Jazz live
Publié le 31 Mar 2016

La musique émotive d'Olivier Bogé

OlivierBOGE┬®AcAlvoet2016 7

Jeudi dernier au Sunside, Olivier Bogé et ses musiciens ont délivré une musique à fleur d’émotion.

Olivier Bogé Group, avec Olivier Bogé (sax alto, guitare, piano, voix), Tony Paelman (piano), Nicolas Moreaux (basse), Karl jannuska (batterie), Le Sunside, 24 mars 2016

A plusieurs reprises lors du concert, j’ai pensé à Nick Drake. On sait que de nombreux musiciens de jazz se sont pris de passion pour le lyrisme et la fraîcheur miraculeuses de ce songwriter mort à 26 ans (Brad Mehldau, pour ne citer que lui, a donné des versions sublimes de River man et Time has told me). Le groupe d’Olivier Bogé ne reprend pas Nick Drake pendant les deux sets auxquels j’assiste. Mais ce qui l’y rattache à mon sens, c’est cette recherche éperdue d’un chant pur, direct, dans une démarche qui est esthétique autant qu’existentielle: retrouver l’innocence, rien de moins.

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Ce qui est passionnant dans ce groupe, c’est que cette volonté d’atteindre une sorte de fraîcheur et d’innocence n’induit pas le renoncement à la complexité. Il y a donc une tension très féconde entre cette aspiration à un lyrisme épuré et la virtuosité harmonique et rythmique dont sont capables ces quatre musiciens. On s’en aperçoit dès le premier morceau. Olivier Bogé, au saxophone alto, déroule des volutes lyriques et prenantes, souvent aimantées vers l’aigu, cela dure quelques minutes avant que le bassiste Nicolas Moreaux ne prolonge ce chant avec une grande sensibilité.

OlivierBOGE┬®AcAlvoet2016

Puis le batteur Karl Jannuska met en place des constructions sonores que l’on pourrait définir comme l’équivalent sonores des géométries fractales (je note sur mon carnet « un batteur qui parle chinois » pour m’en souvenir). C’est complexe, tournoyant, irrésistible, et offre un contraste saisissant avec le chorus d’Olivier Bogé.

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Parfois, ces tensions s’abolissent et les musiciens basculent dans une sorte d’extase. A trois ou quatre moments du concert surviennent ainsi des moments miraculeux et fragiles. En dehors de ces moments d’extase, c’est donc une musique dont les contradictions sont partagées, assumées, et même creusées par les trois musiciens. Le morceau Red Petals Disorder (titre emprunté à un poème de Christian Bobin) illustre bien cet aspect, avec cette mélodie délicate qui s’avance sur la pointe des pieds et qui entre en collision avec le groove irrésistible et océanique qui naît sous les baguettes du batteur Karl jannuska. Ce musicien joue un rôle essentiel dans la musique du quartet par sa manière de faire advenir le chaos, la violence, tout en y associant le bouillonnement et l’élan vital. Il charpente les mélodies graciles et gracieuses d’Olivier Bogé.

OlivierBOGE┬®AcAlvoet2016 1

Quant à Tony Paelman, tout en contribuant au groove, il apporte également une qualité de lyrisme très personnelle et précieuse à la musique. Il possède un lyrisme flamboyant et exubérant qui complète à merveille celui d’Olivier Bogé, dont le propos-tout aussi lyrique-est plus concis. Les morceaux joués ce soir appartiennent pour moitié au dernier album d’Olivier Bogé, Expanded Places (Red petals disorder, Wings of desire , avec une superbe introduction de Nicolas Moreaux) mais le groupe nous présente aussi de toutes nouvelles compositions (What people say, Orpheus Sin, ) dont certaines n’ont pas encore de titre.
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La tension de ce nouveau répertoire, la fébrilité palpable des musiciens crée une empathie très particulière avec le public. Les musiciens sont habités et aussi émotifs que la musique qu’ils défendent. Apres le premier set, Olivier Bogé sort même de scène avec les larmes aux yeux. On sent aussi que la musique circule sur des chemins qui ont été d’abord dessinés par l’amitié. C’est pourquoi on sort du concert avec le sentiment d’avoir assisté non seulement à un beau concert mais à un moment humain très particulier.

texte JF Mondot
Dessins AC Alvoët
(site de l’artiste pour voir de nombreux autres dessins : www.annie-claire.com)

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Jeudi dernier au Sunside, Olivier Bogé et ses musiciens ont délivré une musique à fleur d’émotion.

