Leïla Martial, l’interstellaire
Cap sur l’exploration live du fabuleux disque qu’est “Baabel”. Leïla Martial, Eric Perez et Pierre Tereygeol l’ont joué cosmique.
Paris. Studio de l’Ermitage. 20h30 et des poussières. Un public, cœur battant avec affection (oui, il y avait là comme une grande famille, des frères et des sœurs de cœur, des potes, proches ou moins proches, …), prêt à recevoir les boomerangs que lancera Leïla Martial. Mais surtout prêt à la suivre pour une virée plutôt spéciale. Oui, ce concert tenait de la science-fiction. Phase de préparation d’abord. On branche les manettes, on appuie sur les boutons. Ombilic. Des effets électroniques, des bruitages. Une voix, des voix. Elles prennent possession de tout notre être. Inutile d’attacher les ceintures. On ne bougera pas d’un cil. Puis, soudain, un cri strident. Celui de Leïla Martial. C’est la phase de décollage. Il fait plus chaud. Leïla Martial emprunte des chemins de traverse qui ne nous semblent pas si curieux. Ces onomatopées, ces chuchotements, ces cliquetis… On vogue au sein d’un très large espace. Quelle densité ! Une autre galaxie. Lumineuse. Énergique, Leïla Martial fait fructifier les bonnes ondes. Rien d’étonnant donc à ce qu’elle garde le sourire même quand elle lance ces éclairs vocaux, signes d’un autre type de pesanteur. Pesanteur lunaire, peut-être…
Elle mène sa mission d’une main de maître, laissant parfois la direction à ses deux partenaires (petite déception quant à l’absence d’Émile Parisien). Ombilic prend fin. Elle nous invite à jeter un œil sur la planète qui fera office de refuge chaleureux. “Bonsoir !”. Elle est émue. Elle prend l’accent d’un sud. De quoi nous rappeler, peut-être, qu’elle n’oublie pas d’où elle vient malgré le panache de l’excursion dans laquelle elle s’embarque et nous embarquent. Elle salue les vibrations positives qui l’entourent, elle, et ses compagnons de route. Puis elle se lance dans la description de ce refuge. Monologue de l’étrange. Elle est très expressive. Son visage se déforme presque. C’est qu’on entre dans une autre atmosphère.
Nous voilà prêt à nous poser. Et quel atterrissage ! En douceur ? C’est mieux encore. Oh Papa. Cette composition du batteur Eric Perez dont on ne se lasse pas. Mélodie. Comptine presque. Admirable polyphonie. Là, les voix nous rendent presque léthargiques jusqu’à ce qu’entre en scène le guitariste Pierre Tereygeol. D’abord quelque chose de très groove. En écho avec Eric Perez. Quelque chose de très blues aussi. C’est un autre climat. Et l’on s’adapte aisément. Nous découvrons une planète au sable chaud avec des oasis ci et là. Nous sommes dans un désert. Pourquoi a-t-on l’impression d’être quelque part au milieu du Sahel ? Pierre Tereygeol a une inclination pour la kora, confiera-t-il plus tard. Cela s’entend dans son jeu, dans ses phrases. Et puis il chante aussi. Cela tient du spirituel. Mais que se passe-t-il là ? Un appel à la prière ? Comme un muezzin ? Recueillement.
Comme quand Leïla Martial entonne Smile. Elle est en pleine dévotion. Gracieuse ici. Car quand elle chante (on ne sait d’ailleurs plus si le terme est adéquat), elle se meut en une sorte de pantin faisant appel à l’entière mécanique de son corps. Sans exubérance. Parfois, elle fait penser à un mime. Elle joue donc. Le fruit de ses pas sur les scènes de spectacles de cirque. Elle y prend un plaisir fou. On croirait que ça ne lui demande aucun effort. Elle nous envoie encore et toujours ces boomerangs. On les reçoit en plein visage mais ça ne fait pas mal. C’est qu’ils sont d’une matière moelleuse. De l’éponge peut-être. Elle nous laisse le soin de décider ce que l’on doit en faire. Les renvoyer ? Les garder ? On les renvoie de temps en temps. Mais à la fin, on les garde précieusement. Si le leitmotiv du disque “Baabel” tient de l’attachement de Leïla Martial au cri hystérique de la chèvre (elle bêle donc elle est, n’est-ce pas ?), cette prestation nous aura permis d’entrevoir sa musique dans une autre galaxie. Là où l’étrange et l’inattendu, marques de fabrique indéniables, nous sont familiers.
Nous conclurons avec ce commentaire d’une spectatrice agréablement surprise et jugeant la prestation presque symphonique : “Si elle a quelque chose de plus folklorique, elle me fait penser à la chanteuse de Tune-Yards (Merrill Garbus) de par les discordances dans sa voix, dans les compositions. Elle est un véritable instrument”.
