Saint-Gaudens. Hugh Coltman rend hommage à Nat King Cole
Un concert de printemps en prélude au festival Jazz en Comminges, qui se déroulera du 24 au 28 mai et sur lequel nous aurons l’occasion de revenir. Cet avant-goût témoigne déjà de la volonté d’éclectisme de Pierre Jammes et de ses complices du CLAP : du jazz, certes, mais susceptible de plaire au plus grand nombre. D’intégrer les nouvelles tendances, sans toutefois se couper de la tradition d’où elles émanent.
Ce désir clairement revendiqué par le fondateur du festival, on le retrouve dans le programme de la quinzième édition. Il le détaille, souligne l’originalité de chacune des soirées à venir. Hiromi, Monty Alexander et Jamie Cullum ont déjà rallié ici les suffrages du public. Ils y côtoieront des valeurs sûres (Roy Hargrove en quintette, Kyle Eastwood), des étoiles montantes (Jacob Collier), des régionaux (le Big Band Garonne de Philippe Léogé). A suivre.
Pour s’en tenir au concert de ce 28 avril, sa première partie est dévolue aux élèves des CHAM (classes à horaires aménagés musicales) d’un collège de la ville. Occasion de guetter l’éclosion de nouveaux talents confrontés aux compositions de Miles, de Charlie Chaplin ou d’Ibrahim Maalouf. De mesurer surtout la tâche accomplie par leur professeur et par Wilfrid Arexis, directeur du Conservatoire Guy Lafitte. Un public acquis d’avance, composé surtout de parents attendris. Voilà qui est classique en semblable occurrence.
Quant à Hugh Coltman qui leur succède en quintette – Coltman (voc, hca), Gaël Rakotondrabe (p), Thomas Naim (g), Christophe Minck (b), Raphaël Chassain (dm) –, difficile de trouver un musicien plus fédérateur que le chanteur-harmoniciste. L’ancien fondateur du groupe The Hoax surfe depuis ses débuts sur les vagues du rock, du blues, voire de la variété. Flirte épisodiquement avec le jazz – comme ce soir où il rend hommage à Nat King Cole.
Bref, la couleur est clairement annoncée : c’est le crooner qui est à l’œuvre et s’il retrouve enfin la veine du blues (pour moi, le meilleur moment de son concert), sa prestation intitulée « Shadows, Songs of Nat King Cole », reprend, pour l’essentiel, les thèmes de son album du même nom (Okeh / Sony Music, 2015). Elle tourne autour des grands succès, devenus des standards, du pianiste et chanteur. Défilent ainsi, Sweet Lorraine, Nature Boy, Morning Star et autres Mona Lisa ou Smile.
Alors ? Impression mitigée. Elément positif, le groupe compte d’excellents musiciens, en particulier Gaël Rakotondrabe, pianiste capable d’une grande finesse, et le guitariste Thomas Naim, dont on apprécie, épisodiquement, les envolées improvisées. Manque cependant le sentiment d’unité, cette homogénéité que l’on attendrait d’un quintette donnant davantage l’impression d’une juxtaposition de solistes. Séduisants, certes, à l’occasion, mais dépourvus, en définitive, de ce liant qui signe l’originalité d’un ensemble..
Quant au leader, difficile pour lui, sur le terrain qu’il s’est choisi, d’échapper à la comparaison avec son modèle. Pour peu qu’on ait dans l’oreille le souvenir de King Cole, de sa voix charmeuse, caressante, du swing dont il parvenait à innerver les thèmes les plus sirupeux, force est de constater que le parallèle ne tourne pas à l’avantage de son émule. Sans doute serait-il cruel d’insister : comparaison n’est pas raison, certes. Chacun sait cela. D’autant que Coltman compense, autant que faire se peut, son infériorité flagrante par une activité qui donne le tournis. Il arpente la scène en long et en large, laisse volontiers le champ libre à ses partenaires, brasse l’air en tout sens et à tout propos. Sans doute ce qu’on appelle la générosité et, assurément, le chanteur n’en est pas dépourvu.
Cela suffit-il à assurer la réussite d’un concert ? Sa voix, celle d’un rocker et d’un bluesman, est-elle en adéquation avec un tel répertoire ? Il est permis d’en douter. Le public, nombreux, a mis du temps à s’enthousiasmer. Il était, pendant une bonne partie du concert, demeuré dans l’expectative de l’étincelle qui devait mettre le feu aux poudres. Qui devait et qu’on a longtemps, trop longtemps sans doute, attendue.
