Festival unerhört ! Zürich, 15e édition (7)
Le cadre : une maison de retraite perchée sur les hauteurs de la ville, dans une vaste salle boisée où les artistes sont entourés de pensionnaires ravis que la musique vienne à eux.
Dimanche 27 novembre 2016, Alterszentrum Bürgerasyl-Pfrundhaus
Jean-Paul Brodbeck – Elina Duni A Tribute to Billie Holiday
Elina Duni (voc), Jean-Paul Brodbeck (p)
Les années précédentes, les résidents ont eu la visite d’Alexander von Schlippenbach et du duo d’Oliver Lake et William Parker, lors de deux soirées probablement plus remuantes que celle-ci. Car le duo Duni/Brodbeck ne correspond guère à l’intitulé du festival, qui met l’accent sur l’« inouï ». Le répertoire comme l’interprétation s’inscrivent dans une tradition ronronnante et sans surprise. Elina Duni a signé des albums faisant se rencontrer ses racines albanaises et le jazz. De Billie Holiday et Duke Ellington, de For all we know, Gloomy sunday, My Solitude et Willow weep for me, elle ne tire aucun éclairage nouveau. The Ballad of sad young men de Rickie Lee Jones lui convient déjà mieux. Brodbeck favorise tout du long les enjolivements fleuris. La plupart des visages ont les yeux fermés, l’écoute est concentrée et bienveillante. Donné l’abondance d’hommages à la chanteuse emblématique (José James, Cassandra Wilson, Chiara Liuzzi récemment), celui-ci ne frappe pas par sa nécessité.
Dimanche 27 novembre 2016, Moods
Jakob Bro Trio
Jakob Bro (elg), Thomas Morgan (b), Joey Baron (dm)
Dans une zone nommée Schifbau (on y fabriquait, et peut-être y fabrique-t-on encore, des bateaux), c’est d’abord le plaisir anticipé de retrouver Thomas Morgan et Joey Baron, dont la présence dans un groupe est toujours bon signe et dont les personnalités diamétralement opposées (réserve de Morgan, exubérance de Baron) s’agrègent en une complémentarité exemplaire. Après Brad Jones et Chad Taylor, voici donc une nouvelle rythmique de rêve. Parrainé par Bill Frisell, le guitariste Jakob Bro a fait le choix d’une folk indéterminée (moins americana que son aîné, plus « nordique » et ouvrant la porte au psychédélisme), un univers jazz-rock cotonneux, des notes aux attaques floutées et effets ambient, et dont la virtuosité sous-jacente rechigne à s’afficher au grand jour. Baron tire le meilleur de chaque instant et cherche souvent le regard de ses camarades, lesquels, le nez dans leur instrument, ne profitent que par intermittence de son éternel sourire. Trublion devant l’Eternel, le batteur n’est pas moins exquis lorsqu’il joue tout bas (utilisation d’une seule cymbale, jeu de balais délicat), ainsi qu’il le fit auprès de John Taylor et John Abercrombie. La pièce centrale a davantage de mordant, Baron toujours à son affaire, tandis qu’on ne soupçonnait pas une telle vigueur chez Morgan. Le tout avec la finition cristalline chère à la filière Manfred Eicher. On a appris au passage la parution prochaine d’un duo Irène Schweizer/Joey Baron, association aussi prometteuse qu’inattendue.
Jürg Wickihalder Beyond
Jürg Wickihalder (ss, as, ts), Barry Guy (b), Lucas Niggli (dm)
L’occasion d’entendre Lucas Niggli se présente avec le trio de Jurg Wickihalder, au centre duquel s’anime un Barry Guy herculéen, au jeu plus physique que jamais, cordes saillantes et articulations tranchées. Swing, balades, calypso pas comme les autres et surtout pièces ultra-rapides évoquent les riches heures d’Ornette Coleman et de John Zorn, ou leur synthèse sur « Spy vs. Spy ». Pas d’électricité, mais une série d’éruptions volcaniques entrecoupées de quelques respirations bienvenues. Ici, de la tête et des muscles. Trois saxophones flambant neufs, flambant tout court, sont employés par le disciple de Steve Lacy, dont est repris le titre Art. Wickihalder se produit régulièrement au festival ; on le connait moins en France. Niggli confiera avoir été irrité avant de monter sur scène en apprenant que son gouvernement avait voté la poursuite du recours à l’énergie nucléaire. Lien de cause à effet? Ses baguettes volent à moment donné en éclats vers le public. Un instant très visuel, à l’image d’un trio décoiffant concluant de la meilleure des façons le festival.
Organisée avec passion et un esprit de partage, cette 15e édition a connu une fréquentation très honorable, validant la politique intègre de ses concepteurs : Patrik Landolt, Dieter Ulrich, Florian Keller, Christoph Irniger & Rosmarie Meier. David Cristol
Photos : Michelle Ettlin|Le cadre : une maison de retraite perchée sur les hauteurs de la ville, dans une vaste salle boisée où les artistes sont entourés de pensionnaires ravis que la musique vienne à eux.
