Cécile McLorin Salvant : impressionnant. À l'auditorium de Bordeaux, hier soir.
Depuis le superbe article de Katia Touré (ici même le 6 septembre 2015) on sait que Cécile McLorin Salvant est devenue définitivement une « cliente ». Une artiste qui accomplit son vol et son envol pour gagner une fois pour toutes les coeurs, les corps, et les âmes. Et même si le programme d’hier soir a pas mal changé depuis un an, l’essentiel reste vrai : on ne peut qu’être impressionné par un tel déploiement de talents divers et multiples.
Cécile McLorin Salvant (voc), Aaron Diehl (p), Paul Sikivie (b), Lawrence Leathers (dm)
C’est d’abord, en forme d’auto-dérision-promotion « The Best Thing For You » (sous entendu « c’est moi, bien sûr »), puis deux adorables reprises de chansons oubliées de Charles Trenet et Damia (tout le monde est déjà subjugué), puis « What’s The Matter Now » de Bessie Smith, et là commence la grande emprise, avec cette façon de faire mieux qu’évoquer la féminité combattante de la grande « Impératrice », mais une manière de « gouailler » la voix assez extraordinaire et tout à fait crédible. Suit un « Mad About the Boy » qui redresse un peu les choses côté « garçons », s’il en était besoin, puis arrive le registre de l’opéra avec une pièce de Kurt Weill sur un magnifique texte de Langston Hugues, et deux extraits de Porgy And Bess, « It Ain’t Necessarily So » et « My Man’s Gone Now ». Reste encore « Wild Is Love », et la chanson de Blanche Calloway (« Growlin’s Dan ») qui vient à point pour nous faire sourire encore à l’idée de cette soeur de Cab probablement bien noire, et cette manière de rejouer le « Hi-De-Ho ». Deux rappels, dont « I Get A Kick Out Of You », et le public bordelais ravi les laissera partir. Car Aaron Diehl, Paul Sikivie et Lawrence Leathers ont largement pris leur part.
Impressionnant : car le registre vocal est somptueux, des graves les plus profonds à faire mourir les amoureux de Sarah Vaughan, aux aigus les plus enfantins à la Blossom Dearie, en passant par la jouissance d’un vibrato déployé et conquérant, la gouaille des chanteuses de blues, et j’en oublie. Avec micro, micro demi-abaissé, sans micro, elle remplit la « 1400 places » de l’auditorium avec une aisance confondante. Ajoutez ce qu’on pressent, la classe, la culture en va-et-vient permanent entre les deux rives de l’océan, l’humour, une gentillesse sans défauts. Et un choix de chansons irréfutable. Alors pourquoi n’est on pas (car vous l’avez compris, voici venu le temps des réserves) totalement conquis ? Et bien parce que tout ça m’est parvenu d’évidence, mais sans me toucher vraiment. Sans me faire frissonner. L’impression d’être resté devant une telle perfection que je me suis demandé où j’aurais bien pu glisser ma blessure, ma faille, et du coup la sienne. Pas grave tout ça, mais il faut le dire, quand même.
Philippe Méziat|Depuis le superbe article de Katia Touré (ici même le 6 septembre 2015) on sait que Cécile McLorin Salvant est devenue définitivement une « cliente ». Une artiste qui accomplit son vol et son envol pour gagner une fois pour toutes les coeurs, les corps, et les âmes. Et même si le programme d’hier soir a pas mal changé depuis un an, l’essentiel reste vrai : on ne peut qu’être impressionné par un tel déploiement de talents divers et multiples.