Katia Touré |Cap sur l’exploration live du fabuleux disque qu’est “Baabel”. Leïla Martial, Eric Perez et Pierre Tereygeol l’ont joué cosmique.
Paris. Studio de l’Ermitage. 20h30 et des poussières. Un public, cœur battant avec affection (oui, il y avait là comme une grande famille, des frères et des sœurs de cœur, des potes, proches ou moins proches, …), prêt à recevoir les boomerangs que lancera Leïla Martial. Mais surtout prêt à la suivre pour une virée plutôt spéciale. Oui, ce concert tenait de la science-fiction. Phase de préparation d’abord. On branche les manettes, on appuie sur les boutons. Ombilic. Des effets électroniques, des bruitages. Une voix, des voix. Elles prennent possession de tout notre être. Inutile d’attacher les ceintures. On ne bougera pas d’un cil. Puis, soudain, un cri strident. Celui de Leïla Martial. C’est la phase de décollage. Il fait plus chaud. Leïla Martial emprunte des chemins de traverse qui ne nous semblent pas si curieux. Ces onomatopées, ces chuchotements, ces cliquetis… On vogue au sein d’un très large espace. Quelle densité ! Une autre galaxie. Lumineuse. Énergique, Leïla Martial fait fructifier les bonnes ondes. Rien d’étonnant donc à ce qu’elle garde le sourire même quand elle lance ces éclairs vocaux, signes d’un autre type de pesanteur. Pesanteur lunaire, peut-être…
Elle mène sa mission d’une main de maître, laissant parfois la direction à ses deux partenaires (petite déception quant à l’absence d’Émile Parisien). Ombilic prend fin. Elle nous invite à jeter un œil sur la planète qui fera office de refuge chaleureux. “Bonsoir !”. Elle est émue. Elle prend l’accent d’un sud. De quoi nous rappeler, peut-être, qu’elle n’oublie pas d’où elle vient malgré le panache de l’excursion dans laquelle elle s’embarque et nous embarquent. Elle salue les vibrations positives qui l’entourent, elle, et ses compagnons de route. Puis elle se lance dans la description de ce refuge. Monologue de l’étrange. Elle est très expressive. Son visage se déforme presque. C’est qu’on entre dans une autre atmosphère.
Nous voilà prêt à nous poser. Et quel atterrissage ! En douceur ? C’est mieux encore. Oh Papa. Cette composition du batteur Eric Perez dont on ne se lasse pas. Mélodie. Comptine presque. Admirable polyphonie. Là, les voix nous rendent presque léthargiques jusqu’à ce qu’entre en scène le guitariste Pierre Tereygeol. D’abord quelque chose de très groove. En écho avec Eric Perez. Quelque chose de très blues aussi. C’est un autre climat. Et l’on s’adapte aisément. Nous découvrons une planète au sable chaud avec des oasis ci et là. Nous sommes dans un désert. Pourquoi a-t-on l’impression d’être quelque part au milieu du Sahel ? Pierre Tereygeol a une inclination pour la kora, confiera-t-il plus tard. Cela s’entend dans son jeu, dans ses phrases. Et puis il chante aussi. Cela tient du spirituel. Mais que se passe-t-il là ? Un appel à la prière ? Comme un muezzin ? Recueillement.
Comme quand Leïla Martial entonne Smile. Elle est en pleine dévotion. Gracieuse ici. Car quand elle chante (on ne sait d’ailleurs plus si le terme est adéquat), elle se meut en une sorte de pantin faisant appel à l’entière mécanique de son corps. Sans exubérance. Parfois, elle fait penser à un mime. Elle joue donc. Le fruit de ses pas sur les scènes de spectacles de cirque. Elle y prend un plaisir fou. On croirait que ça ne lui demande aucun effort. Elle nous envoie encore et toujours ces boomerangs. On les reçoit en plein visage mais ça ne fait pas mal. C’est qu’ils sont d’une matière moelleuse. De l’éponge peut-être. Elle nous laisse le soin de décider ce que l’on doit en faire. Les renvoyer ? Les garder ? On les renvoie de temps en temps. Mais à la fin, on les garde précieusement. Si le leitmotiv du disque “Baabel” tient de l’attachement de Leïla Martial au cri hystérique de la chèvre (elle bêle donc elle est, n’est-ce pas ?), cette prestation nous aura permis d’entrevoir sa musique dans une autre galaxie. Là où l’étrange et l’inattendu, marques de fabrique indéniables, nous sont familiers.
Nous conclurons avec ce commentaire d’une spectatrice agréablement surprise et jugeant la prestation presque symphonique : “Si elle a quelque chose de plus folklorique, elle me fait penser à la chanteuse de Tune-Yards (Merrill Garbus) de par les discordances dans sa voix, dans les compositions. Elle est un véritable instrument”.
