Meudon, Boutique du Val : On va déguster # 2
Dans le local intime de la Boutique du Val Jean-Rémy Guédon (Ensemble Archimusic) organisait le dimanche 28 mai cette seconde rencontre d’improvisation gastronomique «où l’on vérifie par les oreilles et les papilles l’accord évident entre le foie gras et la contrebasse».
Claude Tchamitchian (contrebasse), solo puis duos avec Jean-Rémy Guédon (saxophone ténor, voix)
Meudon, La Boutique du Val, 28 mai 2017, 17h30
Foie gras de la Sarthe produit par Philippe Vincent, cuisiné par Claudine Leveau ; pain de Jérôme Delagarde ; le tout arrosé d’un vin blanc des côtes du Rhône septentrionales, ‘Le Blanc d’en face’, de Stéphane Montez
C’est la canicule de mai, il fait très chaud, même si le local à musique de la Boutique du Val, une ancienne cordonnerie, est encastré dans la colline de Meudon, sous l’habitation qui surplombe la bien nommée rue des Vignes. On annonce le déroulement du concert : d’abord une première improvisation, pour les oreilles, puis dégustation pour les papilles, puis retour de la musique, et dialogues croisés avec le public présent. Le lieu, intime, est au maximum de sa capacité (40 personnes ?). Malgré la fraîcheur troglodyte, le contrebassiste a chaud : il fait frais au parterre mais la scène, en contre-haut, et avec les projecteurs, subit l’élévation des degrés centigrades. Claude Tchamitchian commence à l’archet, jouant un bourdon sur la troisième corde (ré?) tandis que ses doigts courent sur la corde aiguë (celle de sol ?). La transpiration fait déraper les doigts mais le musicien gère le réel et vise la note juste. Il développe une improvisation modale, jouant en virtuose de la complémentarité entre les cordes à vide et les lignes mélodiques, en une tension progressive qui connaitra plusieurs paroxysmes. Le lieu ‘sonne’ magnifiquement pour cet instrument bicentenaire, on n’en perd pas une miette, et après un dernier acmé l’improvisation se résout dans un retour au bourdon et motif introductifs.
C’est alors le moment de déguster ce foie gras de grande qualité : belle texture, arômes de noisette, discrète amertume…. Le pain n’est pas en reste, et le vin blanc des Collines Rhodaniennes (Indication Géographique Protégée) va délier les langues pour la discussion qui s’instaure, entre la scène et la salle, autour de cette musique, de l’improvisation, et des lieux expérimentaux de musique vivante (dont La Boutique du Val est un bel exemple).
Puis la musique reprend ses droits, Claude et Jean-Rémy conduisent une improvisation ouverte qui va déboucher sur un thème composé par le contrebassiste pour le saxophoniste : un thème d’une gravité solennelle, presque une déploration qui fait résonner en moi le souvenir d’Alabama de Coltrane, avec son cortège d’enfants martyrs de la violence ségrégationniste. Thème joué deux fois, avant une coda surgie de l’instant. L’ultime improvisation va déboucher quant à elle sur une chanson créole qui, par la voix du saxophoniste, nous conte une histoire de collier de pacotille offert à une belle qui méritait de l’or….
La participation n’est pas au chapeau mais, comme on est dans une ancienne cordonnerie, à la galoche, dans laquelle chacun dépose en espèces sonnantes la mesure de son bonheur, musical autant que papillaire.
Xavier Prévost
Une première rencontre d’improvisation gastronomique avait eu lieu en avril 2016, entre le piano d’Andy Emler et les charcuteries portugaises de Fred Pereira. On en espère d’autres.