Cécile McLorin Salvant (voc), Aaron Diehl (p), Paul Sikivie (b), Lawrence Leathers (dm)
C’est d’abord, en forme d’auto-dérision-promotion « The Best Thing For You » (sous entendu « c’est moi, bien sûr »), puis deux adorables reprises de chansons oubliées de Charles Trenet et Damia (tout le monde est déjà subjugué), puis « What’s The Matter Now » de Bessie Smith, et là commence la grande emprise, avec cette façon de faire mieux qu’évoquer la féminité combattante de la grande « Impératrice », mais une manière de « gouailler » la voix assez extraordinaire et tout à fait crédible. Suit un « Mad About the Boy » qui redresse un peu les choses côté « garçons », s’il en était besoin, puis arrive le registre de l’opéra avec une pièce de Kurt Weill sur un magnifique texte de Langston Hugues, et deux extraits de Porgy And Bess, « It Ain’t Necessarily So » et « My Man’s Gone Now ». Reste encore « Wild Is Love », et la chanson de Blanche Calloway (« Growlin’s Dan ») qui vient à point pour nous faire sourire encore à l’idée de cette soeur de Cab probablement bien noire, et cette manière de rejouer le « Hi-De-Ho ». Deux rappels, dont « I Get A Kick Out Of You », et le public bordelais ravi les laissera partir. Car Aaron Diehl, Paul Sikivie et Lawrence Leathers ont largement pris leur part.
Impressionnant : car le registre vocal est somptueux, des graves les plus profonds à faire mourir les amoureux de Sarah Vaughan, aux aigus les plus enfantins à la Blossom Dearie, en passant par la jouissance d’un vibrato déployé et conquérant, la gouaille des chanteuses de blues, et j’en oublie. Avec micro, micro demi-abaissé, sans micro, elle remplit la « 1400 places » de l’auditorium avec une aisance confondante. Ajoutez ce qu’on pressent, la classe, la culture en va-et-vient permanent entre les deux rives de l’océan, l’humour, une gentillesse sans défauts. Et un choix de chansons irréfutable. Alors pourquoi n’est on pas (car vous l’avez compris, voici venu le temps des réserves) totalement conquis ? Et bien parce que tout ça m’est parvenu d’évidence, mais sans me toucher vraiment. Sans me faire frissonner. L’impression d’être resté devant une telle perfection que je me suis demandé où j’aurais bien pu glisser ma blessure, ma faille, et du coup la sienne. Pas grave tout ça, mais il faut le dire, quand même.
Philippe Méziat|Depuis le superbe article de Katia Touré (ici même le 6 septembre 2015) on sait que Cécile McLorin Salvant est devenue définitivement une « cliente ». Une artiste qui accomplit son vol et son envol pour gagner une fois pour toutes les coeurs, les corps, et les âmes. Et même si le programme d’hier soir a pas mal changé depuis un an, l’essentiel reste vrai : on ne peut qu’être impressionné par un tel déploiement de talents divers et multiples.
Cécile McLorin Salvant (voc), Aaron Diehl (p), Paul Sikivie (b), Lawrence Leathers (dm)
C’est d’abord, en forme d’auto-dérision-promotion « The Best Thing For You » (sous entendu « c’est moi, bien sûr »), puis deux adorables reprises de chansons oubliées de Charles Trenet et Damia (tout le monde est déjà subjugué), puis « What’s The Matter Now » de Bessie Smith, et là commence la grande emprise, avec cette façon de faire mieux qu’évoquer la féminité combattante de la grande « Impératrice », mais une manière de « gouailler » la voix assez extraordinaire et tout à fait crédible. Suit un « Mad About the Boy » qui redresse un peu les choses côté « garçons », s’il en était besoin, puis arrive le registre de l’opéra avec une pièce de Kurt Weill sur un magnifique texte de Langston Hugues, et deux extraits de Porgy And Bess, « It Ain’t Necessarily So » et « My Man’s Gone Now ». Reste encore « Wild Is Love », et la chanson de Blanche Calloway (« Growlin’s Dan ») qui vient à point pour nous faire sourire encore à l’idée de cette soeur de Cab probablement bien noire, et cette manière de rejouer le « Hi-De-Ho ». Deux rappels, dont « I Get A Kick Out Of You », et le public bordelais ravi les laissera partir. Car Aaron Diehl, Paul Sikivie et Lawrence Leathers ont largement pris leur part.
