Jazzaldia San Sebastian (3): Charles Lloyd à l'air libre
Longue chevelure folle argentée baguenaudant sous une casquette plate de ganadero andalou, lunettes de soleil rondes, costume de toile blanche: le profil du visage lui donne des faux airs d’Hermeto Pascoal. Sur la scéne de la Trinidad Charles Lloyd, ravi, reçoit ainsi looké le Prix d’Honneur de Jazzaldia, Festival de Jazz de Donostia/San Sebastian.
Charles Lloyd (ts, fl), Gérard Clayton (p), Reuben Rodgers (b), Eric Harland (dm)
Jazzaldia Donostia/San Sebastian (España-Euskadi) Plaza de la Trinidad, 22 juillet
Il démarre le concert sur une citation de Coltrane, héritage évoqué en filigrane. Chez lui on retrouve tout bien sur en guise de bagage au bout de cinquante années de sax ténor: le son, la fougue (Defiant) plus en marque de fabrique une envie qui depuis quelque temps déjà lui colle à la peau. Une façon personnelle de marquer son engagement dans la musique jouée, le « je prends-je rentre-je donne » caractéristique du rugby romantique des années 60/70, décade dans laquelle Charles Lloyd s’est fait une place dans le jazz (il disparut un peu par la suite, et on ne s’en souvient pas toujours mais c’est Michel Petrucciani qui s’en fut le rechercher alors…) Sur scène son ténor, avec du grain, se plait à raconter des histoires. Ainsi l’écoute-t-on sur un air tramé de blues lent (Nu blues), de tradition latine (La llorona). Son groupe colle parfaitement au cadre jazz défini, rythmique de luxe, à l’aise, inventive autant qu’attentionnée. Gerard Clayton digresse à sa guise en une collection d’accords placés où bon lui semble, libre. Et Charles Lloyd alors change d’instrument, donc de registre. A la flûte, son autre instrument de toujours, donne de l’air son jazz. Il joue avec les temps, aérien, léger. Au final, reprenant son saxophone ténor avec toujours le désir de faire, ii tisse une longue introduction en duo avec le piano, échange plein de douceur, de retenue comme pour ne pas regretter de devoir se quitter déjà avec son audience de la nuit.
Pianos en liberté
Iñaki Salvador (p), Andrzej Olejniczak (ts, ss, bcl), Gonzalo Tejada (b), Borja Barrueta (dm)
Museo San Telmo
Stefano Bollani, Chano Dominguez (p)
Atmosphere : Tigran Hamasyan (p), Arve Henriksen (tp, vos), Ervin Aarset (elg), Jan Bang (sampl)
Teatro Victoria Eugenia
Dans le cadre du musée San Telmo, petit bijou d’architecture du « casco viejo » (vieux quartier) joignant la vieille pierre aux formes et matériaux contemporains, Iñaki Salvador pianiste basque formé à Barcelone rendait hommage à Monk pour la commémoration que l’on retrouve dans tous les festivals cet été (100 e aniversaire de naissance) …plus ou moins réussie. De quoi découvrir un style de piano clair, moderne, très lisible dans ses intentions. Avec l’aide d’un trio musiciens locaux (deux basques et un polonais quasi naturalisé euskualdun –Andrzej Olejniczak, très inspiré au ténor et à la clarinette basse-) par ailleurs tous enseignants au Conservatoire Supérieur de Musique du Pays Basque (Musikene, San Sebastian) le concert fut tout sauf une récitation (Epistrophy, Trinkle Tinkle, Round Midnight etc.) Plutôt une adaptation à l’esprit curieux et créatif, à une pratique suivie du quartet, à la connaissance des lignes de ruptures comme des silence parlants du pianiste inclassable. Deux prestations deux nuits de suite autour de minuit au Théâtre Victoria Eugenia. Stefano Bollani-Chano Dominguez en duo d’abord. Evidemment pas dans un parcours mené piano piano, on s’en douterait…Bollani, à son habitude, feu follet, dans des envolées, des arabesques. Chano, le « gaditano » (de Cadix) imprégné de flamenco, plus sérieux, cadré mais libre dans sa tête comme sur le clavier. Un jeu -au sens premier du terme – de latins inspirés à deux d’esprit et de mains libres. Sans plus de prétention sinon de donner en cadeau toute une gamme de mélodies que le public a pu garder dans la tête toute la nuit. Même cadre nocturne, mais une musique à dix mille lieues question nature profonde. Tigran associé à un trio de norvégiens chercheurs d’atmosphères éthérées. Dans ce voyage (sonore) au bout de la nuit on pu lire ainsi, se faire prendre aussi dans les filets d’un univers de sons et de voix 2.0. Musique eclectique, onirique, toute de couleurs pastels pas forcément définissables dans l’immédiat. Sauf en rêverie de promeneurs (volontaires) solitaires et nocturnes.
