D'JAZZ NEVERS : CLÔTURE D'ESPOIR ET DE DEUIL
Samedi 14 novembre 2015 : la France endeuillée par les attentats de la veille, dont on continuait encore de dénombrer les victimes, a la gueule de bois. Et avec elle la ville de Nevers, et le festival D’Jazz. Le quartette de John Scofield et Joe Lovano, bloqué en Autriche, a dû annuler sa participation. Mais le concert de clôture, à 20h30, est maintenu, et le public est venu très nombreux. Le chanteur Hugh Coltman, dont un ami a péri la veille dans la tuerie du Bataclan, a tenu à répondre présent, malgré sa peine et son trouble.
©A. Honhim
Hugh Coltman « Shadows, Songs of Nat King Cole »
Hugh Coltman (voix, harmonica), Paul Lay (piano), Maxime Delpierre (guitare), Christophe Mink (contrebasse), Raphaël Chassin (batterie)
Nevers, Maison de la Culture, 14 novembre 2015, 20h30
En prélude l’Adjointe à la Culture de la Ville de Nevers rappelle l’importance qu’il y a de se rassembler dans un tel moment, à rester debout, et à venir assister au concert comme à toute manifestation collective et culturelle. Près d’un millier de personnes va se lever pour un recueillement silencieux qui excèdera la minute rituelle. Et le concert commence, sobrement dédié par Hugh Coltman à la mémoire de son ami disparu dans le plus sanglant attentat de la veille.
Pour commencer sur une note d’espoir en temps de peine, Hugh Coltman a chanté Bridge Over Troubled Water, de Simon and Garfunkel, accompagné avec l’intensité sobre qui convient par le piano de Paul Lay. Puis viennent les autres musiciens, pour un programme presque totalement consacré au répertoire du disque « Shadows, Songs of Nat King Cole » (Okeh/Sony, 2015). Très belle voix, très maîtrisée, mais combien riche d’expression. Les titres du CD s’enchaînent, et souvent nous portent au sommet de l’émoi. Nature Boy, enrichi de multiples détours ; Mona Lisa, avec le trio, sans guitare; Meet Me At No Special Place ; Walkin’ ; I Can’t Be Bothered…. Il y aura aussi, absents du disque, Sweet Lorraine, et avant le rappel, fredonnée quelques secondes a cappella le temps de reprendre ses esprit, une bribe de Route 66.
Sans aucune surenchère démagogique, le chanteur fera lever le public pour célébrer la vie, comme il l’avait fait en prélude à l’entrée de l’artiste pour honorer la mémoire des disparus. On claque des doigts, en place et sur le contretemps, la salle vibre, le malheur semble un instant conjuré. Hugh Coltman va offrir aussi un épisode soul funk assez torride qui mettra littéralement le feu. Et alors qu’il avait au début annoncé que, contrairement à son habitude, il parlerait peu pendant le concert, en raison des circonstances, il a évoqué Nat King Cole, que sa mère écoutait souvent, et qui sans s’être engagé formellement dans le mouvement des droits civiques, résista à sa manière au racisme états-unien. Il a lancé au public un vibrant appel à rester humain, quoiqu’il arrive. Et pour conclure, accompagné par le seul piano de Paul Lay, auquel il avait laissé au cours du concert l’espace musical que son talent mérite, il a chanté Morning Star, comme Nat Cole dans le film St. Louis Blues (Celui d’Allen Reisner, en 1958) ; magnifique chanson, et ovation chaleureuse encore, non pour réclamer un ultime rappel, mais pour remercier l’artiste d’avoir tout donné, alors qu’il était dans la peine.
Xavier Prévost
Ce concert a été diffusé en direct sur Culture Box ; il sera bientôt disponible en replay à cette adresse :
http://culturebox.francetvinfo.fr/festivals/d-jazz-nevers-festival/hugh-coltman-au-d-jazz-nevers-festival-2015-230427
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Samedi 14 novembre 2015 : la France endeuillée par les attentats de la veille, dont on continuait encore de dénombrer les victimes, a la gueule de bois. Et avec elle la ville de Nevers, et le festival D’Jazz. Le quartette de John Scofield et Joe Lovano, bloqué en Autriche, a dû annuler sa participation. Mais le concert de clôture, à 20h30, est maintenu, et le public est venu très nombreux. Le chanteur Hugh Coltman, dont un ami a péri la veille dans la tuerie du Bataclan, a tenu à répondre présent, malgré sa peine et son trouble.
©A. Honhim
Hugh Coltman « Shadows, Songs of Nat King Cole »
Hugh Coltman (voix, harmonica), Paul Lay (piano), Maxime Delpierre (guitare), Christophe Mink (contrebasse), Raphaël Chassin (batterie)
Nevers, Maison de la Culture, 14 novembre 2015, 20h30
En prélude l’Adjointe à la Culture de la Ville de Nevers rappelle l’importance qu’il y a de se rassembler dans un tel moment, à rester debout, et à venir assister au concert comme à toute manifestation collective et culturelle. Près d’un millier de personnes va se lever pour un recueillement silencieux qui excèdera la minute rituelle. Et le concert commence, sobrement dédié par Hugh Coltman à la mémoire de son ami disparu dans le plus sanglant attentat de la veille.
