Jazz live
Publié le 30 Oct 2015

Deux guitares chez Shakespeare

 

Peter Oxley & Nic Meier (g), The No. 1, Stratford-upon-Avon, Royaume-Uni, 28/10.

 

Ce qui est enthousiasmant parfois, quand on débarque en vacances dans un lieu inconnu où une amie vient d’emménager, c’est qu’on vous annonce qu’il y a justement dans quelques jours un concert de jazz dans un club local et qu’on a réservé à tout hasard. Les musiciens ? Deux guitaristes inconnus (de vous) — le Britannique Peter Oxley et l’Autrichien Nic Meier (encore qu’on croit se souvenir d’avoir aperçu le nom du second près de celui de Jeff Beck sur un quelconque programme). La découverte totale, quoi, ce qui n’arrive plus guère à Paris. Enthousiasmant, vous dit-on. Et dès que ça démarre on sent qu’on va accrocher : de belles sonorités pleines, un placement rythmique impeccable pour les deux six-cordes, un beau sens de la mélodie chez le leader, des accords joliment colorés chez le sideman, pas une partition en vue et une interaction qui témoigne d’une empathie remarquable. Bref, on est en club, un soir de semaine, dans la campagne anglaise. Pas n’importe où quand même : Stratford-Upon-Avon, le fief d’un certain Shakespeare ! Et au fil des thèmes, pour la plupart originaux, on se rend compte que le temps s’écoule sans ennui ni morceaux de bravoures (excepté un Spain final — le seul « standard » de la soirée — qu’on leur pardonnera parce qu’on est bon), au rythme d’une musique d’un excellent niveau qui connaît ses classiques — des Raney père et fils au duo Larry Coryell /Philip Catherine — et qui en prolonge l’esprit sans les copier, utilisant sans modération les Gibson et les Godin qui pullulent sur la scène. Une musique qui se soucie avant tout du plaisir de jouer et du plaisir de faire entendre parce qu’elle se donne le droit de couler sans trop se poser de questions, sans proposer de « projet », sans intellectualiser outre mesure ce qui n’a pas besoin de l’être, sans s’interdire de mélanger les genres au gré de la compatibilité des cordes (un beau morceau orientalisant passera comme une lettre à la poste, sans se la jouer world music, de même plus tard pour un thème celtique). Une musique comme on aimerait en entendre plus souvent dans les clubs de province en France, pourvu qu’un bar convivial et de bonnes vibrations musicales et humaines rassemblent en un même lieu une cinquantaine de mélomanes curieux. Une chose qui, actuellement et depuis longtemps, se voit plus souvent au nord de la Manche que dans notre pays où les institutions tuent souvent la spontanéité. Thierry Quénum

 

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Peter Oxley & Nic Meier (g), The No. 1, Stratford-upon-Avon, Royaume-Uni, 28/10.

 

Ce qui est enthousiasmant parfois, quand on débarque en vacances dans un lieu inconnu où une amie vient d’emménager, c’est qu’on vous annonce qu’il y a justement dans quelques jours un concert de jazz dans un club local et qu’on a réservé à tout hasard. Les musiciens ? Deux guitaristes inconnus (de vous) — le Britannique Peter Oxley et l’Autrichien Nic Meier (encore qu’on croit se souvenir d’avoir aperçu le nom du second près de celui de Jeff Beck sur un quelconque programme). La découverte totale, quoi, ce qui n’arrive plus guère à Paris. Enthousiasmant, vous dit-on.

 

Et dès que ça démarre on sent qu’on va accrocher : de belles sonorités pleines, un placement rythmique impeccable pour les deux six-cordes, un beau sens de la mélodie chez le leader, des accords joliment colorés chez le sideman, pas une partition en vue et une interaction qui témoigne d’une empathie remarquable. Bref, on est en club, un soir de semaine, dans la campagne anglaise. Pas n’importe où quand même : Stratford-Upon-Avon, le fief d’un certain Shakespeare ! Et au fil des thèmes, pour la plupart originaux, on se rend compte que le temps s’écoule sans ennui ni morceaux de bravoures (excepté un Spain final — le seul « standard » de la soirée — qu’on leur pardonnera parce qu’on est bon), au rythme d’une musique d’un excellent niveau qui connaît ses classiques — des Raney père et fils au duo Larry Coryell /Philip Catherine — et qui en prolonge l’esprit sans les copier, utilisant sans modération les Gibson et les Godin qui pullulent sur la scène.

