qui est ici mis en valeur, dont le timbre quelque peu fragile est compensé sans peine par un incontestable sens du phrasé, et bien sûr par une impeccable diction brésilienne. Visiblement, parfaitement préparé et répété, le spectacle se déroule sans accroc, avec un professionnalisme et un sens du show très américains. On aimerait parfois un peu plus de surprise et de prise de risque, ce qui n’empêche nullement le public de succomber corps et âme à cette mécanique parfaitement huilée.
Monty Alexander Trio, Théâtre de verdure, lundi 17 août 2015, 21 h.
Monty Alexander (piano, mélodica, voix), Hassan Shakur (b), Obed Calvaire (dm), Caterina Zapponi (chant).
Le lendemain soir, Monty Alexander aborde le concert avec une toute autre approche. Non que le pianiste ait surpris, fidèle à son univers personnel entre swing et reggae de sa Jamaïque natale. Mais au sein de ce cadre somme toute attendu, la place laissée à la spontanéité semble autrement plus importante. Laissant « tourner » à l’envie son excellente rythmique, marquée par l’ancrage terrien du contrebassiste Hassan Shakur et les grooves précis et tout en finesse d’Obed Calvaire – quelque part entre Connie Kay et un batteur de la Nouvelle-Orléans –, Monty, d’humeur facétieuse, virevolte, papillonne, citant là un thème, là un autre, au point qu’on ne sait souvent plus quel morceau il est vraiment en train de jouer ! Un rapide et inattendu tour de chant polyglotte de son épouse et agente Caterina Zapponi (trois morceaux enchaînés en cinq minutes ou presque : une chanson italienne, Estate et C’est si bon) apporte une respiration bienvenue, avant un final forcément triomphal, couronné d’une standing ovation. C’est que Monty Alexander ne se contente pas d’amuser le public : il préfère s’amuser avec lui.
Pascal Rozat
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Début en beauté pour Jazz à Ramatuelle, qui fête cette année la trentième édition d’une aventure débutée en 1986 avec la complicité du regretté Guy Lafitte, représenté symboliquement par la silhouette muette et altière de son saxophone ténor dressée sur la scène du Théâtre de verdure. Devant un amphithéâtre plein à craquer, Eliane Elias et Monty Alexander ont tour à tour enchanté le public varois depuis leur piano, illustrant au passage deux manières bien différentes de faire du jazz une musique populaire.
Eliane Elias, Ramatuelle, Théâtre de verdure, dimanche 16 août 2015, 21 h.
Eliane Elias (piano, chant), Marc Johnson (b), Rafael Barata (dm), Rubens de la Corte (g).
La soirée d’ouverture affichait complet : décidément, les chanteuses ont la cote, à moins que ce ne soit la musique brésilienne, dont Eliane Elias, native du pays, présentait un florilège à la tête d’un trio « + 1 », où le rôle du guitariste Rubens de la Corte se limitait pour l’essentiel à assurer le soutien harmonique lorsque la vocaliste choisissait de lâcher son clavier. Pour compléter le casting, l’inséparable Marc Johnson à la contrebasse – plutôt sous-utilisé dans ce contexte malgré quelques belles saillies, y compris à l’archet – et un excellent batteur carioca qui enchanta le public par ses solos spectaculaires : Rafael Barata. Guère de surprise du côté du répertoire, constitué pour l’essentiel de classiques de la bossa nova (Aquarela do Brasil, Chega de Saudade, Só danço samba, Desafinado…), complétés par quelques standards américains non moins incontournables (I Thought About You et Embreacable You, tous deux dédiés à Chet Baker). Si les talents de la pianiste éclatent surtout dans ses introductions, c’est d’abord la chanteuse qui est ici mis en valeur, dont le timbre quelque peu fragile est compensé sans peine par un incontestable sens du phrasé, et bien sûr par une impeccable diction brésilienne. Visiblement, parfaitement préparé et répété, le spectacle se déroule sans accroc, avec un professionnalisme et un sens du show très américains. On aimerait parfois un peu plus de surprise et de prise de risque, ce qui n’empêche nullement le public de succomber corps et âme à cette mécanique parfaitement huilée.
Monty Alexander Trio, Théâtre de verdure, lundi 17 août 2015, 21 h.
Monty Alexander (piano, mélodica, voix), Hassan Shakur (b), Obed Calvaire (dm), Caterina Zapponi (chant).
