Arts des villes et arts des champs à Malguénac : revue de presse avant le coup d’envoi
Voilà, Malguénac, ça commence ce soir, jeudi 20 août, c’est écrit dans le journal. Ouest-France, édition Pontivy du mercredi 19, sur une presque pleine page avec pour seule concurrence la photo d’Elektra, « jeune chatte croisée siamoise blanche et créme, avec des beaux yeux bleus, née le 1er avril dernier, à adopter au refuge de la SPA à Saint-Nizon, en Malguénac. »
Malguénac, donc, Arts des villes, arts des champs, le festival de jazz qui ne veut pas dire son nom. « Elitiste, le jazz ? Malguénac prouve le contraire. » titre Ouest-France qui fait dire à l’historique et discret Ronan Prod’homme : « Laissez-vous tenter. Le jazz est souvent considéré comme une musique intellectuelle et élitiste. A Malguénac, nous voulons garder un cadre populaire pour que tout le monde se sente bien. » Philippe Jouan, membre du bureau collégial, commente dans Le Télégramme du même jour : « Les puristes ne comprennent pas qu’on n’utilise pas le mot jazz dans le nom du festival alors que si les autres le voyaient, ils s’enfuiraient. » C’est marrant et c’est assez triste, tellement commun, cette réputation du jazz. Beaucoup de festivals ont fait le calcul inverse. Festivals de jazz d’où l’on a exclu le jazz. Jazz, pour un festival, ça fait bien, pourvu qu’il n’y en ait pas. De même qu’à la radio, un bon jazzman est un jazzman mort… ou une chanteuse.
Au festival Arts des villes, Arts des champs de Malguénac, ont n’est pas pour autant puriste, mais on a le sens des proportions. En bon français, ça s’appelle « ne pas péter plus haut que son cul. », si l’on comprend bien Philippe Jouan, toujours dans Le Télégramme, qui précise : « Nous nous sommes beaucoup questionnés sur notre communication. Avec un budget de 80 000 €, nous avons un équilibre budgétaire fragile ; ça se joue à 50-100 entrées. » « Nous n’avons pas les moyens des Vieilles charrues ou de Jazz à Vannes, complète-t-il dans Ouest France. Mais tant mieux ! » La chance qu’on a de rester petit et de ne pas avoir à remplir les arènes de Vienne ou le chapiteau de Marciac. « On ne cherche pas à programmer que des grosses têtes d’affiche. L’idée c’est de faire venir des musiciens tout-terrain. Des pointures du jazz qu’on ne voit pas partout, afin de réserver de belles surprises. »
Voici trois ans, le festival avait eu chaud : 20 000 € de déficit. C’est Le Télégramme qui rappelle ce chiffre. Je me souviens que le Président d’alors m’avait confié en avoir été pour sa poche. Du coup, on avait fait les poches du public qui s’y était prêté de bonne grâce. Et c’est désormais un bureau collégial de dix co-présidents qui mène la barque. Et ça reste un festival à taille humaine, convivial, chaleureux, avec des oreilles grandes ouvertes au-delà des lois du marketting.