Dimanche 27 novembre 2016, Alterszentrum Bürgerasyl-Pfrundhaus
Jean-Paul Brodbeck – Elina Duni A Tribute to Billie Holiday
Elina Duni (voc), Jean-Paul Brodbeck (p)
Les années précédentes, les résidents ont eu la visite d’Alexander von Schlippenbach et du duo d’Oliver Lake et William Parker, lors de deux soirées probablement plus remuantes que celle-ci. Car le duo Duni/Brodbeck ne correspond guère à l’intitulé du festival, qui met l’accent sur l’« inouï ». Le répertoire comme l’interprétation s’inscrivent dans une tradition ronronnante et sans surprise. Elina Duni a signé des albums faisant se rencontrer ses racines albanaises et le jazz. De Billie Holiday et Duke Ellington, de For all we know, Gloomy sunday, My Solitude et Willow weep for me, elle ne tire aucun éclairage nouveau. The Ballad of sad young men de Rickie Lee Jones lui convient déjà mieux. Brodbeck favorise tout du long les enjolivements fleuris. La plupart des visages ont les yeux fermés, l’écoute est concentrée et bienveillante. Donné l’abondance d’hommages à la chanteuse emblématique (José James, Cassandra Wilson, Chiara Liuzzi récemment), celui-ci ne frappe pas par sa nécessité.
Dimanche 27 novembre 2016, Moods
Jakob Bro Trio
Jakob Bro (elg), Thomas Morgan (b), Joey Baron (dm)
Dans une zone nommée Schifbau (on y fabriquait, et peut-être y fabrique-t-on encore, des bateaux), c’est d’abord le plaisir anticipé de retrouver Thomas Morgan et Joey Baron, dont la présence dans un groupe est toujours bon signe et dont les personnalités diamétralement opposées (réserve de Morgan, exubérance de Baron) s’agrègent en une complémentarité exemplaire. Après Brad Jones et Chad Taylor, voici donc une nouvelle rythmique de rêve. Parrainé par Bill Frisell, le guitariste Jakob Bro a fait le choix d’une folk indéterminée (moins americana que son aîné, plus « nordique » et ouvrant la porte au psychédélisme), un univers jazz-rock cotonneux, des notes aux attaques floutées et effets ambient, et dont la virtuosité sous-jacente rechigne à s’afficher au grand jour. Baron tire le meilleur de chaque instant et cherche souvent le regard de ses camarades, lesquels, le nez dans leur instrument, ne profitent que par intermittence de son éternel sourire. Trublion devant l’Eternel, le batteur n’est pas moins exquis lorsqu’il joue tout bas (utilisation d’une seule cymbale, jeu de balais délicat), ainsi qu’il le fit auprès de John Taylor et John Abercrombie. La pièce centrale a davantage de mordant, Baron toujours à son affaire, tandis qu’on ne soupçonnait pas une telle vigueur chez Morgan. Le tout avec la finition cristalline chère à la filière Manfred Eicher. On a appris au passage la parution prochaine d’un duo Irène Schweizer/Joey Baron, association aussi prometteuse qu’inattendue.
Jürg Wickihalder Beyond
Jürg Wickihalder (ss, as, ts), Barry Guy (b), Lucas Niggli (dm)
L’occasion d’entendre Lucas Niggli se présente avec le trio de Jurg Wickihalder, au centre duquel s’anime un Barry Guy herculéen, au jeu plus physique que jamais, cordes saillantes et articulations tranchées. Swing, balades, calypso pas comme les autres et surtout pièces ultra-rapides évoquent les riches heures d’Ornette Coleman et de John Zorn, ou leur synthèse sur « Spy vs. Spy ». Pas d’électricité, mais une série d’éruptions volcaniques entrecoupées de quelques respirations bienvenues. Ici, de la tête et des muscles. Trois saxophones flambant neufs, flambant tout court, sont employés par le disciple de Steve Lacy, dont est repris le titre Art. Wickihalder se produit régulièrement au festival ; on le connait moins en France. Niggli confiera avoir été irrité avant de monter sur scène en apprenant que son gouvernement avait voté la poursuite du recours à l’énergie nucléaire. Lien de cause à effet? Ses baguettes volent à moment donné en éclats vers le public. Un instant très visuel, à l’image d’un trio décoiffant concluant de la meilleure des façons le festival.
Organisée avec passion et un esprit de partage, cette 15e édition a connu une fréquentation très honorable, validant la politique intègre de ses concepteurs : Patrik Landolt, Dieter Ulrich, Florian Keller, Christoph Irniger & Rosmarie Meier. David Cristol
Photos : Michelle Ettlin|Le cadre : une maison de retraite perchée sur les hauteurs de la ville, dans une vaste salle boisée où les artistes sont entourés de pensionnaires ravis que la musique vienne à eux.