Olivier Bogé Group, avec Olivier Bogé (sax alto, guitare, piano, voix), Tony Paelman (piano), Nicolas Moreaux (basse), Karl jannuska (batterie), Le Sunside, 24 mars 2016

A plusieurs reprises lors du concert, j’ai pensé à Nick Drake. On sait que de nombreux musiciens de jazz se sont pris de passion pour le lyrisme et la fraîcheur miraculeuses de ce songwriter mort à 26 ans (Brad Mehldau, pour ne citer que lui, a donné des versions sublimes de River man et Time has told me). Le groupe d’Olivier Bogé ne reprend pas Nick Drake pendant les deux sets auxquels j’assiste. Mais ce qui l’y rattache à mon sens, c’est cette recherche éperdue d’un chant pur, direct, dans une démarche qui est esthétique autant qu’existentielle: retrouver l’innocence, rien de moins.

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Ce qui est passionnant dans ce groupe, c’est que cette volonté d’atteindre une sorte de fraîcheur et d’innocence n’induit pas le renoncement à la complexité. Il y a donc une tension très féconde entre cette aspiration à un lyrisme épuré et la virtuosité harmonique et rythmique dont sont capables ces quatre musiciens. On s’en aperçoit dès le premier morceau. Olivier Bogé, au saxophone alto, déroule des volutes lyriques et prenantes, souvent aimantées vers l’aigu, cela dure quelques minutes avant que le bassiste Nicolas Moreaux ne prolonge ce chant avec une grande sensibilité.

OlivierBOGE┬®AcAlvoet2016

Puis le batteur Karl Jannuska met en place des constructions sonores que l’on pourrait définir comme l’équivalent sonores des géométries fractales (je note sur mon carnet « un batteur qui parle chinois » pour m’en souvenir). C’est complexe, tournoyant, irrésistible, et offre un contraste saisissant avec le chorus d’Olivier Bogé.

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Parfois, ces tensions s’abolissent et les musiciens basculent dans une sorte d’extase. A trois ou quatre moments du concert surviennent ainsi des moments miraculeux et fragiles. En dehors de ces moments d’extase, c’est donc une musique dont les contradictions sont partagées, assumées, et même creusées par les trois musiciens. Le morceau Red Petals Disorder (titre emprunté à un poème de Christian Bobin) illustre bien cet aspect, avec cette mélodie délicate qui s’avance sur la pointe des pieds et qui entre en collision avec le groove irrésistible et océanique qui naît sous les baguettes du batteur Karl jannuska. Ce musicien joue un rôle essentiel dans la musique du quartet par sa manière de faire advenir le chaos, la violence, tout en y associant le bouillonnement et l’élan vital. Il charpente les mélodies graciles et gracieuses d’Olivier Bogé.

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Quant à Tony Paelman, tout en contribuant au groove, il apporte également une qualité de lyrisme très personnelle et précieuse à la musique. Il possède un lyrisme flamboyant et exubérant qui complète à merveille celui d’Olivier Bogé, dont le propos-tout aussi lyrique-est plus concis. Les morceaux joués ce soir appartiennent pour moitié au dernier album d’Olivier Bogé, Expanded Places (Red petals disorder, Wings of desire , avec une superbe introduction de Nicolas Moreaux) mais le groupe nous présente aussi de toutes nouvelles compositions (What people say, Orpheus Sin, ) dont certaines n’ont pas encore de titre.
OlivierBOGE┬®AcAlvoet2016 6

La tension de ce nouveau répertoire, la fébrilité palpable des musiciens crée une empathie très particulière avec le public. Les musiciens sont habités et aussi émotifs que la musique qu’ils défendent. Apres le premier set, Olivier Bogé sort même de scène avec les larmes aux yeux. On sent aussi que la musique circule sur des chemins qui ont été d’abord dessinés par l’amitié. C’est pourquoi on sort du concert avec le sentiment d’avoir assisté non seulement à un beau concert mais à un moment humain très particulier.

texte JF Mondot
Dessins AC Alvoët
(site de l’artiste pour voir de nombreux autres dessins : www.annie-claire.com)

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Jeudi dernier au Sunside, Olivier Bogé et ses musiciens ont délivré une musique à fleur d’émotion.