Le lendemain soir, Monty Alexander aborde le concert avec une toute autre approche. Non que le pianiste ait surpris, fidèle à son univers personnel entre swing et reggae de sa Jamaïque natale. Mais au sein de ce cadre somme toute attendu, la place laissée à la spontanéité semble autrement plus importante. Laissant « tourner » à l’envie son excellente rythmique, marquée par l’ancrage terrien du contrebassiste Hassan Shakur et les grooves précis et tout en finesse d’Obed Calvaire – quelque part entre Connie Kay et un batteur de la Nouvelle-Orléans –, Monty, d’humeur facétieuse, virevolte, papillonne, citant là un thème, là un autre, au point qu’on ne sait souvent plus quel morceau il est vraiment en train de jouer ! Un rapide et inattendu tour de chant polyglotte de son épouse et agente Caterina Zapponi (trois morceaux enchaînés en cinq minutes ou presque : une chanson italienne, Estate et C’est si bon) apporte une respiration bienvenue, avant un final forcément triomphal, couronné d’une standing ovation. C’est que Monty Alexander ne se contente pas d’amuser le public : il préfère s’amuser avec lui.
Pascal Rozat
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Début en beauté pour Jazz à Ramatuelle, qui fête cette année la trentième édition d’une aventure débutée en 1986 avec la complicité du regretté Guy Lafitte, représenté symboliquement par la silhouette muette et altière de son saxophone ténor dressée sur la scène du Théâtre de verdure. Devant un amphithéâtre plein à craquer, Eliane Elias et Monty Alexander ont tour à tour enchanté le public varois depuis leur piano, illustrant au passage deux manières bien différentes de faire du jazz une musique populaire.
Eliane Elias, Ramatuelle, Théâtre de verdure, dimanche 16 août 2015, 21 h.
Eliane Elias (piano, chant), Marc Johnson (b), Rafael Barata (dm), Rubens de la Corte (g).
La soirée d’ouverture affichait complet : décidément, les chanteuses ont la cote, à moins que ce ne soit la musique brésilienne, dont Eliane Elias, native du pays, présentait un florilège à la tête d’un trio « + 1 », où le rôle du guitariste Rubens de la Corte se limitait pour l’essentiel à assurer le soutien harmonique lorsque la vocaliste choisissait de lâcher son clavier. Pour compléter le casting, l’inséparable Marc Johnson à la contrebasse – plutôt sous-utilisé dans ce contexte malgré quelques belles saillies, y compris à l’archet – et un excellent batteur carioca qui enchanta le public par ses solos spectaculaires : Rafael Barata. Guère de surprise du côté du répertoire, constitué pour l’essentiel de classiques de la bossa nova (Aquarela do Brasil, Chega de Saudade, Só danço samba, Desafinado…), complétés par quelques standards américains non moins incontournables (I Thought About You et Embreacable You, tous deux dédiés à Chet Baker). Si les talents de la pianiste éclatent surtout dans ses introductions, c’est d’abord la chanteuse qui est ici mis en valeur, dont le timbre quelque peu fragile est compensé sans peine par un incontestable sens du phrasé, et bien sûr par une impeccable diction brésilienne. Visiblement, parfaitement préparé et répété, le spectacle se déroule sans accroc, avec un professionnalisme et un sens du show très américains. On aimerait parfois un peu plus de surprise et de prise de risque, ce qui n’empêche nullement le public de succomber corps et âme à cette mécanique parfaitement huilée.
Monty Alexander Trio, Théâtre de verdure, lundi 17 août 2015, 21 h.
Monty Alexander (piano, mélodica, voix), Hassan Shakur (b), Obed Calvaire (dm), Caterina Zapponi (chant).
Le lendemain soir, Monty Alexander aborde le concert avec une toute autre approche. Non que le pianiste ait surpris, fidèle à son univers personnel entre swing et reggae de sa Jamaïque natale. Mais au sein de ce cadre somme toute attendu, la place laissée à la spontanéité semble autrement plus importante. Laissant « tourner » à l’envie son excellente rythmique, marquée par l’ancrage terrien du contrebassiste Hassan Shakur et les grooves précis et tout en finesse d’Obed Calvaire – quelque part entre Connie Kay et un batteur de la Nouvelle-Orléans –, Monty, d’humeur facétieuse, virevolte, papillonne, citant là un thème, là un autre, au point qu’on ne sait souvent plus quel morceau il est vraiment en train de jouer ! Un rapide et inattendu tour de chant polyglotte de son épouse et agente Caterina Zapponi (trois morceaux enchaînés en cinq minutes ou presque : une chanson italienne, Estate et C’est si bon) apporte une respiration bienvenue, avant un final forcément triomphal, couronné d’une standing ovation. C’est que Monty Alexander ne se contente pas d’amuser le public : il préfère s’amuser avec lui.
