CORNELOUP/TORTILLER, IMPAIR ET PASSE, KAMI QUINTET, IMPAIR ET NOIR, RITA & LUCIANO, IMPAIR ET MANQUE, TEXIER, PÈRE ET GAGNE
Une journée sous le signe des mesures impaires, ou des rythmes du même genre, dans tous les cas, pair ou impair, l’important est de miser sur le bon cheval, ou la bonne colonne. Au final, puisqu’il y en a un quand même, c’est le père qui gagne, évidemment. Alors, on parie sur le père, ou sur le pire ?
A midi quinze, c’est au Pac des Ouches, dans cette rue mystérieuse qu’un ami a su si bien photographier hier (cherchez un peu, vous trouverez !) que les choses commencent à rouler. Un duo plutôt pair évidemment, mais une musique qui coule de source entre le vibraphone ou le marimba de Franck Tortiller et le saxophone baryton de François Corneloup. On oublie vite le côté « sapin de Noël » du vibraphone, son versant paillettes, pour se laisser aller aux emportements de l’ancien directeur de l’ONJ. Un duo assez récent, même si l’amitié qui lie les deux instrumentistes est ancienne. Et un CD qui vient de sortir et dont ils ont joué nombre de pièces : sous le titre général Singing Fellows, des pièces chantantes et dansantes comme « Aux Charmes », « Presque rien », « Sancho », cette magnifique balade en émotion retenue, « Temps Gris » et la « Valse à deux têtes » qui déclenche sourires et applaudissements. Réjouissant, frais, et s’il y a de l’impair tant mieux.
Avec Kami Quintet « Extension », l’affaire se corse, même si rien ne laisse à penser que ce groupe méridional doive quoi que ce soit à l’île de beauté. L’extension vient de l’ajout, ou l’appoint, de Josef Dumoulin au Fender Rhodes. Sinon, Kami Quintet c’est : Pascal Charrier (g, comp), Bastien Ballaz (tb), Denis Guivarc’h (as), Rafaël Koerner (dm) et Guillaume Ruelland (el-b). La musique est joliment complexe (là, sans doute, comme le poète, préfère l’impair), bien interprétée, un peu au ras des partitions parfois, avec de très bons solos de Guivarc’h à l’alto (excellent dans le style d’aujourd’hui, un peu inspiré de Steve Coleman), qui ne donne même pas l’impression de compter les mesures, et un « leader » (Pascal Charrier) attentif au bon déroulement de l’affaire. Une musique pas si énervée que ça, bien menée, bien conduite, un peu sage au fond.
En soirée nous avions : Rita Marcotulli (p) et Luciano Biondini (acc), suivis du « Sky Dancers Sextet » d’Henri Texier avec Henri à la contrebasse, Sébastien Texier (as), François Corneloup (bs), Nguyen Lê (g), Armel Dupas (p) et Louis Moutin (dm). Les mêmes s’étant présentés avant-hier soir dans un club parisien sous l’oeil vif et l’oreille attentive de Xavier Prévost, vous avez pu lire ici même le compte-rendu express de ce concert et vous savez déjà que ce nouveau répertoire est dédié aux Indiens d’Amérique, du nord ou du sud, que la musique va son chemin, comme toujours avec Henri Texier, dansante, chantante, lyrique, paire ou impaire on s’en moque. Armel Dupas, la découverte de ces temps derniers (je me souviens de lui aux RDV de l’Erdre, à Nantes !) prend en effet des risques extrêmes mais bien calculés, Nguyen Lê sort à propos quelques déboulés façon rock, et ça marche, Sébastien et François font la paire avec souplesse, un bien joli son, et le sourire, Louis Moutin joue sa vie d’indien à chaque détour de colline et il envoie des signaux de fumée fort à propos, et Henri Texier a le sourire, des solos bien enroulés autour de son manche. Que voulez-vous ? J’aime la musique d’Henri Texier depuis des années, d’ailleurs nous sommes de la même je crois, nous avons grandi « ensemble » (c’est à dire en gros dans le même monde, avec les mêmes attentes, les mêmes joies enfantines, les mêmes déceptions), et quand il écrit une pièce comme « He Was Just Shining » offerte à Paul Motian, elle nous reste en tête pour le chemin du retour. C’est bien non ?