Jacques Aboucaya|Un concert de printemps en prélude au festival Jazz en Comminges, qui se déroulera du 24 au 28 mai et sur lequel nous aurons l’occasion de revenir. Cet avant-goût témoigne déjà de la volonté d’éclectisme de Pierre Jammes et de ses complices du CLAP : du jazz, certes, mais susceptible de plaire au plus grand nombre. D’intégrer les nouvelles tendances, sans toutefois se couper de la tradition d’où elles émanent.
Ce désir clairement revendiqué par le fondateur du festival, on le retrouve dans le programme de la quinzième édition. Il le détaille, souligne l’originalité de chacune des soirées à venir. Hiromi, Monty Alexander et Jamie Cullum ont déjà rallié ici les suffrages du public. Ils y côtoieront des valeurs sûres (Roy Hargrove en quintette, Kyle Eastwood), des étoiles montantes (Jacob Collier), des régionaux (le Big Band Garonne de Philippe Léogé). A suivre.
Pour s’en tenir au concert de ce 28 avril, sa première partie est dévolue aux élèves des CHAM (classes à horaires aménagés musicales) d’un collège de la ville. Occasion de guetter l’éclosion de nouveaux talents confrontés aux compositions de Miles, de Charlie Chaplin ou d’Ibrahim Maalouf. De mesurer surtout la tâche accomplie par leur professeur et par Wilfrid Arexis, directeur du Conservatoire Guy Lafitte. Un public acquis d’avance, composé surtout de parents attendris. Voilà qui est classique en semblable occurrence.
Quant à Hugh Coltman qui leur succède en quintette – Coltman (voc, hca), Gaël Rakotondrabe (p), Thomas Naim (g), Christophe Minck (b), Raphaël Chassain (dm) –, difficile de trouver un musicien plus fédérateur que le chanteur-harmoniciste. L’ancien fondateur du groupe The Hoax surfe depuis ses débuts sur les vagues du rock, du blues, voire de la variété. Flirte épisodiquement avec le jazz – comme ce soir où il rend hommage à Nat King Cole.
Bref, la couleur est clairement annoncée : c’est le crooner qui est à l’œuvre et s’il retrouve enfin la veine du blues (pour moi, le meilleur moment de son concert), sa prestation intitulée « Shadows, Songs of Nat King Cole », reprend, pour l’essentiel, les thèmes de son album du même nom (Okeh / Sony Music, 2015). Elle tourne autour des grands succès, devenus des standards, du pianiste et chanteur. Défilent ainsi, Sweet Lorraine, Nature Boy, Morning Star et autres Mona Lisa ou Smile.
Alors ? Impression mitigée. Elément positif, le groupe compte d’excellents musiciens, en particulier Gaël Rakotondrabe, pianiste capable d’une grande finesse, et le guitariste Thomas Naim, dont on apprécie, épisodiquement, les envolées improvisées. Manque cependant le sentiment d’unité, cette homogénéité que l’on attendrait d’un quintette donnant davantage l’impression d’une juxtaposition de solistes. Séduisants, certes, à l’occasion, mais dépourvus, en définitive, de ce liant qui signe l’originalité d’un ensemble..
Quant au leader, difficile pour lui, sur le terrain qu’il s’est choisi, d’échapper à la comparaison avec son modèle. Pour peu qu’on ait dans l’oreille le souvenir de King Cole, de sa voix charmeuse, caressante, du swing dont il parvenait à innerver les thèmes les plus sirupeux, force est de constater que le parallèle ne tourne pas à l’avantage de son émule. Sans doute serait-il cruel d’insister : comparaison n’est pas raison, certes. Chacun sait cela. D’autant que Coltman compense, autant que faire se peut, son infériorité flagrante par une activité qui donne le tournis. Il arpente la scène en long et en large, laisse volontiers le champ libre à ses partenaires, brasse l’air en tout sens et à tout propos. Sans doute ce qu’on appelle la générosité et, assurément, le chanteur n’en est pas dépourvu.
Cela suffit-il à assurer la réussite d’un concert ? Sa voix, celle d’un rocker et d’un bluesman, est-elle en adéquation avec un tel répertoire ? Il est permis d’en douter. Le public, nombreux, a mis du temps à s’enthousiasmer. Il était, pendant une bonne partie du concert, demeuré dans l’expectative de l’étincelle qui devait mettre le feu aux poudres. Qui devait et qu’on a longtemps, trop longtemps sans doute, attendue.