Une musique qui se soucie avant tout du plaisir de jouer et du plaisir de faire entendre parce qu’elle se donne le droit de couler sans trop se poser de questions, sans proposer de « projet », sans intellectualiser outre mesure ce qui n’a pas besoin de l’être, sans s’interdire de mélanger les genres au gré de la compatibilité des cordes (un beau morceau orientalisant passera comme une lettre à la poste, sans se la jouer world music, de même plus tard pour un thème celtique). Une musique comme on aimerait en entendre plus souvent dans les clubs de province en France, pourvu qu’un bar convivial et de bonnes vibrations musicales et humaines rassemblent en un même lieu une cinquantaine de mélomanes curieux. Une chose qui, actuellement et depuis longtemps, se voit plus souvent au nord de la Manche que dans notre pays où les institutions tuent souvent la spontanéité. Thierry Quénum

 

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Peter Oxley & Nic Meier (g), The No. 1, Stratford-upon-Avon, Royaume-Uni, 28/10.

 

Ce qui est enthousiasmant parfois, quand on débarque en vacances dans un lieu inconnu où une amie vient d’emménager, c’est qu’on vous annonce qu’il y a justement dans quelques jours un concert de jazz dans un club local et qu’on a réservé à tout hasard. Les musiciens ? Deux guitaristes inconnus (de vous) — le Britannique Peter Oxley et l’Autrichien Nic Meier (encore qu’on croit se souvenir d’avoir aperçu le nom du second près de celui de Jeff Beck sur un quelconque programme). La découverte totale, quoi, ce qui n’arrive plus guère à Paris. Enthousiasmant, vous dit-on. Et dès que ça démarre on sent qu’on va accrocher : de belles sonorités pleines, un placement rythmique impeccable pour les deux six-cordes, un beau sens de la mélodie chez le leader, des accords joliment colorés chez le sideman, pas une partition en vue et une interaction qui témoigne d’une empathie remarquable. Bref, on est en club, un soir de semaine, dans la campagne anglaise. Pas n’importe où quand même : Stratford-Upon-Avon, le fief d’un certain Shakespeare ! Et au fil des thèmes, pour la plupart originaux, on se rend compte que le temps s’écoule sans ennui ni morceaux de bravoures (excepté un Spain final — le seul « standard » de la soirée — qu’on leur pardonnera parce qu’on est bon), au rythme d’une musique d’un excellent niveau qui connaît ses classiques — des Raney père et fils au duo Larry Coryell /Philip Catherine — et qui en prolonge l’esprit sans les copier, utilisant sans modération les Gibson et les Godin qui pullulent sur la scène. Une musique qui se soucie avant tout du plaisir de jouer et du plaisir de faire entendre parce qu’elle se donne le droit de couler sans trop se poser de questions, sans proposer de « projet », sans intellectualiser outre mesure ce qui n’a pas besoin de l’être, sans s’interdire de mélanger les genres au gré de la compatibilité des cordes (un beau morceau orientalisant passera comme une lettre à la poste, sans se la jouer world music, de même plus tard pour un thème celtique). Une musique comme on aimerait en entendre plus souvent dans les clubs de province en France, pourvu qu’un bar convivial et de bonnes vibrations musicales et humaines rassemblent en un même lieu une cinquantaine de mélomanes curieux. Une chose qui, actuellement et depuis longtemps, se voit plus souvent au nord de la Manche que dans notre pays où les institutions tuent souvent la spontanéité. Thierry Quénum

 

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Peter Oxley & Nic Meier (g), The No. 1, Stratford-upon-Avon, Royaume-Uni, 28/10.

 

Ce qui est enthousiasmant parfois, quand on débarque en vacances dans un lieu inconnu où une amie vient d’emménager, c’est qu’on vous annonce qu’il y a justement dans quelques jours un concert de jazz dans un club local et qu’on a réservé à tout hasard. Les musiciens ? Deux guitaristes inconnus (de vous) — le Britannique Peter Oxley et l’Autrichien Nic Meier (encore qu’on croit se souvenir d’avoir aperçu le nom du second près de celui de Jeff Beck sur un quelconque programme). La découverte totale, quoi, ce qui n’arrive plus guère à Paris. Enthousiasmant, vous dit-on.

