Jazz live
Publié le 21 Mai 2017

Cubano Be Cubano Bop: I La Havane, un jour de jazz

Quinze jours de drive (quête) musicale à Cuba. Du son à gogo, des sons, images, lieux, musiciens dénichés au feeling. De la musique ouïe partout, dans et hors les murs, la rue. Mais le fil Internet reste absent tout partout, confiné, cher, quasi réservé, incertain. Alors il faut en revenir au bon vieux récit. Chapitré.

I  La Habana

Pour la première fois la journée Internationale du Jazz fait étape à Cuba. La Direction de la Culture de la Province de La Havane a voulu marquer l’évènement. Des concerts, des jams, des films, des  conférences sont organisés dans treize lieux disséminés dans la capitale. A condition de connaître leur existence, les localiser, les trouver dans certains sites plus ou moins improbables. La promo de cette première demeure fort aléatoire dans le quotidien incertain des habaneros préoccupés qu’ils sont par les besoins vitaux, bouffe, savon, eau, médicaments etc. Un moment privilégié toutefois pour les musiciens de jazz cubains sélectionnés de pouvoir montrer leur savoir faire. Une occasion à saisir pour le public ayant eu accès à l’information de voir éventuellement sur scène Herbie Hancock, ambassadeur spécial de l’UNESCO pour la musique, son complice Marcus Miller mais aussi Quincy Jones, Esperanza Spalding, Richard Bona, Ben Williams. Pour écouter des concerts de musiciens cubains à proprement parler en ce week end de fin avril, il faut se rendre en deux lieux: le Pabellon Cuba, le vendredi. Le Teatro Nacional de Cuba, le samedi.

Le Pabellon de Cuba se situe dans le quartier un peu « chic » du Vedado, au bout du bout du Malecon, l’interminable jetée-promenade en bord d’Océan, derrière l’Hôtel Nacional tout aussi célèbre pour avoir abrité les chefs de la mafia américaines à l’époque du dictateur Batista avant la Révolution. Cadre du concert: une sorte de petit amphithéâtre en béton logé dans un parc d’attraction adossé à un immeuble du même acabit. 18h, heure prévue: tout est en place, instruments sur le plateau, amplis, sono, lumières. On ne peut que remarquer aussi des caméras plantées face à la scène même si rien ne les relie à un set de réalisation vidéo. Les première notes ne seront pourtant lâchées qu’au bout d’une heure d’attente. Le public n’a pas bronché pour autant. Beaucoup de jeunes, look branché, rien à voir avec les rues de la Habana Vieja ou du centre, très populaire. On sent que pour certains c’est l’endroit où il faut être (vu) ce soir. Flotte ici dans l’atmosphère tropicale lourde comme un air électrique, piquant, porteur d’un évènement exceptionnel. Un rendez vous attendu de musiciens accourus en nombre, jeunes ou vieux. Les premiers portent leur instrument en bandoulières. Les anciens, look caricatural du Buenavista, panama ou casquette de toile, grosses lunettes de soleil sur le nez, ont droit à des chaises plastiques pour eux et leurs épouses. Mais tous s’apostrophent, s’embrassent. On s’interpelle par un surnom approprié, on échange à voix haute, on se donne des tapes amicales dans le dos. Vent d’effervescence entre ombre et soleil. Tous les autres, public, organisateurs, techniciens, habitués restent debout. Attente languissante sans impatience marquée.

Quand l’heure (de retard) de la musique est enfin arrivée, une jeune femme, allure superbe, s’approche du micro pour l’annonce du premier orchestre. Problème: le micro ne fonctionne pas. Qu’importe: chacun a reconnu une des stars de la musique afro-cubaine actuelle, le pianiste Cesar Pedroso « C’est Pupy » dit immédiatement mon voisin à l’adresse de sa compagne, phrase ponctuée d’un accent admiratif. Combo basé sur clavier et percussion, la mécanique paraît tourner à plein…sauf que le son général, basse électrique éléphantesque écrasant tout sur son passage, gâche tout « Souvent ici à Cuba la sono reste un lourd handicap » me confiera plus tard un autre musicien de la Havane. Un second pianiste, Alejandro Falcon vient rejoindre l’orchestre de Pupy, le temps d’un chase de pianos gorgé de savoir faire caliente sans doute original, mais la sono restant ce qu’elle était…Dommage. car suite à un quartet où surnage en crête notamment la flûte d’Orlando « Maraca » Valle (vu souvent en Europe) vient le tour du quintet du tromboniste Edouard Sandoval. Musique très construite, originale, la plus proche du jazz question placement du curseur, au bout de lignes harmoniques séduisantes…d’apparence en toute hypothèse, eu égard à la qualité du son restitué. Au total chaque orchestre se sera exprimé sur un thème ou deux. Autant de moments de rencontre plus proche de la descarga, la jam façon cubaine, que de véritables sets construits. Une dernière annonce, tout aussi inaudible que les précédentes au bout de près de deux heures de bouillie sonore, et la même jeune femme élégante en diable évoque « la venue possible plus tard sur cette même scène du bassiste de Miles Davis »  Le son de basse de Marcus dilué, vendangé dans ce contexte ? On préfère ne pas l’imaginer…