Dimanche 27 novembre 2016, Alterszentrum Bürgerasyl-Pfrundhaus
Jean-Paul Brodbeck – Elina Duni A Tribute to Billie Holiday
Elina Duni (voc), Jean-Paul Brodbeck (p)
Les années précédentes, les résidents ont eu la visite d’Alexander von Schlippenbach et du duo d’Oliver Lake et William Parker, lors de deux soirées probablement plus remuantes que celle-ci. Car le duo Duni/Brodbeck ne correspond guère à l’intitulé du festival, qui met l’accent sur l’« inouï ». Le répertoire comme l’interprétation s’inscrivent dans une tradition ronronnante et sans surprise. Elina Duni a signé des albums faisant se rencontrer ses racines albanaises et le jazz. De Billie Holiday et Duke Ellington, de For all we know, Gloomy sunday, My Solitude et Willow weep for me, elle ne tire aucun éclairage nouveau. The Ballad of sad young men de Rickie Lee Jones lui convient déjà mieux. Brodbeck favorise tout du long les enjolivements fleuris. La plupart des visages ont les yeux fermés, l’écoute est concentrée et bienveillante. Donné l’abondance d’hommages à la chanteuse emblématique (José James, Cassandra Wilson, Chiara Liuzzi récemment), celui-ci ne frappe pas par sa nécessité.
Dimanche 27 novembre 2016, Moods
Jakob Bro Trio
Jakob Bro (elg), Thomas Morgan (b), Joey Baron (dm)
Dans une zone nommée Schifbau (on y fabriquait, et peut-être y fabrique-t-on encore, des bateaux), c’est d’abord le plaisir anticipé de retrouver Thomas Morgan et Joey Baron, dont la présence dans un groupe est toujours bon signe et dont les personnalités diamétralement opposées (réserve de Morgan, exubérance de Baron) s’agrègent en une complémentarité exemplaire. Après Brad Jones et Chad Taylor, voici donc une nouvelle rythmique de rêve. Parrainé par Bill Frisell, le guitariste Jakob Bro a fait le choix d’une folk indéterminée (moins americana que son aîné, plus « nordique » et ouvrant la porte au psychédélisme), un univers jazz-rock cotonneux, des notes aux attaques floutées et effets ambient, et dont la virtuosité sous-jacente rechigne à s’afficher au grand jour. Baron tire le meilleur de chaque instant et cherche souvent le regard de ses camarades, lesquels, le nez dans leur instrument, ne profitent que par intermittence de son éternel sourire. Trublion devant l’Eternel, le batteur n’est pas moins exquis lorsqu’il joue tout bas (utilisation d’une seule cymbale, jeu de balais délicat), ainsi qu’il le fit auprès de John Taylor et John Abercrombie. La pièce centrale a davantage de mordant, Baron toujours à son affaire, tandis qu’on ne soupçonnait pas une telle vigueur chez Morgan. Le tout avec la finition cristalline chère à la filière Manfred Eicher. On a appris au passage la parution prochaine d’un duo Irène Schweizer/Joey Baron, association aussi prometteuse qu’inattendue.
Jürg Wickihalder Beyond
Jürg Wickihalder (ss, as, ts), Barry Guy (b), Lucas Niggli (dm)
L’occasion d’entendre Lucas Niggli se présente avec le trio de Jurg Wickihalder, au centre duquel s’anime un Barry Guy herculéen, au jeu plus physique que jamais, cordes saillantes et articulations tranchées. Swing, balades, calypso pas comme les autres et surtout pièces ultra-rapides évoquent les riches heures d’Ornette Coleman et de John Zorn, ou leur synthèse sur « Spy vs. Spy ». Pas d’électricité, mais une série d’éruptions volcaniques entrecoupées de quelques respirations bienvenues. Ici, de la tête et des muscles. Trois saxophones flambant neufs, flambant tout court, sont employés par le disciple de Steve Lacy, dont est repris le titre Art. Wickihalder se produit régulièrement au festival ; on le connait moins en France. Niggli confiera avoir été irrité avant de monter sur scène en apprenant que son gouvernement avait voté la poursuite du recours à l’énergie nucléaire. Lien de cause à effet? Ses baguettes volent à moment donné en éclats vers le public. Un instant très visuel, à l’image d’un trio décoiffant concluant de la meilleure des façons le festival.
Organisée avec passion et un esprit de partage, cette 15e édition a connu une fréquentation très honorable, validant la politique intègre de ses concepteurs : Patrik Landolt, Dieter Ulrich, Florian Keller, Christoph Irniger & Rosmarie Meier. David Cristol
Photos : Michelle Ettlin|Le cadre : une maison de retraite perchée sur les hauteurs de la ville, dans une vaste salle boisée où les artistes sont entourés de pensionnaires ravis que la musique vienne à eux.