Je me souviens que la première fois que je m’y suis rendu, c’était en avant-première, pour un dîner chantant, dans la grande tradition bretonne, animé par les deux chanteurs des Ours du Scorff, précédé d’une démonstration du stage de claquettes. Demain, 20 août 18h : exposition Sur le fil (créateur, professionnels du fil, du téléphone à la toile d’araignée…) ; 19h : table ronde “improvisation et écriture” avec l’écrivain Alexis Gloaguen autour du thème Tirer sur le fil : variations dixieland, développement konitzien, improvisation motivique rollinsienne, vagabondage ornettien, art de l’historiette armstronguienne, assauts coltraniens… tension, dénouement, détente, art du cliché juxtaposé, fil rouge de la grille, du chabada et de la walking bas… Peut-être s’agira-t-il de tout ça ? Peut-être d’autre chose. Avec un poète, on ne sait pas. 20h40 : le groupe rouennais Papanosh pour un programme mingusien “Oh Yeah !”, avec ses invités, Roy Nathanson et, si je suis bien informé, le tromboniste Fidel Fourneyron (Oh Yeah ! bis, le public de Banlieues bleues sait de quoi il s’agit). 22h20 : le duo de la trompettiste Airelle Besson et du guitariste Nelson Veras (j’y serai !). Minuit (l’après-Cendrillon, c’est le péché mignon de Malguénac) : Vincent Peirani et son groupe Living Being, avec son notamment son compère Emile Parisien (j’y serai encore). Ceci sans rien dire des entractes qui n’en sont pas vraiment…
Le 21 août : le Kami Quintet , quintette marseillais monté par le guitariste Pascal Charrier qui s’est laissé contaminer par des membres du Ping Machine (le sax Julien Soro et le batteur Rafaël Koerner) par l’intermédaire du tromboniste Bastien Ballaz, Franck Vaillant et son groupe Raising Benzine (Antonin-Tri Hoang, Julien Desprez, Antonin Rayon), Julien Lourau et son Electric Biddle (un groupe que le saxophoniste nous ramène de Londres et qu’il n’a que très rarement présenté en France, en tout cas nulle part cet été).
Samedi 22 août (les samedis de Malguénac sont toujours plus musiques actuelles et world) : Belly Up (dans une veine “progressive rock” avec laquelle le public de Malguénac est familier), Jeanne Added (on ne la présente plus, surtout au public breton qui l’a propulsée en haut de l’affiche des dernières Transmusicales de Rennes…). Plus les stages de claquettes américaines et irlandaises et de percussions corporelles, celui de jazz vocal et instrumental dirigé par le pianiste Sébastien Ducher et la chanteuse Marion Thomas (dont le quartette était à l’affiche l’an dernier sur un répertoire de sa plume) dans le prolongement d’un travail entamé à Cléguérec en juillet, qui se produira le 21 à 19h. Plus encore des jeux, des ateliers , un vide grenier, du fil de fer, du conte, des palets, du modelage, des confitures, des embobineuses, des débobineuses, des rembobineuses… En espérant qu’Elektra trouve une maison. Franck Bergerot
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Voilà, Malguénac, ça commence ce soir, jeudi 20 août, c’est écrit dans le journal. Ouest-France, édition Pontivy du mercredi 19, sur une presque pleine page avec pour seule concurrence la photo d’Elektra, « jeune chatte croisée siamoise blanche et créme, avec des beaux yeux bleus, née le 1er avril dernier, à adopter au refuge de la SPA à Saint-Nizon, en Malguénac. »
Malguénac, donc, Arts des villes, arts des champs, le festival de jazz qui ne veut pas dire son nom. « Elitiste, le jazz ? Malguénac prouve le contraire. » titre Ouest-France qui fait dire à l’historique et discret Ronan Prod’homme : « Laissez-vous tenter. Le jazz est souvent considéré comme une musique intellectuelle et élitiste. A Malguénac, nous voulons garder un cadre populaire pour que tout le monde se sente bien. » Philippe Jouan, membre du bureau collégial, commente dans Le Télégramme du même jour : « Les puristes ne comprennent pas qu’on n’utilise pas le mot jazz dans le nom du festival alors que si les autres le voyaient, ils s’enfuiraient. » C’est marrant et c’est assez triste, tellement commun, cette réputation du jazz. Beaucoup de festivals ont fait le calcul inverse. Festivals de jazz d’où l’on a exclu le jazz. Jazz, pour un festival, ça fait bien, pourvu qu’il n’y en ait pas. De même qu’à la radio, un bon jazzman est un jazzman mort… ou une chanteuse.