Teatro Nacional. Le bâtiment imposant, construction massive de béton typique de l’époque URSS pré-perestroika et modélisé dans les pays de derrière le rideau de fer cohabite avec d’autres en lisière de l’immense place de la Révolution. Demain sur cette même place devant une bonne centaines de milliers de compatriotes rassemblés Raul Castro présidera le défilé du 1er mai, à la même tribune ou son frère Fidel prononça un jour son célèbre discours de 7 heures ce durée, face à un public obligé debout sous le soleil brûlant…Au sein de ce vaisseau de salles de spectacles ou congrès, La Sala Covarrubia est une enceinte de mille places classique, parterre plus vaste balcon. Concert de prestige en illustration du dit Día Internacional del Jazz avec à l’affiche la familia Lopez Nussa. Le père, Ruy, percussionniste et chef d’orchestre, ainsi que ses deux fils prodigues, Harold pianiste et Ruy Adrian, batteur. La famille a invité pour l’occasion un lot d’invités cubains prestigieux. Deux thèmes du trio d’Harold pour débuter, le temps de planter le décor musical dans une formule que l’on connaît bien en Europe (le trio sera présent cet été dans des festivals en Espagne, Italie et Allemagne) même si Alune Wade ne figure pas ici à la basse, remplacé par un jeune musicien cubain, Julio Cesar Gonzáles. Premier constat: cette fois le son s’affiche correctement. De quoi entendre un jazz naturellement innervé de percussions, marqué d’une facilité certaine sur le clavier,  de beaucoup d’air insufflé entre les notes. Un sax ténor plus une flute les rejoignent. Le quintet livre dès lors un supplément de lignes mélodiques sans que baisse pour autant l’exigence du tempo imposé. Le plus intéressant, le plus original vient pourtant dans la suite. Soit autant de séquences découpées nettes dans le fil de la tradition made in Cuba, un pied ancré en Afrique, un autre planté dans l’arc caraïbe. en guise d’entame. Duo de batterie explosif à suivre, lorsque la science du père, Ruy, par ailleurs directeur de l’Academie de Percussions de La Havane, le dispute à la fougue du fils, Ruy Adrian. Les frappes, les ruptures, les provocations dans les schémas exposés font, dans la salle (trop) climatisée monter la température. D’autres tambours, plus originels, plus roots font leur entrée sur scène. Un groupe de six congaceiros viennent battre leurs peaux en simultané. Battements répétés en leitmotif, livrés bruts, ralentis, accélérés, interrompus, repris et pimentés de soli déchainés. Le moment le plus stupéfiant, le mieux partagé surgit au moment d’un nouveau mano a mano des famille, j’ai nommé les Del Monte. Les congas, celles du père, Adonis, rivalisant en virtuosité fraîche avec celles du fiston, Osai, dix ans à peine ! Le public manifeste son adhésion, son plaisir dans un enthousiasme saisissant, manière de communion vécue par le tambour. L’avant dernier tableau voit s’incruster sur ce fonds de tambours sacralisés une troupe de chanteurs puis de danseurs. Les voix s’exprimaet en langue yoruba. Le danseur solo évolue en costume chamarré de rituel abakua (société secrète d’initiés ayant permis de conserver les fondements de l’africanité  transmise depuis  la période de l’esclavage) Le tournoiement fascinant de rythmes, de mélodies, de mouvements synchrones comme stroboscopés met alors le public en fusion, battant des mains, générant des cris debout devant les fauteuils. Avant le tableau final: tous les musiciens et chanteurs se trouvent réunis sur scène à l’occasion d’une séquence d’improvisation livrant sur l’instant un kaléidoscope de couleurs modales et autres lignes rythmiques croisées à plaisir. Ou quand le vocable double « afro-cubain » attaché au jazz prend tout son sens dans un environnement nature. Approprié.

Quelques minutes plus tard toute la troupe se retrouve, restée derrière le rideau de scène tiré. Nouvelles séquences d’embrassades, d’étreintes, de remerciements, de félicitations. A cet instant outre les familles, les parents les institutions marquent leur présence. Karine Müller-Marin, responsable de l’UNESCO fait ses civilités aux cotés de Julian Gonzales Toledo, Ministre de la Culture du gouvernement cubain. Le lendemain le concert final à la FAC ( Fabrica de Arte Cubana) réunissant comme l’annonce le programme officiel des « artistes nationaux et internationaux » –Chucho Valdes, Gonzalo Rubalcaba, Ramon Valles, Roberto Fonseca, Hernie Hancock, Marcus Miller, Esperanza Spalding, Richard Bona etc.- sera retransmis en direct par la télé cubaine. A La Havane le jazz en cette année post Fidel a voulu faire sa révolution.

