Jazz live
Publié le 20 Mai 2016

UNE ESCALE ARLÉSIENNE : Bruno Angelini « Instant Sharings »

Une escale de vingt-quatre heures au festival « Jazz in Arles », le temps de découvrir sur scène le nouveau quartette du pianiste Bruno Angelini, qui avait publié au printemps 2015 « Instant Sharings », véritable ode à la connivence musicale sur une thématique préalable, laquelle est souplement interprétée dans la créativité de l’instant.

Arles Instant Sharings

« Instant Sharings » : Bruno Angelini (piano, composition), Régis Huby (violon, violon ténor, effets électroniques), Claude Tchamitchian (contrebasse), Edward Perraud (batterie & percussions)

Dans sa version phonographique, le groupe offrait une musique d’esprit chambriste : raffinement et interactivité de la musique de chambre, sur un répertoire écrit laissant la part belle à l’improvisation, et la liberté pour chaque musicien de donner libre cours à son expressivité, voire à la violence de son expression. De la musique de chambre avec tout le confort du jazz, en quelque sorte…. Mais au fil des concerts donnés depuis la parution de l’album, le concept initial de forte connivence s’est affirmé (instant sharings , c’est plus que du partage instantané : c’est dans le monde numérique la connectivité et l’interaction en temps archi-réel). Quelles que soient les nuances, du plus doux pianissimo au plus violent fortissimo, l’espace laissé à l’expression de chacun fait que l’expressivité culmine, occupe l’espace et le transgresse. On est en quelque sorte passé d’un univers expressionniste à une forme d’expressivisme si l’on veut, c’est-à-dire à un niveau où, plus que l’expression, c’est l’expressivité même qui s’exacerbe et se sublime.

Le concert bouleverse l’ordre qui prévalait sur le disque : il commence avec deux reprises, signées Wayne Shorter (Meridianne, enregistré voici près de vingt ans en duo avec Herbie Hancock) et Steve Swallow (Some Echoes, gravé par le guitariste basse sur le disque « Echoes »). On en vient ensuite aux compositions du pianiste, à celles issues du CD, puis après l’entracte à un nouveau thème, dont l’intensité expressive fait excéder les frontières du lyrisme pour naviguer du côté de l’extrême. Tous les moyens instrumentaux et musicaux sont requis par chacun des partenaires tout au long du concert : arpèges rêveurs ou plongée dans l’abîme pour le pianiste ; solide pulsation ou contrechant subtil en pizzicato, et envolées sublimes à l’archet, pour le contrebassiste ; pulsation souple et ponctuations inattendues -mais toujours pertinentes- du percussionniste, qui déploie des trésors d’inventivité dans l’exploitations de ses accessoires ; et pour le violoniste, qui privilégiait ce soir-là le violon ténor, une débauche de créativité dans l’usage de cet instrument, au timbre d’une richesse incroyable, le tout magnifié par un usage inouï des ressources de l’électronique, sans que jamais la musicalité n’en souffre. Après un thème de Paul Motian (Folk Song for Rosie, gravé en 1979 dans l’album « Voyage », et plusieurs fois repris par son auteur), et d’autres compositions du pianiste figurant sur le CD, le groupe est rappelé par le public pour un tout nouveau thème, étrenné récemment sur la scène de Charlie Free à Vitrolles : Jardin perdu, magnifique de mélancolie et de science musicale, avec une dramaturgie à tiroirs qui nous envoûte de ses mises en suspens, de ses retours obstinés, et de ses évasions cursives. Très très beau concert, qui en fait espérer beaucoup d’autres, et pourquoi pas un nouveau disque, puisque déjà le répertoire s’étoffe.

Xavier Prévost|Une escale de vingt-quatre heures au festival « Jazz in Arles », le temps de découvrir sur scène le nouveau quartette du pianiste Bruno Angelini, qui avait publié au printemps 2015 « Instant Sharings », véritable ode à la connivence musicale sur une thématique préalable, laquelle est souplement interprétée dans la créativité de l’instant.

Arles Instant Sharings

« Instant Sharings » : Bruno Angelini (piano, composition), Régis Huby (violon, violon ténor, effets électroniques), Claude Tchamitchian (contrebasse), Edward Perraud (batterie & percussions)

Dans sa version phonographique, le groupe offrait une musique d’esprit chambriste : raffinement et interactivité de la musique de chambre, sur un répertoire écrit laissant la part belle à l’improvisation, et la liberté pour chaque musicien de donner libre cours à son expressivité, voire à la violence de son expression. De la musique de chambre avec tout le confort du jazz, en quelque sorte…. Mais au fil des concerts donnés depuis la parution de l’album, le concept initial de forte connivence s’est affirmé (instant sharings , c’est plus que du partage instantané : c’est dans le monde numérique la connectivité et l’interaction en temps archi-réel). Quelles que soient les nuances, du plus doux pianissimo au plus violent fortissimo, l’espace laissé à l’expression de chacun fait que l’expressivité culmine, occupe l’espace et le transgresse. On est en quelque sorte passé d’un univers expressionniste à une forme d’expressivisme si l’on veut, c’est-à-dire à un niveau où, plus que l’expression, c’est l’expressivité même qui s’exacerbe et se sublime.

