RADIO FRANCE OCCITANIE MONTPELLIER : CHRISTOPHE PANZANI
Deuxième semaine et huitième soirée de jazz pour le festival 2017, avec une belle idée : donner une version scénique au très beau disque de Christophe Panzani «Les Âmes perdues»
La soirée avait commencé à la Pinède, à 20h30, sous les meilleurs augures, avec le Super Cargo Trio : Guilhem Verger au saxophone, Hervé Duret à la guitare, et Maxime Rouayroux à la batterie. Trois musiciens ligués pour ourdir un jazz très ouvert, avec parfois un support thématique fort, et un lyrisme de tous les instants.
CHRISTOPHE PANZANI : Les Âmes perdues
Christophe Panzani (saxophone ténor), Yonathan Aishai, Édouard Ferlet, Tony Paeleman (pianos)
Montpellier, Amphithéâtre du Domaine d’O, 24 juillet 2017, 22h
L’an dernier, le saxophoniste a publié un disque très singulier, «Les Âmes perdues» (Jazz & People), pour lequels il est allé à la rencontre de sept pianistes, s’invitant chez eux (Leonardo Montana, Dan Tepfer, Guillaume Poncelet) ou elle (Laia Genc), et aussi bien sûr chez les trois qu’il a été possible de convier sur la scène de l’Amphithéâtre d’O : Yonathan Avishai, Édouard Ferlet et Tony Paeleman. Avec un dispositif particulier : à côté du grand piano de concert d’une célèbre fabrique hambourgeoise, un (très bon) piano droit de facture berlinoise. La présence du piano droit évoque l’intimité originelle du projet phonographique : aller jouer en duo chez le (la) pianiste usant de son propre piano, fût-il modeste, et souvent droit.
Le saxophoniste ouvre le programme avec Yonathan Avishai, et un thème composé pour la pianiste allemande Laia Genc. C’est une sorte de lied mélancolique, le timbre du saxophone est soyeux, retenu, et pourtant l’expressivité s’impose avec force. Christophe Panzani présente partenaires et compositions avec un humour décalé, un peu lunaire, qui fait mouche. Le thème suivant, Atalante, ne figurait pas sur le disque, et va déboucher à son terme sur un tuilage pianistique : Édouard Ferlet s’est glissé sur la banquette du piano droit et va enchaîner en duo sur Traduire Eschyle : le piano est volontairement durant cette pièce doté d’une sourdine, pour évoquer l’intimité du musicien qui travaille chez lui en épargnant le sommeil de son entourage. Cela donne un timbre particulier, séduisant, sur lequel le saxophonsite va déployer une improvisation aux accents très jazz, comme pour affirmer que ce jazz de chambre n’est pas que de chambre.
Après Sisyphe, pour lequel Édouard Ferlet s’est installé au clavier du piano de concert, il est rejoint pour un quatre mains par Tony Paeleman, lequel restera aux commandes pour le titre suivant, Étrangement calme. Suivra, toujours avec le même pianiste, Le Jardin aux sentiers qui bifurquent, enregistré à l’origine avec le pianiste franco-américain Dan Tepfer, présent l’an dernier sur cette même scène. Yonathan Avishai revient, cette fois au piano droit (et sans sourdine) pour Le Rêve d’Icare, jusqu’à ce qu’un nouveau tuilage fasse revenir Tony Paeleman pour une nouvelle composition, absente du disque comme ce fut le cas en début de concert avec Atalante. C’est un peu sombre, et tout aussi mystérieux que le reste du programme, et l’occasion pour Tony Paeleman d’un beau solo de piano, sur des lignes de main gauche mesurées. Quand il accompagne le saxophone, on jurerait que tout n’est pas écrit. C’est d’ailleurs une impression prévalente sur l’ensemble du concert : la rigueur de l’écrit se fond dans la fluidité du jazz. Pour le rappel, Endless War (intialement enregistré pour le disque avec Leonardo Montana) Christophe Panzani se joint aux trois pianistes pour un huit maiins sur deux pianos, avant de conclure au saxophone. Il restera de cette soirée le souvenir délicat d’un moment privilégié, quand la musique devient une sorte de mystique sans dieu, un moment de grâce et de partage dont nous sommes redevables aux musiciens, et aussi à Pascal Rozat qui a eu la belle idée de concocter ce programme.
