Festival unerhört ! Zürich, 15e édition (5)
Arrivée à la Rote Fabrik alors que le trio d’Alex Huber (dm, perc), Lauren Kinsella (voc) et Sascha Henkel (g) joue ses dernières notes. Mark Turner et Ethan Iverson bénéficient quant à eux d’une bonne cote de popularité dans la presse jazz.
Vendredi 25 Novembre 2016, Rote Fabrik, Clubraum
Ethan Iverson (p), Mark Turner (s)
Peu familier de leur parcours, j’avais cependant entendu Turner « sideman » (terme sans doute peu adéquat dans son cas) de Gilad Hekselman. Sa maîtrise parfaite de redoutables phrasés et son abnégation m’avait alors frappé, de même que l’absence de chaleur émanant de son jeu, cérébralité qu’il faut sans doute considérer comme une caractéristique plutôt que comme un défaut. Étonnante première pièce, d’obédience classique (disons : « faux classique »), comptine rassérénante. L’improvisation semble minime ou absente, les deux jouant la partition sans détour ni emphase. Turner livre un admirable solo non accompagné. Il me semble que sa sonorité est moins lisse qu’elle a pu l’être par le passé, mais le bonhomme paraît toujours aussi raide et peu concerné par la présence d’un public. Les pièces s’apparentent à des études, maintenant l’intérêt par leurs délinéaments inhabituels. Iverson est initialement adepte du less is more mais son jeu s’étoffe peu à peu. Son style ne tombe d’ailleurs pas nécessairement dans l’escarcelle du jazz… Pour tout dire, le jazz (mais le jazz qu’est-ce ?) semble sciemment évité par son écriture comme par son interprétation – il est le compositeur de la plupart des thèmes abordés, dont un écrit pour son partenaire de tournée. Iverson combine le sérieux et l’excentricité, cultive les ambiances entre chien et loup, avec des successions d’accords inattendues voire improbables, et un jeu personnel, sans paresse ni automatismes, mais aussi sans urgence. Il y a ma foi un temps pour tout, et d’autres concerts (celui d’Aruan Ortiz par exemple) mêleront la finesse des concepts à la transmission des émotions. Au terme de ce premier concert d’une tournée pour le duo, Iverson a l’amabilité d’inviter le public à le rejoindre au stand de CD, où il fait lui-même quelques emplettes.
NYC Five: Angelika Niescier – Florian Weber
Angelika Niescier (s), Ralph Alessi (tp), Florian Weber (p), Christopher Tordini (b), Gerald Cleaver (dm)
Le quintette à deux têtes est davantage ma tasse de thé. L’album de Niescier fut l’une des bonnes surprises de l’année. Au gré d’un remaniement de personnel, Gerald Cleaver a pris la place de Tyshawn Sorey. Avec ce quintette, Niescier et Weber ont voulu capter l’énergie du jazz de New York et en donner leur version. Entourés de notables East Coasters, ils n’ont aucun mal à atteindre leur objectif. La paire Tordini/Cleaver est solide comme un chêne derrière les solistes évitant soigneusement de s’étendre. Cleaver, quel drive ! Etonnant de penser que le même prend part à des séances improvisées avec Ivo Perelman ou Larry Ochs. Car ici, on est de plain-pied dans le rythme, l’élan, l’allant. Cette musique réjouit, ravive, booste, investit l’espace, s’adresse au public, là où le duo précédent jouait comme dans un salon. Les transitions entre les moments de robustesse et les passages plus rêveurs sont bien menées, grâce notamment à un pianiste à la coule. Last but not least, saluons les soufflants Ralph Alessi au timbre éclatant et une Angelika Niescier ultra-motivée, et que l’on pourra bientôt entendre à la tête d’une toute autre formation.
Vendredi 25 novembre 2016, Rote Fabrik, Fabriktheater – Seismogram am Unerhört!
Claire Huguenin (voc, elb, elg, perc, élec), Malcolm Braff (p, élec), Alex Gaeng (visuels)
Dans une salle voisine, livrée à la quasi-obscurité, se tient ensuite le duo électro-acoustique de Claire Huguenin et Malcolm Braff. Les paroles, en Français, du premier morceau traitant de l’audition me touchent particulièrement par leur thématique. On restera, parfois dans d’autres langues, dans un séduisant ego-trip, fait d’élucubrations à la fois personnelles et universelles. La voix mi-parlée mi-chantée, toujours bien placée, Huguenin recourt à plusieurs instruments tandis que Braff se partage entre le piano et une large palette d’effets électroniques utilisés à bon escient. Un set onirique, entre humanité à fleur de peau et distorsions capiteuses, des pièces bien conçues, et un vrai contraste entre un Braff au jeu peu encombrant et l’assurance frondeuse de Huguenin. David Cristol
Photos : Michelle Ettlin|Arrivée à la Rote Fabrik alors que le trio d’Alex Huber (dm, perc), Lauren Kinsella (voc) et Sascha Henkel (g) joue ses dernières notes. Mark Turner et Ethan Iverson bénéficient quant à eux d’une bonne cote de popularité dans la presse jazz.