Le concert bouleverse l’ordre qui prévalait sur le disque : il commence avec deux reprises, signées Wayne Shorter (Meridianne, enregistré voici près de vingt ans en duo avec Herbie Hancock) et Steve Swallow (Some Echoes, gravé par le guitariste basse sur le disque « Echoes »). On en vient ensuite aux compositions du pianiste, à celles issues du CD, puis après l’entracte à un nouveau thème, dont l’intensité expressive fait excéder les frontières du lyrisme pour naviguer du côté de l’extrême. Tous les moyens instrumentaux et musicaux sont requis par chacun des partenaires tout au long du concert : arpèges rêveurs ou plongée dans l’abîme pour le pianiste ; solide pulsation ou contrechant subtil en pizzicato, et envolées sublimes à l’archet, pour le contrebassiste ; pulsation souple et ponctuations inattendues -mais toujours pertinentes- du percussionniste, qui déploie des trésors d’inventivité dans l’exploitations de ses accessoires ; et pour le violoniste, qui privilégiait ce soir-là le violon ténor, une débauche de créativité dans l’usage de cet instrument, au timbre d’une richesse incroyable, le tout magnifié par un usage inouï des ressources de l’électronique, sans que jamais la musicalité n’en souffre. Après un thème de Paul Motian (Folk Song for Rosie, gravé en 1979 dans l’album « Voyage », et plusieurs fois repris par son auteur), et d’autres compositions du pianiste figurant sur le CD, le groupe est rappelé par le public pour un tout nouveau thème, étrenné récemment sur la scène de Charlie Free à Vitrolles : Jardin perdu, magnifique de mélancolie et de science musicale, avec une dramaturgie à tiroirs qui nous envoûte de ses mises en suspens, de ses retours obstinés, et de ses évasions cursives. Très très beau concert, qui en fait espérer beaucoup d’autres, et pourquoi pas un nouveau disque, puisque déjà le répertoire s’étoffe.

Xavier Prévost|Une escale de vingt-quatre heures au festival « Jazz in Arles », le temps de découvrir sur scène le nouveau quartette du pianiste Bruno Angelini, qui avait publié au printemps 2015 « Instant Sharings », véritable ode à la connivence musicale sur une thématique préalable, laquelle est souplement interprétée dans la créativité de l’instant.

Arles Instant Sharings

« Instant Sharings » : Bruno Angelini (piano, composition), Régis Huby (violon, violon ténor, effets électroniques), Claude Tchamitchian (contrebasse), Edward Perraud (batterie & percussions)

Dans sa version phonographique, le groupe offrait une musique d’esprit chambriste : raffinement et interactivité de la musique de chambre, sur un répertoire écrit laissant la part belle à l’improvisation, et la liberté pour chaque musicien de donner libre cours à son expressivité, voire à la violence de son expression. De la musique de chambre avec tout le confort du jazz, en quelque sorte…. Mais au fil des concerts donnés depuis la parution de l’album, le concept initial de forte connivence s’est affirmé (instant sharings , c’est plus que du partage instantané : c’est dans le monde numérique la connectivité et l’interaction en temps archi-réel). Quelles que soient les nuances, du plus doux pianissimo au plus violent fortissimo, l’espace laissé à l’expression de chacun fait que l’expressivité culmine, occupe l’espace et le transgresse. On est en quelque sorte passé d’un univers expressionniste à une forme d’expressivisme si l’on veut, c’est-à-dire à un niveau où, plus que l’expression, c’est l’expressivité même qui s’exacerbe et se sublime.