 

Et dès que ça démarre on sent qu’on va accrocher : de belles sonorités pleines, un placement rythmique impeccable pour les deux six-cordes, un beau sens de la mélodie chez le leader, des accords joliment colorés chez le sideman, pas une partition en vue et une interaction qui témoigne d’une empathie remarquable. Bref, on est en club, un soir de semaine, dans la campagne anglaise. Pas n’importe où quand même : Stratford-Upon-Avon, le fief d’un certain Shakespeare ! Et au fil des thèmes, pour la plupart originaux, on se rend compte que le temps s’écoule sans ennui ni morceaux de bravoures (excepté un Spain final — le seul « standard » de la soirée — qu’on leur pardonnera parce qu’on est bon), au rythme d’une musique d’un excellent niveau qui connaît ses classiques — des Raney père et fils au duo Larry Coryell /Philip Catherine — et qui en prolonge l’esprit sans les copier, utilisant sans modération les Gibson et les Godin qui pullulent sur la scène.

Une musique qui se soucie avant tout du plaisir de jouer et du plaisir de faire entendre parce qu’elle se donne le droit de couler sans trop se poser de questions, sans proposer de « projet », sans intellectualiser outre mesure ce qui n’a pas besoin de l’être, sans s’interdire de mélanger les genres au gré de la compatibilité des cordes (un beau morceau orientalisant passera comme une lettre à la poste, sans se la jouer world music, de même plus tard pour un thème celtique). Une musique comme on aimerait en entendre plus souvent dans les clubs de province en France, pourvu qu’un bar convivial et de bonnes vibrations musicales et humaines rassemblent en un même lieu une cinquantaine de mélomanes curieux. Une chose qui, actuellement et depuis longtemps, se voit plus souvent au nord de la Manche que dans notre pays où les institutions tuent souvent la spontanéité. Thierry Quénum

 

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Peter Oxley & Nic Meier (g), The No. 1, Stratford-upon-Avon, Royaume-Uni, 28/10.

 

Ce qui est enthousiasmant parfois, quand on débarque en vacances dans un lieu inconnu où une amie vient d’emménager, c’est qu’on vous annonce qu’il y a justement dans quelques jours un concert de jazz dans un club local et qu’on a réservé à tout hasard. Les musiciens ? Deux guitaristes inconnus (de vous) — le Britannique Peter Oxley et l’Autrichien Nic Meier (encore qu’on croit se souvenir d’avoir aperçu le nom du second près de celui de Jeff Beck sur un quelconque programme). La découverte totale, quoi, ce qui n’arrive plus guère à Paris. Enthousiasmant, vous dit-on. Et dès que ça démarre on sent qu’on va accrocher : de belles sonorités pleines, un placement rythmique impeccable pour les deux six-cordes, un beau sens de la mélodie chez le leader, des accords joliment colorés chez le sideman, pas une partition en vue et une interaction qui témoigne d’une empathie remarquable. Bref, on est en club, un soir de semaine, dans la campagne anglaise. Pas n’importe où quand même : Stratford-Upon-Avon, le fief d’un certain Shakespeare ! Et au fil des thèmes, pour la plupart originaux, on se rend compte que le temps s’écoule sans ennui ni morceaux de bravoures (excepté un Spain final — le seul « standard » de la soirée — qu’on leur pardonnera parce qu’on est bon), au rythme d’une musique d’un excellent niveau qui connaît ses classiques — des Raney père et fils au duo Larry Coryell /Philip Catherine — et qui en prolonge l’esprit sans les copier, utilisant sans modération les Gibson et les Godin qui pullulent sur la scène. Une musique qui se soucie avant tout du plaisir de jouer et du plaisir de faire entendre parce qu’elle se donne le droit de couler sans trop se poser de questions, sans proposer de « projet », sans intellectualiser outre mesure ce qui n’a pas besoin de l’être, sans s’interdire de mélanger les genres au gré de la compatibilité des cordes (un beau morceau orientalisant passera comme une lettre à la poste, sans se la jouer world music, de même plus tard pour un thème celtique). Une musique comme on aimerait en entendre plus souvent dans les clubs de province en France, pourvu qu’un bar convivial et de bonnes vibrations musicales et humaines rassemblent en un même lieu une cinquantaine de mélomanes curieux. Une chose qui, actuellement et depuis longtemps, se voit plus souvent au nord de la Manche que dans notre pays où les institutions tuent souvent la spontanéité. Thierry Quénum