Alors, pair ou impair, Rita et Luciano ? Peu importe encore. Mais il paraît que c’était plutôt impair et que c’était fluide. Bon. Fluide je veux bien. Et fort séduisant dans le genre. La Strada Invisibile, ont-ils titré leur dernier CD chez ACT. La route est peut-être invisible, le propos est clair, il s’agit de nous emmener dans des contrées méridionales, italiennes et sans détour, et de nous faire rêver un peu à quelque bande son d’un film dans lequel nous serions immergés. Ça marche formidablement bien, et pour avoir écouté Rita Marcotulli à Rome en juin dernier avec le même accordéoniste, je dois dire que je les retrouve avec plaisir. Côté impair et gagne, ils ont (avec Giovanna Marini) ce talent incroyable de savoir passer de la rue à la scène en trois minutes et sans changer de costume. Une familiarité étonnante. Pour le reste et parfois, j’avoue un certain sentiment de « déjà entendu », une joliesse un peu codée. Détails !
Et voilà pour la photo :
Aujourd’hui : à 12.15 salle Lauberty, « Langues et Lueurs », texte et musique, à 15.00 Pac des Ouches, « Possible(s) quartet », concert jeune public, à 16.30 au café Charbon, l’incroyable duo « Donkey Monkey », à 18.30 à l’auditorium Jean Jaurès, Émile Parisien Quartet, et en soirée à la Maison de la Culture, « Vegan Dallas » et Thomas de Pourquery ‘Play Sun Ra ». Et bien, quel programme !!!
Philippe Méziat
|
Une journée sous le signe des mesures impaires, ou des rythmes du même genre, dans tous les cas, pair ou impair, l’important est de miser sur le bon cheval, ou la bonne colonne. Au final, puisqu’il y en a un quand même, c’est le père qui gagne, évidemment. Alors, on parie sur le père, ou sur le pire ?
A midi quinze, c’est au Pac des Ouches, dans cette rue mystérieuse qu’un ami a su si bien photographier hier (cherchez un peu, vous trouverez !) que les choses commencent à rouler. Un duo plutôt pair évidemment, mais une musique qui coule de source entre le vibraphone ou le marimba de Franck Tortiller et le saxophone baryton de François Corneloup. On oublie vite le côté « sapin de Noël » du vibraphone, son versant paillettes, pour se laisser aller aux emportements de l’ancien directeur de l’ONJ. Un duo assez récent, même si l’amitié qui lie les deux instrumentistes est ancienne. Et un CD qui vient de sortir et dont ils ont joué nombre de pièces : sous le titre général Singing Fellows, des pièces chantantes et dansantes comme « Aux Charmes », « Presque rien », « Sancho », cette magnifique balade en émotion retenue, « Temps Gris » et la « Valse à deux têtes » qui déclenche sourires et applaudissements. Réjouissant, frais, et s’il y a de l’impair tant mieux.
Avec Kami Quintet « Extension », l’affaire se corse, même si rien ne laisse à penser que ce groupe méridional doive quoi que ce soit à l’île de beauté. L’extension vient de l’ajout, ou l’appoint, de Josef Dumoulin au Fender Rhodes. Sinon, Kami Quintet c’est : Pascal Charrier (g, comp), Bastien Ballaz (tb), Denis Guivarc’h (as), Rafaël Koerner (dm) et Guillaume Ruelland (el-b). La musique est joliment complexe (là, sans doute, comme le poète, préfère l’impair), bien interprétée, un peu au ras des partitions parfois, avec de très bons solos de Guivarc’h à l’alto (excellent dans le style d’aujourd’hui, un peu inspiré de Steve Coleman), qui ne donne même pas l’impression de compter les mesures, et un « leader » (Pascal Charrier) attentif au bon déroulement de l’affaire. Une musique pas si énervée que ça, bien menée, bien conduite, un peu sage au fond.
En soirée nous avions : Rita Marcotulli (p) et Luciano Biondini (acc), suivis du « Sky Dancers Sextet » d’Henri Texier avec Henri à la contrebasse, Sébastien Texier (as), François Corneloup (bs), Nguyen Lê (g), Armel Dupas (p) et Louis Moutin (dm). Les mêmes s’étant présentés avant-hier soir dans un club parisien sous l’oeil vif et l’oreille attentive de Xavier Prévost, vous avez pu lire ici même le compte-rendu express de ce concert et vous savez déjà que ce nouveau répertoire est dédié aux Indiens d’Amérique, du nord ou du sud, que la musique va son chemin, comme toujours avec Henri Texier, dansante, chantante, lyrique, paire ou impaire on s’en moque. Armel Dupas, la découverte de ces temps derniers (je me souviens de lui aux RDV de l’Erdre, à Nantes !) prend en effet des risques extrêmes mais bien calculés, Nguyen Lê sort à propos quelques déboulés façon rock, et ça marche, Sébastien et François font la paire avec souplesse, un bien joli son, et le sourire, Louis Moutin joue sa vie d’indien à chaque détour de colline et il envoie des signaux de fumée fort à propos, et Henri Texier a le sourire, des solos bien enroulés autour de son manche. Que voulez-vous ? J’aime la musique d’Henri Texier depuis des années, d’ailleurs nous sommes de la même je crois, nous avons grandi « ensemble » (c’est à dire en gros dans le même monde, avec les mêmes attentes, les mêmes joies enfantines, les mêmes déceptions), et quand il écrit une pièce comme « He Was Just Shining » offerte à Paul Motian, elle nous reste en tête pour le chemin du retour. C’est bien non ?