Au festival Arts des villes, Arts des champs de Malguénac, ont n’est pas pour autant puriste, mais on a le sens des proportions. En bon français, ça s’appelle « ne pas péter plus haut que son cul. », si l’on comprend bien Philippe Jouan, toujours dans Le Télégramme, qui précise : « Nous nous sommes beaucoup questionnés sur notre communication. Avec un budget de 80 000 €, nous avons un équilibre budgétaire fragile ; ça se joue à 50-100 entrées. » « Nous n’avons pas les moyens des Vieilles charrues ou de Jazz à Vannes, complète-t-il dans Ouest France. Mais tant mieux ! » La chance qu’on a de rester petit et de ne pas avoir à remplir les arènes de Vienne ou le chapiteau de Marciac. « On ne cherche pas à programmer que des grosses têtes d’affiche. L’idée c’est de faire venir des musiciens tout-terrain. Des pointures du jazz qu’on ne voit pas partout, afin de réserver de belles surprises. »
Voici trois ans, le festival avait eu chaud : 20 000 € de déficit. C’est Le Télégramme qui rappelle ce chiffre. Je me souviens que le Président d’alors m’avait confié en avoir été pour sa poche. Du coup, on avait fait les poches du public qui s’y était prêté de bonne grâce. Et c’est désormais un bureau collégial de dix co-présidents qui mène la barque. Et ça reste un festival à taille humaine, convivial, chaleureux, avec des oreilles grandes ouvertes au-delà des lois du marketting.
Je me souviens que la première fois que je m’y suis rendu, c’était en avant-première, pour un dîner chantant, dans la grande tradition bretonne, animé par les deux chanteurs des Ours du Scorff, précédé d’une démonstration du stage de claquettes. Demain, 20 août 18h : exposition Sur le fil (créateur, professionnels du fil, du téléphone à la toile d’araignée…) ; 19h : table ronde “improvisation et écriture” avec l’écrivain Alexis Gloaguen autour du thème Tirer sur le fil : variations dixieland, développement konitzien, improvisation motivique rollinsienne, vagabondage ornettien, art de l’historiette armstronguienne, assauts coltraniens… tension, dénouement, détente, art du cliché juxtaposé, fil rouge de la grille, du chabada et de la walking bas… Peut-être s’agira-t-il de tout ça ? Peut-être d’autre chose. Avec un poète, on ne sait pas. 20h40 : le groupe rouennais Papanosh pour un programme mingusien “Oh Yeah !”, avec ses invités, Roy Nathanson et, si je suis bien informé, le tromboniste Fidel Fourneyron (Oh Yeah ! bis, le public de Banlieues bleues sait de quoi il s’agit). 22h20 : le duo de la trompettiste Airelle Besson et du guitariste Nelson Veras (j’y serai !). Minuit (l’après-Cendrillon, c’est le péché mignon de Malguénac) : Vincent Peirani et son groupe Living Being, avec son notamment son compère Emile Parisien (j’y serai encore). Ceci sans rien dire des entractes qui n’en sont pas vraiment…
Le 21 août : le Kami Quintet , quintette marseillais monté par le guitariste Pascal Charrier qui s’est laissé contaminer par des membres du Ping Machine (le sax Julien Soro et le batteur Rafaël Koerner) par l’intermédaire du tromboniste Bastien Ballaz, Franck Vaillant et son groupe Raising Benzine (Antonin-Tri Hoang, Julien Desprez, Antonin Rayon), Julien Lourau et son Electric Biddle (un groupe que le saxophoniste nous ramène de Londres et qu’il n’a que très rarement présenté en France, en tout cas nulle part cet été).