(A suivre…)

Robert Latxague

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Quinze jours de drive (quête) musicale à Cuba. Du son à gogo, des sons, images, lieux, musiciens dénichés au feeling. De la musique ouïe partout, dans et hors les murs, la rue. Mais le fil Internet reste absent tout partout, confiné, cher, quasi réservé, incertain. Alors il faut en revenir au bon vieux récit. Chapitré.

I  La Habana

Pour la première fois la journée Internationale du Jazz fait étape à Cuba. La Direction de la Culture de la Province de La Havane a voulu marquer l’évènement. Des concerts, des jams, des films, des  conférences sont organisés dans treize lieux disséminés dans la capitale. A condition de connaître leur existence, les localiser, les trouver dans certains sites plus ou moins improbables. La promo de cette première demeure fort aléatoire dans le quotidien incertain des habaneros préoccupés qu’ils sont par les besoins vitaux, bouffe, savon, eau, médicaments etc. Un moment privilégié toutefois pour les musiciens de jazz cubains sélectionnés de pouvoir montrer leur savoir faire. Une occasion à saisir pour le public ayant eu accès à l’information de voir éventuellement sur scène Herbie Hancock, ambassadeur spécial de l’UNESCO pour la musique, son complice Marcus Miller mais aussi Quincy Jones, Esperanza Spalding, Richard Bona, Ben Williams. Pour écouter des concerts de musiciens cubains à proprement parler en ce week end de fin avril, il faut se rendre en deux lieux: le Pabellon Cuba, le vendredi. Le Teatro Nacional de Cuba, le samedi.

Le Pabellon de Cuba se situe dans le quartier un peu « chic » du Vedado, au bout du bout du Malecon, l’interminable jetée-promenade en bord d’Océan, derrière l’Hôtel Nacional tout aussi célèbre pour avoir abrité les chefs de la mafia américaines à l’époque du dictateur Batista avant la Révolution. Cadre du concert: une sorte de petit amphithéâtre en béton logé dans un parc d’attraction adossé à un immeuble du même acabit. 18h, heure prévue: tout est en place, instruments sur le plateau, amplis, sono, lumières. On ne peut que remarquer aussi des caméras plantées face à la scène même si rien ne les relie à un set de réalisation vidéo. Les première notes ne seront pourtant lâchées qu’au bout d’une heure d’attente. Le public n’a pas bronché pour autant. Beaucoup de jeunes, look branché, rien à voir avec les rues de la Habana Vieja ou du centre, très populaire. On sent que pour certains c’est l’endroit où il faut être (vu) ce soir. Flotte ici dans l’atmosphère tropicale lourde comme un air électrique, piquant, porteur d’un évènement exceptionnel. Un rendez vous attendu de musiciens accourus en nombre, jeunes ou vieux. Les premiers portent leur instrument en bandoulières. Les anciens, look caricatural du Buenavista, panama ou casquette de toile, grosses lunettes de soleil sur le nez, ont droit à des chaises plastiques pour eux et leurs épouses. Mais tous s’apostrophent, s’embrassent. On s’interpelle par un surnom approprié, on échange à voix haute, on se donne des tapes amicales dans le dos. Vent d’effervescence entre ombre et soleil. Tous les autres, public, organisateurs, techniciens, habitués restent debout. Attente languissante sans impatience marquée.

Quand l’heure (de retard) de la musique est enfin arrivée, une jeune femme, allure superbe, s’approche du micro pour l’annonce du premier orchestre. Problème: le micro ne fonctionne pas. Qu’importe: chacun a reconnu une des stars de la musique afro-cubaine actuelle, le pianiste Cesar Pedroso « C’est Pupy » dit immédiatement mon voisin à l’adresse de sa compagne, phrase ponctuée d’un accent admiratif. Combo basé sur clavier et percussion, la mécanique paraît tourner à plein…sauf que le son général, basse électrique éléphantesque écrasant tout sur son passage, gâche tout « Souvent ici à Cuba la sono reste un lourd handicap » me confiera plus tard un autre musicien de la Havane. Un second pianiste, Alejandro Falcon vient rejoindre l’orchestre de Pupy, le temps d’un chase de pianos gorgé de savoir faire caliente sans doute original, mais la sono restant ce qu’elle était…Dommage. car suite à un quartet où surnage en crête notamment la flûte d’Orlando « Maraca » Valle (vu souvent en Europe) vient le tour du quintet du tromboniste Edouard Sandoval. Musique très construite, originale, la plus proche du jazz question placement du curseur, au bout de lignes harmoniques séduisantes…d’apparence en toute hypothèse, eu égard à la qualité du son restitué. Au total chaque orchestre se sera exprimé sur un thème ou deux. Autant de moments de rencontre plus proche de la descarga, la jam façon cubaine, que de véritables sets construits. Une dernière annonce, tout aussi inaudible que les précédentes au bout de près de deux heures de bouillie sonore, et la même jeune femme élégante en diable évoque « la venue possible plus tard sur cette même scène du bassiste de Miles Davis »  Le son de basse de Marcus dilué, vendangé dans ce contexte ? On préfère ne pas l’imaginer…