Alors, pair ou impair, Rita et Luciano ? Peu importe encore. Mais il paraît que c’était plutôt impair et que c’était fluide. Bon. Fluide je veux bien. Et fort séduisant dans le genre. La Strada Invisibile, ont-ils titré leur dernier CD chez ACT. La route est peut-être invisible, le propos est clair, il s’agit de nous emmener dans des contrées méridionales, italiennes et sans détour, et de nous faire rêver un peu à quelque bande son d’un film dans lequel nous serions immergés. Ça marche formidablement bien, et pour avoir écouté Rita Marcotulli à Rome en juin dernier avec le même accordéoniste, je dois dire que je les retrouve avec plaisir. Côté impair et gagne, ils ont (avec Giovanna Marini) ce talent incroyable de savoir passer de la rue à la scène en trois minutes et sans changer de costume. Une familiarité étonnante. Pour le reste et parfois, j’avoue un certain sentiment de « déjà entendu », une joliesse un peu codée. Détails !
Et voilà pour la photo :
Aujourd’hui : à 12.15 salle Lauberty, « Langues et Lueurs », texte et musique, à 15.00 Pac des Ouches, « Possible(s) quartet », concert jeune public, à 16.30 au café Charbon, l’incroyable duo « Donkey Monkey », à 18.30 à l’auditorium Jean Jaurès, Émile Parisien Quartet, et en soirée à la Maison de la Culture, « Vegan Dallas » et Thomas de Pourquery ‘Play Sun Ra ». Et bien, quel programme !!!
Philippe Méziat
|
Une journée sous le signe des mesures impaires, ou des rythmes du même genre, dans tous les cas, pair ou impair, l’important est de miser sur le bon cheval, ou la bonne colonne. Au final, puisqu’il y en a un quand même, c’est le père qui gagne, évidemment. Alors, on parie sur le père, ou sur le pire ?
A midi quinze, c’est au Pac des Ouches, dans cette rue mystérieuse qu’un ami a su si bien photographier hier (cherchez un peu, vous trouverez !) que les choses commencent à rouler. Un duo plutôt pair évidemment, mais une musique qui coule de source entre le vibraphone ou le marimba de Franck Tortiller et le saxophone baryton de François Corneloup. On oublie vite le côté « sapin de Noël » du vibraphone, son versant paillettes, pour se laisser aller aux emportements de l’ancien directeur de l’ONJ. Un duo assez récent, même si l’amitié qui lie les deux instrumentistes est ancienne. Et un CD qui vient de sortir et dont ils ont joué nombre de pièces : sous le titre général Singing Fellows, des pièces chantantes et dansantes comme « Aux Charmes », « Presque rien », « Sancho », cette magnifique balade en émotion retenue, « Temps Gris » et la « Valse à deux têtes » qui déclenche sourires et applaudissements. Réjouissant, frais, et s’il y a de l’impair tant mieux.
Avec Kami Quintet « Extension », l’affaire se corse, même si rien ne laisse à penser que ce groupe méridional doive quoi que ce soit à l’île de beauté. L’extension vient de l’ajout, ou l’appoint, de Josef Dumoulin au Fender Rhodes. Sinon, Kami Quintet c’est : Pascal Charrier (g, comp), Bastien Ballaz (tb), Denis Guivarc’h (as), Rafaël Koerner (dm) et Guillaume Ruelland (el-b). La musique est joliment complexe (là, sans doute, comme le poète, préfère l’impair), bien interprétée, un peu au ras des partitions parfois, avec de très bons solos de Guivarc’h à l’alto (excellent dans le style d’aujourd’hui, un peu inspiré de Steve Coleman), qui ne donne même pas l’impression de compter les mesures, et un « leader » (Pascal Charrier) attentif au bon déroulement de l’affaire. Une musique pas si énervée que ça, bien menée, bien conduite, un peu sage au fond.