Olivier Bogé Group, avec Olivier Bogé (sax alto, guitare, piano, voix), Tony Paelman (piano), Nicolas Moreaux (basse), Karl jannuska (batterie), Le Sunside, 24 mars 2016

A plusieurs reprises lors du concert, j’ai pensé à Nick Drake. On sait que de nombreux musiciens de jazz se sont pris de passion pour le lyrisme et la fraîcheur miraculeuses de ce songwriter mort à 26 ans (Brad Mehldau, pour ne citer que lui, a donné des versions sublimes de River man et Time has told me). Le groupe d’Olivier Bogé ne reprend pas Nick Drake pendant les deux sets auxquels j’assiste. Mais ce qui l’y rattache à mon sens, c’est cette recherche éperdue d’un chant pur, direct, dans une démarche qui est esthétique autant qu’existentielle: retrouver l’innocence, rien de moins.

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Ce qui est passionnant dans ce groupe, c’est que cette volonté d’atteindre une sorte de fraîcheur et d’innocence n’induit pas le renoncement à la complexité. Il y a donc une tension très féconde entre cette aspiration à un lyrisme épuré et la virtuosité harmonique et rythmique dont sont capables ces quatre musiciens. On s’en aperçoit dès le premier morceau. Olivier Bogé, au saxophone alto, déroule des volutes lyriques et prenantes, souvent aimantées vers l’aigu, cela dure quelques minutes avant que le bassiste Nicolas Moreaux ne prolonge ce chant avec une grande sensibilité.

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Puis le batteur Karl Jannuska met en place des constructions sonores que l’on pourrait définir comme l’équivalent sonores des géométries fractales (je note sur mon carnet « un batteur qui parle chinois » pour m’en souvenir). C’est complexe, tournoyant, irrésistible, et offre un contraste saisissant avec le chorus d’Olivier Bogé.

OlivierBOGE┬®AcAlvoet2016 4

Parfois, ces tensions s’abolissent et les musiciens basculent dans une sorte d’extase. A trois ou quatre moments du concert surviennent ainsi des moments miraculeux et fragiles. En dehors de ces moments d’extase, c’est donc une musique dont les contradictions sont partagées, assumées, et même creusées par les trois musiciens. Le morceau Red Petals Disorder (titre emprunté à un poème de Christian Bobin) illustre bien cet aspect, avec cette mélodie délicate qui s’avance sur la pointe des pieds et qui entre en collision avec le groove irrésistible et océanique qui naît sous les baguettes du batteur Karl jannuska. Ce musicien joue un rôle essentiel dans la musique du quartet par sa manière de faire advenir le chaos, la violence, tout en y associant le bouillonnement et l’élan vital. Il charpente les mélodies graciles et gracieuses d’Olivier Bogé.

OlivierBOGE┬®AcAlvoet2016 1

Quant à Tony Paelman, tout en contribuant au groove, il apporte également une qualité de lyrisme très personnelle et précieuse à la musique. Il possède un lyrisme flamboyant et exubérant qui complète à merveille celui d’Olivier Bogé, dont le propos-tout aussi lyrique-est plus concis. Les morceaux joués ce soir appartiennent pour moitié au dernier album d’Olivier Bogé, Expanded Places (Red petals disorder, Wings of desire , avec une superbe introduction de Nicolas Moreaux) mais le groupe nous présente aussi de toutes nouvelles compositions (What people say, Orpheus Sin, ) dont certaines n’ont pas encore de titre.
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La tension de ce nouveau répertoire, la fébrilité palpable des musiciens crée une empathie très particulière avec le public. Les musiciens sont habités et aussi émotifs que la musique qu’ils défendent. Apres le premier set, Olivier Bogé sort même de scène avec les larmes aux yeux. On sent aussi que la musique circule sur des chemins qui ont été d’abord dessinés par l’amitié. C’est pourquoi on sort du concert avec le sentiment d’avoir assisté non seulement à un beau concert mais à un moment humain très particulier.

texte JF Mondot
Dessins AC Alvoët
(site de l’artiste pour voir de nombreux autres dessins : www.annie-claire.com)

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Jeudi dernier au Sunside, Olivier Bogé et ses musiciens ont délivré une musique à fleur d’émotion.