Pour commencer sur une note d’espoir en temps de peine, Hugh Coltman a chanté Bridge Over Troubled Water, de Simon and Garfunkel, accompagné avec l’intensité sobre qui convient par le piano de Paul Lay. Puis viennent les autres musiciens, pour un programme presque totalement consacré au répertoire du disque « Shadows, Songs of Nat King Cole » (Okeh/Sony, 2015). Très belle voix, très maîtrisée, mais combien riche d’expression. Les titres du CD s’enchaînent, et souvent nous portent au sommet de l’émoi. Nature Boy, enrichi de multiples détours ; Mona Lisa, avec le trio, sans guitare; Meet Me At No Special Place ; Walkin’ ; I Can’t Be Bothered…. Il y aura aussi, absents du disque, Sweet Lorraine, et avant le rappel, fredonnée quelques secondes a cappella le temps de reprendre ses esprit, une bribe de Route 66.
Sans aucune surenchère démagogique, le chanteur fera lever le public pour célébrer la vie, comme il l’avait fait en prélude à l’entrée de l’artiste pour honorer la mémoire des disparus. On claque des doigts, en place et sur le contretemps, la salle vibre, le malheur semble un instant conjuré. Hugh Coltman va offrir aussi un épisode soul funk assez torride qui mettra littéralement le feu. Et alors qu’il avait au début annoncé que, contrairement à son habitude, il parlerait peu pendant le concert, en raison des circonstances, il a évoqué Nat King Cole, que sa mère écoutait souvent, et qui sans s’être engagé formellement dans le mouvement des droits civiques, résista à sa manière au racisme états-unien. Il a lancé au public un vibrant appel à rester humain, quoiqu’il arrive. Et pour conclure, accompagné par le seul piano de Paul Lay, auquel il avait laissé au cours du concert l’espace musical que son talent mérite, il a chanté Morning Star, comme Nat Cole dans le film St. Louis Blues (Celui d’Allen Reisner, en 1958) ; magnifique chanson, et ovation chaleureuse encore, non pour réclamer un ultime rappel, mais pour remercier l’artiste d’avoir tout donné, alors qu’il était dans la peine.
Xavier Prévost
Ce concert a été diffusé en direct sur Culture Box ; il sera bientôt disponible en replay à cette adresse :
http://culturebox.francetvinfo.fr/festivals/d-jazz-nevers-festival/hugh-coltman-au-d-jazz-nevers-festival-2015-230427
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Samedi 14 novembre 2015 : la France endeuillée par les attentats de la veille, dont on continuait encore de dénombrer les victimes, a la gueule de bois. Et avec elle la ville de Nevers, et le festival D’Jazz. Le quartette de John Scofield et Joe Lovano, bloqué en Autriche, a dû annuler sa participation. Mais le concert de clôture, à 20h30, est maintenu, et le public est venu très nombreux. Le chanteur Hugh Coltman, dont un ami a péri la veille dans la tuerie du Bataclan, a tenu à répondre présent, malgré sa peine et son trouble.
©A. Honhim
Hugh Coltman « Shadows, Songs of Nat King Cole »
Hugh Coltman (voix, harmonica), Paul Lay (piano), Maxime Delpierre (guitare), Christophe Mink (contrebasse), Raphaël Chassin (batterie)
Nevers, Maison de la Culture, 14 novembre 2015, 20h30
En prélude l’Adjointe à la Culture de la Ville de Nevers rappelle l’importance qu’il y a de se rassembler dans un tel moment, à rester debout, et à venir assister au concert comme à toute manifestation collective et culturelle. Près d’un millier de personnes va se lever pour un recueillement silencieux qui excèdera la minute rituelle. Et le concert commence, sobrement dédié par Hugh Coltman à la mémoire de son ami disparu dans le plus sanglant attentat de la veille.
Pour commencer sur une note d’espoir en temps de peine, Hugh Coltman a chanté Bridge Over Troubled Water, de Simon and Garfunkel, accompagné avec l’intensité sobre qui convient par le piano de Paul Lay. Puis viennent les autres musiciens, pour un programme presque totalement consacré au répertoire du disque « Shadows, Songs of Nat King Cole » (Okeh/Sony, 2015). Très belle voix, très maîtrisée, mais combien riche d’expression. Les titres du CD s’enchaînent, et souvent nous portent au sommet de l’émoi. Nature Boy, enrichi de multiples détours ; Mona Lisa, avec le trio, sans guitare; Meet Me At No Special Place ; Walkin’ ; I Can’t Be Bothered…. Il y aura aussi, absents du disque, Sweet Lorraine, et avant le rappel, fredonnée quelques secondes a cappella le temps de reprendre ses esprit, une bribe de Route 66.