Jacques Aboucaya|Un concert de printemps en prélude au festival Jazz en Comminges, qui se déroulera du 24 au 28 mai et sur lequel nous aurons l’occasion de revenir. Cet avant-goût témoigne déjà de la volonté d’éclectisme de Pierre Jammes et de ses complices du CLAP : du jazz, certes, mais susceptible de plaire au plus grand nombre. D’intégrer les nouvelles tendances, sans toutefois se couper de la tradition d’où elles émanent.
Ce désir clairement revendiqué par le fondateur du festival, on le retrouve dans le programme de la quinzième édition. Il le détaille, souligne l’originalité de chacune des soirées à venir. Hiromi, Monty Alexander et Jamie Cullum ont déjà rallié ici les suffrages du public. Ils y côtoieront des valeurs sûres (Roy Hargrove en quintette, Kyle Eastwood), des étoiles montantes (Jacob Collier), des régionaux (le Big Band Garonne de Philippe Léogé). A suivre.
Pour s’en tenir au concert de ce 28 avril, sa première partie est dévolue aux élèves des CHAM (classes à horaires aménagés musicales) d’un collège de la ville. Occasion de guetter l’éclosion de nouveaux talents confrontés aux compositions de Miles, de Charlie Chaplin ou d’Ibrahim Maalouf. De mesurer surtout la tâche accomplie par leur professeur et par Wilfrid Arexis, directeur du Conservatoire Guy Lafitte. Un public acquis d’avance, composé surtout de parents attendris. Voilà qui est classique en semblable occurrence.
Quant à Hugh Coltman qui leur succède en quintette – Coltman (voc, hca), Gaël Rakotondrabe (p), Thomas Naim (g), Christophe Minck (b), Raphaël Chassain (dm) –, difficile de trouver un musicien plus fédérateur que le chanteur-harmoniciste. L’ancien fondateur du groupe The Hoax surfe depuis ses débuts sur les vagues du rock, du blues, voire de la variété. Flirte épisodiquement avec le jazz – comme ce soir où il rend hommage à Nat King Cole.
Bref, la couleur est clairement annoncée : c’est le crooner qui est à l’œuvre et s’il retrouve enfin la veine du blues (pour moi, le meilleur moment de son concert), sa prestation intitulée « Shadows, Songs of Nat King Cole », reprend, pour l’essentiel, les thèmes de son album du même nom (Okeh / Sony Music, 2015). Elle tourne autour des grands succès, devenus des standards, du pianiste et chanteur. Défilent ainsi, Sweet Lorraine, Nature Boy, Morning Star et autres Mona Lisa ou Smile.
Alors ? Impression mitigée. Elément positif, le groupe compte d’excellents musiciens, en particulier Gaël Rakotondrabe, pianiste capable d’une grande finesse, et le guitariste Thomas Naim, dont on apprécie, épisodiquement, les envolées improvisées. Manque cependant le sentiment d’unité, cette homogénéité que l’on attendrait d’un quintette donnant davantage l’impression d’une juxtaposition de solistes. Séduisants, certes, à l’occasion, mais dépourvus, en définitive, de ce liant qui signe l’originalité d’un ensemble..
Quant au leader, difficile pour lui, sur le terrain qu’il s’est choisi, d’échapper à la comparaison avec son modèle. Pour peu qu’on ait dans l’oreille le souvenir de King Cole, de sa voix charmeuse, caressante, du swing dont il parvenait à innerver les thèmes les plus sirupeux, force est de constater que le parallèle ne tourne pas à l’avantage de son émule. Sans doute serait-il cruel d’insister : comparaison n’est pas raison, certes. Chacun sait cela. D’autant que Coltman compense, autant que faire se peut, son infériorité flagrante par une activité qui donne le tournis. Il arpente la scène en long et en large, laisse volontiers le champ libre à ses partenaires, brasse l’air en tout sens et à tout propos. Sans doute ce qu’on appelle la générosité et, assurément, le chanteur n’en est pas dépourvu.
Cela suffit-il à assurer la réussite d’un concert ? Sa voix, celle d’un rocker et d’un bluesman, est-elle en adéquation avec un tel répertoire ? Il est permis d’en douter. Le public, nombreux, a mis du temps à s’enthousiasmer. Il était, pendant une bonne partie du concert, demeuré dans l’expectative de l’étincelle qui devait mettre le feu aux poudres. Qui devait et qu’on a longtemps, trop longtemps sans doute, attendue.