Les prochains événements de La Boutique du Val : du 9 au 11 juin, trois soirées avec le Balkan’s Trio (David Pouradier Duteil, Hubert Dupont & Tosha Vukmirovic) ; et les 24 & 25 juin, la reprise de Sade Songs par l’Ensemble Archimusic et la voix d’Élise Caron
http://www.archimusic.com/la-boutique-du-val/|Dans le local intime de la Boutique du Val Jean-Rémy Guédon (Ensemble Archimusic) organisait le dimanche 28 mai cette seconde rencontre d’improvisation gastronomique «où l’on vérifie par les oreilles et les papilles l’accord évident entre le foie gras et la contrebasse».
Claude Tchamitchian (contrebasse), solo puis duos avec Jean-Rémy Guédon (saxophone ténor, voix)
Meudon, La Boutique du Val, 28 mai 2017, 17h30
Foie gras de la Sarthe produit par Philippe Vincent, cuisiné par Claudine Leveau ; pain de Jérôme Delagarde ; le tout arrosé d’un vin blanc des côtes du Rhône septentrionales, ‘Le Blanc d’en face’, de Stéphane Montez
C’est la canicule de mai, il fait très chaud, même si le local à musique de la Boutique du Val, une ancienne cordonnerie, est encastré dans la colline de Meudon, sous l’habitation qui surplombe la bien nommée rue des Vignes. On annonce le déroulement du concert : d’abord une première improvisation, pour les oreilles, puis dégustation pour les papilles, puis retour de la musique, et dialogues croisés avec le public présent. Le lieu, intime, est au maximum de sa capacité (40 personnes ?). Malgré la fraîcheur troglodyte, le contrebassiste a chaud : il fait frais au parterre mais la scène, en contre-haut, et avec les projecteurs, subit l’élévation des degrés centigrades. Claude Tchamitchian commence à l’archet, jouant un bourdon sur la troisième corde (ré?) tandis que ses doigts courent sur la corde aiguë (celle de sol ?). La transpiration fait déraper les doigts mais le musicien gère le réel et vise la note juste. Il développe une improvisation modale, jouant en virtuose de la complémentarité entre les cordes à vide et les lignes mélodiques, en une tension progressive qui connaitra plusieurs paroxysmes. Le lieu ‘sonne’ magnifiquement pour cet instrument bicentenaire, on n’en perd pas une miette, et après un dernier acmé l’improvisation se résout dans un retour au bourdon et motif introductifs.
C’est alors le moment de déguster ce foie gras de grande qualité : belle texture, arômes de noisette, discrète amertume…. Le pain n’est pas en reste, et le vin blanc des Collines Rhodaniennes (Indication Géographique Protégée) va délier les langues pour la discussion qui s’instaure, entre la scène et la salle, autour de cette musique, de l’improvisation, et des lieux expérimentaux de musique vivante (dont La Boutique du Val est un bel exemple).
Puis la musique reprend ses droits, Claude et Jean-Rémy conduisent une improvisation ouverte qui va déboucher sur un thème composé par le contrebassiste pour le saxophoniste : un thème d’une gravité solennelle, presque une déploration qui fait résonner en moi le souvenir d’Alabama de Coltrane, avec son cortège d’enfants martyrs de la violence ségrégationniste. Thème joué deux fois, avant une coda surgie de l’instant. L’ultime improvisation va déboucher quant à elle sur une chanson créole qui, par la voix du saxophoniste, nous conte une histoire de collier de pacotille offert à une belle qui méritait de l’or….
La participation n’est pas au chapeau mais, comme on est dans une ancienne cordonnerie, à la galoche, dans laquelle chacun dépose en espèces sonnantes la mesure de son bonheur, musical autant que papillaire.
Xavier Prévost
Une première rencontre d’improvisation gastronomique avait eu lieu en avril 2016, entre le piano d’Andy Emler et les charcuteries portugaises de Fred Pereira. On en espère d’autres.