Samedi 22 août (les samedis de Malguénac sont toujours plus musiques actuelles et world) : Belly Up (dans une veine “progressive rock” avec laquelle le public de Malguénac est familier), Jeanne Added (on ne la présente plus, surtout au public breton qui l’a propulsée en haut de l’affiche des dernières Transmusicales de Rennes…). Plus les stages de claquettes américaines et irlandaises et de percussions corporelles, celui de jazz vocal et instrumental dirigé par le pianiste Sébastien Ducher et la chanteuse Marion Thomas (dont le quartette était à l’affiche l’an dernier sur un répertoire de sa plume) dans le prolongement d’un travail entamé à Cléguérec en juillet, qui se produira le 21 à 19h. Plus encore des jeux, des ateliers , un vide grenier, du fil de fer, du conte, des palets, du modelage, des confitures, des embobineuses, des débobineuses, des rembobineuses… En espérant qu’Elektra trouve une maison. Franck Bergerot
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Voilà, Malguénac, ça commence ce soir, jeudi 20 août, c’est écrit dans le journal. Ouest-France, édition Pontivy du mercredi 19, sur une presque pleine page avec pour seule concurrence la photo d’Elektra, « jeune chatte croisée siamoise blanche et créme, avec des beaux yeux bleus, née le 1er avril dernier, à adopter au refuge de la SPA à Saint-Nizon, en Malguénac. »
Malguénac, donc, Arts des villes, arts des champs, le festival de jazz qui ne veut pas dire son nom. « Elitiste, le jazz ? Malguénac prouve le contraire. » titre Ouest-France qui fait dire à l’historique et discret Ronan Prod’homme : « Laissez-vous tenter. Le jazz est souvent considéré comme une musique intellectuelle et élitiste. A Malguénac, nous voulons garder un cadre populaire pour que tout le monde se sente bien. » Philippe Jouan, membre du bureau collégial, commente dans Le Télégramme du même jour : « Les puristes ne comprennent pas qu’on n’utilise pas le mot jazz dans le nom du festival alors que si les autres le voyaient, ils s’enfuiraient. » C’est marrant et c’est assez triste, tellement commun, cette réputation du jazz. Beaucoup de festivals ont fait le calcul inverse. Festivals de jazz d’où l’on a exclu le jazz. Jazz, pour un festival, ça fait bien, pourvu qu’il n’y en ait pas. De même qu’à la radio, un bon jazzman est un jazzman mort… ou une chanteuse.
Au festival Arts des villes, Arts des champs de Malguénac, ont n’est pas pour autant puriste, mais on a le sens des proportions. En bon français, ça s’appelle « ne pas péter plus haut que son cul. », si l’on comprend bien Philippe Jouan, toujours dans Le Télégramme, qui précise : « Nous nous sommes beaucoup questionnés sur notre communication. Avec un budget de 80 000 €, nous avons un équilibre budgétaire fragile ; ça se joue à 50-100 entrées. » « Nous n’avons pas les moyens des Vieilles charrues ou de Jazz à Vannes, complète-t-il dans Ouest France. Mais tant mieux ! » La chance qu’on a de rester petit et de ne pas avoir à remplir les arènes de Vienne ou le chapiteau de Marciac. « On ne cherche pas à programmer que des grosses têtes d’affiche. L’idée c’est de faire venir des musiciens tout-terrain. Des pointures du jazz qu’on ne voit pas partout, afin de réserver de belles surprises. »
Voici trois ans, le festival avait eu chaud : 20 000 € de déficit. C’est Le Télégramme qui rappelle ce chiffre. Je me souviens que le Président d’alors m’avait confié en avoir été pour sa poche. Du coup, on avait fait les poches du public qui s’y était prêté de bonne grâce. Et c’est désormais un bureau collégial de dix co-présidents qui mène la barque. Et ça reste un festival à taille humaine, convivial, chaleureux, avec des oreilles grandes ouvertes au-delà des lois du marketting.
