Yes Is A Pleasant Country et le duo Jeanne Lee – Ran Blake au Cinéma Le Balzac
Ce soir, 24 février, au cinéma parisien Le Balzac, Yes Is A Pleasant Country (Jeanne Added, Vincent Lê Quang, Bruno Ruder) jouait en première partie du film Blues Again de Jean-Christophe Averty, avec le duo mentor du trio (Jeanne Lee – Ran Blake), Memphis Slim, Joe Turner et Mae Mercer.
La chanteuse Jeanne Added, le saxophoniste Vincent Lê Quang et le pianiste Bruno Ruder plient, déplient, replient, redéplient les musiques et paroles des standards, les textes de Yeats mis en musique par Lê Quang et une partition de Charles Mingus, les froissent, les lessivent, les rincent, les essorent, les tordent, les défroissent, les étendent, les font flotter à la brise légère ou aux coups de vent de leur imagination.
Et l’on on en oublierait presque combien l’adjectif prodigieux convient à qualifier leur technique, leur justesse, leur son collectif, leur vocabulaire, leur audace, leur écoute mutuelle, l’amour qui les réunit depuis 15 ans… parce qu’ils nous plient, nous déplient, nous replient, nous redéplient, nous froissent, nous lessivent, nous rincent, nous essorent, nous tordent, nous défroissent, nous étendent et nous font flotter à la brise légère et aux coups de vent de leur imagination, nous laissant étourdis d’émerveillement… Et même si ce concert n’était pas le meilleur que j’ai entendu du trio, nous savons que nous retournerons les entendre.
Ce concert se déroulait dans le cadre du festival Jazz Images à l’affiche une fois par mois au cinéma Le Balzac, avec Vincent Lê Quang en programmateur. Chaque mois, un concert est suivi de la projection d’un film d’archives sur le jazz. Ce soir, il s’agissait d’un film de Jean-Christophe Averty tourné en 1963 dans les studios de la RTF, présentant quatre regards sur le blues… Parmi eux, celui du tandem de Jeanne Lee et Ran Blake dont la découverte motivèrent la création du trio de Bruno Ruder, Vincent Lê Quang et Jeanne Added. Le naturel de la Jeanne Lee est confondant face aux abstractions balancées par Blake sur son clavier, piano non d’accompagnement – c’était la grande nouveauté de ce “tour de chant” – ni même contrepoint, mais antithèse, envers, crudité du regard porté sur les arrière-plans socio-politiques qui ont accompagné la naissance de ces musiques.
Dans le même film, la chanteuse Mae Mercer, tendue comme un câble, ardente, douloureuse, filmée en portrait serré, en pied, à l’arrière plan de la cymbale cloutée de Ron Jefferson, ou décadrée pour laisser voir le pianiste Kenny Drew à l’arrière plan. Auparavant, l’on a vu et entendu Memphis Slim, présentant ses morceaux avec douceur, puis projetant soudain sa voix comme un lance-flamme, tandis que les caméras suivent ses mains comme deux mantes religieuses, cigarette se consumant à gauche entre deux pattes, la main gauche économe et tendre, la droite d’une éloquence percussive. Puis, le feu d’artifice canaille du stride sous le ressac ondoyant des deux mains de Joe Turner, la gauche montant indéfiniment à l’assaut de la dextre. La prise de son, l’image, la photo, l’éclairage, le cadrage, le montage à hauteur de vue. • Franck Bergerot
PS : le 17 mars, au Balzac, le quartette de Thelonious Monk à l’écran et le duo de la pianiste Sophia Domancich et du batteur Simon Goubert avec Vincent Lê Quang en invité.|Ce soir, 24 février, au cinéma parisien Le Balzac, Yes Is A Pleasant Country (Jeanne Added, Vincent Lê Quang, Bruno Ruder) jouait en première partie du film Blues Again de Jean-Christophe Averty, avec le duo mentor du trio (Jeanne Lee – Ran Blake), Memphis Slim, Joe Turner et Mae Mercer.
La chanteuse Jeanne Added, le saxophoniste Vincent Lê Quang et le pianiste Bruno Ruder plient, déplient, replient, redéplient les musiques et paroles des standards, les textes de Yeats mis en musique par Lê Quang et une partition de Charles Mingus, les froissent, les lessivent, les rincent, les essorent, les tordent, les défroissent, les étendent, les font flotter à la brise légère ou aux coups de vent de leur imagination.