 

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Peter Oxley & Nic Meier (g), The No. 1, Stratford-upon-Avon, Royaume-Uni, 28/10.

 

Ce qui est enthousiasmant parfois, quand on débarque en vacances dans un lieu inconnu où une amie vient d’emménager, c’est qu’on vous annonce qu’il y a justement dans quelques jours un concert de jazz dans un club local et qu’on a réservé à tout hasard. Les musiciens ? Deux guitaristes inconnus (de vous) — le Britannique Peter Oxley et l’Autrichien Nic Meier (encore qu’on croit se souvenir d’avoir aperçu le nom du second près de celui de Jeff Beck sur un quelconque programme). La découverte totale, quoi, ce qui n’arrive plus guère à Paris. Enthousiasmant, vous dit-on.

 

Et dès que ça démarre on sent qu’on va accrocher : de belles sonorités pleines, un placement rythmique impeccable pour les deux six-cordes, un beau sens de la mélodie chez le leader, des accords joliment colorés chez le sideman, pas une partition en vue et une interaction qui témoigne d’une empathie remarquable. Bref, on est en club, un soir de semaine, dans la campagne anglaise. Pas n’importe où quand même : Stratford-Upon-Avon, le fief d’un certain Shakespeare ! Et au fil des thèmes, pour la plupart originaux, on se rend compte que le temps s’écoule sans ennui ni morceaux de bravoures (excepté un Spain final — le seul « standard » de la soirée — qu’on leur pardonnera parce qu’on est bon), au rythme d’une musique d’un excellent niveau qui connaît ses classiques — des Raney père et fils au duo Larry Coryell /Philip Catherine — et qui en prolonge l’esprit sans les copier, utilisant sans modération les Gibson et les Godin qui pullulent sur la scène.

Une musique qui se soucie avant tout du plaisir de jouer et du plaisir de faire entendre parce qu’elle se donne le droit de couler sans trop se poser de questions, sans proposer de « projet », sans intellectualiser outre mesure ce qui n’a pas besoin de l’être, sans s’interdire de mélanger les genres au gré de la compatibilité des cordes (un beau morceau orientalisant passera comme une lettre à la poste, sans se la jouer world music, de même plus tard pour un thème celtique). Une musique comme on aimerait en entendre plus souvent dans les clubs de province en France, pourvu qu’un bar convivial et de bonnes vibrations musicales et humaines rassemblent en un même lieu une cinquantaine de mélomanes curieux. Une chose qui, actuellement et depuis longtemps, se voit plus souvent au nord de la Manche que dans notre pays où les institutions tuent souvent la spontanéité. Thierry Quénum

 

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Peter Oxley & Nic Meier (g), The No. 1, Stratford-upon-Avon, Royaume-Uni, 28/10.

 