Les prochains événements de La Boutique du Val : du 9 au 11 juin, trois soirées avec le Balkan’s Trio (David Pouradier Duteil, Hubert Dupont & Tosha Vukmirovic) ; et les 24 & 25 juin, la reprise de Sade Songs par l’Ensemble Archimusic et la voix d’Élise Caron
http://www.archimusic.com/la-boutique-du-val/|Dans le local intime de la Boutique du Val Jean-Rémy Guédon (Ensemble Archimusic) organisait le dimanche 28 mai cette seconde rencontre d’improvisation gastronomique «où l’on vérifie par les oreilles et les papilles l’accord évident entre le foie gras et la contrebasse».
Claude Tchamitchian (contrebasse), solo puis duos avec Jean-Rémy Guédon (saxophone ténor, voix)
Meudon, La Boutique du Val, 28 mai 2017, 17h30
Foie gras de la Sarthe produit par Philippe Vincent, cuisiné par Claudine Leveau ; pain de Jérôme Delagarde ; le tout arrosé d’un vin blanc des côtes du Rhône septentrionales, ‘Le Blanc d’en face’, de Stéphane Montez
C’est la canicule de mai, il fait très chaud, même si le local à musique de la Boutique du Val, une ancienne cordonnerie, est encastré dans la colline de Meudon, sous l’habitation qui surplombe la bien nommée rue des Vignes. On annonce le déroulement du concert : d’abord une première improvisation, pour les oreilles, puis dégustation pour les papilles, puis retour de la musique, et dialogues croisés avec le public présent. Le lieu, intime, est au maximum de sa capacité (40 personnes ?). Malgré la fraîcheur troglodyte, le contrebassiste a chaud : il fait frais au parterre mais la scène, en contre-haut, et avec les projecteurs, subit l’élévation des degrés centigrades. Claude Tchamitchian commence à l’archet, jouant un bourdon sur la troisième corde (ré?) tandis que ses doigts courent sur la corde aiguë (celle de sol ?). La transpiration fait déraper les doigts mais le musicien gère le réel et vise la note juste. Il développe une improvisation modale, jouant en virtuose de la complémentarité entre les cordes à vide et les lignes mélodiques, en une tension progressive qui connaitra plusieurs paroxysmes. Le lieu ‘sonne’ magnifiquement pour cet instrument bicentenaire, on n’en perd pas une miette, et après un dernier acmé l’improvisation se résout dans un retour au bourdon et motif introductifs.
C’est alors le moment de déguster ce foie gras de grande qualité : belle texture, arômes de noisette, discrète amertume…. Le pain n’est pas en reste, et le vin blanc des Collines Rhodaniennes (Indication Géographique Protégée) va délier les langues pour la discussion qui s’instaure, entre la scène et la salle, autour de cette musique, de l’improvisation, et des lieux expérimentaux de musique vivante (dont La Boutique du Val est un bel exemple).
Puis la musique reprend ses droits, Claude et Jean-Rémy conduisent une improvisation ouverte qui va déboucher sur un thème composé par le contrebassiste pour le saxophoniste : un thème d’une gravité solennelle, presque une déploration qui fait résonner en moi le souvenir d’Alabama de Coltrane, avec son cortège d’enfants martyrs de la violence ségrégationniste. Thème joué deux fois, avant une coda surgie de l’instant. L’ultime improvisation va déboucher quant à elle sur une chanson créole qui, par la voix du saxophoniste, nous conte une histoire de collier de pacotille offert à une belle qui méritait de l’or….
La participation n’est pas au chapeau mais, comme on est dans une ancienne cordonnerie, à la galoche, dans laquelle chacun dépose en espèces sonnantes la mesure de son bonheur, musical autant que papillaire.
Xavier Prévost
Une première rencontre d’improvisation gastronomique avait eu lieu en avril 2016, entre le piano d’Andy Emler et les charcuteries portugaises de Fred Pereira. On en espère d’autres.