Le concert bouleverse l’ordre qui prévalait sur le disque : il commence avec deux reprises, signées Wayne Shorter (Meridianne, enregistré voici près de vingt ans en duo avec Herbie Hancock) et Steve Swallow (Some Echoes, gravé par le guitariste basse sur le disque « Echoes »). On en vient ensuite aux compositions du pianiste, à celles issues du CD, puis après l’entracte à un nouveau thème, dont l’intensité expressive fait excéder les frontières du lyrisme pour naviguer du côté de l’extrême. Tous les moyens instrumentaux et musicaux sont requis par chacun des partenaires tout au long du concert : arpèges rêveurs ou plongée dans l’abîme pour le pianiste ; solide pulsation ou contrechant subtil en pizzicato, et envolées sublimes à l’archet, pour le contrebassiste ; pulsation souple et ponctuations inattendues -mais toujours pertinentes- du percussionniste, qui déploie des trésors d’inventivité dans l’exploitations de ses accessoires ; et pour le violoniste, qui privilégiait ce soir-là le violon ténor, une débauche de créativité dans l’usage de cet instrument, au timbre d’une richesse incroyable, le tout magnifié par un usage inouï des ressources de l’électronique, sans que jamais la musicalité n’en souffre. Après un thème de Paul Motian (Folk Song for Rosie, gravé en 1979 dans l’album « Voyage », et plusieurs fois repris par son auteur), et d’autres compositions du pianiste figurant sur le CD, le groupe est rappelé par le public pour un tout nouveau thème, étrenné récemment sur la scène de Charlie Free à Vitrolles : Jardin perdu, magnifique de mélancolie et de science musicale, avec une dramaturgie à tiroirs qui nous envoûte de ses mises en suspens, de ses retours obstinés, et de ses évasions cursives. Très très beau concert, qui en fait espérer beaucoup d’autres, et pourquoi pas un nouveau disque, puisque déjà le répertoire s’étoffe.

Xavier Prévost|Une escale de vingt-quatre heures au festival « Jazz in Arles », le temps de découvrir sur scène le nouveau quartette du pianiste Bruno Angelini, qui avait publié au printemps 2015 « Instant Sharings », véritable ode à la connivence musicale sur une thématique préalable, laquelle est souplement interprétée dans la créativité de l’instant.

Arles Instant Sharings

« Instant Sharings » : Bruno Angelini (piano, composition), Régis Huby (violon, violon ténor, effets électroniques), Claude Tchamitchian (contrebasse), Edward Perraud (batterie & percussions)

Dans sa version phonographique, le groupe offrait une musique d’esprit chambriste : raffinement et interactivité de la musique de chambre, sur un répertoire écrit laissant la part belle à l’improvisation, et la liberté pour chaque musicien de donner libre cours à son expressivité, voire à la violence de son expression. De la musique de chambre avec tout le confort du jazz, en quelque sorte…. Mais au fil des concerts donnés depuis la parution de l’album, le concept initial de forte connivence s’est affirmé (instant sharings , c’est plus que du partage instantané : c’est dans le monde numérique la connectivité et l’interaction en temps archi-réel). Quelles que soient les nuances, du plus doux pianissimo au plus violent fortissimo, l’espace laissé à l’expression de chacun fait que l’expressivité culmine, occupe l’espace et le transgresse. On est en quelque sorte passé d’un univers expressionniste à une forme d’expressivisme si l’on veut, c’est-à-dire à un niveau où, plus que l’expression, c’est l’expressivité même qui s’exacerbe et se sublime.

Le concert bouleverse l’ordre qui prévalait sur le disque : il commence avec deux reprises, signées Wayne Shorter (Meridianne, enregistré voici près de vingt ans en duo avec Herbie Hancock) et Steve Swallow (Some Echoes, gravé par le guitariste basse sur le disque « Echoes »). On en vient ensuite aux compositions du pianiste, à celles issues du CD, puis après l’entracte à un nouveau thème, dont l’intensité expressive fait excéder les frontières du lyrisme pour naviguer du côté de l’extrême. Tous les moyens instrumentaux et musicaux sont requis par chacun des partenaires tout au long du concert : arpèges rêveurs ou plongée dans l’abîme pour le pianiste ; solide pulsation ou contrechant subtil en pizzicato, et envolées sublimes à l’archet, pour le contrebassiste ; pulsation souple et ponctuations inattendues -mais toujours pertinentes- du percussionniste, qui déploie des trésors d’inventivité dans l’exploitations de ses accessoires ; et pour le violoniste, qui privilégiait ce soir-là le violon ténor, une débauche de créativité dans l’usage de cet instrument, au timbre d’une richesse incroyable, le tout magnifié par un usage inouï des ressources de l’électronique, sans que jamais la musicalité n’en souffre. Après un thème de Paul Motian (Folk Song for Rosie, gravé en 1979 dans l’album « Voyage », et plusieurs fois repris par son auteur), et d’autres compositions du pianiste figurant sur le CD, le groupe est rappelé par le public pour un tout nouveau thème, étrenné récemment sur la scène de Charlie Free à Vitrolles : Jardin perdu, magnifique de mélancolie et de science musicale, avec une dramaturgie à tiroirs qui nous envoûte de ses mises en suspens, de ses retours obstinés, et de ses évasions cursives. Très très beau concert, qui en fait espérer beaucoup d’autres, et pourquoi pas un nouveau disque, puisque déjà le répertoire s’étoffe.

Xavier Prévost