Xavier Prévost
Ce concert sera diffusé sur France Musique le 22 septembre 2017 à 18h dans l’émission ‘Open Jazz’
Dans le camion régie de Radio France|Deuxième semaine et huitième soirée de jazz pour le festival 2017, avec une belle idée : donner une version scénique au très beau disque de Christophe Panzani «Les Âmes perdues»
La soirée avait commencé à la Pinède, à 20h30, sous les meilleurs augures, avec le Super Cargo Trio : Guilhem Verger au saxophone, Hervé Duret à la guitare, et Maxime Rouayroux à la batterie. Trois musiciens ligués pour ourdir un jazz très ouvert, avec parfois un support thématique fort, et un lyrisme de tous les instants.
CHRISTOPHE PANZANI : Les Âmes perdues
Christophe Panzani (saxophone ténor), Yonathan Aishai, Édouard Ferlet, Tony Paeleman (pianos)
Montpellier, Amphithéâtre du Domaine d’O, 24 juillet 2017, 22h
L’an dernier, le saxophoniste a publié un disque très singulier, «Les Âmes perdues» (Jazz & People), pour lequels il est allé à la rencontre de sept pianistes, s’invitant chez eux (Leonardo Montana, Dan Tepfer, Guillaume Poncelet) ou elle (Laia Genc), et aussi bien sûr chez les trois qu’il a été possible de convier sur la scène de l’Amphithéâtre d’O : Yonathan Avishai, Édouard Ferlet et Tony Paeleman. Avec un dispositif particulier : à côté du grand piano de concert d’une célèbre fabrique hambourgeoise, un (très bon) piano droit de facture berlinoise. La présence du piano droit évoque l’intimité originelle du projet phonographique : aller jouer en duo chez le (la) pianiste usant de son propre piano, fût-il modeste, et souvent droit.
Le saxophoniste ouvre le programme avec Yonathan Avishai, et un thème composé pour la pianiste allemande Laia Genc. C’est une sorte de lied mélancolique, le timbre du saxophone est soyeux, retenu, et pourtant l’expressivité s’impose avec force. Christophe Panzani présente partenaires et compositions avec un humour décalé, un peu lunaire, qui fait mouche. Le thème suivant, Atalante, ne figurait pas sur le disque, et va déboucher à son terme sur un tuilage pianistique : Édouard Ferlet s’est glissé sur la banquette du piano droit et va enchaîner en duo sur Traduire Eschyle : le piano est volontairement durant cette pièce doté d’une sourdine, pour évoquer l’intimité du musicien qui travaille chez lui en épargnant le sommeil de son entourage. Cela donne un timbre particulier, séduisant, sur lequel le saxophonsite va déployer une improvisation aux accents très jazz, comme pour affirmer que ce jazz de chambre n’est pas que de chambre.
Après Sisyphe, pour lequel Édouard Ferlet s’est installé au clavier du piano de concert, il est rejoint pour un quatre mains par Tony Paeleman, lequel restera aux commandes pour le titre suivant, Étrangement calme. Suivra, toujours avec le même pianiste, Le Jardin aux sentiers qui bifurquent, enregistré à l’origine avec le pianiste franco-américain Dan Tepfer, présent l’an dernier sur cette même scène. Yonathan Avishai revient, cette fois au piano droit (et sans sourdine) pour Le Rêve d’Icare, jusqu’à ce qu’un nouveau tuilage fasse revenir Tony Paeleman pour une nouvelle composition, absente du disque comme ce fut le cas en début de concert avec Atalante. C’est un peu sombre, et tout aussi mystérieux que le reste du programme, et l’occasion pour Tony Paeleman d’un beau solo de piano, sur des lignes de main gauche mesurées. Quand il accompagne le saxophone, on jurerait que tout n’est pas écrit. C’est d’ailleurs une impression prévalente sur l’ensemble du concert : la rigueur de l’écrit se fond dans la fluidité du jazz. Pour le rappel, Endless War (intialement enregistré pour le disque avec Leonardo Montana) Christophe Panzani se joint aux trois pianistes pour un huit maiins sur deux pianos, avant de conclure au saxophone. Il restera de cette soirée le souvenir délicat d’un moment privilégié, quand la musique devient une sorte de mystique sans dieu, un moment de grâce et de partage dont nous sommes redevables aux musiciens, et aussi à Pascal Rozat qui a eu la belle idée de concocter ce programme.