Teatro Nacional. Le bâtiment imposant, construction massive de béton typique de l’époque URSS pré-perestroika et modélisé dans les pays de derrière le rideau de fer cohabite avec d’autres en lisière de l’immense place de la Révolution. Demain sur cette même place devant une bonne centaines de milliers de compatriotes rassemblés Raul Castro présidera le défilé du 1er mai, à la même tribune ou son frère Fidel prononça un jour son célèbre discours de 7 heures ce durée, face à un public obligé debout sous le soleil brûlant…Au sein de ce vaisseau de salles de spectacles ou congrès, La Sala Covarrubia est une enceinte de mille places classique, parterre plus vaste balcon. Concert de prestige en illustration du dit Día Internacional del Jazz avec à l’affiche la familia Lopez Nussa. Le père, Ruy, percussionniste et chef d’orchestre, ainsi que ses deux fils prodigues, Harold pianiste et Ruy Adrian, batteur. La famille a invité pour l’occasion un lot d’invités cubains prestigieux. Deux thèmes du trio d’Harold pour débuter, le temps de planter le décor musical dans une formule que l’on connaît bien en Europe (le trio sera présent cet été dans des festivals en Espagne, Italie et Allemagne) même si Alune Wade ne figure pas ici à la basse, remplacé par un jeune musicien cubain, Julio Cesar Gonzáles. Premier constat: cette fois le son s’affiche correctement. De quoi entendre un jazz naturellement innervé de percussions, marqué d’une facilité certaine sur le clavier,  de beaucoup d’air insufflé entre les notes. Un sax ténor plus une flute les rejoignent. Le quintet livre dès lors un supplément de lignes mélodiques sans que baisse pour autant l’exigence du tempo imposé. Le plus intéressant, le plus original vient pourtant dans la suite. Soit autant de séquences découpées nettes dans le fil de la tradition made in Cuba, un pied ancré en Afrique, un autre planté dans l’arc caraïbe. en guise d’entame. Duo de batterie explosif à suivre, lorsque la science du père, Ruy, par ailleurs directeur de l’Academie de Percussions de La Havane, le dispute à la fougue du fils, Ruy Adrian. Les frappes, les ruptures, les provocations dans les schémas exposés font, dans la salle (trop) climatisée monter la température. D’autres tambours, plus originels, plus roots font leur entrée sur scène. Un groupe de six congaceiros viennent battre leurs peaux en simultané. Battements répétés en leitmotif, livrés bruts, ralentis, accélérés, interrompus, repris et pimentés de soli déchainés. Le moment le plus stupéfiant, le mieux partagé surgit au moment d’un nouveau mano a mano des famille, j’ai nommé les Del Monte. Les congas, celles du père, Adonis, rivalisant en virtuosité fraîche avec celles du fiston, Osai, dix ans à peine ! Le public manifeste son adhésion, son plaisir dans un enthousiasme saisissant, manière de communion vécue par le tambour. L’avant dernier tableau voit s’incruster sur ce fonds de tambours sacralisés une troupe de chanteurs puis de danseurs. Les voix s’exprimaet en langue yoruba. Le danseur solo évolue en costume chamarré de rituel abakua (société secrète d’initiés ayant permis de conserver les fondements de l’africanité  transmise depuis  la période de l’esclavage) Le tournoiement fascinant de rythmes, de mélodies, de mouvements synchrones comme stroboscopés met alors le public en fusion, battant des mains, générant des cris debout devant les fauteuils. Avant le tableau final: tous les musiciens et chanteurs se trouvent réunis sur scène à l’occasion d’une séquence d’improvisation livrant sur l’instant un kaléidoscope de couleurs modales et autres lignes rythmiques croisées à plaisir. Ou quand le vocable double « afro-cubain » attaché au jazz prend tout son sens dans un environnement nature. Approprié.

Quelques minutes plus tard toute la troupe se retrouve, restée derrière le rideau de scène tiré. Nouvelles séquences d’embrassades, d’étreintes, de remerciements, de félicitations. A cet instant outre les familles, les parents les institutions marquent leur présence. Karine Müller-Marin, responsable de l’UNESCO fait ses civilités aux cotés de Julian Gonzales Toledo, Ministre de la Culture du gouvernement cubain. Le lendemain le concert final à la FAC ( Fabrica de Arte Cubana) réunissant comme l’annonce le programme officiel des « artistes nationaux et internationaux » –Chucho Valdes, Gonzalo Rubalcaba, Ramon Valles, Roberto Fonseca, Hernie Hancock, Marcus Miller, Esperanza Spalding, Richard Bona etc.- sera retransmis en direct par la télé cubaine. A La Havane le jazz en cette année post Fidel a voulu faire sa révolution.