Vendredi 25 Novembre 2016, Rote Fabrik, Clubraum
Ethan Iverson (p), Mark Turner (s)
Peu familier de leur parcours, j’avais cependant entendu Turner « sideman » (terme sans doute peu adéquat dans son cas) de Gilad Hekselman. Sa maîtrise parfaite de redoutables phrasés et son abnégation m’avait alors frappé, de même que l’absence de chaleur émanant de son jeu, cérébralité qu’il faut sans doute considérer comme une caractéristique plutôt que comme un défaut. Étonnante première pièce, d’obédience classique (disons : « faux classique »), comptine rassérénante. L’improvisation semble minime ou absente, les deux jouant la partition sans détour ni emphase. Turner livre un admirable solo non accompagné. Il me semble que sa sonorité est moins lisse qu’elle a pu l’être par le passé, mais le bonhomme paraît toujours aussi raide et peu concerné par la présence d’un public. Les pièces s’apparentent à des études, maintenant l’intérêt par leurs délinéaments inhabituels. Iverson est initialement adepte du less is more mais son jeu s’étoffe peu à peu. Son style ne tombe d’ailleurs pas nécessairement dans l’escarcelle du jazz… Pour tout dire, le jazz (mais le jazz qu’est-ce ?) semble sciemment évité par son écriture comme par son interprétation – il est le compositeur de la plupart des thèmes abordés, dont un écrit pour son partenaire de tournée. Iverson combine le sérieux et l’excentricité, cultive les ambiances entre chien et loup, avec des successions d’accords inattendues voire improbables, et un jeu personnel, sans paresse ni automatismes, mais aussi sans urgence. Il y a ma foi un temps pour tout, et d’autres concerts (celui d’Aruan Ortiz par exemple) mêleront la finesse des concepts à la transmission des émotions. Au terme de ce premier concert d’une tournée pour le duo, Iverson a l’amabilité d’inviter le public à le rejoindre au stand de CD, où il fait lui-même quelques emplettes.
NYC Five: Angelika Niescier – Florian Weber
Angelika Niescier (s), Ralph Alessi (tp), Florian Weber (p), Christopher Tordini (b), Gerald Cleaver (dm)
Le quintette à deux têtes est davantage ma tasse de thé. L’album de Niescier fut l’une des bonnes surprises de l’année. Au gré d’un remaniement de personnel, Gerald Cleaver a pris la place de Tyshawn Sorey. Avec ce quintette, Niescier et Weber ont voulu capter l’énergie du jazz de New York et en donner leur version. Entourés de notables East Coasters, ils n’ont aucun mal à atteindre leur objectif. La paire Tordini/Cleaver est solide comme un chêne derrière les solistes évitant soigneusement de s’étendre. Cleaver, quel drive ! Etonnant de penser que le même prend part à des séances improvisées avec Ivo Perelman ou Larry Ochs. Car ici, on est de plain-pied dans le rythme, l’élan, l’allant. Cette musique réjouit, ravive, booste, investit l’espace, s’adresse au public, là où le duo précédent jouait comme dans un salon. Les transitions entre les moments de robustesse et les passages plus rêveurs sont bien menées, grâce notamment à un pianiste à la coule. Last but not least, saluons les soufflants Ralph Alessi au timbre éclatant et une Angelika Niescier ultra-motivée, et que l’on pourra bientôt entendre à la tête d’une toute autre formation.
Vendredi 25 novembre 2016, Rote Fabrik, Fabriktheater – Seismogram am Unerhört!
Claire Huguenin (voc, elb, elg, perc, élec), Malcolm Braff (p, élec), Alex Gaeng (visuels)
Dans une salle voisine, livrée à la quasi-obscurité, se tient ensuite le duo électro-acoustique de Claire Huguenin et Malcolm Braff. Les paroles, en Français, du premier morceau traitant de l’audition me touchent particulièrement par leur thématique. On restera, parfois dans d’autres langues, dans un séduisant ego-trip, fait d’élucubrations à la fois personnelles et universelles. La voix mi-parlée mi-chantée, toujours bien placée, Huguenin recourt à plusieurs instruments tandis que Braff se partage entre le piano et une large palette d’effets électroniques utilisés à bon escient. Un set onirique, entre humanité à fleur de peau et distorsions capiteuses, des pièces bien conçues, et un vrai contraste entre un Braff au jeu peu encombrant et l’assurance frondeuse de Huguenin. David Cristol
Photos : Michelle Ettlin|Arrivée à la Rote Fabrik alors que le trio d’Alex Huber (dm, perc), Lauren Kinsella (voc) et Sascha Henkel (g) joue ses dernières notes. Mark Turner et Ethan Iverson bénéficient quant à eux d’une bonne cote de popularité dans la presse jazz.