Olivier Bogé Group, avec Olivier Bogé (sax alto, guitare, piano, voix), Tony Paelman (piano), Nicolas Moreaux (basse), Karl jannuska (batterie), Le Sunside, 24 mars 2016

A plusieurs reprises lors du concert, j’ai pensé à Nick Drake. On sait que de nombreux musiciens de jazz se sont pris de passion pour le lyrisme et la fraîcheur miraculeuses de ce songwriter mort à 26 ans (Brad Mehldau, pour ne citer que lui, a donné des versions sublimes de River man et Time has told me). Le groupe d’Olivier Bogé ne reprend pas Nick Drake pendant les deux sets auxquels j’assiste. Mais ce qui l’y rattache à mon sens, c’est cette recherche éperdue d’un chant pur, direct, dans une démarche qui est esthétique autant qu’existentielle: retrouver l’innocence, rien de moins.

OlivierBOGE┬®AcAlvoet2016 2

Ce qui est passionnant dans ce groupe, c’est que cette volonté d’atteindre une sorte de fraîcheur et d’innocence n’induit pas le renoncement à la complexité. Il y a donc une tension très féconde entre cette aspiration à un lyrisme épuré et la virtuosité harmonique et rythmique dont sont capables ces quatre musiciens. On s’en aperçoit dès le premier morceau. Olivier Bogé, au saxophone alto, déroule des volutes lyriques et prenantes, souvent aimantées vers l’aigu, cela dure quelques minutes avant que le bassiste Nicolas Moreaux ne prolonge ce chant avec une grande sensibilité.

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Puis le batteur Karl Jannuska met en place des constructions sonores que l’on pourrait définir comme l’équivalent sonores des géométries fractales (je note sur mon carnet « un batteur qui parle chinois » pour m’en souvenir). C’est complexe, tournoyant, irrésistible, et offre un contraste saisissant avec le chorus d’Olivier Bogé.

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Parfois, ces tensions s’abolissent et les musiciens basculent dans une sorte d’extase. A trois ou quatre moments du concert surviennent ainsi des moments miraculeux et fragiles. En dehors de ces moments d’extase, c’est donc une musique dont les contradictions sont partagées, assumées, et même creusées par les trois musiciens. Le morceau Red Petals Disorder (titre emprunté à un poème de Christian Bobin) illustre bien cet aspect, avec cette mélodie délicate qui s’avance sur la pointe des pieds et qui entre en collision avec le groove irrésistible et océanique qui naît sous les baguettes du batteur Karl jannuska. Ce musicien joue un rôle essentiel dans la musique du quartet par sa manière de faire advenir le chaos, la violence, tout en y associant le bouillonnement et l’élan vital. Il charpente les mélodies graciles et gracieuses d’Olivier Bogé.

OlivierBOGE┬®AcAlvoet2016 1

Quant à Tony Paelman, tout en contribuant au groove, il apporte également une qualité de lyrisme très personnelle et précieuse à la musique. Il possède un lyrisme flamboyant et exubérant qui complète à merveille celui d’Olivier Bogé, dont le propos-tout aussi lyrique-est plus concis. Les morceaux joués ce soir appartiennent pour moitié au dernier album d’Olivier Bogé, Expanded Places (Red petals disorder, Wings of desire , avec une superbe introduction de Nicolas Moreaux) mais le groupe nous présente aussi de toutes nouvelles compositions (What people say, Orpheus Sin, ) dont certaines n’ont pas encore de titre.
OlivierBOGE┬®AcAlvoet2016 6

La tension de ce nouveau répertoire, la fébrilité palpable des musiciens crée une empathie très particulière avec le public. Les musiciens sont habités et aussi émotifs que la musique qu’ils défendent. Apres le premier set, Olivier Bogé sort même de scène avec les larmes aux yeux. On sent aussi que la musique circule sur des chemins qui ont été d’abord dessinés par l’amitié. C’est pourquoi on sort du concert avec le sentiment d’avoir assisté non seulement à un beau concert mais à un moment humain très particulier.

texte JF Mondot
Dessins AC Alvoët
(site de l’artiste pour voir de nombreux autres dessins : www.annie-claire.com)