Terre de Jazz. Lorenzo Naccarato Trio, Laurent Coulondre Duo
Sans doute l’acmé de cette huitième édition, la soirée du 29 avril a vu se succéder, sur la scène de la Salle des Fêtes de Sainte-Foy-de-Peyrolières, deux étoiles montantes de la scène française. Camarades d’études, de surcroît, à l’UER de musicologie de Toulouse. Laquelle est en train de devenir notre Berklee School, représentée aussi au festival Off par plusieurs groupes.
Mais avant d’en venir à ce pénultième concert, prélude à la célébration de Ray Charles, le lendemain à Poucharramet, par le duo Mayflies, retour sur quelques événements contrastés. A marquer d’une pierre blanche, l’exposition d’œuvres du dessinateur Frédéric Médrano, qui puise volontiers son inspiration dans le jazz. Ceux qui connaissent la collection BD Jazz ont pu apprécier l’élégance de son graphisme dans le coffret consacré au MJQ. Durant le « café littéraire » du mercredi 26, il a présenté son album « Kind of Blue » consacré à l’œuvre de Miles. Une de ses sources principales d’inspiration, lui qui a découvert sa musique à travers « Bitches Brew » et « In A Silent Way ». Les planches exposées de ses deux albums déjà édités (il prépare un John McLaughlin) ont obtenu un vif succès.
Le festival Off faisait une large place aux groupes régionaux. Entre l’«Ethno Jazz » d’Addis Black Mamba », le « Jazz Pictural » du Duo Angeli-Faro, le « Jazz métissé » du Roberto Gervasi Trio, le « Jazz Organique » du groupe Markit Zéro, sans parler, mais au festival In, le 28, du concert du Didier Labbé Quartet (étiqueté, lui, « Jazz du Monde), on mesure combien large était la palette… (1).
Au trio de Lorenzo Naccarato – Adrien Rodriguez (b), Benjamin Naud (dm) – était accolée la qualification de « Jazz Cinétique ». Justifiée, celle-là, dans la mesure où sa musique fait sortir l’auditeur de lui-même pour l’entraîner vers des ailleurs inattendus. S’il est vrai, à en croire Diogène de Sinope, que « le mouvement se démontre en marchant », le discours développé par Naccarato et ses complices pourrait être une parfaite illustration de cet adage. A partir de la simple réitération de cellules, ou de motifs progressivement enrichis et complexifiés, le pianiste et ses complices créent un univers en mouvement. Parcours envoûtant vers un onirisme à la fois libre et rigoureux où l’espace et le temps se télescopent pour déboucher sur une manière d’harmonie supérieure. L’improvisation, brillante, d’une étonnante fluidité, les ruptures rythmiques et harmoniques s’y conjuguent pour créer une impression de liberté et de plénitude. Un tel résultat ne saurait être atteint sans le travail accompli depuis maintenant cinq ans par un trio qui a encore gagné en homogénéité. En témoigne, du reste, son premier album récemment sorti chez Laborie Jazz et auquel, sans lire dans le marc de café, on peut prédire un beau succès.
Le talent de Laurent Coulondre (p, org, cla) est, quant à lui, officiellement reconnu : de nombreux prix, et des plus prestigieux, dont une Victoire du Jazz dans la catégorie Révélation, l’ont déjà installé parmi les meilleurs de sa génération. Son CD « Gravity Zero » (In Vivo) a obtenu un CHOC dans nos colonnes en mars dernier et Frédéric Goaty l’a soumis à l’épreuve du Blind Test dans notre numéro d’avril. Comme l’écrivait déjà, en novembre 2015, dans Jazz Magazine, Philippe Vincent, « au-delà de ses qualités de virtuosité et musicalité, c’est son sens du groove qui frappe d’emblée, particulièrement à l’orgue Hammond où son attaque de la note fait mouche à chaque fois. »
Rien à ajouter. Epaulé par Martin Wangermée à la batterie, Laurent Coulondre fait montre de toutes ces qualités dans un concert rondement mené. La ballade Sous les pommiers, longuement développée à l’orgue, démontre qu’il sait faire preuve d’une sensibilité réelle. Même en état d’apesanteur.