(A suivre…)

Robert Latxague

|

Quinze jours de drive (quête) musicale à Cuba. Du son à gogo, des sons, images, lieux, musiciens dénichés au feeling. De la musique ouïe partout, dans et hors les murs, la rue. Mais le fil Internet reste absent tout partout, confiné, cher, quasi réservé, incertain. Alors il faut en revenir au bon vieux récit. Chapitré.

I  La Habana

Pour la première fois la journée Internationale du Jazz fait étape à Cuba. La Direction de la Culture de la Province de La Havane a voulu marquer l’évènement. Des concerts, des jams, des films, des  conférences sont organisés dans treize lieux disséminés dans la capitale. A condition de connaître leur existence, les localiser, les trouver dans certains sites plus ou moins improbables. La promo de cette première demeure fort aléatoire dans le quotidien incertain des habaneros préoccupés qu’ils sont par les besoins vitaux, bouffe, savon, eau, médicaments etc. Un moment privilégié toutefois pour les musiciens de jazz cubains sélectionnés de pouvoir montrer leur savoir faire. Une occasion à saisir pour le public ayant eu accès à l’information de voir éventuellement sur scène Herbie Hancock, ambassadeur spécial de l’UNESCO pour la musique, son complice Marcus Miller mais aussi Quincy Jones, Esperanza Spalding, Richard Bona, Ben Williams. Pour écouter des concerts de musiciens cubains à proprement parler en ce week end de fin avril, il faut se rendre en deux lieux: le Pabellon Cuba, le vendredi. Le Teatro Nacional de Cuba, le samedi.

Le Pabellon de Cuba se situe dans le quartier un peu « chic » du Vedado, au bout du bout du Malecon, l’interminable jetée-promenade en bord d’Océan, derrière l’Hôtel Nacional tout aussi célèbre pour avoir abrité les chefs de la mafia américaines à l’époque du dictateur Batista avant la Révolution. Cadre du concert: une sorte de petit amphithéâtre en béton logé dans un parc d’attraction adossé à un immeuble du même acabit. 18h, heure prévue: tout est en place, instruments sur le plateau, amplis, sono, lumières. On ne peut que remarquer aussi des caméras plantées face à la scène même si rien ne les relie à un set de réalisation vidéo. Les première notes ne seront pourtant lâchées qu’au bout d’une heure d’attente. Le public n’a pas bronché pour autant. Beaucoup de jeunes, look branché, rien à voir avec les rues de la Habana Vieja ou du centre, très populaire. On sent que pour certains c’est l’endroit où il faut être (vu) ce soir. Flotte ici dans l’atmosphère tropicale lourde comme un air électrique, piquant, porteur d’un évènement exceptionnel. Un rendez vous attendu de musiciens accourus en nombre, jeunes ou vieux. Les premiers portent leur instrument en bandoulières. Les anciens, look caricatural du Buenavista, panama ou casquette de toile, grosses lunettes de soleil sur le nez, ont droit à des chaises plastiques pour eux et leurs épouses. Mais tous s’apostrophent, s’embrassent. On s’interpelle par un surnom approprié, on échange à voix haute, on se donne des tapes amicales dans le dos. Vent d’effervescence entre ombre et soleil. Tous les autres, public, organisateurs, techniciens, habitués restent debout. Attente languissante sans impatience marquée.

Quand l’heure (de retard) de la musique est enfin arrivée, une jeune femme, allure superbe, s’approche du micro pour l’annonce du premier orchestre. Problème: le micro ne fonctionne pas. Qu’importe: chacun a reconnu une des stars de la musique afro-cubaine actuelle, le pianiste Cesar Pedroso « C’est Pupy » dit immédiatement mon voisin à l’adresse de sa compagne, phrase ponctuée d’un accent admiratif. Combo basé sur clavier et percussion, la mécanique paraît tourner à plein…sauf que le son général, basse électrique éléphantesque écrasant tout sur son passage, gâche tout « Souvent ici à Cuba la sono reste un lourd handicap » me confiera plus tard un autre musicien de la Havane. Un second pianiste, Alejandro Falcon vient rejoindre l’orchestre de Pupy, le temps d’un chase de pianos gorgé de savoir faire caliente sans doute original, mais la sono restant ce qu’elle était…Dommage. car suite à un quartet où surnage en crête notamment la flûte d’Orlando « Maraca » Valle (vu souvent en Europe) vient le tour du quintet du tromboniste Edouard Sandoval. Musique très construite, originale, la plus proche du jazz question placement du curseur, au bout de lignes harmoniques séduisantes…d’apparence en toute hypothèse, eu égard à la qualité du son restitué. Au total chaque orchestre se sera exprimé sur un thème ou deux. Autant de moments de rencontre plus proche de la descarga, la jam façon cubaine, que de véritables sets construits. Une dernière annonce, tout aussi inaudible que les précédentes au bout de près de deux heures de bouillie sonore, et la même jeune femme élégante en diable évoque « la venue possible plus tard sur cette même scène du bassiste de Miles Davis »  Le son de basse de Marcus dilué, vendangé dans ce contexte ? On préfère ne pas l’imaginer…