Xavier Prévost
Ce concert sera diffusé sur France Musique le 22 septembre 2017 à 18h dans l’émission ‘Open Jazz’
Dans le camion régie de Radio France|Deuxième semaine et huitième soirée de jazz pour le festival 2017, avec une belle idée : donner une version scénique au très beau disque de Christophe Panzani «Les Âmes perdues»
La soirée avait commencé à la Pinède, à 20h30, sous les meilleurs augures, avec le Super Cargo Trio : Guilhem Verger au saxophone, Hervé Duret à la guitare, et Maxime Rouayroux à la batterie. Trois musiciens ligués pour ourdir un jazz très ouvert, avec parfois un support thématique fort, et un lyrisme de tous les instants.
CHRISTOPHE PANZANI : Les Âmes perdues
Christophe Panzani (saxophone ténor), Yonathan Aishai, Édouard Ferlet, Tony Paeleman (pianos)
Montpellier, Amphithéâtre du Domaine d’O, 24 juillet 2017, 22h
L’an dernier, le saxophoniste a publié un disque très singulier, «Les Âmes perdues» (Jazz & People), pour lequels il est allé à la rencontre de sept pianistes, s’invitant chez eux (Leonardo Montana, Dan Tepfer, Guillaume Poncelet) ou elle (Laia Genc), et aussi bien sûr chez les trois qu’il a été possible de convier sur la scène de l’Amphithéâtre d’O : Yonathan Avishai, Édouard Ferlet et Tony Paeleman. Avec un dispositif particulier : à côté du grand piano de concert d’une célèbre fabrique hambourgeoise, un (très bon) piano droit de facture berlinoise. La présence du piano droit évoque l’intimité originelle du projet phonographique : aller jouer en duo chez le (la) pianiste usant de son propre piano, fût-il modeste, et souvent droit.
Le saxophoniste ouvre le programme avec Yonathan Avishai, et un thème composé pour la pianiste allemande Laia Genc. C’est une sorte de lied mélancolique, le timbre du saxophone est soyeux, retenu, et pourtant l’expressivité s’impose avec force. Christophe Panzani présente partenaires et compositions avec un humour décalé, un peu lunaire, qui fait mouche. Le thème suivant, Atalante, ne figurait pas sur le disque, et va déboucher à son terme sur un tuilage pianistique : Édouard Ferlet s’est glissé sur la banquette du piano droit et va enchaîner en duo sur Traduire Eschyle : le piano est volontairement durant cette pièce doté d’une sourdine, pour évoquer l’intimité du musicien qui travaille chez lui en épargnant le sommeil de son entourage. Cela donne un timbre particulier, séduisant, sur lequel le saxophonsite va déployer une improvisation aux accents très jazz, comme pour affirmer que ce jazz de chambre n’est pas que de chambre.
Après Sisyphe, pour lequel Édouard Ferlet s’est installé au clavier du piano de concert, il est rejoint pour un quatre mains par Tony Paeleman, lequel restera aux commandes pour le titre suivant, Étrangement calme. Suivra, toujours avec le même pianiste, Le Jardin aux sentiers qui bifurquent, enregistré à l’origine avec le pianiste franco-américain Dan Tepfer, présent l’an dernier sur cette même scène. Yonathan Avishai revient, cette fois au piano droit (et sans sourdine) pour Le Rêve d’Icare, jusqu’à ce qu’un nouveau tuilage fasse revenir Tony Paeleman pour une nouvelle composition, absente du disque comme ce fut le cas en début de concert avec Atalante. C’est un peu sombre, et tout aussi mystérieux que le reste du programme, et l’occasion pour Tony Paeleman d’un beau solo de piano, sur des lignes de main gauche mesurées. Quand il accompagne le saxophone, on jurerait que tout n’est pas écrit. C’est d’ailleurs une impression prévalente sur l’ensemble du concert : la rigueur de l’écrit se fond dans la fluidité du jazz. Pour le rappel, Endless War (intialement enregistré pour le disque avec Leonardo Montana) Christophe Panzani se joint aux trois pianistes pour un huit maiins sur deux pianos, avant de conclure au saxophone. Il restera de cette soirée le souvenir délicat d’un moment privilégié, quand la musique devient une sorte de mystique sans dieu, un moment de grâce et de partage dont nous sommes redevables aux musiciens, et aussi à Pascal Rozat qui a eu la belle idée de concocter ce programme.