Et l’on on en oublierait presque combien l’adjectif prodigieux convient à qualifier leur technique, leur justesse, leur son collectif, leur vocabulaire, leur audace, leur écoute mutuelle, l’amour qui les réunit depuis 15 ans… parce qu’ils nous plient, nous déplient, nous replient, nous redéplient, nous froissent, nous lessivent, nous rincent, nous essorent, nous tordent, nous défroissent, nous étendent et nous font flotter à la brise légère et aux coups de vent de leur imagination, nous laissant étourdis d’émerveillement… Et même si ce concert n’était pas le meilleur que j’ai entendu du trio, nous savons que nous retournerons les entendre.
Ce concert se déroulait dans le cadre du festival Jazz Images à l’affiche une fois par mois au cinéma Le Balzac, avec Vincent Lê Quang en programmateur. Chaque mois, un concert est suivi de la projection d’un film d’archives sur le jazz. Ce soir, il s’agissait d’un film de Jean-Christophe Averty tourné en 1963 dans les studios de la RTF, présentant quatre regards sur le blues… Parmi eux, celui du tandem de Jeanne Lee et Ran Blake dont la découverte motivèrent la création du trio de Bruno Ruder, Vincent Lê Quang et Jeanne Added. Le naturel de la Jeanne Lee est confondant face aux abstractions balancées par Blake sur son clavier, piano non d’accompagnement – c’était la grande nouveauté de ce “tour de chant” – ni même contrepoint, mais antithèse, envers, crudité du regard porté sur les arrière-plans socio-politiques qui ont accompagné la naissance de ces musiques.
Dans le même film, la chanteuse Mae Mercer, tendue comme un câble, ardente, douloureuse, filmée en portrait serré, en pied, à l’arrière plan de la cymbale cloutée de Ron Jefferson, ou décadrée pour laisser voir le pianiste Kenny Drew à l’arrière plan. Auparavant, l’on a vu et entendu Memphis Slim, présentant ses morceaux avec douceur, puis projetant soudain sa voix comme un lance-flamme, tandis que les caméras suivent ses mains comme deux mantes religieuses, cigarette se consumant à gauche entre deux pattes, la main gauche économe et tendre, la droite d’une éloquence percussive. Puis, le feu d’artifice canaille du stride sous le ressac ondoyant des deux mains de Joe Turner, la gauche montant indéfiniment à l’assaut de la dextre. La prise de son, l’image, la photo, l’éclairage, le cadrage, le montage à hauteur de vue. • Franck Bergerot
PS : le 17 mars, au Balzac, le quartette de Thelonious Monk à l’écran et le duo de la pianiste Sophia Domancich et du batteur Simon Goubert avec Vincent Lê Quang en invité.|Ce soir, 24 février, au cinéma parisien Le Balzac, Yes Is A Pleasant Country (Jeanne Added, Vincent Lê Quang, Bruno Ruder) jouait en première partie du film Blues Again de Jean-Christophe Averty, avec le duo mentor du trio (Jeanne Lee – Ran Blake), Memphis Slim, Joe Turner et Mae Mercer.
La chanteuse Jeanne Added, le saxophoniste Vincent Lê Quang et le pianiste Bruno Ruder plient, déplient, replient, redéplient les musiques et paroles des standards, les textes de Yeats mis en musique par Lê Quang et une partition de Charles Mingus, les froissent, les lessivent, les rincent, les essorent, les tordent, les défroissent, les étendent, les font flotter à la brise légère ou aux coups de vent de leur imagination.
Et l’on on en oublierait presque combien l’adjectif prodigieux convient à qualifier leur technique, leur justesse, leur son collectif, leur vocabulaire, leur audace, leur écoute mutuelle, l’amour qui les réunit depuis 15 ans… parce qu’ils nous plient, nous déplient, nous replient, nous redéplient, nous froissent, nous lessivent, nous rincent, nous essorent, nous tordent, nous défroissent, nous étendent et nous font flotter à la brise légère et aux coups de vent de leur imagination, nous laissant étourdis d’émerveillement… Et même si ce concert n’était pas le meilleur que j’ai entendu du trio, nous savons que nous retournerons les entendre.
Ce concert se déroulait dans le cadre du festival Jazz Images à l’affiche une fois par mois au cinéma Le Balzac, avec Vincent Lê Quang en programmateur. Chaque mois, un concert est suivi de la projection d’un film d’archives sur le jazz. Ce soir, il s’agissait d’un film de Jean-Christophe Averty tourné en 1963 dans les studios de la RTF, présentant quatre regards sur le blues… Parmi eux, celui du tandem de Jeanne Lee et Ran Blake dont la découverte motivèrent la création du trio de Bruno Ruder, Vincent Lê Quang et Jeanne Added. Le naturel de la Jeanne Lee est confondant face aux abstractions balancées par Blake sur son clavier, piano non d’accompagnement – c’était la grande nouveauté de ce “tour de chant” – ni même contrepoint, mais antithèse, envers, crudité du regard porté sur les arrière-plans socio-politiques qui ont accompagné la naissance de ces musiques.
