Jazz live
Publié le 6 Fév 2016

Sons d'hiver 2016 : Vieira solo & Humair-Parisien duo

Escale villejuifoise pour le festival Sons d’hiver, cette année encore dans la petite salle Églantine du Théâtre Romain Rolland, en attendant la fin prochaine des travaux dans la grande salle. Comme en 2014, le lieu offre la même affiche deux soirs de suite, avec cette année un solo du vocaliste-guitariste-performeur et manipulateur de sons Fabrice Vieira, œuvrier-taulier de la Compagnie Lubat d’Uzeste ; puis un duo trans-générationnel qui associe le batteur Daniel Humair au saxophoniste Émile Parisien.

Sons d'hiver 2106 Th. Romain Rolland Villejuif

« Qui verra Vieira »

Fabrice Vieira (voix, guitare, électronique, objets divers)

 

Daniel Humair / Émile Parisien duo

Daniel Humair (batterie), Émile Parisien (saxophone soprano)

Festival Sons d’hiver, Théâtre Romain Rolland, Villejuif, 4 février 2016, 20h30

La soirée commence en douceur, avec un bref monologue de Fabrice Vieira, qui bifurque ensuite vers la vocalité chantante façon scatrap de la Compagnie uzestoise, avec détour Parker, exercice de mémoire et envolée occitano-gasconne. Un mot de poésie militante déniée (« ceci n’est pas un poème ») précède une autocritique à choix multiple du spectacle, sur un mode qui rappelle un fameux sketch de Jacques Villeret («  je n’ai que deux mots à vous dire : BRA…. VO »). Ici l’admirateur prolixe (« J’adore ce que vous faites ! ») alterne (« La musique c’était bien, mais les textes…. » « Les textes c’était bien, mais la musique…. »). Personnellement j’ai préféré la musique, et dans la dernière partie de belles improvisations de guitare, ainsi qu’une ballade de Thelonious Monk jouée avec ferveur en version plus que lente. Au total un sentiment mitigé : Fabrice Vieira maîtrise diaboliquement tous les effets électroniques dont il fait en temps réel un usage archipertinent, et le résultat musical vaut la peine. Quant au versant poïétique, comme on dit à Uzeste, il mériterait un peu de maturation.

« Qui verra Vieira » nous disait le titre du concert-spectacle. Ce soir-là (et le suivant) qui a vu Vieira a pu voir aussi le duo Humair-Parisien, incontestablement le clou de la soirée. Le grand maître ès-tambour et le jeune surdoué du soprano font bon ménage : la concentration est extrême, la relance permanente, c’est une fête pour l’esprit autant que pour l’oreille. Le répertoire emprunte à Joachim Kühn, François Jeanneau, mais également à Daniel Humair et à son jeune complice saxophoniste. On entendra beaucoup de ces thèmes très segmenté, aux rythmes composés, qui débouchent ensuite sur des envols improvisés, individuels ou duels, avant un retour à la carrure originelle. Mais l’intensité n’est pas moindre sur tempo lent ; elle est peut-être plus grande encore : Émile Parisien soigne chaque note, chaque respiration de la phrase ; Daniel Humair bruisse avec une pertinence absolue, percute avec fantaisie, à propos et audace.

Ce duo est un rêve, et l’on eût aimé que l’éveil ne vînt pas. Il vient pourtant, après un bref rappel. On en redemande : bientôt… très vite… dès que possible !

Xavier Prévost

Le programme de Sons d’hiver 2016, jusqu’au 21 février

http://www.sonsdhiver.org/programme.php|Escale villejuifoise pour le festival Sons d’hiver, cette année encore dans la petite salle Églantine du Théâtre Romain Rolland, en attendant la fin prochaine des travaux dans la grande salle. Comme en 2014, le lieu offre la même affiche deux soirs de suite, avec cette année un solo du vocaliste-guitariste-performeur et manipulateur de sons Fabrice Vieira, œuvrier-taulier de la Compagnie Lubat d’Uzeste ; puis un duo trans-générationnel qui associe le batteur Daniel Humair au saxophoniste Émile Parisien.