Robert Latxague
|Longue chevelure folle argentée baguenaudant sous une casquette plate de ganadero andalou, lunettes de soleil rondes, costume de toile blanche: le profil du visage lui donne des faux airs d’Hermeto Pascoal. Sur la scéne de la Trinidad Charles Lloyd, ravi, reçoit ainsi looké le Prix d’Honneur de Jazzaldia, Festival de Jazz de Donostia/San Sebastian.
Charles Lloyd (ts, fl), Gérard Clayton (p), Reuben Rodgers (b), Eric Harland (dm)
Jazzaldia Donostia/San Sebastian (España-Euskadi) Plaza de la Trinidad, 22 juillet
Il démarre le concert sur une citation de Coltrane, héritage évoqué en filigrane. Chez lui on retrouve tout bien sur en guise de bagage au bout de cinquante années de sax ténor: le son, la fougue (Defiant) plus en marque de fabrique une envie qui depuis quelque temps déjà lui colle à la peau. Une façon personnelle de marquer son engagement dans la musique jouée, le « je prends-je rentre-je donne » caractéristique du rugby romantique des années 60/70, décade dans laquelle Charles Lloyd s’est fait une place dans le jazz (il disparut un peu par la suite, et on ne s’en souvient pas toujours mais c’est Michel Petrucciani qui s’en fut le rechercher alors…) Sur scène son ténor, avec du grain, se plait à raconter des histoires. Ainsi l’écoute-t-on sur un air tramé de blues lent (Nu blues), de tradition latine (La llorona). Son groupe colle parfaitement au cadre jazz défini, rythmique de luxe, à l’aise, inventive autant qu’attentionnée. Gerard Clayton digresse à sa guise en une collection d’accords placés où bon lui semble, libre. Et Charles Lloyd alors change d’instrument, donc de registre. A la flûte, son autre instrument de toujours, donne de l’air son jazz. Il joue avec les temps, aérien, léger. Au final, reprenant son saxophone ténor avec toujours le désir de faire, ii tisse une longue introduction en duo avec le piano, échange plein de douceur, de retenue comme pour ne pas regretter de devoir se quitter déjà avec son audience de la nuit.
Pianos en liberté
Iñaki Salvador (p), Andrzej Olejniczak (ts, ss, bcl), Gonzalo Tejada (b), Borja Barrueta (dm)
Museo San Telmo
Stefano Bollani, Chano Dominguez (p)
Atmosphere : Tigran Hamasyan (p), Arve Henriksen (tp, vos), Ervin Aarset (elg), Jan Bang (sampl)
Teatro Victoria Eugenia
Dans le cadre du musée San Telmo, petit bijou d’architecture du « casco viejo » (vieux quartier) joignant la vieille pierre aux formes et matériaux contemporains, Iñaki Salvador pianiste basque formé à Barcelone rendait hommage à Monk pour la commémoration que l’on retrouve dans tous les festivals cet été (100 e aniversaire de naissance) …plus ou moins réussie. De quoi découvrir un style de piano clair, moderne, très lisible dans ses intentions. Avec l’aide d’un trio musiciens locaux (deux basques et un polonais quasi naturalisé euskualdun –Andrzej Olejniczak, très inspiré au ténor et à la clarinette basse-) par ailleurs tous enseignants au Conservatoire Supérieur de Musique du Pays Basque (Musikene, San Sebastian) le concert fut tout sauf une récitation (Epistrophy, Trinkle Tinkle, Round Midnight etc.) Plutôt une adaptation à l’esprit curieux et créatif, à une pratique suivie du quartet, à la connaissance des lignes de ruptures comme des silence parlants du pianiste inclassable. Deux prestations deux nuits de suite autour de minuit au Théâtre Victoria Eugenia. Stefano Bollani-Chano Dominguez en duo d’abord. Evidemment pas dans un parcours mené piano piano, on s’en douterait…Bollani, à son habitude, feu follet, dans des envolées, des arabesques. Chano, le « gaditano » (de Cadix) imprégné de flamenco, plus sérieux, cadré mais libre dans sa tête comme sur le clavier. Un jeu -au sens premier du terme – de latins inspirés à deux d’esprit et de mains libres. Sans plus de prétention sinon de donner en cadeau toute une gamme de mélodies que le public a pu garder dans la tête toute la nuit. Même cadre nocturne, mais une musique à dix mille lieues question nature profonde. Tigran associé à un trio de norvégiens chercheurs d’atmosphères éthérées. Dans ce voyage (sonore) au bout de la nuit on pu lire ainsi, se faire prendre aussi dans les filets d’un univers de sons et de voix 2.0. Musique eclectique, onirique, toute de couleurs pastels pas forcément définissables dans l’immédiat. Sauf en rêverie de promeneurs (volontaires) solitaires et nocturnes.