Je me souviens que la première fois que je m’y suis rendu, c’était en avant-première, pour un dîner chantant, dans la grande tradition bretonne, animé par les deux chanteurs des Ours du Scorff, précédé d’une démonstration du stage de claquettes. Demain, 20 août 18h : exposition Sur le fil (créateur, professionnels du fil, du téléphone à la toile d’araignée…) ; 19h : table ronde “improvisation et écriture” avec l’écrivain Alexis Gloaguen autour du thème Tirer sur le fil : variations dixieland, développement konitzien, improvisation motivique rollinsienne, vagabondage ornettien, art de l’historiette armstronguienne, assauts coltraniens… tension, dénouement, détente, art du cliché juxtaposé, fil rouge de la grille, du chabada et de la walking bas… Peut-être s’agira-t-il de tout ça ? Peut-être d’autre chose. Avec un poète, on ne sait pas. 20h40 : le groupe rouennais Papanosh pour un programme mingusien “Oh Yeah !”, avec ses invités, Roy Nathanson et, si je suis bien informé, le tromboniste Fidel Fourneyron (Oh Yeah ! bis, le public de Banlieues bleues sait de quoi il s’agit). 22h20 : le duo de la trompettiste Airelle Besson et du guitariste Nelson Veras (j’y serai !). Minuit (l’après-Cendrillon, c’est le péché mignon de Malguénac) : Vincent Peirani et son groupe Living Being, avec son notamment son compère Emile Parisien (j’y serai encore). Ceci sans rien dire des entractes qui n’en sont pas vraiment…
Le 21 août : le Kami Quintet , quintette marseillais monté par le guitariste Pascal Charrier qui s’est laissé contaminer par des membres du Ping Machine (le sax Julien Soro et le batteur Rafaël Koerner) par l’intermédaire du tromboniste Bastien Ballaz, Franck Vaillant et son groupe Raising Benzine (Antonin-Tri Hoang, Julien Desprez, Antonin Rayon), Julien Lourau et son Electric Biddle (un groupe que le saxophoniste nous ramène de Londres et qu’il n’a que très rarement présenté en France, en tout cas nulle part cet été).
Samedi 22 août (les samedis de Malguénac sont toujours plus musiques actuelles et world) : Belly Up (dans une veine “progressive rock” avec laquelle le public de Malguénac est familier), Jeanne Added (on ne la présente plus, surtout au public breton qui l’a propulsée en haut de l’affiche des dernières Transmusicales de Rennes…). Plus les stages de claquettes américaines et irlandaises et de percussions corporelles, celui de jazz vocal et instrumental dirigé par le pianiste Sébastien Ducher et la chanteuse Marion Thomas (dont le quartette était à l’affiche l’an dernier sur un répertoire de sa plume) dans le prolongement d’un travail entamé à Cléguérec en juillet, qui se produira le 21 à 19h. Plus encore des jeux, des ateliers , un vide grenier, du fil de fer, du conte, des palets, du modelage, des confitures, des embobineuses, des débobineuses, des rembobineuses… En espérant qu’Elektra trouve une maison. Franck Bergerot
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Voilà, Malguénac, ça commence ce soir, jeudi 20 août, c’est écrit dans le journal. Ouest-France, édition Pontivy du mercredi 19, sur une presque pleine page avec pour seule concurrence la photo d’Elektra, « jeune chatte croisée siamoise blanche et créme, avec des beaux yeux bleus, née le 1er avril dernier, à adopter au refuge de la SPA à Saint-Nizon, en Malguénac. »
Malguénac, donc, Arts des villes, arts des champs, le festival de jazz qui ne veut pas dire son nom. « Elitiste, le jazz ? Malguénac prouve le contraire. » titre Ouest-France qui fait dire à l’historique et discret Ronan Prod’homme : « Laissez-vous tenter. Le jazz est souvent considéré comme une musique intellectuelle et élitiste. A Malguénac, nous voulons garder un cadre populaire pour que tout le monde se sente bien. » Philippe Jouan, membre du bureau collégial, commente dans Le Télégramme du même jour : « Les puristes ne comprennent pas qu’on n’utilise pas le mot jazz dans le nom du festival alors que si les autres le voyaient, ils s’enfuiraient. » C’est marrant et c’est assez triste, tellement commun, cette réputation du jazz. Beaucoup de festivals ont fait le calcul inverse. Festivals de jazz d’où l’on a exclu le jazz. Jazz, pour un festival, ça fait bien, pourvu qu’il n’y en ait pas. De même qu’à la radio, un bon jazzman est un jazzman mort… ou une chanteuse.