Jacques Aboucaya
1 – Précisions tirées du programme, qui contient des textes de présentation désopilants. « De haute gresse », eût dit Rabelais. Sérieux, certes, en apparence, mais empreints d’un comique irrésistible. Involontaire, bien sûr. Un bel exemple de jargon « conceptuel ». Il fait le charme très particulier de ce qui mérite de devenir un collector…|Sans doute l’acmé de cette huitième édition, la soirée du 29 avril a vu se succéder, sur la scène de la Salle des Fêtes de Sainte-Foy-de-Peyrolières, deux étoiles montantes de la scène française. Camarades d’études, de surcroît, à l’UER de musicologie de Toulouse. Laquelle est en train de devenir notre Berklee School, représentée aussi au festival Off par plusieurs groupes.
Mais avant d’en venir à ce pénultième concert, prélude à la célébration de Ray Charles, le lendemain à Poucharramet, par le duo Mayflies, retour sur quelques événements contrastés. A marquer d’une pierre blanche, l’exposition d’œuvres du dessinateur Frédéric Médrano, qui puise volontiers son inspiration dans le jazz. Ceux qui connaissent la collection BD Jazz ont pu apprécier l’élégance de son graphisme dans le coffret consacré au MJQ. Durant le « café littéraire » du mercredi 26, il a présenté son album « Kind of Blue » consacré à l’œuvre de Miles. Une de ses sources principales d’inspiration, lui qui a découvert sa musique à travers « Bitches Brew » et « In A Silent Way ». Les planches exposées de ses deux albums déjà édités (il prépare un John McLaughlin) ont obtenu un vif succès.
Le festival Off faisait une large place aux groupes régionaux. Entre l’«Ethno Jazz » d’Addis Black Mamba », le « Jazz Pictural » du Duo Angeli-Faro, le « Jazz métissé » du Roberto Gervasi Trio, le « Jazz Organique » du groupe Markit Zéro, sans parler, mais au festival In, le 28, du concert du Didier Labbé Quartet (étiqueté, lui, « Jazz du Monde), on mesure combien large était la palette… (1).
Au trio de Lorenzo Naccarato – Adrien Rodriguez (b), Benjamin Naud (dm) – était accolée la qualification de « Jazz Cinétique ». Justifiée, celle-là, dans la mesure où sa musique fait sortir l’auditeur de lui-même pour l’entraîner vers des ailleurs inattendus. S’il est vrai, à en croire Diogène de Sinope, que « le mouvement se démontre en marchant », le discours développé par Naccarato et ses complices pourrait être une parfaite illustration de cet adage. A partir de la simple réitération de cellules, ou de motifs progressivement enrichis et complexifiés, le pianiste et ses complices créent un univers en mouvement. Parcours envoûtant vers un onirisme à la fois libre et rigoureux où l’espace et le temps se télescopent pour déboucher sur une manière d’harmonie supérieure. L’improvisation, brillante, d’une étonnante fluidité, les ruptures rythmiques et harmoniques s’y conjuguent pour créer une impression de liberté et de plénitude. Un tel résultat ne saurait être atteint sans le travail accompli depuis maintenant cinq ans par un trio qui a encore gagné en homogénéité. En témoigne, du reste, son premier album récemment sorti chez Laborie Jazz et auquel, sans lire dans le marc de café, on peut prédire un beau succès.
Le talent de Laurent Coulondre (p, org, cla) est, quant à lui, officiellement reconnu : de nombreux prix, et des plus prestigieux, dont une Victoire du Jazz dans la catégorie Révélation, l’ont déjà installé parmi les meilleurs de sa génération. Son CD « Gravity Zero » (In Vivo) a obtenu un CHOC dans nos colonnes en mars dernier et Frédéric Goaty l’a soumis à l’épreuve du Blind Test dans notre numéro d’avril. Comme l’écrivait déjà, en novembre 2015, dans Jazz Magazine, Philippe Vincent, « au-delà de ses qualités de virtuosité et musicalité, c’est son sens du groove qui frappe d’emblée, particulièrement à l’orgue Hammond où son attaque de la note fait mouche à chaque fois. »
Rien à ajouter. Epaulé par Martin Wangermée à la batterie, Laurent Coulondre fait montre de toutes ces qualités dans un concert rondement mené. La ballade Sous les pommiers, longuement développée à l’orgue, démontre qu’il sait faire preuve d’une sensibilité réelle. Même en état d’apesanteur.
