La MARMITE INFERNALE au Carreau du Temple
L’Orchestre National de Jazz accueillait, dans le cadre de la Jazz Fabric, La Marmite Infernale, grande formation emblématique de l’Arfi de Lyon . Le collectif avait créé en 1997, avec le metteur en scène Jean-Paul Delore, un concert-spectacle intitulé « Les Hommes ». Les revoici, quelques lustres plus tard, avec « Les Hommes… maintenant ! »
« Les Hommes… maintenant ! »
La Marmite Infernale : Jean Aussanaire (saxophones alto & soprano), Jean-Paul Autin (saxophone sopranino), Guy Villerd (saxophone ténor), Clément Gibert (clarinette & clarinette basse), Olivier Bost (trombone & guitares), Guillaume Grenard (trompette, trompette à coulisse, euphonium), Xavier Garcia (clavier & traitement électronique), Jean Bolcato (contrebasse), Éric Brochard (guitare basse), Michel Boiton, Christian Rollet, Alfred Spirli (batterie, percussions & objets divers), Jean-Marc François (jeu)
Mise en scène : Jean-Paul Delore ; régie son : Thierry Cousin ; création lumière : Franck Besson ; création costumes : Catherine Laval
Paris, Carreau du Temple, 18 février 2016
Tout commence sur un plateau peuplé d’instruments, et vide de musiciens : que se passe-t-il, si tant est qu’il se passe quelque chose ? Une rumeur venue de la coulisse annonce un frémissement d’activité. Les musiciens-acteurs (ce n’est pas du théâtre musical, mais un concert-spectacle) arrivent les uns après les autres, dans un doux désordre d’hésitation et d’ardeur. Ils sont, pour la plupart, vêtus de robes tuniques confectionnées d’épingles à nourrice combinées en des sortes de cottes de mailles. Les vêtements cliquettent et ferraillent, et chacun vient virevolter sur l’avant-scène, comme dans un défilé de mode. On est en répétition. La voix de Christian Rollet commente quelques actions musicales en forme de paysages sonores. Et le jeu collectif progressivement s’éveille et s’affirme. Un acteur sans paroles, Jean-Marc François, s’affaire sur le plateau, déplaçant sièges et instruments, comme pour hâter l’avènement de la musique. La tension monte, pianissimo ou fortissimo, de contraste en rupture. Ici Jean-Paul Autin joue d’un précaire flûtiau, en compagnie d’Olivier Bost armé d’une timide guitare acoustique, tandis que des tutti infernaux scandent et écrasent leur mélodie. La musique s’organise et s’impose, fanfares mélancoliques ou éclats individuels improvisés (Jean Aussanaire au sax alto, Jean-Paul Autin au sopranino, et Guillaume Grenard, Clément Gibert, les basses, les batteries….). Xavier Garcia est constamment au charbon, car clavier et machines électroniques ne chôment pas. Un monologue métaphysique de Guy Villerd commente l’action de l’acteur silencieux qui compte, range et manipule des kyrielles d’épingles à nourrice. Soudain chacun ou presque se saisit d’une guitare acoustique, parfois prise au vol après avoir été lancée par un comparse. Il y aura jusqu’à sept guitares simultanément, pour une petite piécette récréative et délicieusement laborieuse. On aura aussi la parodie d’une réunion du collectif, pour parler organisation, esthétique, et plus si affinités : l’attention se dilue, et chacun se dissipe bien vite, vaquant à d’autres occupations, ou à d’autres débats. L’autodérision fait partie du jeu, et l’Arfi, Association à la Recherche d’un Folklore Imaginaire, sait bien que la quête de l’Art vivant se fait rarement sans humour. Ainsi Michel Boiton décrira par le menu pour ses partenaires le solo de batterie qu’il rêve de partager avec eux…. tout en suggérant, dans l’euphorie de l’évocation, d’en accroître la durée. Dans un registre différent, on verra soudain surgir sur scène un musicien, puis un autre, et un autre encore, chacun traînant sur le sol un grand plateau métallique qui émet une résonance profonde, et de ces hauteurs et timbres divers va naître un accord mystérieux sur quoi d’autres musiques s’installent. On navigue constamment entre fantaisie, surprise et poésie décalée.