Katia Touré |Cap sur l’exploration live du fabuleux disque qu’est “Baabel”. Leïla Martial, Eric Perez et Pierre Tereygeol l’ont joué cosmique.
Paris. Studio de l’Ermitage. 20h30 et des poussières. Un public, cœur battant avec affection (oui, il y avait là comme une grande famille, des frères et des sœurs de cœur, des potes, proches ou moins proches, …), prêt à recevoir les boomerangs que lancera Leïla Martial. Mais surtout prêt à la suivre pour une virée plutôt spéciale. Oui, ce concert tenait de la science-fiction. Phase de préparation d’abord. On branche les manettes, on appuie sur les boutons. Ombilic. Des effets électroniques, des bruitages. Une voix, des voix. Elles prennent possession de tout notre être. Inutile d’attacher les ceintures. On ne bougera pas d’un cil. Puis, soudain, un cri strident. Celui de Leïla Martial. C’est la phase de décollage. Il fait plus chaud. Leïla Martial emprunte des chemins de traverse qui ne nous semblent pas si curieux. Ces onomatopées, ces chuchotements, ces cliquetis… On vogue au sein d’un très large espace. Quelle densité ! Une autre galaxie. Lumineuse. Énergique, Leïla Martial fait fructifier les bonnes ondes. Rien d’étonnant donc à ce qu’elle garde le sourire même quand elle lance ces éclairs vocaux, signes d’un autre type de pesanteur. Pesanteur lunaire, peut-être…
Elle mène sa mission d’une main de maître, laissant parfois la direction à ses deux partenaires (petite déception quant à l’absence d’Émile Parisien). Ombilic prend fin. Elle nous invite à jeter un œil sur la planète qui fera office de refuge chaleureux. “Bonsoir !”. Elle est émue. Elle prend l’accent d’un sud. De quoi nous rappeler, peut-être, qu’elle n’oublie pas d’où elle vient malgré le panache de l’excursion dans laquelle elle s’embarque et nous embarquent. Elle salue les vibrations positives qui l’entourent, elle, et ses compagnons de route. Puis elle se lance dans la description de ce refuge. Monologue de l’étrange. Elle est très expressive. Son visage se déforme presque. C’est qu’on entre dans une autre atmosphère.
Nous voilà prêt à nous poser. Et quel atterrissage ! En douceur ? C’est mieux encore. Oh Papa. Cette composition du batteur Eric Perez dont on ne se lasse pas. Mélodie. Comptine presque. Admirable polyphonie. Là, les voix nous rendent presque léthargiques jusqu’à ce qu’entre en scène le guitariste Pierre Tereygeol. D’abord quelque chose de très groove. En écho avec Eric Perez. Quelque chose de très blues aussi. C’est un autre climat. Et l’on s’adapte aisément. Nous découvrons une planète au sable chaud avec des oasis ci et là. Nous sommes dans un désert. Pourquoi a-t-on l’impression d’être quelque part au milieu du Sahel ? Pierre Tereygeol a une inclination pour la kora, confiera-t-il plus tard. Cela s’entend dans son jeu, dans ses phrases. Et puis il chante aussi. Cela tient du spirituel. Mais que se passe-t-il là ? Un appel à la prière ? Comme un muezzin ? Recueillement.
Comme quand Leïla Martial entonne Smile. Elle est en pleine dévotion. Gracieuse ici. Car quand elle chante (on ne sait d’ailleurs plus si le terme est adéquat), elle se meut en une sorte de pantin faisant appel à l’entière mécanique de son corps. Sans exubérance. Parfois, elle fait penser à un mime. Elle joue donc. Le fruit de ses pas sur les scènes de spectacles de cirque. Elle y prend un plaisir fou. On croirait que ça ne lui demande aucun effort. Elle nous envoie encore et toujours ces boomerangs. On les reçoit en plein visage mais ça ne fait pas mal. C’est qu’ils sont d’une matière moelleuse. De l’éponge peut-être. Elle nous laisse le soin de décider ce que l’on doit en faire. Les renvoyer ? Les garder ? On les renvoie de temps en temps. Mais à la fin, on les garde précieusement. Si le leitmotiv du disque “Baabel” tient de l’attachement de Leïla Martial au cri hystérique de la chèvre (elle bêle donc elle est, n’est-ce pas ?), cette prestation nous aura permis d’entrevoir sa musique dans une autre galaxie. Là où l’étrange et l’inattendu, marques de fabrique indéniables, nous sont familiers.
Nous conclurons avec ce commentaire d’une spectatrice agréablement surprise et jugeant la prestation presque symphonique : “Si elle a quelque chose de plus folklorique, elle me fait penser à la chanteuse de Tune-Yards (Merrill Garbus) de par les discordances dans sa voix, dans les compositions. Elle est un véritable instrument”.