Jacques Aboucaya
1 – Précisions tirées du programme, qui contient des textes de présentation désopilants. « De haute gresse », eût dit Rabelais. Sérieux, certes, en apparence, mais empreints d’un comique irrésistible. Involontaire, bien sûr. Un bel exemple de jargon « conceptuel ». Il fait le charme très particulier de ce qui mérite de devenir un collector…|Sans doute l’acmé de cette huitième édition, la soirée du 29 avril a vu se succéder, sur la scène de la Salle des Fêtes de Sainte-Foy-de-Peyrolières, deux étoiles montantes de la scène française. Camarades d’études, de surcroît, à l’UER de musicologie de Toulouse. Laquelle est en train de devenir notre Berklee School, représentée aussi au festival Off par plusieurs groupes.
Mais avant d’en venir à ce pénultième concert, prélude à la célébration de Ray Charles, le lendemain à Poucharramet, par le duo Mayflies, retour sur quelques événements contrastés. A marquer d’une pierre blanche, l’exposition d’œuvres du dessinateur Frédéric Médrano, qui puise volontiers son inspiration dans le jazz. Ceux qui connaissent la collection BD Jazz ont pu apprécier l’élégance de son graphisme dans le coffret consacré au MJQ. Durant le « café littéraire » du mercredi 26, il a présenté son album « Kind of Blue » consacré à l’œuvre de Miles. Une de ses sources principales d’inspiration, lui qui a découvert sa musique à travers « Bitches Brew » et « In A Silent Way ». Les planches exposées de ses deux albums déjà édités (il prépare un John McLaughlin) ont obtenu un vif succès.
Le festival Off faisait une large place aux groupes régionaux. Entre l’«Ethno Jazz » d’Addis Black Mamba », le « Jazz Pictural » du Duo Angeli-Faro, le « Jazz métissé » du Roberto Gervasi Trio, le « Jazz Organique » du groupe Markit Zéro, sans parler, mais au festival In, le 28, du concert du Didier Labbé Quartet (étiqueté, lui, « Jazz du Monde), on mesure combien large était la palette… (1).
Au trio de Lorenzo Naccarato – Adrien Rodriguez (b), Benjamin Naud (dm) – était accolée la qualification de « Jazz Cinétique ». Justifiée, celle-là, dans la mesure où sa musique fait sortir l’auditeur de lui-même pour l’entraîner vers des ailleurs inattendus. S’il est vrai, à en croire Diogène de Sinope, que « le mouvement se démontre en marchant », le discours développé par Naccarato et ses complices pourrait être une parfaite illustration de cet adage. A partir de la simple réitération de cellules, ou de motifs progressivement enrichis et complexifiés, le pianiste et ses complices créent un univers en mouvement. Parcours envoûtant vers un onirisme à la fois libre et rigoureux où l’espace et le temps se télescopent pour déboucher sur une manière d’harmonie supérieure. L’improvisation, brillante, d’une étonnante fluidité, les ruptures rythmiques et harmoniques s’y conjuguent pour créer une impression de liberté et de plénitude. Un tel résultat ne saurait être atteint sans le travail accompli depuis maintenant cinq ans par un trio qui a encore gagné en homogénéité. En témoigne, du reste, son premier album récemment sorti chez Laborie Jazz et auquel, sans lire dans le marc de café, on peut prédire un beau succès.
Le talent de Laurent Coulondre (p, org, cla) est, quant à lui, officiellement reconnu : de nombreux prix, et des plus prestigieux, dont une Victoire du Jazz dans la catégorie Révélation, l’ont déjà installé parmi les meilleurs de sa génération. Son CD « Gravity Zero » (In Vivo) a obtenu un CHOC dans nos colonnes en mars dernier et Frédéric Goaty l’a soumis à l’épreuve du Blind Test dans notre numéro d’avril. Comme l’écrivait déjà, en novembre 2015, dans Jazz Magazine, Philippe Vincent, « au-delà de ses qualités de virtuosité et musicalité, c’est son sens du groove qui frappe d’emblée, particulièrement à l’orgue Hammond où son attaque de la note fait mouche à chaque fois. »
Rien à ajouter. Epaulé par Martin Wangermée à la batterie, Laurent Coulondre fait montre de toutes ces qualités dans un concert rondement mené. La ballade Sous les pommiers, longuement développée à l’orgue, démontre qu’il sait faire preuve d’une sensibilité réelle. Même en état d’apesanteur.