Tout cela dans un mouvement constant de musiques qui surgissent et s’éloignent, jusqu’à une sorte de danse rituelle, tout droit venue d’un sacre de fin d’hiver, où sur un rythme infernal et obstiné, les musiciens viennent progressivement peupler un rectangle de lumière au milieu de la scène, dans une ivresse collective et communicative d’expressivité, et de défi. Ce sera le temps fort, l’acmé, avant le reflux progressif de la musique qui marquera le fin de la répétition…. et du spectacle. Le public, très nombreux, est conquis par cette vivacité, cette vitalité : un concert, on le sait à l’Arfi, et depuis longtemps, c’est un spectacle vivant, et sur le vif ! Et ce concert-spectacle le prouve une fois encore, grâce au renfort, primordial en cette occurrence, de la mise en scène et en espace, d’une dramaturgie sans lourdeur (mais pas sans humour), et d’un fort beau travail sur la lumière et le son. Très belle entreprise, éminemment collective ; ça tombe bien : l’Arfi, et la Marmite Infernale, ce sont foncièrement, génétiquement, irrémédiablement…. des collectifs !
Xavier Prévost|L’Orchestre National de Jazz accueillait, dans le cadre de la Jazz Fabric, La Marmite Infernale, grande formation emblématique de l’Arfi de Lyon . Le collectif avait créé en 1997, avec le metteur en scène Jean-Paul Delore, un concert-spectacle intitulé « Les Hommes ». Les revoici, quelques lustres plus tard, avec « Les Hommes… maintenant ! »
« Les Hommes… maintenant ! »
La Marmite Infernale : Jean Aussanaire (saxophones alto & soprano), Jean-Paul Autin (saxophone sopranino), Guy Villerd (saxophone ténor), Clément Gibert (clarinette & clarinette basse), Olivier Bost (trombone & guitares), Guillaume Grenard (trompette, trompette à coulisse, euphonium), Xavier Garcia (clavier & traitement électronique), Jean Bolcato (contrebasse), Éric Brochard (guitare basse), Michel Boiton, Christian Rollet, Alfred Spirli (batterie, percussions & objets divers), Jean-Marc François (jeu)
Mise en scène : Jean-Paul Delore ; régie son : Thierry Cousin ; création lumière : Franck Besson ; création costumes : Catherine Laval
Paris, Carreau du Temple, 18 février 2016
Tout commence sur un plateau peuplé d’instruments, et vide de musiciens : que se passe-t-il, si tant est qu’il se passe quelque chose ? Une rumeur venue de la coulisse annonce un frémissement d’activité. Les musiciens-acteurs (ce n’est pas du théâtre musical, mais un concert-spectacle) arrivent les uns après les autres, dans un doux désordre d’hésitation et d’ardeur. Ils sont, pour la plupart, vêtus de robes tuniques confectionnées d’épingles à nourrice combinées en des sortes de cottes de mailles. Les vêtements cliquettent et ferraillent, et chacun vient virevolter sur l’avant-scène, comme dans un défilé de mode. On est en répétition. La voix de Christian Rollet commente quelques actions musicales en forme de paysages sonores. Et le jeu collectif progressivement s’éveille et s’affirme. Un acteur sans paroles, Jean-Marc François, s’affaire sur le plateau, déplaçant sièges et instruments, comme pour hâter l’avènement de la musique. La tension monte, pianissimo ou fortissimo, de contraste en rupture. Ici Jean-Paul Autin joue d’un précaire flûtiau, en compagnie d’Olivier Bost armé d’une timide guitare acoustique, tandis que des tutti infernaux scandent et écrasent leur mélodie. La musique s’organise et s’impose, fanfares mélancoliques ou éclats individuels improvisés (Jean Aussanaire au sax alto, Jean-Paul Autin au sopranino, et Guillaume Grenard, Clément Gibert, les basses, les batteries….). Xavier Garcia est constamment au charbon, car clavier et machines électroniques ne chôment pas. Un monologue métaphysique de Guy Villerd commente l’action de l’acteur silencieux qui compte, range et manipule des kyrielles d’épingles à nourrice. Soudain chacun ou presque se saisit d’une guitare acoustique, parfois prise au vol après avoir été lancée par un comparse. Il y aura jusqu’à sept guitares simultanément, pour une petite piécette récréative et délicieusement laborieuse. On aura aussi la parodie d’une réunion du collectif, pour parler organisation, esthétique, et plus si affinités : l’attention se dilue, et chacun se dissipe bien vite, vaquant à d’autres occupations, ou à d’autres débats. L’autodérision fait partie du jeu, et l’Arfi, Association à la Recherche d’un Folklore Imaginaire, sait bien que la quête de l’Art vivant se fait rarement sans humour. Ainsi Michel Boiton décrira par le menu pour ses partenaires le solo de batterie qu’il rêve de partager avec eux…. tout en suggérant, dans l’euphorie de l’évocation, d’en accroître la durée. Dans un registre différent, on verra soudain surgir sur scène un musicien, puis un autre, et un autre encore, chacun traînant sur le sol un grand plateau métallique qui émet une résonance profonde, et de ces hauteurs et timbres divers va naître un accord mystérieux sur quoi d’autres musiques s’installent. On navigue constamment entre fantaisie, surprise et poésie décalée.