Vendredi 25 Novembre 2016, Rote Fabrik, Clubraum
Ethan Iverson (p), Mark Turner (s)
Peu familier de leur parcours, j’avais cependant entendu Turner « sideman » (terme sans doute peu adéquat dans son cas) de Gilad Hekselman. Sa maîtrise parfaite de redoutables phrasés et son abnégation m’avait alors frappé, de même que l’absence de chaleur émanant de son jeu, cérébralité qu’il faut sans doute considérer comme une caractéristique plutôt que comme un défaut. Étonnante première pièce, d’obédience classique (disons : « faux classique »), comptine rassérénante. L’improvisation semble minime ou absente, les deux jouant la partition sans détour ni emphase. Turner livre un admirable solo non accompagné. Il me semble que sa sonorité est moins lisse qu’elle a pu l’être par le passé, mais le bonhomme paraît toujours aussi raide et peu concerné par la présence d’un public. Les pièces s’apparentent à des études, maintenant l’intérêt par leurs délinéaments inhabituels. Iverson est initialement adepte du less is more mais son jeu s’étoffe peu à peu. Son style ne tombe d’ailleurs pas nécessairement dans l’escarcelle du jazz… Pour tout dire, le jazz (mais le jazz qu’est-ce ?) semble sciemment évité par son écriture comme par son interprétation – il est le compositeur de la plupart des thèmes abordés, dont un écrit pour son partenaire de tournée. Iverson combine le sérieux et l’excentricité, cultive les ambiances entre chien et loup, avec des successions d’accords inattendues voire improbables, et un jeu personnel, sans paresse ni automatismes, mais aussi sans urgence. Il y a ma foi un temps pour tout, et d’autres concerts (celui d’Aruan Ortiz par exemple) mêleront la finesse des concepts à la transmission des émotions. Au terme de ce premier concert d’une tournée pour le duo, Iverson a l’amabilité d’inviter le public à le rejoindre au stand de CD, où il fait lui-même quelques emplettes.
NYC Five: Angelika Niescier – Florian Weber
Angelika Niescier (s), Ralph Alessi (tp), Florian Weber (p), Christopher Tordini (b), Gerald Cleaver (dm)
Le quintette à deux têtes est davantage ma tasse de thé. L’album de Niescier fut l’une des bonnes surprises de l’année. Au gré d’un remaniement de personnel, Gerald Cleaver a pris la place de Tyshawn Sorey. Avec ce quintette, Niescier et Weber ont voulu capter l’énergie du jazz de New York et en donner leur version. Entourés de notables East Coasters, ils n’ont aucun mal à atteindre leur objectif. La paire Tordini/Cleaver est solide comme un chêne derrière les solistes évitant soigneusement de s’étendre. Cleaver, quel drive ! Etonnant de penser que le même prend part à des séances improvisées avec Ivo Perelman ou Larry Ochs. Car ici, on est de plain-pied dans le rythme, l’élan, l’allant. Cette musique réjouit, ravive, booste, investit l’espace, s’adresse au public, là où le duo précédent jouait comme dans un salon. Les transitions entre les moments de robustesse et les passages plus rêveurs sont bien menées, grâce notamment à un pianiste à la coule. Last but not least, saluons les soufflants Ralph Alessi au timbre éclatant et une Angelika Niescier ultra-motivée, et que l’on pourra bientôt entendre à la tête d’une toute autre formation.
Vendredi 25 novembre 2016, Rote Fabrik, Fabriktheater – Seismogram am Unerhört!
Claire Huguenin (voc, elb, elg, perc, élec), Malcolm Braff (p, élec), Alex Gaeng (visuels)
Dans une salle voisine, livrée à la quasi-obscurité, se tient ensuite le duo électro-acoustique de Claire Huguenin et Malcolm Braff. Les paroles, en Français, du premier morceau traitant de l’audition me touchent particulièrement par leur thématique. On restera, parfois dans d’autres langues, dans un séduisant ego-trip, fait d’élucubrations à la fois personnelles et universelles. La voix mi-parlée mi-chantée, toujours bien placée, Huguenin recourt à plusieurs instruments tandis que Braff se partage entre le piano et une large palette d’effets électroniques utilisés à bon escient. Un set onirique, entre humanité à fleur de peau et distorsions capiteuses, des pièces bien conçues, et un vrai contraste entre un Braff au jeu peu encombrant et l’assurance frondeuse de Huguenin. David Cristol
Photos : Michelle Ettlin|Arrivée à la Rote Fabrik alors que le trio d’Alex Huber (dm, perc), Lauren Kinsella (voc) et Sascha Henkel (g) joue ses dernières notes. Mark Turner et Ethan Iverson bénéficient quant à eux d’une bonne cote de popularité dans la presse jazz.