Dimanche 27 novembre 2016, Alterszentrum Bürgerasyl-Pfrundhaus
Jean-Paul Brodbeck – Elina Duni A Tribute to Billie Holiday
Elina Duni (voc), Jean-Paul Brodbeck (p)
Les années précédentes, les résidents ont eu la visite d’Alexander von Schlippenbach et du duo d’Oliver Lake et William Parker, lors de deux soirées probablement plus remuantes que celle-ci. Car le duo Duni/Brodbeck ne correspond guère à l’intitulé du festival, qui met l’accent sur l’« inouï ». Le répertoire comme l’interprétation s’inscrivent dans une tradition ronronnante et sans surprise. Elina Duni a signé des albums faisant se rencontrer ses racines albanaises et le jazz. De Billie Holiday et Duke Ellington, de For all we know, Gloomy sunday, My Solitude et Willow weep for me, elle ne tire aucun éclairage nouveau. The Ballad of sad young men de Rickie Lee Jones lui convient déjà mieux. Brodbeck favorise tout du long les enjolivements fleuris. La plupart des visages ont les yeux fermés, l’écoute est concentrée et bienveillante. Donné l’abondance d’hommages à la chanteuse emblématique (José James, Cassandra Wilson, Chiara Liuzzi récemment), celui-ci ne frappe pas par sa nécessité.
Dimanche 27 novembre 2016, Moods
Jakob Bro Trio
Jakob Bro (elg), Thomas Morgan (b), Joey Baron (dm)
Dans une zone nommée Schifbau (on y fabriquait, et peut-être y fabrique-t-on encore, des bateaux), c’est d’abord le plaisir anticipé de retrouver Thomas Morgan et Joey Baron, dont la présence dans un groupe est toujours bon signe et dont les personnalités diamétralement opposées (réserve de Morgan, exubérance de Baron) s’agrègent en une complémentarité exemplaire. Après Brad Jones et Chad Taylor, voici donc une nouvelle rythmique de rêve. Parrainé par Bill Frisell, le guitariste Jakob Bro a fait le choix d’une folk indéterminée (moins americana que son aîné, plus « nordique » et ouvrant la porte au psychédélisme), un univers jazz-rock cotonneux, des notes aux attaques floutées et effets ambient, et dont la virtuosité sous-jacente rechigne à s’afficher au grand jour. Baron tire le meilleur de chaque instant et cherche souvent le regard de ses camarades, lesquels, le nez dans leur instrument, ne profitent que par intermittence de son éternel sourire. Trublion devant l’Eternel, le batteur n’est pas moins exquis lorsqu’il joue tout bas (utilisation d’une seule cymbale, jeu de balais délicat), ainsi qu’il le fit auprès de John Taylor et John Abercrombie. La pièce centrale a davantage de mordant, Baron toujours à son affaire, tandis qu’on ne soupçonnait pas une telle vigueur chez Morgan. Le tout avec la finition cristalline chère à la filière Manfred Eicher. On a appris au passage la parution prochaine d’un duo Irène Schweizer/Joey Baron, association aussi prometteuse qu’inattendue.
Jürg Wickihalder Beyond
Jürg Wickihalder (ss, as, ts), Barry Guy (b), Lucas Niggli (dm)
L’occasion d’entendre Lucas Niggli se présente avec le trio de Jurg Wickihalder, au centre duquel s’anime un Barry Guy herculéen, au jeu plus physique que jamais, cordes saillantes et articulations tranchées. Swing, balades, calypso pas comme les autres et surtout pièces ultra-rapides évoquent les riches heures d’Ornette Coleman et de John Zorn, ou leur synthèse sur « Spy vs. Spy ». Pas d’électricité, mais une série d’éruptions volcaniques entrecoupées de quelques respirations bienvenues. Ici, de la tête et des muscles. Trois saxophones flambant neufs, flambant tout court, sont employés par le disciple de Steve Lacy, dont est repris le titre Art. Wickihalder se produit régulièrement au festival ; on le connait moins en France. Niggli confiera avoir été irrité avant de monter sur scène en apprenant que son gouvernement avait voté la poursuite du recours à l’énergie nucléaire. Lien de cause à effet? Ses baguettes volent à moment donné en éclats vers le public. Un instant très visuel, à l’image d’un trio décoiffant concluant de la meilleure des façons le festival.
Organisée avec passion et un esprit de partage, cette 15e édition a connu une fréquentation très honorable, validant la politique intègre de ses concepteurs : Patrik Landolt, Dieter Ulrich, Florian Keller, Christoph Irniger & Rosmarie Meier. David Cristol
Photos : Michelle Ettlin