Teatro Nacional. Le bâtiment imposant, construction massive de béton typique de l’époque URSS pré-perestroika et modélisé dans les pays de derrière le rideau de fer cohabite avec d’autres en lisière de l’immense place de la Révolution. Demain sur cette même place devant une bonne centaines de milliers de compatriotes rassemblés Raul Castro présidera le défilé du 1er mai, à la même tribune ou son frère Fidel prononça un jour son célèbre discours de 7 heures ce durée, face à un public obligé debout sous le soleil brûlant…Au sein de ce vaisseau de salles de spectacles ou congrès, La Sala Covarrubia est une enceinte de mille places classique, parterre plus vaste balcon. Concert de prestige en illustration du dit Día Internacional del Jazz avec à l’affiche la familia Lopez Nussa. Le père, Ruy, percussionniste et chef d’orchestre, ainsi que ses deux fils prodigues, Harold pianiste et Ruy Adrian, batteur. La famille a invité pour l’occasion un lot d’invités cubains prestigieux. Deux thèmes du trio d’Harold pour débuter, le temps de planter le décor musical dans une formule que l’on connaît bien en Europe (le trio sera présent cet été dans des festivals en Espagne, Italie et Allemagne) même si Alune Wade ne figure pas ici à la basse, remplacé par un jeune musicien cubain, Julio Cesar Gonzáles. Premier constat: cette fois le son s’affiche correctement. De quoi entendre un jazz naturellement innervé de percussions, marqué d’une facilité certaine sur le clavier,  de beaucoup d’air insufflé entre les notes. Un sax ténor plus une flute les rejoignent. Le quintet livre dès lors un supplément de lignes mélodiques sans que baisse pour autant l’exigence du tempo imposé. Le plus intéressant, le plus original vient pourtant dans la suite. Soit autant de séquences découpées nettes dans le fil de la tradition made in Cuba, un pied ancré en Afrique, un autre planté dans l’arc caraïbe. en guise d’entame. Duo de batterie explosif à suivre, lorsque la science du père, Ruy, par ailleurs directeur de l’Academie de Percussions de La Havane, le dispute à la fougue du fils, Ruy Adrian. Les frappes, les ruptures, les provocations dans les schémas exposés font, dans la salle (trop) climatisée monter la température. D’autres tambours, plus originels, plus roots font leur entrée sur scène. Un groupe de six congaceiros viennent battre leurs peaux en simultané. Battements répétés en leitmotif, livrés bruts, ralentis, accélérés, interrompus, repris et pimentés de soli déchainés. Le moment le plus stupéfiant, le mieux partagé surgit au moment d’un nouveau mano a mano des famille, j’ai nommé les Del Monte. Les congas, celles du père, Adonis, rivalisant en virtuosité fraîche avec celles du fiston, Osai, dix ans à peine ! Le public manifeste son adhésion, son plaisir dans un enthousiasme saisissant, manière de communion vécue par le tambour. L’avant dernier tableau voit s’incruster sur ce fonds de tambours sacralisés une troupe de chanteurs puis de danseurs. Les voix s’exprimaet en langue yoruba. Le danseur solo évolue en costume chamarré de rituel abakua (société secrète d’initiés ayant permis de conserver les fondements de l’africanité  transmise depuis  la période de l’esclavage) Le tournoiement fascinant de rythmes, de mélodies, de mouvements synchrones comme stroboscopés met alors le public en fusion, battant des mains, générant des cris debout devant les fauteuils. Avant le tableau final: tous les musiciens et chanteurs se trouvent réunis sur scène à l’occasion d’une séquence d’improvisation livrant sur l’instant un kaléidoscope de couleurs modales et autres lignes rythmiques croisées à plaisir. Ou quand le vocable double « afro-cubain » attaché au jazz prend tout son sens dans un environnement nature. Approprié.

Quelques minutes plus tard toute la troupe se retrouve, restée derrière le rideau de scène tiré. Nouvelles séquences d’embrassades, d’étreintes, de remerciements, de félicitations. A cet instant outre les familles, les parents les institutions marquent leur présence. Karine Müller-Marin, responsable de l’UNESCO fait ses civilités aux cotés de Julian Gonzales Toledo, Ministre de la Culture du gouvernement cubain. Le lendemain le concert final à la FAC ( Fabrica de Arte Cubana) réunissant comme l’annonce le programme officiel des « artistes nationaux et internationaux » –Chucho Valdes, Gonzalo Rubalcaba, Ramon Valles, Roberto Fonseca, Hernie Hancock, Marcus Miller, Esperanza Spalding, Richard Bona etc.- sera retransmis en direct par la télé cubaine. A La Havane le jazz en cette année post Fidel a voulu faire sa révolution.