Au festival Arts des villes, Arts des champs de Malguénac, ont n’est pas pour autant puriste, mais on a le sens des proportions. En bon français, ça s’appelle « ne pas péter plus haut que son cul. », si l’on comprend bien Philippe Jouan, toujours dans Le Télégramme, qui précise : « Nous nous sommes beaucoup questionnés sur notre communication. Avec un budget de 80 000 €, nous avons un équilibre budgétaire fragile ; ça se joue à 50-100 entrées. » « Nous n’avons pas les moyens des Vieilles charrues ou de Jazz à Vannes, complète-t-il dans Ouest France. Mais tant mieux ! » La chance qu’on a de rester petit et de ne pas avoir à remplir les arènes de Vienne ou le chapiteau de Marciac. « On ne cherche pas à programmer que des grosses têtes d’affiche. L’idée c’est de faire venir des musiciens tout-terrain. Des pointures du jazz qu’on ne voit pas partout, afin de réserver de belles surprises. »
Voici trois ans, le festival avait eu chaud : 20 000 € de déficit. C’est Le Télégramme qui rappelle ce chiffre. Je me souviens que le Président d’alors m’avait confié en avoir été pour sa poche. Du coup, on avait fait les poches du public qui s’y était prêté de bonne grâce. Et c’est désormais un bureau collégial de dix co-présidents qui mène la barque. Et ça reste un festival à taille humaine, convivial, chaleureux, avec des oreilles grandes ouvertes au-delà des lois du marketting.
Je me souviens que la première fois que je m’y suis rendu, c’était en avant-première, pour un dîner chantant, dans la grande tradition bretonne, animé par les deux chanteurs des Ours du Scorff, précédé d’une démonstration du stage de claquettes. Demain, 20 août 18h : exposition Sur le fil (créateur, professionnels du fil, du téléphone à la toile d’araignée…) ; 19h : table ronde “improvisation et écriture” avec l’écrivain Alexis Gloaguen autour du thème Tirer sur le fil : variations dixieland, développement konitzien, improvisation motivique rollinsienne, vagabondage ornettien, art de l’historiette armstronguienne, assauts coltraniens… tension, dénouement, détente, art du cliché juxtaposé, fil rouge de la grille, du chabada et de la walking bas… Peut-être s’agira-t-il de tout ça ? Peut-être d’autre chose. Avec un poète, on ne sait pas. 20h40 : le groupe rouennais Papanosh pour un programme mingusien “Oh Yeah !”, avec ses invités, Roy Nathanson et, si je suis bien informé, le tromboniste Fidel Fourneyron (Oh Yeah ! bis, le public de Banlieues bleues sait de quoi il s’agit). 22h20 : le duo de la trompettiste Airelle Besson et du guitariste Nelson Veras (j’y serai !). Minuit (l’après-Cendrillon, c’est le péché mignon de Malguénac) : Vincent Peirani et son groupe Living Being, avec son notamment son compère Emile Parisien (j’y serai encore). Ceci sans rien dire des entractes qui n’en sont pas vraiment…
Le 21 août : le Kami Quintet , quintette marseillais monté par le guitariste Pascal Charrier qui s’est laissé contaminer par des membres du Ping Machine (le sax Julien Soro et le batteur Rafaël Koerner) par l’intermédaire du tromboniste Bastien Ballaz, Franck Vaillant et son groupe Raising Benzine (Antonin-Tri Hoang, Julien Desprez, Antonin Rayon), Julien Lourau et son Electric Biddle (un groupe que le saxophoniste nous ramène de Londres et qu’il n’a que très rarement présenté en France, en tout cas nulle part cet été).
Samedi 22 août (les samedis de Malguénac sont toujours plus musiques actuelles et world) : Belly Up (dans une veine “progressive rock” avec laquelle le public de Malguénac est familier), Jeanne Added (on ne la présente plus, surtout au public breton qui l’a propulsée en haut de l’affiche des dernières Transmusicales de Rennes…). Plus les stages de claquettes américaines et irlandaises et de percussions corporelles, celui de jazz vocal et instrumental dirigé par le pianiste Sébastien Ducher et la chanteuse Marion Thomas (dont le quartette était à l’affiche l’an dernier sur un répertoire de sa plume) dans le prolongement d’un travail entamé à Cléguérec en juillet, qui se produira le 21 à 19h. Plus encore des jeux, des ateliers , un vide grenier, du fil de fer, du conte, des palets, du modelage, des confitures, des embobineuses, des débobineuses, des rembobineuses… En espérant qu’Elektra trouve une maison. Franck Bergerot