Tout cela dans un mouvement constant de musiques qui surgissent et s’éloignent, jusqu’à une sorte de danse rituelle, tout droit venue d’un sacre de fin d’hiver, où sur un rythme infernal et obstiné, les musiciens viennent progressivement peupler un rectangle de lumière au milieu de la scène, dans une ivresse collective et communicative d’expressivité, et de défi. Ce sera le temps fort, l’acmé, avant le reflux progressif de la musique qui marquera le fin de la répétition…. et du spectacle. Le public, très nombreux, est conquis par cette vivacité, cette vitalité : un concert, on le sait à l’Arfi, et depuis longtemps, c’est un spectacle vivant, et sur le vif ! Et ce concert-spectacle le prouve une fois encore, grâce au renfort, primordial en cette occurrence, de la mise en scène et en espace, d’une dramaturgie sans lourdeur (mais pas sans humour), et d’un fort beau travail sur la lumière et le son. Très belle entreprise, éminemment collective ; ça tombe bien : l’Arfi, et la Marmite Infernale, ce sont foncièrement, génétiquement, irrémédiablement…. des collectifs !
Xavier Prévost|L’Orchestre National de Jazz accueillait, dans le cadre de la Jazz Fabric, La Marmite Infernale, grande formation emblématique de l’Arfi de Lyon . Le collectif avait créé en 1997, avec le metteur en scène Jean-Paul Delore, un concert-spectacle intitulé « Les Hommes ». Les revoici, quelques lustres plus tard, avec « Les Hommes… maintenant ! »
« Les Hommes… maintenant ! »
La Marmite Infernale : Jean Aussanaire (saxophones alto & soprano), Jean-Paul Autin (saxophone sopranino), Guy Villerd (saxophone ténor), Clément Gibert (clarinette & clarinette basse), Olivier Bost (trombone & guitares), Guillaume Grenard (trompette, trompette à coulisse, euphonium), Xavier Garcia (clavier & traitement électronique), Jean Bolcato (contrebasse), Éric Brochard (guitare basse), Michel Boiton, Christian Rollet, Alfred Spirli (batterie, percussions & objets divers), Jean-Marc François (jeu)
Mise en scène : Jean-Paul Delore ; régie son : Thierry Cousin ; création lumière : Franck Besson ; création costumes : Catherine Laval
Paris, Carreau du Temple, 18 février 2016
Tout commence sur un plateau peuplé d’instruments, et vide de musiciens : que se passe-t-il, si tant est qu’il se passe quelque chose ? Une rumeur venue de la coulisse annonce un frémissement d’activité. Les musiciens-acteurs (ce n’est pas du théâtre musical, mais un concert-spectacle) arrivent les uns après les autres, dans un doux désordre d’hésitation et d’ardeur. Ils sont, pour la plupart, vêtus de robes tuniques confectionnées d’épingles à nourrice combinées en des sortes de cottes de mailles. Les vêtements cliquettent et ferraillent, et chacun vient virevolter sur l’avant-scène, comme dans un défilé de mode. On est en répétition. La voix de Christian Rollet commente quelques actions musicales en forme de paysages sonores. Et le jeu collectif progressivement s’éveille et s’affirme. Un acteur sans paroles, Jean-Marc François, s’affaire sur le plateau, déplaçant sièges et