Sons d'hiver 2106 Th. Romain Rolland Villejuif

« Qui verra Vieira »

Fabrice Vieira (voix, guitare, électronique, objets divers)

 

Daniel Humair / Émile Parisien duo

Daniel Humair (batterie), Émile Parisien (saxophone soprano)

Festival Sons d’hiver, Théâtre Romain Rolland, Villejuif, 4 février 2016, 20h30

La soirée commence en douceur, avec un bref monologue de Fabrice Vieira, qui bifurque ensuite vers la vocalité chantante façon scatrap de la Compagnie uzestoise, avec détour Parker, exercice de mémoire et envolée occitano-gasconne. Un mot de poésie militante déniée (« ceci n’est pas un poème ») précède une autocritique à choix multiple du spectacle, sur un mode qui rappelle un fameux sketch de Jacques Villeret («  je n’ai que deux mots à vous dire : BRA…. VO »). Ici l’admirateur prolixe (« J’adore ce que vous faites ! ») alterne (« La musique c’était bien, mais les textes…. » « Les textes c’était bien, mais la musique…. »). Personnellement j’ai préféré la musique, et dans la dernière partie de belles improvisations de guitare, ainsi qu’une ballade de Thelonious Monk jouée avec ferveur en version plus que lente. Au total un sentiment mitigé : Fabrice Vieira maîtrise diaboliquement tous les effets électroniques dont il fait en temps réel un usage archipertinent, et le résultat musical vaut la peine. Quant au versant poïétique, comme on dit à Uzeste, il mériterait un peu de maturation.

« Qui verra Vieira » nous disait le titre du concert-spectacle. Ce soir-là (et le suivant) qui a vu Vieira a pu voir aussi le duo Humair-Parisien, incontestablement le clou de la soirée. Le grand maître ès-tambour et le jeune surdoué du soprano font bon ménage : la concentration est extrême, la relance permanente, c’est une fête pour l’esprit autant que pour l’oreille. Le répertoire emprunte à Joachim Kühn, François Jeanneau, mais également à Daniel Humair et à son jeune complice saxophoniste. On entendra beaucoup de ces thèmes très segmenté, aux rythmes composés, qui débouchent ensuite sur des envols improvisés, individuels ou duels, avant un retour à la carrure originelle. Mais l’intensité n’est pas moindre sur tempo lent ; elle est peut-être plus grande encore : Émile Parisien soigne chaque note, chaque respiration de la phrase ; Daniel Humair bruisse avec une pertinence absolue, percute avec fantaisie, à propos et audace.

Ce duo est un rêve, et l’on eût aimé que l’éveil ne vînt pas. Il vient pourtant, après un bref rappel. On en redemande : bientôt… très vite… dès que possible !

Xavier Prévost

Le programme de Sons d’hiver 2016, jusqu’au 21 février

http://www.sonsdhiver.org/programme.php|Escale villejuifoise pour le festival Sons d’hiver, cette année encore dans la petite salle Églantine du Théâtre Romain Rolland, en attendant la fin prochaine des travaux dans la grande salle. Comme en 2014, le lieu offre la même affiche deux soirs de suite, avec cette année un solo du vocaliste-guitariste-performeur et manipulateur de sons Fabrice Vieira, œuvrier-taulier de la Compagnie Lubat d’Uzeste ; puis un duo trans-générationnel qui associe le batteur Daniel Humair au saxophoniste Émile Parisien.

Sons d'hiver 2106 Th. Romain Rolland Villejuif

« Qui verra Vieira »

Fabrice Vieira (voix, guitare, électronique, objets divers)

 

Daniel Humair / Émile Parisien duo

Daniel Humair (batterie), Émile Parisien (saxophone soprano)

Festival Sons d’hiver, Théâtre Romain Rolland, Villejuif, 4 février 2016, 20h30

La soirée commence en douceur, avec un bref monologue de Fabrice Vieira, qui bifurque ensuite vers la vocalité chantante façon scatrap de la Compagnie uzestoise, avec détour Parker, exercice de mémoire et envolée occitano-gasconne. Un mot de poésie militante déniée (« ceci n’est pas un poème ») précède une autocritique à choix multiple du spectacle, sur un mode qui rappelle un fameux sketch de Jacques Villeret («  je n’ai que deux mots à vous dire : BRA…. VO »). Ici l’admirateur prolixe (« J’adore ce que vous faites ! ») alterne (« La musique c’était bien, mais les textes…. » « Les textes c’était bien, mais la musique…. »). Personnellement j’ai préféré la musique, et dans la dernière partie de belles improvisations de guitare, ainsi qu’une ballade de Thelonious Monk jouée avec ferveur en version plus que lente. Au total un sentiment mitigé : Fabrice Vieira maîtrise diaboliquement tous les effets électroniques dont il fait en temps réel un usage archipertinent, et le résultat musical vaut la peine. Quant au versant poïétique, comme on dit à Uzeste, il mériterait un peu de maturation.