Jacques Aboucaya|Un concert de printemps en prélude au festival Jazz en Comminges, qui se déroulera du 24 au 28 mai et sur lequel nous aurons l’occasion de revenir. Cet avant-goût témoigne déjà de la volonté d’éclectisme de Pierre Jammes et de ses complices du CLAP : du jazz, certes, mais susceptible de plaire au plus grand nombre. D’intégrer les nouvelles tendances, sans toutefois se couper de la tradition d’où elles émanent.
Ce désir clairement revendiqué par le fondateur du festival, on le retrouve dans le programme de la quinzième édition. Il le détaille, souligne l’originalité de chacune des soirées à venir. Hiromi, Monty Alexander et Jamie Cullum ont déjà rallié ici les suffrages du public. Ils y côtoieront des valeurs sûres (Roy Hargrove en quintette, Kyle Eastwood), des étoiles montantes (Jacob Collier), des régionaux (le Big Band Garonne de Philippe Léogé). A suivre.
Pour s’en tenir au concert de ce 28 avril, sa première partie est dévolue aux élèves des CHAM (classes à horaires aménagés musicales) d’un collège de la ville. Occasion de guetter l’éclosion de nouveaux talents confrontés aux compositions de Miles, de Charlie Chaplin ou d’Ibrahim Maalouf. De mesurer surtout la tâche accomplie par leur professeur et par Wilfrid Arexis, directeur du Conservatoire Guy Lafitte. Un public acquis d’avance, composé surtout de parents attendris. Voilà qui est classique en semblable occurrence.
Quant à Hugh Coltman qui leur succède en quintette – Coltman (voc, hca), Gaël Rakotondrabe (p), Thomas Naim (g), Christophe Minck (b), Raphaël Chassain (dm) –, difficile de trouver un musicien plus fédérateur que le chanteur-harmoniciste. L’ancien fondateur du groupe The Hoax surfe depuis ses débuts sur les vagues du rock, du blues, voire de la variété. Flirte épisodiquement avec le jazz – comme ce soir où il rend hommage à Nat King Cole.
Bref, la couleur est clairement annoncée : c’est le crooner qui est à l’œuvre et s’il retrouve enfin la veine du blues (pour moi, le meilleur moment de son concert), sa prestation intitulée « Shadows, Songs of Nat King Cole », reprend, pour l’essentiel, les thèmes de son album du même nom (Okeh / Sony Music, 2015). Elle tourne autour des grands succès, devenus des standards, du pianiste et chanteur. Défilent ainsi, Sweet Lorraine, Nature Boy, Morning Star et autres Mona Lisa ou Smile.
Alors ? Impression mitigée. Elément positif, le groupe compte d’excellents musiciens, en particulier Gaël Rakotondrabe, pianiste capable d’une grande finesse, et le guitariste Thomas Naim, dont on apprécie, épisodiquement, les envolées improvisées. Manque cependant le sentiment d’unité, cette homogénéité que l’on attendrait d’un quintette donnant davantage l’impression d’une juxtaposition de solistes. Séduisants, certes, à l’occasion, mais dépourvus, en définitive, de ce liant qui signe l’originalité d’un ensemble..
Quant au leader, difficile pour lui, sur le terrain qu’il s’est choisi, d’échapper à la comparaison avec son modèle. Pour peu qu’on ait dans l’oreille le souvenir de King Cole, de sa voix charmeuse, caressante, du swing dont il parvenait à innerver les thèmes les plus sirupeux, force est de constater que le parallèle ne tourne pas à l’avantage de son émule. Sans doute serait-il cruel d’insister : comparaison n’est pas raison, certes. Chacun sait cela. D’autant que Coltman compense, autant que faire se peut, son infériorité flagrante par une activité qui donne le tournis. Il arpente la scène en long et en large, laisse volontiers le champ libre à ses partenaires, brasse l’air en tout sens et à tout propos. Sans doute ce qu’on appelle la générosité et, assurément, le chanteur n’en est pas dépourvu.
Cela suffit-il à assurer la réussite d’un concert ? Sa voix, celle d’un rocker et d’un bluesman, est-elle en adéquation avec un tel répertoire ? Il est permis d’en douter. Le public, nombreux, a mis du temps à s’enthousiasmer. Il était, pendant une bonne partie du concert, demeuré dans l’expectative de l’étincelle qui devait mettre le feu aux poudres. Qui devait et qu’on a longtemps, trop longtemps sans doute, attendue.
Jacques Aboucaya