instruments, comme pour hâter l’avènement de la musique. La tension monte, pianissimo ou fortissimo, de contraste en rupture. Ici Jean-Paul Autin joue d’un précaire flûtiau, en compagnie d’Olivier Bost armé d’une timide guitare acoustique, tandis que des tutti infernaux scandent et écrasent leur mélodie. La musique s’organise et s’impose, fanfares mélancoliques ou éclats individuels improvisés (Jean Aussanaire au sax alto, Jean-Paul Autin au sopranino, et Guillaume Grenard, Clément Gibert, les basses, les batteries….). Xavier Garcia est constamment au charbon, car clavier et machines électroniques ne chôment pas. Un monologue métaphysique de Guy Villerd commente l’action de l’acteur silencieux qui compte, range et manipule des kyrielles d’épingles à nourrice. Soudain chacun ou presque se saisit d’une guitare acoustique, parfois prise au vol après avoir été lancée par un comparse. Il y aura jusqu’à sept guitares simultanément, pour une petite piécette récréative et délicieusement laborieuse. On aura aussi la parodie d’une réunion du collectif, pour parler organisation, esthétique, et plus si affinités : l’attention se dilue, et chacun se dissipe bien vite, vaquant à d’autres occupations, ou à d’autres débats. L’autodérision fait partie du jeu, et l’Arfi, Association à la Recherche d’un Folklore Imaginaire, sait bien que la quête de l’Art vivant se fait rarement sans humour. Ainsi Michel Boiton décrira par le menu pour ses partenaires le solo de batterie qu’il rêve de partager avec eux…. tout en suggérant, dans l’euphorie de l’évocation, d’en accroître la durée. Dans un registre différent, on verra soudain surgir sur scène un musicien, puis un autre, et un autre encore, chacun traînant sur le sol un grand plateau métallique qui émet une résonance profonde, et de ces hauteurs et timbres divers va naître un accord mystérieux sur quoi d’autres musiques s’installent. On navigue constamment entre fantaisie, surprise et poésie décalée.
Tout cela dans un mouvement constant de musiques qui surgissent et s’éloignent, jusqu’à une sorte de danse rituelle, tout droit venue d’un sacre de fin d’hiver, où sur un rythme infernal et obstiné, les musiciens viennent progressivement peupler un rectangle de lumière au milieu de la scène, dans une ivresse collective et communicative d’expressivité, et de défi. Ce sera le temps fort, l’acmé, avant le reflux progressif de la musique qui marquera le fin de la répétition…. et du spectacle. Le public, très nombreux, est conquis par cette vivacité, cette vitalité : un concert, on le sait à l’Arfi, et depuis longtemps, c’est un spectacle vivant, et sur le vif ! Et ce concert-spectacle le prouve une fois encore, grâce au renfort, primordial en cette occurrence, de la mise en scène et en espace, d’une dramaturgie sans lourdeur (mais pas sans humour), et d’un fort beau travail sur la lumière et le son. Très belle entreprise, éminemment collective ; ça tombe bien : l’Arfi, et la Marmite Infernale, ce sont foncièrement, génétiquement, irrémédiablement…. des collectifs !