Robert Latxague
|Longue chevelure folle argentée baguenaudant sous une casquette plate de ganadero andalou, lunettes de soleil rondes, costume de toile blanche: le profil du visage lui donne des faux airs d’Hermeto Pascoal. Sur la scéne de la Trinidad Charles Lloyd, ravi, reçoit ainsi looké le Prix d’Honneur de Jazzaldia, Festival de Jazz de Donostia/San Sebastian.
Charles Lloyd (ts, fl), Gérard Clayton (p), Reuben Rodgers (b), Eric Harland (dm)
Jazzaldia Donostia/San Sebastian (España-Euskadi) Plaza de la Trinidad, 22 juillet
Il démarre le concert sur une citation de Coltrane, héritage évoqué en filigrane. Chez lui on retrouve tout bien sur en guise de bagage au bout de cinquante années de sax ténor: le son, la fougue (Defiant) plus en marque de fabrique une envie qui depuis quelque temps déjà lui colle à la peau. Une façon personnelle de marquer son engagement dans la musique jouée, le « je prends-je rentre-je donne » caractéristique du rugby romantique des années 60/70, décade dans laquelle Charles Lloyd s’est fait une place dans le jazz (il disparut un peu par la suite, et on ne s’en souvient pas toujours mais c’est Michel Petrucciani qui s’en fut le rechercher alors…) Sur scène son ténor, avec du grain, se plait à raconter des histoires. Ainsi l’écoute-t-on sur un air tramé de blues lent (Nu blues), de tradition latine (La llorona). Son groupe colle parfaitement au cadre jazz défini, rythmique de luxe, à l’aise, inventive autant qu’attentionnée. Gerard Clayton digresse à sa guise en une collection d’accords placés où bon lui semble, libre. Et Charles Lloyd alors change d’instrument, donc de registre. A la flûte, son autre instrument de toujours, donne de l’air son jazz. Il joue avec les temps, aérien, léger. Au final, reprenant son saxophone ténor avec toujours le désir de faire, ii tisse une longue introduction en duo avec le piano, échange plein de douceur, de retenue comme pour ne pas regretter de devoir se quitter déjà avec son audience de la nuit.
Pianos en liberté
Iñaki Salvador (p), Andrzej Olejniczak (ts, ss, bcl), Gonzalo Tejada (b), Borja Barrueta (dm)
Museo San Telmo
Stefano Bollani, Chano Dominguez (p)
Atmosphere : Tigran Hamasyan (p), Arve Henriksen (tp, vos), Ervin Aarset (elg), Jan Bang (sampl)
Teatro Victoria Eugenia
Dans le cadre du musée San Telmo, petit bijou d’architecture du « casco viejo » (vieux quartier) joignant la vieille pierre aux formes et matériaux contemporains, Iñaki Salvador pianiste basque formé à Barcelone rendait hommage à Monk pour la commémoration que l’on retrouve dans tous les festivals cet été (100 e aniversaire de naissance) …plus ou moins réussie. De quoi découvrir un style de piano clair, moderne, très lisible dans ses intentions. Avec l’aide d’un trio musiciens locaux (deux basques et un polonais quasi naturalisé euskualdun –Andrzej Olejniczak, très inspiré au ténor et à la clarinette basse-) par ailleurs tous enseignants au Conservatoire Supérieur de Musique du Pays Basque (Musikene, San Sebastian) le concert fut tout sauf une récitation (Epistrophy, Trinkle Tinkle, Round Midnight etc.) Plutôt une adaptation à l’esprit curieux et créatif, à une pratique suivie du quartet, à la connaissance des lignes de ruptures comme des silence parlants du pianiste inclassable. Deux prestations deux nuits de suite autour de minuit au Théâtre Victoria Eugenia. Stefano Bollani-Chano Dominguez en duo d’abord. Evidemment pas dans un parcours mené piano piano, on s’en douterait…Bollani, à son habitude, feu follet, dans des envolées, des arabesques. Chano, le « gaditano » (de Cadix) imprégné de flamenco, plus sérieux, cadré mais libre dans sa tête comme sur le clavier. Un jeu -au sens premier du terme – de latins inspirés à deux d’esprit et de mains libres. Sans plus de prétention sinon de donner en cadeau toute une gamme de mélodies que le public a pu garder dans la tête toute la nuit. Même cadre nocturne, mais une musique à dix mille lieues question nature profonde. Tigran associé à un trio de norvégiens chercheurs d’atmosphères éthérées. Dans ce voyage (sonore) au bout de la nuit on pu lire ainsi, se faire prendre aussi dans les filets d’un univers de sons et de voix 2.0. Musique eclectique, onirique, toute de couleurs pastels pas forcément définissables dans l’immédiat. Sauf en rêverie de promeneurs (volontaires) solitaires et nocturnes.