Sans aucune surenchère démagogique, le chanteur fera lever le public pour célébrer la vie, comme il l’avait fait en prélude à l’entrée de l’artiste pour honorer la mémoire des disparus. On claque des doigts, en place et sur le contretemps, la salle vibre, le malheur semble un instant conjuré. Hugh Coltman va offrir aussi un épisode soul funk assez torride qui mettra littéralement le feu. Et alors qu’il avait au début annoncé que, contrairement à son habitude, il parlerait peu pendant le concert, en raison des circonstances, il a évoqué Nat King Cole, que sa mère écoutait souvent, et qui sans s’être engagé formellement dans le mouvement des droits civiques, résista à sa manière au racisme états-unien. Il a lancé au public un vibrant appel à rester humain, quoiqu’il arrive. Et pour conclure, accompagné par le seul piano de Paul Lay, auquel il avait laissé au cours du concert l’espace musical que son talent mérite, il a chanté Morning Star, comme Nat Cole dans le film St. Louis Blues (Celui d’Allen Reisner, en 1958) ; magnifique chanson, et ovation chaleureuse encore, non pour réclamer un ultime rappel, mais pour remercier l’artiste d’avoir tout donné, alors qu’il était dans la peine.
Xavier Prévost
Ce concert a été diffusé en direct sur Culture Box ; il sera bientôt disponible en replay à cette adresse :
http://culturebox.francetvinfo.fr/festivals/d-jazz-nevers-festival/hugh-coltman-au-d-jazz-nevers-festival-2015-230427
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Samedi 14 novembre 2015 : la France endeuillée par les attentats de la veille, dont on continuait encore de dénombrer les victimes, a la gueule de bois. Et avec elle la ville de Nevers, et le festival D’Jazz. Le quartette de John Scofield et Joe Lovano, bloqué en Autriche, a dû annuler sa participation. Mais le concert de clôture, à 20h30, est maintenu, et le public est venu très nombreux. Le chanteur Hugh Coltman, dont un ami a péri la veille dans la tuerie du Bataclan, a tenu à répondre présent, malgré sa peine et son trouble.
©A. Honhim
Hugh Coltman « Shadows, Songs of Nat King Cole »
Hugh Coltman (voix, harmonica), Paul Lay (piano), Maxime Delpierre (guitare), Christophe Mink (contrebasse), Raphaël Chassin (batterie)
Nevers, Maison de la Culture, 14 novembre 2015, 20h30
En prélude l’Adjointe à la Culture de la Ville de Nevers rappelle l’importance qu’il y a de se rassembler dans un tel moment, à rester debout, et à venir assister au concert comme à toute manifestation collective et culturelle. Près d’un millier de personnes va se lever pour un recueillement silencieux qui excèdera la minute rituelle. Et le concert commence, sobrement dédié par Hugh Coltman à la mémoire de son ami disparu dans le plus sanglant attentat de la veille.
Pour commencer sur une note d’espoir en temps de peine, Hugh Coltman a chanté Bridge Over Troubled Water, de Simon and Garfunkel, accompagné avec l’intensité sobre qui convient par le piano de Paul Lay. Puis viennent les autres musiciens, pour un programme presque totalement consacré au répertoire du disque « Shadows, Songs of Nat King Cole » (Okeh/Sony, 2015). Très belle voix, très maîtrisée, mais combien riche d’expression. Les titres du CD s’enchaînent, et souvent nous portent au sommet de l’émoi. Nature Boy, enrichi de multiples détours ; Mona Lisa, avec le trio, sans guitare; Meet Me At No Special Place ; Walkin’ ; I Can’t Be Bothered…. Il y aura aussi, absents du disque, Sweet Lorraine, et avant le rappel, fredonnée quelques secondes a cappella le temps de reprendre ses esprit, une bribe de Route 66.
Sans aucune surenchère démagogique, le chanteur fera lever le public pour célébrer la vie, comme il l’avait fait en prélude à l’entrée de l’artiste pour honorer la mémoire des disparus. On claque des doigts, en place et sur le contretemps, la salle vibre, le malheur semble un instant conjuré. Hugh Coltman va offrir aussi un épisode soul funk assez torride qui mettra littéralement le feu. Et alors qu’il avait au début annoncé que, contrairement à son habitude, il parlerait peu pendant le concert, en raison des circonstances, il a évoqué Nat King Cole, que sa mère écoutait souvent, et qui sans s’être engagé formellement dans le mouvement des droits civiques, résista à sa manière au racisme états-unien. Il a lancé au public un vibrant appel à rester humain, quoiqu’il arrive. Et pour conclure, accompagné par le seul piano de Paul Lay, auquel il avait laissé au cours du concert l’espace musical que son talent mérite, il a chanté Morning Star, comme Nat Cole dans le film St. Louis Blues (Celui d’Allen Reisner, en 1958) ; magnifique chanson, et ovation chaleureuse encore, non pour réclamer un ultime rappel, mais pour remercier l’artiste d’avoir tout donné, alors qu’il était dans la peine.
Xavier Prévost
Ce concert a été diffusé en direct sur Culture Box ; il sera bientôt disponible en replay à cette adresse :
http://culturebox.francetvinfo.fr/festivals/d-jazz-nevers-festival/hugh-coltman-au-d-jazz-nevers-festival-2015-230427