Jacques Aboucaya
1 – Précisions tirées du programme, qui contient des textes de présentation désopilants. « De haute gresse », eût dit Rabelais. Sérieux, certes, en apparence, mais empreints d’un comique irrésistible. Involontaire, bien sûr. Un bel exemple de jargon « conceptuel ». Il fait le charme très particulier de ce qui mérite de devenir un collector…|Sans doute l’acmé de cette huitième édition, la soirée du 29 avril a vu se succéder, sur la scène de la Salle des Fêtes de Sainte-Foy-de-Peyrolières, deux étoiles montantes de la scène française. Camarades d’études, de surcroît, à l’UER de musicologie de Toulouse. Laquelle est en train de devenir notre Berklee School, représentée aussi au festival Off par plusieurs groupes.
Mais avant d’en venir à ce pénultième concert, prélude à la célébration de Ray Charles, le lendemain à Poucharramet, par le duo Mayflies, retour sur quelques événements contrastés. A marquer d’une pierre blanche, l’exposition d’œuvres du dessinateur Frédéric Médrano, qui puise volontiers son inspiration dans le jazz. Ceux qui connaissent la collection BD Jazz ont pu apprécier l’élégance de son graphisme dans le coffret consacré au MJQ. Durant le « café littéraire » du mercredi 26, il a présenté son album « Kind of Blue » consacré à l’œuvre de Miles. Une de ses sources principales d’inspiration, lui qui a découvert sa musique à travers « Bitches Brew » et « In A Silent Way ». Les planches exposées de ses deux albums déjà édités (il prépare un John McLaughlin) ont obtenu un vif succès.
Le festival Off faisait une large place aux groupes régionaux. Entre l’«Ethno Jazz » d’Addis Black Mamba », le « Jazz Pictural » du Duo Angeli-Faro, le « Jazz métissé » du Roberto Gervasi Trio, le « Jazz Organique » du groupe Markit Zéro, sans parler, mais au festival In, le 28, du concert du Didier Labbé Quartet (étiqueté, lui, « Jazz du Monde), on mesure combien large était la palette… (1).
Au trio de Lorenzo Naccarato – Adrien Rodriguez (b), Benjamin Naud (dm) – était accolée la qualification de « Jazz Cinétique ». Justifiée, celle-là, dans la mesure où sa musique fait sortir l’auditeur de lui-même pour l’entraîner vers des ailleurs inattendus. S’il est vrai, à en croire Diogène de Sinope, que « le mouvement se démontre en marchant », le discours développé par Naccarato et ses complices pourrait être une parfaite illustration de cet adage. A partir de la simple réitération de cellules, ou de motifs progressivement enrichis et complexifiés, le pianiste et ses complices créent un univers en mouvement. Parcours envoûtant vers un onirisme à la fois libre et rigoureux où l’espace et le temps se télescopent pour déboucher sur une manière d’harmonie supérieure. L’improvisation, brillante, d’une étonnante fluidité, les ruptures rythmiques et harmoniques s’y conjuguent pour créer une impression de liberté et de plénitude. Un tel résultat ne saurait être atteint sans le travail accompli depuis maintenant cinq ans par un trio qui a encore gagné en homogénéité. En témoigne, du reste, son premier album récemment sorti chez Laborie Jazz et auquel, sans lire dans le marc de café, on peut prédire un beau succès.
Le talent de Laurent Coulondre (p, org, cla) est, quant à lui, officiellement reconnu : de nombreux prix, et des plus prestigieux, dont une Victoire du Jazz dans la catégorie Révélation, l’ont déjà installé parmi les meilleurs de sa génération. Son CD « Gravity Zero » (In Vivo) a obtenu un CHOC dans nos colonnes en mars dernier et Frédéric Goaty l’a soumis à l’épreuve du Blind Test dans notre numéro d’avril. Comme l’écrivait déjà, en novembre 2015, dans Jazz Magazine, Philippe Vincent, « au-delà de ses qualités de virtuosité et musicalité, c’est son sens du groove qui frappe d’emblée, particulièrement à l’orgue Hammond où son attaque de la note fait mouche à chaque fois. »
Rien à ajouter. Epaulé par Martin Wangermée à la batterie, Laurent Coulondre fait montre de toutes ces qualités dans un concert rondement mené. La ballade Sous les pommiers, longuement développée à l’orgue, démontre qu’il sait faire preuve d’une sensibilité réelle. Même en état d’apesanteur.
Jacques Aboucaya
1 – Précisions tirées du programme, qui contient des textes de présentation désopilants. « De haute gresse », eût dit Rabelais. Sérieux, certes, en apparence, mais empreints d’un comique irrésistible. Involontaire, bien sûr. Un bel exemple de jargon « conceptuel ». Il fait le charme très particulier de ce qui mérite de devenir un collector…