Xavier Prévost
Ce concert sera diffusé sur France Musique le 22 septembre 2017 à 18h dans l’émission ‘Open Jazz’
Dans le camion régie de Radio France|Deuxième semaine et huitième soirée de jazz pour le festival 2017, avec une belle idée : donner une version scénique au très beau disque de Christophe Panzani «Les Âmes perdues»
La soirée avait commencé à la Pinède, à 20h30, sous les meilleurs augures, avec le Super Cargo Trio : Guilhem Verger au saxophone, Hervé Duret à la guitare, et Maxime Rouayroux à la batterie. Trois musiciens ligués pour ourdir un jazz très ouvert, avec parfois un support thématique fort, et un lyrisme de tous les instants.
CHRISTOPHE PANZANI : Les Âmes perdues
Christophe Panzani (saxophone ténor), Yonathan Aishai, Édouard Ferlet, Tony Paeleman (pianos)
Montpellier, Amphithéâtre du Domaine d’O, 24 juillet 2017, 22h
L’an dernier, le saxophoniste a publié un disque très singulier, «Les Âmes perdues» (Jazz & People), pour lequels il est allé à la rencontre de sept pianistes, s’invitant chez eux (Leonardo Montana, Dan Tepfer, Guillaume Poncelet) ou elle (Laia Genc), et aussi bien sûr chez les trois qu’il a été possible de convier sur la scène de l’Amphithéâtre d’O : Yonathan Avishai, Édouard Ferlet et Tony Paeleman. Avec un dispositif particulier : à côté du grand piano de concert d’une célèbre fabrique hambourgeoise, un (très bon) piano droit de facture berlinoise. La présence du piano droit évoque l’intimité originelle du projet phonographique : aller jouer en duo chez le (la) pianiste usant de son propre piano, fût-il modeste, et souvent droit.
Le saxophoniste ouvre le programme avec Yonathan Avishai, et un thème composé pour la pianiste allemande Laia Genc. C’est une sorte de lied mélancolique, le timbre du saxophone est soyeux, retenu, et pourtant l’expressivité s’impose avec force. Christophe Panzani présente partenaires et compositions avec un humour décalé, un peu lunaire, qui fait mouche. Le thème suivant, Atalante, ne figurait pas sur le disque, et va déboucher à son terme sur un tuilage pianistique : Édouard Ferlet s’est glissé sur la banquette du piano droit et va enchaîner en duo sur Traduire Eschyle : le piano est volontairement durant cette pièce doté d’une sourdine, pour évoquer l’intimité du musicien qui travaille chez lui en épargnant le sommeil de son entourage. Cela donne un timbre particulier, séduisant, sur lequel le saxophonsite va déployer une improvisation aux accents très jazz, comme pour affirmer que ce jazz de chambre n’est pas que de chambre.
Après Sisyphe, pour lequel Édouard Ferlet s’est installé au clavier du piano de concert, il est rejoint pour un quatre mains par Tony Paeleman, lequel restera aux commandes pour le titre suivant, Étrangement calme. Suivra, toujours avec le même pianiste, Le Jardin aux sentiers qui bifurquent, enregistré à l’origine avec le pianiste franco-américain Dan Tepfer, présent l’an dernier sur cette même scène. Yonathan Avishai revient, cette fois au piano droit (et sans sourdine) pour Le Rêve d’Icare, jusqu’à ce qu’un nouveau tuilage fasse revenir Tony Paeleman pour une nouvelle composition, absente du disque comme ce fut le cas en début de concert avec Atalante. C’est un peu sombre, et tout aussi mystérieux que le reste du programme, et l’occasion pour Tony Paeleman d’un beau solo de piano, sur des lignes de main gauche mesurées. Quand il accompagne le saxophone, on jurerait que tout n’est pas écrit. C’est d’ailleurs une impression prévalente sur l’ensemble du concert : la rigueur de l’écrit se fond dans la fluidité du jazz. Pour le rappel, Endless War (intialement enregistré pour le disque avec Leonardo Montana) Christophe Panzani se joint aux trois pianistes pour un huit maiins sur deux pianos, avant de conclure au saxophone. Il restera de cette soirée le souvenir délicat d’un moment privilégié, quand la musique devient une sorte de mystique sans dieu, un moment de grâce et de partage dont nous sommes redevables aux musiciens, et aussi à Pascal Rozat qui a eu la belle idée de concocter ce programme.
Xavier Prévost
Ce concert sera diffusé sur France Musique le 22 septembre 2017 à 18h dans l’émission ‘Open Jazz’