(A suivre…)

Robert Latxague

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Quinze jours de drive (quête) musicale à Cuba. Du son à gogo, des sons, images, lieux, musiciens dénichés au feeling. De la musique ouïe partout, dans et hors les murs, la rue. Mais le fil Internet reste absent tout partout, confiné, cher, quasi réservé, incertain. Alors il faut en revenir au bon vieux récit. Chapitré.

I  La Habana

Pour la première fois la journée Internationale du Jazz fait étape à Cuba. La Direction de la Culture de la Province de La Havane a voulu marquer l’évènement. Des concerts, des jams, des films, des  conférences sont organisés dans treize lieux disséminés dans la capitale. A condition de connaître leur existence, les localiser, les trouver dans certains sites plus ou moins improbables. La promo de cette première demeure fort aléatoire dans le quotidien incertain des habaneros préoccupés qu’ils sont par les besoins vitaux, bouffe, savon, eau, médicaments etc. Un moment privilégié toutefois pour les musiciens de jazz cubains sélectionnés de pouvoir montrer leur savoir faire. Une occasion à saisir pour le public ayant eu accès à l’information de voir éventuellement sur scène Herbie Hancock, ambassadeur spécial de l’UNESCO pour la musique, son complice Marcus Miller mais aussi Quincy Jones, Esperanza Spalding, Richard Bona, Ben Williams. Pour écouter des concerts de musiciens cubains à proprement parler en ce week end de fin avril, il faut se rendre en deux lieux: le Pabellon Cuba, le vendredi. Le Teatro Nacional de Cuba, le samedi.

Le Pabellon de Cuba se situe dans le quartier un peu « chic » du Vedado, au bout du bout du Malecon, l’interminable jetée-promenade en bord d’Océan, derrière l’Hôtel Nacional tout aussi célèbre pour avoir abrité les chefs de la mafia américaines à l’époque du dictateur Batista avant la Révolution. Cadre du concert: une sorte de petit amphithéâtre en béton logé dans un parc d’attraction adossé à un immeuble du même acabit. 18h, heure prévue: tout est en place, instruments sur le plateau, amplis, sono, lumières. On ne peut que remarquer aussi des caméras plantées face à la scène même si rien ne les relie à un set de réalisation vidéo. Les première notes ne seront pourtant lâchées qu’au bout d’une heure d’attente. Le public n’a pas bronché pour autant. Beaucoup de jeunes, look branché, rien à voir avec les rues de la Habana Vieja ou du centre, très populaire. On sent que pour certains c’est l’endroit où il faut être (vu) ce soir. Flotte ici dans l’atmosphère tropicale lourde comme un air électrique, piquant, porteur d’un évènement exceptionnel. Un rendez vous attendu de musiciens accourus en nombre, jeunes ou vieux. Les premiers portent leur instrument en bandoulières. Les anciens, look caricatural du Buenavista, panama ou casquette de toile, grosses lunettes de soleil sur le nez, ont droit à des chaises plastiques pour eux et leurs épouses. Mais tous s’apostrophent, s’embrassent. On s’interpelle par un surnom approprié, on échange à voix haute, on se donne des tapes amicales dans le dos. Vent d’effervescence entre ombre et soleil. Tous les autres, public, organisateurs, techniciens, habitués restent debout. Attente languissante sans impatience marquée.

Quand l’heure (de retard) de la musique est enfin arrivée, une jeune femme, allure superbe, s’approche du micro pour l’annonce du premier orchestre. Problème: le micro ne fonctionne pas. Qu’importe: chacun a reconnu une des stars de la musique afro-cubaine actuelle, le pianiste Cesar Pedroso « C’est Pupy » dit immédiatement mon voisin à l’adresse de sa compagne, phrase ponctuée d’un accent admiratif. Combo basé sur clavier et percussion, la mécanique paraît tourner à plein…sauf que le son général, basse électrique éléphantesque écrasant tout sur son passage, gâche tout « Souvent ici à Cuba la sono reste un lourd handicap » me confiera plus tard un autre musicien de la Havane. Un second pianiste, Alejandro Falcon vient rejoindre l’orchestre de Pupy, le temps d’un chase de pianos gorgé de savoir faire caliente sans doute original, mais la sono restant ce qu’elle était…Dommage. car suite à un quartet où surnage en crête notamment la flûte d’Orlando « Maraca » Valle (vu souvent en Europe) vient le tour du quintet du tromboniste Edouard Sandoval. Musique très construite, originale, la plus proche du jazz question placement du curseur, au bout de lignes harmoniques séduisantes…d’apparence en toute hypothèse, eu égard à la qualité du son restitué. Au total chaque orchestre se sera exprimé sur un thème ou deux. Autant de moments de rencontre plus proche de la descarga, la jam façon cubaine, que de véritables sets construits. Une dernière annonce, tout aussi inaudible que les précédentes au bout de près de deux heures de bouillie sonore, et la même jeune femme élégante en diable évoque « la venue possible plus tard sur cette même scène du bassiste de Miles Davis »  Le son de basse de Marcus dilué, vendangé dans ce contexte ? On préfère ne pas l’imaginer…