Xavier Prévost|L’Orchestre National de Jazz accueillait, dans le cadre de la Jazz Fabric, La Marmite Infernale, grande formation emblématique de l’Arfi de Lyon . Le collectif avait créé en 1997, avec le metteur en scène Jean-Paul Delore, un concert-spectacle intitulé « Les Hommes ». Les revoici, quelques lustres plus tard, avec « Les Hommes… maintenant ! »
« Les Hommes… maintenant ! »
La Marmite Infernale : Jean Aussanaire (saxophones alto & soprano), Jean-Paul Autin (saxophone sopranino), Guy Villerd (saxophone ténor), Clément Gibert (clarinette & clarinette basse), Olivier Bost (trombone & guitares), Guillaume Grenard (trompette, trompette à coulisse, euphonium), Xavier Garcia (clavier & traitement électronique), Jean Bolcato (contrebasse), Éric Brochard (guitare basse), Michel Boiton, Christian Rollet, Alfred Spirli (batterie, percussions & objets divers), Jean-Marc François (jeu)
Mise en scène : Jean-Paul Delore ; régie son : Thierry Cousin ; création lumière : Franck Besson ; création costumes : Catherine Laval
Paris, Carreau du Temple, 18 février 2016
Tout commence sur un plateau peuplé d’instruments, et vide de musiciens : que se passe-t-il, si tant est qu’il se passe quelque chose ? Une rumeur venue de la coulisse annonce un frémissement d’activité. Les musiciens-acteurs (ce n’est pas du théâtre musical, mais un concert-spectacle) arrivent les uns après les autres, dans un doux désordre d’hésitation et d’ardeur. Ils sont, pour la plupart, vêtus de robes tuniques confectionnées d’épingles à nourrice combinées en des sortes de cottes de mailles. Les vêtements cliquettent et ferraillent, et chacun vient virevolter sur l’avant-scène, comme dans un défilé de mode. On est en répétition. La voix de Christian Rollet commente quelques actions musicales en forme de paysages sonores. Et le jeu collectif progressivement s’éveille et s’affirme. Un acteur sans paroles, Jean-Marc François, s’affaire sur le plateau, déplaçant sièges et instruments, comme pour hâter l’avènement de la musique. La tension monte, pianissimo ou fortissimo, de contraste en rupture. Ici Jean-Paul Autin joue d’un précaire flûtiau, en compagnie d’Olivier Bost armé d’une timide guitare acoustique, tandis que des tutti infernaux scandent et écrasent leur mélodie. La musique s’organise et s’impose, fanfares mélancoliques ou éclats individuels improvisés (Jean Aussanaire au sax alto, Jean-Paul Autin au sopranino, et Guillaume Grenard, Clément Gibert, les basses, les batteries….). Xavier Garcia est constamment au charbon, car clavier et machines électroniques ne chôment pas. Un monologue métaphysique de Guy Villerd commente l’action de l’acteur silencieux qui compte, range et manipule des kyrielles d’épingles à nourrice. Soudain chacun ou presque se saisit d’une guitare acoustique, parfois prise au vol après avoir été lancée par un comparse. Il y aura jusqu’à sept guitares simultanément, pour une petite piécette récréative et délicieusement laborieuse. On aura aussi la parodie d’une réunion du collectif, pour parler organisation, esthétique, et plus si affinités : l’attention se dilue, et chacun se dissipe bien vite, vaquant à d’autres occupations, ou à d’autres débats. L’autodérision fait partie du jeu, et l’Arfi, Association à la Recherche d’un Folklore Imaginaire, sait bien que la quête de l’Art vivant se fait rarement sans humour. Ainsi Michel Boiton décrira par le menu pour ses partenaires le solo de batterie qu’il rêve de partager avec eux…. tout en suggérant, dans l’euphorie de l’évocation, d’en accroître la durée. Dans un registre différent, on verra soudain surgir sur scène un musicien, puis un autre, et un autre encore, chacun traînant sur le sol un grand plateau métallique qui émet une résonance profonde, et de ces hauteurs et timbres divers va naître un accord mystérieux sur quoi d’autres musiques s’installent. On navigue constamment entre fantaisie, surprise et poésie décalée.
Tout cela dans un mouvement constant de musiques qui surgissent et s’éloignent, jusqu’à une sorte de danse rituelle, tout droit venue d’un sacre de fin d’hiver, où sur un rythme infernal et obstiné, les musiciens viennent progressivement peupler un rectangle de lumière au milieu de la scène, dans une ivresse collective et communicative d’expressivité, et de défi. Ce sera le temps fort, l’acmé, avant le reflux progressif de la musique qui marquera le fin de la répétition…. et du spectacle. Le public, très nombreux, est conquis par cette vivacité, cette vitalité : un concert, on le sait à l’Arfi, et depuis longtemps, c’est un spectacle vivant, et sur le vif ! Et ce concert-spectacle le prouve une fois encore, grâce au renfort, primordial en cette occurrence, de la mise en scène et en espace, d’une dramaturgie sans lourdeur (mais pas sans humour), et d’un fort beau travail sur la lumière et le son. Très belle entreprise, éminemment collective ; ça tombe bien : l’Arfi, et la Marmite Infernale, ce sont foncièrement, génétiquement, irrémédiablement…. des collectifs !
Xavier Prévost