Katia Touré |Cap sur l’exploration live du fabuleux disque qu’est “Baabel”. Leïla Martial, Eric Perez et Pierre Tereygeol l’ont joué cosmique.
Paris. Studio de l’Ermitage. 20h30 et des poussières. Un public, cœur battant avec affection (oui, il y avait là comme une grande famille, des frères et des sœurs de cœur, des potes, proches ou moins proches, …), prêt à recevoir les boomerangs que lancera Leïla Martial. Mais surtout prêt à la suivre pour une virée plutôt spéciale. Oui, ce concert tenait de la science-fiction. Phase de préparation d’abord. On branche les manettes, on appuie sur les boutons. Ombilic. Des effets électroniques, des bruitages. Une voix, des voix. Elles prennent possession de tout notre être. Inutile d’attacher les ceintures. On ne bougera pas d’un cil. Puis, soudain, un cri strident. Celui de Leïla Martial. C’est la phase de décollage. Il fait plus chaud. Leïla Martial emprunte des chemins de traverse qui ne nous semblent pas si curieux. Ces onomatopées, ces chuchotements, ces cliquetis… On vogue au sein d’un très large espace. Quelle densité ! Une autre galaxie. Lumineuse. Énergique, Leïla Martial fait fructifier les bonnes ondes. Rien d’étonnant donc à ce qu’elle garde le sourire même quand elle lance ces éclairs vocaux, signes d’un autre type de pesanteur. Pesanteur lunaire, peut-être…
Elle mène sa mission d’une main de maître, laissant parfois la direction à ses deux partenaires (petite déception quant à l’absence d’Émile Parisien). Ombilic prend fin. Elle nous invite à jeter un œil sur la planète qui fera office de refuge chaleureux. “Bonsoir !”. Elle est émue. Elle prend l’accent d’un sud. De quoi nous rappeler, peut-être, qu’elle n’oublie pas d’où elle vient malgré le panache de l’excursion dans laquelle elle s’embarque et nous embarquent. Elle salue les vibrations positives qui l’entourent, elle, et ses compagnons de route. Puis elle se lance dans la description de ce refuge. Monologue de l’étrange. Elle est très expressive. Son visage se déforme presque. C’est qu’on entre dans une autre atmosphère.
Nous voilà prêt à nous poser. Et quel atterrissage ! En douceur ? C’est mieux encore. Oh Papa. Cette composition du batteur Eric Perez dont on ne se lasse pas. Mélodie. Comptine presque. Admirable polyphonie. Là, les voix nous rendent presque léthargiques jusqu’à ce qu’entre en scène le guitariste Pierre Tereygeol. D’abord quelque chose de très groove. En écho avec Eric Perez. Quelque chose de très blues aussi. C’est un autre climat. Et l’on s’adapte aisément. Nous découvrons une planète au sable chaud avec des oasis ci et là. Nous sommes dans un désert. Pourquoi a-t-on l’impression d’être quelque part au milieu du Sahel ? Pierre Tereygeol a une inclination pour la kora, confiera-t-il plus tard. Cela s’entend dans son jeu, dans ses phrases. Et puis il chante aussi. Cela tient du spirituel. Mais que se passe-t-il là ? Un appel à la prière ? Comme un muezzin ? Recueillement.
Comme quand Leïla Martial entonne Smile. Elle est en pleine dévotion. Gracieuse ici. Car quand elle chante (on ne sait d’ailleurs plus si le terme est adéquat), elle se meut en une sorte de pantin faisant appel à l’entière mécanique de son corps. Sans exubérance. Parfois, elle fait penser à un mime. Elle joue donc. Le fruit de ses pas sur les scènes de spectacles de cirque. Elle y prend un plaisir fou. On croirait que ça ne lui demande aucun effort. Elle nous envoie encore et toujours ces boomerangs. On les reçoit en plein visage mais ça ne fait pas mal. C’est qu’ils sont d’une matière moelleuse. De l’éponge peut-être. Elle nous laisse le soin de décider ce que l’on doit en faire. Les renvoyer ? Les garder ? On les renvoie de temps en temps. Mais à la fin, on les garde précieusement. Si le leitmotiv du disque “Baabel” tient de l’attachement de Leïla Martial au cri hystérique de la chèvre (elle bêle donc elle est, n’est-ce pas ?), cette prestation nous aura permis d’entrevoir sa musique dans une autre galaxie. Là où l’étrange et l’inattendu, marques de fabrique indéniables, nous sont familiers.
Nous conclurons avec ce commentaire d’une spectatrice agréablement surprise et jugeant la prestation presque symphonique : “Si elle a quelque chose de plus folklorique, elle me fait penser à la chanteuse de Tune-Yards (Merrill Garbus) de par les discordances dans sa voix, dans les compositions. Elle est un véritable instrument”.
Katia Touré