Teatro Nacional. Le bâtiment imposant, construction massive de béton typique de l’époque URSS pré-perestroika et modélisé dans les pays de derrière le rideau de fer cohabite avec d’autres en lisière de l’immense place de la Révolution. Demain sur cette même place devant une bonne centaines de milliers de compatriotes rassemblés Raul Castro présidera le défilé du 1er mai, à la même tribune ou son frère Fidel prononça un jour son célèbre discours de 7 heures ce durée, face à un public obligé debout sous le soleil brûlant…Au sein de ce vaisseau de salles de spectacles ou congrès, La Sala Covarrubia est une enceinte de mille places classique, parterre plus vaste balcon. Concert de prestige en illustration du dit Día Internacional del Jazz avec à l’affiche la familia Lopez Nussa. Le père, Ruy, percussionniste et chef d’orchestre, ainsi que ses deux fils prodigues, Harold pianiste et Ruy Adrian, batteur. La famille a invité pour l’occasion un lot d’invités cubains prestigieux. Deux thèmes du trio d’Harold pour débuter, le temps de planter le décor musical dans une formule que l’on connaît bien en Europe (le trio sera présent cet été dans des festivals en Espagne, Italie et Allemagne) même si Alune Wade ne figure pas ici à la basse, remplacé par un jeune musicien cubain, Julio Cesar Gonzáles. Premier constat: cette fois le son s’affiche correctement. De quoi entendre un jazz naturellement innervé de percussions, marqué d’une facilité certaine sur le clavier,  de beaucoup d’air insufflé entre les notes. Un sax ténor plus une flute les rejoignent. Le quintet livre dès lors un supplément de lignes mélodiques sans que baisse pour autant l’exigence du tempo imposé. Le plus intéressant, le plus original vient pourtant dans la suite. Soit autant de séquences découpées nettes dans le fil de la tradition made in Cuba, un pied ancré en Afrique, un autre planté dans l’arc caraïbe. en guise d’entame. Duo de batterie explosif à suivre, lorsque la science du père, Ruy, par ailleurs directeur de l’Academie de Percussions de La Havane, le dispute à la fougue du fils, Ruy Adrian. Les frappes, les ruptures, les provocations dans les schémas exposés font, dans la salle (trop) climatisée monter la température. D’autres tambours, plus originels, plus roots font leur entrée sur scène. Un groupe de six congaceiros viennent battre leurs peaux en simultané. Battements répétés en leitmotif, livrés bruts, ralentis, accélérés, interrompus, repris et pimentés de soli déchainés. Le moment le plus stupéfiant, le mieux partagé surgit au moment d’un nouveau mano a mano des famille, j’ai nommé les Del Monte. Les congas, celles du père, Adonis, rivalisant en virtuosité fraîche avec celles du fiston, Osai, dix ans à peine ! Le public manifeste son adhésion, son plaisir dans un enthousiasme saisissant, manière de communion vécue par le tambour. L’avant dernier tableau voit s’incruster sur ce fonds de tambours sacralisés une troupe de chanteurs puis de danseurs. Les voix s’exprimaet en langue yoruba. Le danseur solo évolue en costume chamarré de rituel abakua (société secrète d’initiés ayant permis de conserver les fondements de l’africanité  transmise depuis  la période de l’esclavage) Le tournoiement fascinant de rythmes, de mélodies, de mouvements synchrones comme stroboscopés met alors le public en fusion, battant des mains, générant des cris debout devant les fauteuils. Avant le tableau final: tous les musiciens et chanteurs se trouvent réunis sur scène à l’occasion d’une séquence d’improvisation livrant sur l’instant un kaléidoscope de couleurs modales et autres lignes rythmiques croisées à plaisir. Ou quand le vocable double « afro-cubain » attaché au jazz prend tout son sens dans un environnement nature. Approprié.

Quelques minutes plus tard toute la troupe se retrouve, restée derrière le rideau de scène tiré. Nouvelles séquences d’embrassades, d’étreintes, de remerciements, de félicitations. A cet instant outre les familles, les parents les institutions marquent leur présence. Karine Müller-Marin, responsable de l’UNESCO fait ses civilités aux cotés de Julian Gonzales Toledo, Ministre de la Culture du gouvernement cubain. Le lendemain le concert final à la FAC ( Fabrica de Arte Cubana) réunissant comme l’annonce le programme officiel des « artistes nationaux et internationaux » –Chucho Valdes, Gonzalo Rubalcaba, Ramon Valles, Roberto Fonseca, Hernie Hancock, Marcus Miller, Esperanza Spalding, Richard Bona etc.- sera retransmis en direct par la télé cubaine. A La Havane le jazz en cette année post Fidel a voulu faire sa révolution.

(A suivre…)

Robert Latxague