En soirée nous avions : Rita Marcotulli (p) et Luciano Biondini (acc), suivis du « Sky Dancers Sextet » d’Henri Texier avec Henri à la contrebasse, Sébastien Texier (as), François Corneloup (bs), Nguyen Lê (g), Armel Dupas (p) et Louis Moutin (dm). Les mêmes s’étant présentés avant-hier soir dans un club parisien sous l’oeil vif et l’oreille attentive de Xavier Prévost, vous avez pu lire ici même le compte-rendu express de ce concert et vous savez déjà que ce nouveau répertoire est dédié aux Indiens d’Amérique, du nord ou du sud, que la musique va son chemin, comme toujours avec Henri Texier, dansante, chantante, lyrique, paire ou impaire on s’en moque. Armel Dupas, la découverte de ces temps derniers (je me souviens de lui aux RDV de l’Erdre, à Nantes !) prend en effet des risques extrêmes mais bien calculés, Nguyen Lê sort à propos quelques déboulés façon rock, et ça marche, Sébastien et François font la paire avec souplesse, un bien joli son, et le sourire, Louis Moutin joue sa vie d’indien à chaque détour de colline et il envoie des signaux de fumée fort à propos, et Henri Texier a le sourire, des solos bien enroulés autour de son manche. Que voulez-vous ? J’aime la musique d’Henri Texier depuis des années, d’ailleurs nous sommes de la même je crois, nous avons grandi « ensemble » (c’est à dire en gros dans le même monde, avec les mêmes attentes, les mêmes joies enfantines, les mêmes déceptions), et quand il écrit une pièce comme « He Was Just Shining » offerte à Paul Motian, elle nous reste en tête pour le chemin du retour. C’est bien non ?
Alors, pair ou impair, Rita et Luciano ? Peu importe encore. Mais il paraît que c’était plutôt impair et que c’était fluide. Bon. Fluide je veux bien. Et fort séduisant dans le genre. La Strada Invisibile, ont-ils titré leur dernier CD chez ACT. La route est peut-être invisible, le propos est clair, il s’agit de nous emmener dans des contrées méridionales, italiennes et sans détour, et de nous faire rêver un peu à quelque bande son d’un film dans lequel nous serions immergés. Ça marche formidablement bien, et pour avoir écouté Rita Marcotulli à Rome en juin dernier avec le même accordéoniste, je dois dire que je les retrouve avec plaisir. Côté impair et gagne, ils ont (avec Giovanna Marini) ce talent incroyable de savoir passer de la rue à la scène en trois minutes et sans changer de costume. Une familiarité étonnante. Pour le reste et parfois, j’avoue un certain sentiment de « déjà entendu », une joliesse un peu codée. Détails !
Et voilà pour la photo :
Aujourd’hui : à 12.15 salle Lauberty, « Langues et Lueurs », texte et musique, à 15.00 Pac des Ouches, « Possible(s) quartet », concert jeune public, à 16.30 au café Charbon, l’incroyable duo « Donkey Monkey », à 18.30 à l’auditorium Jean Jaurès, Émile Parisien Quartet, et en soirée à la Maison de la Culture, « Vegan Dallas » et Thomas de Pourquery ‘Play Sun Ra ». Et bien, quel programme !!!
Philippe Méziat
|
Une journée sous le signe des mesures impaires, ou des rythmes du même genre, dans tous les cas, pair ou impair, l’important est de miser sur le bon cheval, ou la bonne colonne. Au final, puisqu’il y en a un quand même, c’est le père qui gagne, évidemment. Alors, on parie sur le père, ou sur le pire ?
A midi quinze, c’est au Pac des Ouches, dans cette rue mystérieuse qu’un ami a su si bien photographier hier (cherchez un peu, vous trouverez !) que les choses commencent à rouler. Un duo plutôt pair évidemment, mais une musique qui coule de source entre le vibraphone ou le marimba de Franck Tortiller et le saxophone baryton de François Corneloup. On oublie vite le côté « sapin de Noël » du vibraphone, son versant paillettes, pour se laisser aller aux emportements de l’ancien directeur de l’ONJ. Un duo assez récent, même si l’amitié qui lie les deux instrumentistes est ancienne. Et un CD qui vient de sortir et dont ils ont joué nombre de pièces : sous le titre général Singing Fellows, des pièces chantantes et dansantes comme « Aux Charmes », « Presque rien », « Sancho », cette magnifique balade en émotion retenue, « Temps Gris » et la « Valse à deux têtes » qui déclenche sourires et applaudissements. Réjouissant, frais, et s’il y a de l’impair tant mieux.