Les prochains événements de La Boutique du Val : du 9 au 11 juin, trois soirées avec le Balkan’s Trio (David Pouradier Duteil, Hubert Dupont & Tosha Vukmirovic) ; et les 24 & 25 juin, la reprise de Sade Songs par l’Ensemble Archimusic et la voix d’Élise Caron
http://www.archimusic.com/la-boutique-du-val/|Dans le local intime de la Boutique du Val Jean-Rémy Guédon (Ensemble Archimusic) organisait le dimanche 28 mai cette seconde rencontre d’improvisation gastronomique «où l’on vérifie par les oreilles et les papilles l’accord évident entre le foie gras et la contrebasse».
Claude Tchamitchian (contrebasse), solo puis duos avec Jean-Rémy Guédon (saxophone ténor, voix)
Meudon, La Boutique du Val, 28 mai 2017, 17h30
Foie gras de la Sarthe produit par Philippe Vincent, cuisiné par Claudine Leveau ; pain de Jérôme Delagarde ; le tout arrosé d’un vin blanc des côtes du Rhône septentrionales, ‘Le Blanc d’en face’, de Stéphane Montez
C’est la canicule de mai, il fait très chaud, même si le local à musique de la Boutique du Val, une ancienne cordonnerie, est encastré dans la colline de Meudon, sous l’habitation qui surplombe la bien nommée rue des Vignes. On annonce le déroulement du concert : d’abord une première improvisation, pour les oreilles, puis dégustation pour les papilles, puis retour de la musique, et dialogues croisés avec le public présent. Le lieu, intime, est au maximum de sa capacité (40 personnes ?). Malgré la fraîcheur troglodyte, le contrebassiste a chaud : il fait frais au parterre mais la scène, en contre-haut, et avec les projecteurs, subit l’élévation des degrés centigrades. Claude Tchamitchian commence à l’archet, jouant un bourdon sur la troisième corde (ré?) tandis que ses doigts courent sur la corde aiguë (celle de sol ?). La transpiration fait déraper les doigts mais le musicien gère le réel et vise la note juste. Il développe une improvisation modale, jouant en virtuose de la complémentarité entre les cordes à vide et les lignes mélodiques, en une tension progressive qui connaitra plusieurs paroxysmes. Le lieu ‘sonne’ magnifiquement pour cet instrument bicentenaire, on n’en perd pas une miette, et après un dernier acmé l’improvisation se résout dans un retour au bourdon et motif introductifs.
C’est alors le moment de déguster ce foie gras de grande qualité : belle texture, arômes de noisette, discrète amertume…. Le pain n’est pas en reste, et le vin blanc des Collines Rhodaniennes (Indication Géographique Protégée) va délier les langues pour la discussion qui s’instaure, entre la scène et la salle, autour de cette musique, de l’improvisation, et des lieux expérimentaux de musique vivante (dont La Boutique du Val est un bel exemple).
Puis la musique reprend ses droits, Claude et Jean-Rémy conduisent une improvisation ouverte qui va déboucher sur un thème composé par le contrebassiste pour le saxophoniste : un thème d’une gravité solennelle, presque une déploration qui fait résonner en moi le souvenir d’Alabama de Coltrane, avec son cortège d’enfants martyrs de la violence ségrégationniste. Thème joué deux fois, avant une coda surgie de l’instant. L’ultime improvisation va déboucher quant à elle sur une chanson créole qui, par la voix du saxophoniste, nous conte une histoire de collier de pacotille offert à une belle qui méritait de l’or….
La participation n’est pas au chapeau mais, comme on est dans une ancienne cordonnerie, à la galoche, dans laquelle chacun dépose en espèces sonnantes la mesure de son bonheur, musical autant que papillaire.
Xavier Prévost
Une première rencontre d’improvisation gastronomique avait eu lieu en avril 2016, entre le piano d’Andy Emler et les charcuteries portugaises de Fred Pereira. On en espère d’autres.
Les prochains événements de La Boutique du Val : du 9 au 11 juin, trois soirées avec le Balkan’s Trio (David Pouradier Duteil, Hubert Dupont & Tosha Vukmirovic) ; et les 24 & 25 juin, la reprise de Sade Songs par l’Ensemble Archimusic et la voix d’Élise Caron