Dans le même film, la chanteuse Mae Mercer, tendue comme un câble, ardente, douloureuse, filmée en portrait serré, en pied, à l’arrière plan de la cymbale cloutée de Ron Jefferson, ou décadrée pour laisser voir le pianiste Kenny Drew à l’arrière plan. Auparavant, l’on a vu et entendu Memphis Slim, présentant ses morceaux avec douceur, puis projetant soudain sa voix comme un lance-flamme, tandis que les caméras suivent ses mains comme deux mantes religieuses, cigarette se consumant à gauche entre deux pattes, la main gauche économe et tendre, la droite d’une éloquence percussive. Puis, le feu d’artifice canaille du stride sous le ressac ondoyant des deux mains de Joe Turner, la gauche montant indéfiniment à l’assaut de la dextre. La prise de son, l’image, la photo, l’éclairage, le cadrage, le montage à hauteur de vue. • Franck Bergerot
PS : le 17 mars, au Balzac, le quartette de Thelonious Monk à l’écran et le duo de la pianiste Sophia Domancich et du batteur Simon Goubert avec Vincent Lê Quang en invité.|Ce soir, 24 février, au cinéma parisien Le Balzac, Yes Is A Pleasant Country (Jeanne Added, Vincent Lê Quang, Bruno Ruder) jouait en première partie du film Blues Again de Jean-Christophe Averty, avec le duo mentor du trio (Jeanne Lee – Ran Blake), Memphis Slim, Joe Turner et Mae Mercer.
La chanteuse Jeanne Added, le saxophoniste Vincent Lê Quang et le pianiste Bruno Ruder plient, déplient, replient, redéplient les musiques et paroles des standards, les textes de Yeats mis en musique par Lê Quang et une partition de Charles Mingus, les froissent, les lessivent, les rincent, les essorent, les tordent, les défroissent, les étendent, les font flotter à la brise légère ou aux coups de vent de leur imagination.
Et l’on on en oublierait presque combien l’adjectif prodigieux convient à qualifier leur technique, leur justesse, leur son collectif, leur vocabulaire, leur audace, leur écoute mutuelle, l’amour qui les réunit depuis 15 ans… parce qu’ils nous plient, nous déplient, nous replient, nous redéplient, nous froissent, nous lessivent, nous rincent, nous essorent, nous tordent, nous défroissent, nous étendent et nous font flotter à la brise légère et aux coups de vent de leur imagination, nous laissant étourdis d’émerveillement… Et même si ce concert n’était pas le meilleur que j’ai entendu du trio, nous savons que nous retournerons les entendre.
Ce concert se déroulait dans le cadre du festival Jazz Images à l’affiche une fois par mois au cinéma Le Balzac, avec Vincent Lê Quang en programmateur. Chaque mois, un concert est suivi de la projection d’un film d’archives sur le jazz. Ce soir, il s’agissait d’un film de Jean-Christophe Averty tourné en 1963 dans les studios de la RTF, présentant quatre regards sur le blues… Parmi eux, celui du tandem de Jeanne Lee et Ran Blake dont la découverte motivèrent la création du trio de Bruno Ruder, Vincent Lê Quang et Jeanne Added. Le naturel de la Jeanne Lee est confondant face aux abstractions balancées par Blake sur son clavier, piano non d’accompagnement – c’était la grande nouveauté de ce “tour de chant” – ni même contrepoint, mais antithèse, envers, crudité du regard porté sur les arrière-plans socio-politiques qui ont accompagné la naissance de ces musiques.
Dans le même film, la chanteuse Mae Mercer, tendue comme un câble, ardente, douloureuse, filmée en portrait serré, en pied, à l’arrière plan de la cymbale cloutée de Ron Jefferson, ou décadrée pour laisser voir le pianiste Kenny Drew à l’arrière plan. Auparavant, l’on a vu et entendu Memphis Slim, présentant ses morceaux avec douceur, puis projetant soudain sa voix comme un lance-flamme, tandis que les caméras suivent ses mains comme deux mantes religieuses, cigarette se consumant à gauche entre deux pattes, la main gauche économe et tendre, la droite d’une éloquence percussive. Puis, le feu d’artifice canaille du stride sous le ressac ondoyant des deux mains de Joe Turner, la gauche montant indéfiniment à l’assaut de la dextre. La prise de son, l’image, la photo, l’éclairage, le cadrage, le montage à hauteur de vue. • Franck Bergerot
PS : le 17 mars, au Balzac, le quartette de Thelonious Monk à l’écran et le duo de la pianiste Sophia Domancich et du batteur Simon Goubert avec Vincent Lê Quang en invité.