Impressionnant : car le registre vocal est somptueux, des graves les plus profonds à faire mourir les amoureux de Sarah Vaughan, aux aigus les plus enfantins à la Blossom Dearie, en passant par la jouissance d’un vibrato déployé et conquérant, la gouaille des chanteuses de blues, et j’en oublie. Avec micro, micro demi-abaissé, sans micro, elle remplit la « 1400 places » de l’auditorium avec une aisance confondante. Ajoutez ce qu’on pressent, la classe, la culture en va-et-vient permanent entre les deux rives de l’océan, l’humour, une gentillesse sans défauts. Et un choix de chansons irréfutable. Alors pourquoi n’est on pas (car vous l’avez compris, voici venu le temps des réserves) totalement conquis ? Et bien parce que tout ça m’est parvenu d’évidence, mais sans me toucher vraiment. Sans me faire frissonner. L’impression d’être resté devant une telle perfection que je me suis demandé où j’aurais bien pu glisser ma blessure, ma faille, et du coup la sienne. Pas grave tout ça, mais il faut le dire, quand même.
Philippe Méziat|Depuis le superbe article de Katia Touré (ici même le 6 septembre 2015) on sait que Cécile McLorin Salvant est devenue définitivement une « cliente ». Une artiste qui accomplit son vol et son envol pour gagner une fois pour toutes les coeurs, les corps, et les âmes. Et même si le programme d’hier soir a pas mal changé depuis un an, l’essentiel reste vrai : on ne peut qu’être impressionné par un tel déploiement de talents divers et multiples.
Cécile McLorin Salvant (voc), Aaron Diehl (p), Paul Sikivie (b), Lawrence Leathers (dm)
C’est d’abord, en forme d’auto-dérision-promotion « The Best Thing For You » (sous entendu « c’est moi, bien sûr »), puis deux adorables reprises de chansons oubliées de Charles Trenet et Damia (tout le monde est déjà subjugué), puis « What’s The Matter Now » de Bessie Smith, et là commence la grande emprise, avec cette façon de faire mieux qu’évoquer la féminité combattante de la grande « Impératrice », mais une manière de « gouailler » la voix assez extraordinaire et tout à fait crédible. Suit un « Mad About the Boy » qui redresse un peu les choses côté « garçons », s’il en était besoin, puis arrive le registre de l’opéra avec une pièce de Kurt Weill sur un magnifique texte de Langston Hugues, et deux extraits de Porgy And Bess, « It Ain’t Necessarily So » et « My Man’s Gone Now ». Reste encore « Wild Is Love », et la chanson de Blanche Calloway (« Growlin’s Dan ») qui vient à point pour nous faire sourire encore à l’idée de cette soeur de Cab probablement bien noire, et cette manière de rejouer le « Hi-De-Ho ». Deux rappels, dont « I Get A Kick Out Of You », et le public bordelais ravi les laissera partir. Car Aaron Diehl, Paul Sikivie et Lawrence Leathers ont largement pris leur part.
Impressionnant : car le registre vocal est somptueux, des graves les plus profonds à faire mourir les amoureux de Sarah Vaughan, aux aigus les plus enfantins à la Blossom Dearie, en passant par la jouissance d’un vibrato déployé et conquérant, la gouaille des chanteuses de blues, et j’en oublie. Avec micro, micro demi-abaissé, sans micro, elle remplit la « 1400 places » de l’auditorium avec une aisance confondante. Ajoutez ce qu’on pressent, la classe, la culture en va-et-vient permanent entre les deux rives de l’océan, l’humour, une gentillesse sans défauts. Et un choix de chansons irréfutable. Alors pourquoi n’est on pas (car vous l’avez compris, voici venu le temps des réserves) totalement conquis ? Et bien parce que tout ça m’est parvenu d’évidence, mais sans me toucher vraiment. Sans me faire frissonner. L’impression d’être resté devant une telle perfection que je me suis demandé où j’aurais bien pu glisser ma blessure, ma faille, et du coup la sienne. Pas grave tout ça, mais il faut le dire, quand même.
Philippe Méziat