Robert Latxague
|Longue chevelure folle argentée baguenaudant sous une casquette plate de ganadero andalou, lunettes de soleil rondes, costume de toile blanche: le profil du visage lui donne des faux airs d’Hermeto Pascoal. Sur la scéne de la Trinidad Charles Lloyd, ravi, reçoit ainsi looké le Prix d’Honneur de Jazzaldia, Festival de Jazz de Donostia/San Sebastian.
Charles Lloyd (ts, fl), Gérard Clayton (p), Reuben Rodgers (b), Eric Harland (dm)
Jazzaldia Donostia/San Sebastian (España-Euskadi) Plaza de la Trinidad, 22 juillet
Il démarre le concert sur une citation de Coltrane, héritage évoqué en filigrane. Chez lui on retrouve tout bien sur en guise de bagage au bout de cinquante années de sax ténor: le son, la fougue (Defiant) plus en marque de fabrique une envie qui depuis quelque temps déjà lui colle à la peau. Une façon personnelle de marquer son engagement dans la musique jouée, le « je prends-je rentre-je donne » caractéristique du rugby romantique des années 60/70, décade dans laquelle Charles Lloyd s’est fait une place dans le jazz (il disparut un peu par la suite, et on ne s’en souvient pas toujours mais c’est Michel Petrucciani qui s’en fut le rechercher alors…) Sur scène son ténor, avec du grain, se plait à raconter des histoires. Ainsi l’écoute-t-on sur un air tramé de blues lent (Nu blues), de tradition latine (La llorona). Son groupe colle parfaitement au cadre jazz défini, rythmique de luxe, à l’aise, inventive autant qu’attentionnée. Gerard Clayton digresse à sa guise en une collection d’accords placés où bon lui semble, libre. Et Charles Lloyd alors change d’instrument, donc de registre. A la flûte, son autre instrument de toujours, donne de l’air son jazz. Il joue avec les temps, aérien, léger. Au final, reprenant son saxophone ténor avec toujours le désir de faire, ii tisse une longue introduction en duo avec le piano, échange plein de douceur, de retenue comme pour ne pas regretter de devoir se quitter déjà avec son audience de la nuit.
Pianos en liberté
Iñaki Salvador (p), Andrzej Olejniczak (ts, ss, bcl), Gonzalo Tejada (b), Borja Barrueta (dm)
Museo San Telmo
Stefano Bollani, Chano Dominguez (p)
Atmosphere : Tigran Hamasyan (p), Arve Henriksen (tp, vos), Ervin Aarset (elg), Jan Bang (sampl)
Teatro Victoria Eugenia
Dans le cadre du musée San Telmo, petit bijou d’architecture du « casco viejo » (vieux quartier) joignant la vieille pierre aux formes et matériaux contemporains, Iñaki Salvador pianiste basque formé à Barcelone rendait hommage à Monk pour la commémoration que l’on retrouve dans tous les festivals cet été (100 e aniversaire de naissance) …plus ou moins réussie. De quoi découvrir un style de piano clair, moderne, très lisible dans ses intentions. Avec l’aide d’un trio musiciens locaux (deux basques et un polonais quasi naturalisé euskualdun –Andrzej Olejniczak, très inspiré au ténor et à la clarinette basse-) par ailleurs tous enseignants au Conservatoire Supérieur de Musique du Pays Basque (Musikene, San Sebastian) le concert fut tout sauf une récitation (Epistrophy, Trinkle Tinkle, Round Midnight etc.) Plutôt une adaptation à l’esprit curieux et créatif, à une pratique suivie du quartet, à la connaissance des lignes de ruptures comme des silence parlants du pianiste inclassable. Deux prestations deux nuits de suite autour de minuit au Théâtre Victoria Eugenia. Stefano Bollani-Chano Dominguez en duo d’abord. Evidemment pas dans un parcours mené piano piano, on s’en douterait…Bollani, à son habitude, feu follet, dans des envolées, des arabesques. Chano, le « gaditano » (de Cadix) imprégné de flamenco, plus sérieux, cadré mais libre dans sa tête comme sur le clavier. Un jeu -au sens premier du terme – de latins inspirés à deux d’esprit et de mains libres. Sans plus de prétention sinon de donner en cadeau toute une gamme de mélodies que le public a pu garder dans la tête toute la nuit. Même cadre nocturne, mais une musique à dix mille lieues question nature profonde. Tigran associé à un trio de norvégiens chercheurs d’atmosphères éthérées. Dans ce voyage (sonore) au bout de la nuit on pu lire ainsi, se faire prendre aussi dans les filets d’un univers de sons et de voix 2.0. Musique eclectique, onirique, toute de couleurs pastels pas forcément définissables dans l’immédiat. Sauf en rêverie de promeneurs (volontaires) solitaires et nocturnes.
Robert Latxague