Ce qui est enthousiasmant parfois, quand on débarque en vacances dans un lieu inconnu où une amie vient d’emménager, c’est qu’on vous annonce qu’il y a justement dans quelques jours un concert de jazz dans un club local et qu’on a réservé à tout hasard. Les musiciens ? Deux guitaristes inconnus (de vous) — le Britannique Peter Oxley et l’Autrichien Nic Meier (encore qu’on croit se souvenir d’avoir aperçu le nom du second près de celui de Jeff Beck sur un quelconque programme). La découverte totale, quoi, ce qui n’arrive plus guère à Paris. Enthousiasmant, vous dit-on. Et dès que ça démarre on sent qu’on va accrocher : de belles sonorités pleines, un placement rythmique impeccable pour les deux six-cordes, un beau sens de la mélodie chez le leader, des accords joliment colorés chez le sideman, pas une partition en vue et une interaction qui témoigne d’une empathie remarquable. Bref, on est en club, un soir de semaine, dans la campagne anglaise. Pas n’importe où quand même : Stratford-Upon-Avon, le fief d’un certain Shakespeare ! Et au fil des thèmes, pour la plupart originaux, on se rend compte que le temps s’écoule sans ennui ni morceaux de bravoures (excepté un Spain final — le seul « standard » de la soirée — qu’on leur pardonnera parce qu’on est bon), au rythme d’une musique d’un excellent niveau qui connaît ses classiques — des Raney père et fils au duo Larry Coryell /Philip Catherine — et qui en prolonge l’esprit sans les copier, utilisant sans modération les Gibson et les Godin qui pullulent sur la scène. Une musique qui se soucie avant tout du plaisir de jouer et du plaisir de faire entendre parce qu’elle se donne le droit de couler sans trop se poser de questions, sans proposer de « projet », sans intellectualiser outre mesure ce qui n’a pas besoin de l’être, sans s’interdire de mélanger les genres au gré de la compatibilité des cordes (un beau morceau orientalisant passera comme une lettre à la poste, sans se la jouer world music, de même plus tard pour un thème celtique). Une musique comme on aimerait en entendre plus souvent dans les clubs de province en France, pourvu qu’un bar convivial et de bonnes vibrations musicales et humaines rassemblent en un même lieu une cinquantaine de mélomanes curieux. Une chose qui, actuellement et depuis longtemps, se voit plus souvent au nord de la Manche que dans notre pays où les institutions tuent souvent la spontanéité. Thierry Quénum

 

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Peter Oxley & Nic Meier (g), The No. 1, Stratford-upon-Avon, Royaume-Uni, 28/10.

 

Ce qui est enthousiasmant parfois, quand on débarque en vacances dans un lieu inconnu où une amie vient d’emménager, c’est qu’on vous annonce qu’il y a justement dans quelques jours un concert de jazz dans un club local et qu’on a réservé à tout hasard. Les musiciens ? Deux guitaristes inconnus (de vous) — le Britannique Peter Oxley et l’Autrichien Nic Meier (encore qu’on croit se souvenir d’avoir aperçu le nom du second près de celui de Jeff Beck sur un quelconque programme). La découverte totale, quoi, ce qui n’arrive plus guère à Paris. Enthousiasmant, vous dit-on.

 

Et dès que ça démarre on sent qu’on va accrocher : de belles sonorités pleines, un placement rythmique impeccable pour les deux six-cordes, un beau sens de la mélodie chez le leader, des accords joliment colorés chez le sideman, pas une partition en vue et une interaction qui témoigne d’une empathie remarquable. Bref, on est en club, un soir de semaine, dans la campagne anglaise. Pas n’importe où quand même : Stratford-Upon-Avon, le fief d’un certain Shakespeare ! Et au fil des thèmes, pour la plupart originaux, on se rend compte que le temps s’écoule sans ennui ni morceaux de bravoures (excepté un Spain final — le seul « standard » de la soirée — qu’on leur pardonnera parce qu’on est bon), au rythme d’une musique d’un excellent niveau qui connaît ses classiques — des Raney père et fils au duo Larry Coryell /Philip Catherine — et qui en prolonge l’esprit sans les copier, utilisant sans modération les Gibson et les Godin qui pullulent sur la scène.

Une musique qui se soucie avant tout du plaisir de jouer et du plaisir de faire entendre parce qu’elle se donne le droit de couler sans trop se poser de questions, sans proposer de « projet », sans intellectualiser outre mesure ce qui n’a pas besoin de l’être, sans s’interdire de mélanger les genres au gré de la compatibilité des cordes (un beau morceau orientalisant passera comme une lettre à la poste, sans se la jouer world music, de même plus tard pour un thème celtique). Une musique comme on aimerait en entendre plus souvent dans les clubs de province en France, pourvu qu’un bar convivial et de bonnes vibrations musicales et humaines rassemblent en un même lieu une cinquantaine de mélomanes curieux. Une chose qui, actuellement et depuis longtemps, se voit plus souvent au nord de la Manche que dans notre pays où les institutions tuent souvent la spontanéité. Thierry Quénum