Vendredi 25 Novembre 2016, Rote Fabrik, Clubraum
Ethan Iverson (p), Mark Turner (s)
Peu familier de leur parcours, j’avais cependant entendu Turner « sideman » (terme sans doute peu adéquat dans son cas) de Gilad Hekselman. Sa maîtrise parfaite de redoutables phrasés et son abnégation m’avait alors frappé, de même que l’absence de chaleur émanant de son jeu, cérébralité qu’il faut sans doute considérer comme une caractéristique plutôt que comme un défaut. Étonnante première pièce, d’obédience classique (disons : « faux classique »), comptine rassérénante. L’improvisation semble minime ou absente, les deux jouant la partition sans détour ni emphase. Turner livre un admirable solo non accompagné. Il me semble que sa sonorité est moins lisse qu’elle a pu l’être par le passé, mais le bonhomme paraît toujours aussi raide et peu concerné par la présence d’un public. Les pièces s’apparentent à des études, maintenant l’intérêt par leurs délinéaments inhabituels. Iverson est initialement adepte du less is more mais son jeu s’étoffe peu à peu. Son style ne tombe d’ailleurs pas nécessairement dans l’escarcelle du jazz… Pour tout dire, le jazz (mais le jazz qu’est-ce ?) semble sciemment évité par son écriture comme par son interprétation – il est le compositeur de la plupart des thèmes abordés, dont un écrit pour son partenaire de tournée. Iverson combine le sérieux et l’excentricité, cultive les ambiances entre chien et loup, avec des successions d’accords inattendues voire improbables, et un jeu personnel, sans paresse ni automatismes, mais aussi sans urgence. Il y a ma foi un temps pour tout, et d’autres concerts (celui d’Aruan Ortiz par exemple) mêleront la finesse des concepts à la transmission des émotions. Au terme de ce premier concert d’une tournée pour le duo, Iverson a l’amabilité d’inviter le public à le rejoindre au stand de CD, où il fait lui-même quelques emplettes.
NYC Five: Angelika Niescier – Florian Weber
Angelika Niescier (s), Ralph Alessi (tp), Florian Weber (p), Christopher Tordini (b), Gerald Cleaver (dm)
Le quintette à deux têtes est davantage ma tasse de thé. L’album de Niescier fut l’une des bonnes surprises de l’année. Au gré d’un remaniement de personnel, Gerald Cleaver a pris la place de Tyshawn Sorey. Avec ce quintette, Niescier et Weber ont voulu capter l’énergie du jazz de New York et en donner leur version. Entourés de notables East Coasters, ils n’ont aucun mal à atteindre leur objectif. La paire Tordini/Cleaver est solide comme un chêne derrière les solistes évitant soigneusement de s’étendre. Cleaver, quel drive ! Etonnant de penser que le même prend part à des séances improvisées avec Ivo Perelman ou Larry Ochs. Car ici, on est de plain-pied dans le rythme, l’élan, l’allant. Cette musique réjouit, ravive, booste, investit l’espace, s’adresse au public, là où le duo précédent jouait comme dans un salon. Les transitions entre les moments de robustesse et les passages plus rêveurs sont bien menées, grâce notamment à un pianiste à la coule. Last but not least, saluons les soufflants Ralph Alessi au timbre éclatant et une Angelika Niescier ultra-motivée, et que l’on pourra bientôt entendre à la tête d’une toute autre formation.
Vendredi 25 novembre 2016, Rote Fabrik, Fabriktheater – Seismogram am Unerhört!
Claire Huguenin (voc, elb, elg, perc, élec), Malcolm Braff (p, élec), Alex Gaeng (visuels)
Dans une salle voisine, livrée à la quasi-obscurité, se tient ensuite le duo électro-acoustique de Claire Huguenin et Malcolm Braff. Les paroles, en Français, du premier morceau traitant de l’audition me touchent particulièrement par leur thématique. On restera, parfois dans d’autres langues, dans un séduisant ego-trip, fait d’élucubrations à la fois personnelles et universelles. La voix mi-parlée mi-chantée, toujours bien placée, Huguenin recourt à plusieurs instruments tandis que Braff se partage entre le piano et une large palette d’effets électroniques utilisés à bon escient. Un set onirique, entre humanité à fleur de peau et distorsions capiteuses, des pièces bien conçues, et un vrai contraste entre un Braff au jeu peu encombrant et l’assurance frondeuse de Huguenin. David Cristol
Photos : Michelle Ettlin