Pascal Rozat
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Début en beauté pour Jazz à Ramatuelle, qui fête cette année la trentième édition d’une aventure débutée en 1986 avec la complicité du regretté Guy Lafitte, représenté symboliquement par la silhouette muette et altière de son saxophone ténor dressée sur la scène du Théâtre de verdure. Devant un amphithéâtre plein à craquer, Eliane Elias et Monty Alexander ont tour à tour enchanté le public varois depuis leur piano, illustrant au passage deux manières bien différentes de faire du jazz une musique populaire.
Eliane Elias, Ramatuelle, Théâtre de verdure, dimanche 16 août 2015, 21 h.
Eliane Elias (piano, chant), Marc Johnson (b), Rafael Barata (dm), Rubens de la Corte (g).
La soirée d’ouverture affichait complet : décidément, les chanteuses ont la cote, à moins que ce ne soit la musique brésilienne, dont Eliane Elias, native du pays, présentait un florilège à la tête d’un trio « + 1 », où le rôle du guitariste Rubens de la Corte se limitait pour l’essentiel à assurer le soutien harmonique lorsque la vocaliste choisissait de lâcher son clavier. Pour compléter le casting, l’inséparable Marc Johnson à la contrebasse – plutôt sous-utilisé dans ce contexte malgré quelques belles saillies, y compris à l’archet – et un excellent batteur carioca qui enchanta le public par ses solos spectaculaires : Rafael Barata. Guère de surprise du côté du répertoire, constitué pour l’essentiel de classiques de la bossa nova (Aquarela do Brasil, Chega de Saudade, Só danço samba, Desafinado…), complétés par quelques standards américains non moins incontournables (I Thought About You et Embreacable You, tous deux dédiés à Chet Baker). Si les talents de la pianiste éclatent surtout dans ses introductions, c’est d’abord la chanteuse qui est ici mis en valeur, dont le timbre quelque peu fragile est compensé sans peine par un incontestable sens du phrasé, et bien sûr par une impeccable diction brésilienne. Visiblement, parfaitement préparé et répété, le spectacle se déroule sans accroc, avec un professionnalisme et un sens du show très américains. On aimerait parfois un peu plus de surprise et de prise de risque, ce qui n’empêche nullement le public de succomber corps et âme à cette mécanique parfaitement huilée.
Monty Alexander Trio, Théâtre de verdure, lundi 17 août 2015, 21 h.
Monty Alexander (piano, mélodica, voix), Hassan Shakur (b), Obed Calvaire (dm), Caterina Zapponi (chant).
Le lendemain soir, Monty Alexander aborde le concert avec une toute autre approche. Non que le pianiste ait surpris, fidèle à son univers personnel entre swing et reggae de sa Jamaïque natale. Mais au sein de ce cadre somme toute attendu, la place laissée à la spontanéité semble autrement plus importante. Laissant « tourner » à l’envie son excellente rythmique, marquée par l’ancrage terrien du contrebassiste Hassan Shakur et les grooves précis et tout en finesse d’Obed Calvaire – quelque part entre Connie Kay et un batteur de la Nouvelle-Orléans –, Monty, d’humeur facétieuse, virevolte, papillonne, citant là un thème, là un autre, au point qu’on ne sait souvent plus quel morceau il est vraiment en train de jouer ! Un rapide et inattendu tour de chant polyglotte de son épouse et agente Caterina Zapponi (trois morceaux enchaînés en cinq minutes ou presque : une chanson italienne, Estate et C’est si bon) apporte une respiration bienvenue, avant un final forcément triomphal, couronné d’une standing ovation. C’est que Monty Alexander ne se contente pas d’amuser le public : il préfère s’amuser avec lui.
Pascal Rozat
Remerciements à Michel Laborde pour les photos