Avec Kami Quintet « Extension », l’affaire se corse, même si rien ne laisse à penser que ce groupe méridional doive quoi que ce soit à l’île de beauté. L’extension vient de l’ajout, ou l’appoint, de Josef Dumoulin au Fender Rhodes. Sinon, Kami Quintet c’est : Pascal Charrier (g, comp), Bastien Ballaz (tb), Denis Guivarc’h (as), Rafaël Koerner (dm) et Guillaume Ruelland (el-b). La musique est joliment complexe (là, sans doute, comme le poète, préfère l’impair), bien interprétée, un peu au ras des partitions parfois, avec de très bons solos de Guivarc’h à l’alto (excellent dans le style d’aujourd’hui, un peu inspiré de Steve Coleman), qui ne donne même pas l’impression de compter les mesures, et un « leader » (Pascal Charrier) attentif au bon déroulement de l’affaire. Une musique pas si énervée que ça, bien menée, bien conduite, un peu sage au fond.
En soirée nous avions : Rita Marcotulli (p) et Luciano Biondini (acc), suivis du « Sky Dancers Sextet » d’Henri Texier avec Henri à la contrebasse, Sébastien Texier (as), François Corneloup (bs), Nguyen Lê (g), Armel Dupas (p) et Louis Moutin (dm). Les mêmes s’étant présentés avant-hier soir dans un club parisien sous l’oeil vif et l’oreille attentive de Xavier Prévost, vous avez pu lire ici même le compte-rendu express de ce concert et vous savez déjà que ce nouveau répertoire est dédié aux Indiens d’Amérique, du nord ou du sud, que la musique va son chemin, comme toujours avec Henri Texier, dansante, chantante, lyrique, paire ou impaire on s’en moque. Armel Dupas, la découverte de ces temps derniers (je me souviens de lui aux RDV de l’Erdre, à Nantes !) prend en effet des risques extrêmes mais bien calculés, Nguyen Lê sort à propos quelques déboulés façon rock, et ça marche, Sébastien et François font la paire avec souplesse, un bien joli son, et le sourire, Louis Moutin joue sa vie d’indien à chaque détour de colline et il envoie des signaux de fumée fort à propos, et Henri Texier a le sourire, des solos bien enroulés autour de son manche. Que voulez-vous ? J’aime la musique d’Henri Texier depuis des années, d’ailleurs nous sommes de la même je crois, nous avons grandi « ensemble » (c’est à dire en gros dans le même monde, avec les mêmes attentes, les mêmes joies enfantines, les mêmes déceptions), et quand il écrit une pièce comme « He Was Just Shining » offerte à Paul Motian, elle nous reste en tête pour le chemin du retour. C’est bien non ?
Alors, pair ou impair, Rita et Luciano ? Peu importe encore. Mais il paraît que c’était plutôt impair et que c’était fluide. Bon. Fluide je veux bien. Et fort séduisant dans le genre. La Strada Invisibile, ont-ils titré leur dernier CD chez ACT. La route est peut-être invisible, le propos est clair, il s’agit de nous emmener dans des contrées méridionales, italiennes et sans détour, et de nous faire rêver un peu à quelque bande son d’un film dans lequel nous serions immergés. Ça marche formidablement bien, et pour avoir écouté Rita Marcotulli à Rome en juin dernier avec le même accordéoniste, je dois dire que je les retrouve avec plaisir. Côté impair et gagne, ils ont (avec Giovanna Marini) ce talent incroyable de savoir passer de la rue à la scène en trois minutes et sans changer de costume. Une familiarité étonnante. Pour le reste et parfois, j’avoue un certain sentiment de « déjà entendu », une joliesse un peu codée. Détails !
Et voilà pour la photo :
Aujourd’hui : à 12.15 salle Lauberty, « Langues et Lueurs », texte et musique, à 15.00 Pac des Ouches, « Possible(s) quartet », concert jeune public, à 16.30 au café Charbon, l’incroyable duo « Donkey Monkey », à 18.30 à l’auditorium Jean Jaurès, Émile Parisien Quartet, et en soirée à la Maison de la Culture, « Vegan Dallas » et Thomas de Pourquery ‘Play Sun Ra ». Et bien, quel programme !!!
Philippe Méziat