« Qui verra Vieira » nous disait le titre du concert-spectacle. Ce soir-là (et le suivant) qui a vu Vieira a pu voir aussi le duo Humair-Parisien, incontestablement le clou de la soirée. Le grand maître ès-tambour et le jeune surdoué du soprano font bon ménage : la concentration est extrême, la relance permanente, c’est une fête pour l’esprit autant que pour l’oreille. Le répertoire emprunte à Joachim Kühn, François Jeanneau, mais également à Daniel Humair et à son jeune complice saxophoniste. On entendra beaucoup de ces thèmes très segmenté, aux rythmes composés, qui débouchent ensuite sur des envols improvisés, individuels ou duels, avant un retour à la carrure originelle. Mais l’intensité n’est pas moindre sur tempo lent ; elle est peut-être plus grande encore : Émile Parisien soigne chaque note, chaque respiration de la phrase ; Daniel Humair bruisse avec une pertinence absolue, percute avec fantaisie, à propos et audace.

Ce duo est un rêve, et l’on eût aimé que l’éveil ne vînt pas. Il vient pourtant, après un bref rappel. On en redemande : bientôt… très vite… dès que possible !

Xavier Prévost

Le programme de Sons d’hiver 2016, jusqu’au 21 février

http://www.sonsdhiver.org/programme.php|Escale villejuifoise pour le festival Sons d’hiver, cette année encore dans la petite salle Églantine du Théâtre Romain Rolland, en attendant la fin prochaine des travaux dans la grande salle. Comme en 2014, le lieu offre la même affiche deux soirs de suite, avec cette année un solo du vocaliste-guitariste-performeur et manipulateur de sons Fabrice Vieira, œuvrier-taulier de la Compagnie Lubat d’Uzeste ; puis un duo trans-générationnel qui associe le batteur Daniel Humair au saxophoniste Émile Parisien.

Sons d'hiver 2106 Th. Romain Rolland Villejuif

« Qui verra Vieira »

Fabrice Vieira (voix, guitare, électronique, objets divers)

 

Daniel Humair / Émile Parisien duo

Daniel Humair (batterie), Émile Parisien (saxophone soprano)

Festival Sons d’hiver, Théâtre Romain Rolland, Villejuif, 4 février 2016, 20h30

La soirée commence en douceur, avec un bref monologue de Fabrice Vieira, qui bifurque ensuite vers la vocalité chantante façon scatrap de la Compagnie uzestoise, avec détour Parker, exercice de mémoire et envolée occitano-gasconne. Un mot de poésie militante déniée (« ceci n’est pas un poème ») précède une autocritique à choix multiple du spectacle, sur un mode qui rappelle un fameux sketch de Jacques Villeret («  je n’ai que deux mots à vous dire : BRA…. VO »). Ici l’admirateur prolixe (« J’adore ce que vous faites ! ») alterne (« La musique c’était bien, mais les textes…. » « Les textes c’était bien, mais la musique…. »). Personnellement j’ai préféré la musique, et dans la dernière partie de belles improvisations de guitare, ainsi qu’une ballade de Thelonious Monk jouée avec ferveur en version plus que lente. Au total un sentiment mitigé : Fabrice Vieira maîtrise diaboliquement tous les effets électroniques dont il fait en temps réel un usage archipertinent, et le résultat musical vaut la peine. Quant au versant poïétique, comme on dit à Uzeste, il mériterait un peu de maturation.

« Qui verra Vieira » nous disait le titre du concert-spectacle. Ce soir-là (et le suivant) qui a vu Vieira a pu voir aussi le duo Humair-Parisien, incontestablement le clou de la soirée. Le grand maître ès-tambour et le jeune surdoué du soprano font bon ménage : la concentration est extrême, la relance permanente, c’est une fête pour l’esprit autant que pour l’oreille. Le répertoire emprunte à Joachim Kühn, François Jeanneau, mais également à Daniel Humair et à son jeune complice saxophoniste. On entendra beaucoup de ces thèmes très segmenté, aux rythmes composés, qui débouchent ensuite sur des envols improvisés, individuels ou duels, avant un retour à la carrure originelle. Mais l’intensité n’est pas moindre sur tempo lent ; elle est peut-être plus grande encore : Émile Parisien soigne chaque note, chaque respiration de la phrase ; Daniel Humair bruisse avec une pertinence absolue, percute avec fantaisie, à propos et audace.

Ce duo est un rêve, et l’on eût aimé que l’éveil ne vînt pas. Il vient pourtant, après un bref rappel. On en redemande : bientôt… très vite… dès que possible !

Xavier Prévost

Le programme de Sons d’hiver 2016, jusqu’au 21 février

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