Saint-Émilion Jazz Festival (2)
Présidents d’honneur du festival, amis personnels de Dominique Renard depuis très longtemps, personnalités du monde de la musique et du vin, Tommy Lipuma et Robert Parker sont présents à St Emilion, et c’est le producteur de nombre de disques fameux qui a présenté lui-même Alan Broadbent, vantant les mérites d’arrangeur et de compositeur de ce dernier, avant de lui laisser la place pour un piano solo qui a marqué les esprits et conquis, outre l’auteur de ces lignes, Michel Contat venu spécialement à St Emilion pour d’excellentes raisons, dont celle-ci que nous partageons totalement : voir et entendre Alan Broadbent, si rare sous nos climats…
Pour la (toute) petite histoire, on dira quand même que celui qu’on présente parfois comme « le pape » du vin, à l’instar chez nous de ce que fut peut-être Hugues Panassié, Robert Parker donc, qui partage avec les amateurs de jazz un patronyme fameux – au point que je lui ai proposé d’en changer quand il souhaite se dissimuler un peu et d’adopter celui de « Chan » – on dira donc qu’il était convenu qu’on ne lui demanderait aucun avis sur les boissons alcoolisées, et qu’on ne lui parlerait que de musique. Engagemen tenu, à ceci près qu’on lui a quand même présenté la nouvelle ligne de verres en cristal de chez Baccarat, et que pour l’histoire il les aurait essayé en buvant… de l’eau. Je n’ai pas assisté à la séance, occupé que j’étais à finir mon verre de Léoville Las-Cases 1982 dans la propriété de Monsieur Justin Onclin, Château de Villemaurine, qui accueillait hier à midi, avant le récital d’Alan Broadbent.
Le pianiste du quartet West de Charlie Haden a commencé son récital par le très classique Body And Soul, donnant à cette pièce une dimension orchestrale manifeste. De la belle ouvrage. Hello My Lovely, de Charlie Haden lui-même, a suivi, puis un What Is This Thing Called Love bien posé, avant que le niveau ne commence à s’élever avec If You Could See Me Now de Tadd Dameron, où il fit valoir une délicatesse extrême, jointe à grande une précision rythmique. Mais c’est le Django joué ensuite qui a commencé à nous faire tendre l’oreille, avec de superbes accords plaqués dans un final tendu, presque violent, digne (la comparaison va surprendre, mais à mon avis elle tient) de la version qu’en donne parfois Benat Achiary. A partir de là, nous fumes sur un petit nuage, et Alan Brodbent également, totalement soutenu par le public, venu enfin en nombre, et qui ne cessait de lui réclamer des « encore » avant même la fin du récital. Ce fut d’abord, de sa plume, Now And Then, puis une version sensible de Blue In Green, pris sur un mode plutôt mélancolique, avant un fantastique Lonely Woman, où Broadbent se paya le luxe et la volupté de rhapsodiser la chose à la manière de Rachmaninov, avant de la fuguer comme le Beethoven des dernières sonates, pour mieux revenir à l’esprit rhapsodique par un chemin que n’eut pas désavoué Scriabine. Nous étions debout avant la fin du morceau pour en demander plus. Probablement le moment musical le plus fort du festival. (notre photo : Tommy Lipuma, Robert Parker et leurs épouses avant le concert d’Alan Broadbent)
La soirée était longue et copieuse. Pour des raisons personnelles impérieuses, il ne m’a pas été possible d’assister au concert de Brian Blade avec son « Fellowship Band ». Regrets. En début de soirée, Giovanni Mirabassi avait fait apprécier son talent mélodique et son intelligence musicale, avant que Dee Dee Bridgewater n’envahisse la scène pour un show bien réglé, mais sans grand intérêt. Comme si l’esprit « JATP » qui régnait hier soir avec légèreté et talent avait fait encore retour, dans une lourdeur sans pareille. C’est à ce moment-là que mon corps m’a rappelé à son existence, et à la dure loi qui en règle le cours. Ce soir à 18.00, Yaron Herman en solo. On y sera.
Philippe Méziat
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Présidents d’honneur du festival, amis personnels de Dominique Renard depuis très longtemps, personnalités du monde de la musique et du vin, Tommy Lipuma et Robert Parker sont présents à St Emilion, et c’est le producteur de nombre de disques fameux qui a présenté lui-même Alan Broadbent, vantant les mérites d’arrangeur et de compositeur de ce dernier, avant de lui laisser la place pour un piano solo qui a marqué les esprits et conquis, outre l’auteur de ces lignes, Michel Contat venu spécialement à St Emilion pour d’excellentes raisons, dont celle-ci que nous partageons totalement : voir et entendre Alan Broadbent, si rare sous nos climats…
Pour la (toute) petite histoire, on dira quand même que celui qu’on présente parfois comme « le pape » du vin, à l’instar chez nous de ce que fut peut-être Hugues Panassié, Robert Parker donc, qui partage avec les amateurs de jazz un patronyme fameux – au point que je lui ai proposé d’en changer quand il souhaite se dissimuler un peu et d’adopter celui de « Chan » – on dira donc qu’il était convenu qu’on ne lui demanderait aucun avis sur les boissons alcoolisées, et qu’on ne lui parlerait que de musique. Engagemen tenu, à ceci près qu’on lui a quand même présenté la nouvelle ligne de verres en cristal de chez Baccarat, et que pour l’histoire il les aurait essayé en buvant… de l’eau. Je n’ai pas assisté à la séance, occupé que j’étais à finir mon verre de Léoville Las-Cases 1982 dans la propriété de Monsieur Justin Onclin, Château de Villemaurine, qui accueillait hier à midi, avant le récital d’Alan Broadbent.
Le pianiste du quartet West de Charlie Haden a commencé son récital par le très classique Body And Soul, donnant à cette pièce une dimension orchestrale manifeste. De la belle ouvrage. Hello My Lovely, de Charlie Haden lui-même, a suivi, puis un What Is This Thing Called Love bien posé, avant que le niveau ne commence à s’élever avec If You Could See Me Now de Tadd Dameron, où il fit valoir une délicatesse extrême, jointe à grande une précision rythmique. Mais c’est le Django joué ensuite qui a commencé à nous faire tendre l’oreille, avec de superbes accords plaqués dans un final tendu, presque violent, digne (la comparaison va surprendre, mais à mon avis elle tient) de la version qu’en donne parfois Benat Achiary. A partir de là, nous fumes sur un petit nuage, et Alan Brodbent également, totalement soutenu par le public, venu enfin en nombre, et qui ne cessait de lui réclamer des « encore » avant même la fin du récital. Ce fut d’abord, de sa plume, Now And Then, puis une version sensible de Blue In Green, pris sur un mode plutôt mélancolique, avant un fantastique Lonely Woman, où Broadbent se paya le luxe et la volupté de rhapsodiser la chose à la manière de Rachmaninov, avant de la fuguer comme le Beethoven des dernières sonates, pour mieux revenir à l’esprit rhapsodique par un chemin que n’eut pas désavoué Scriabine. Nous étions debout avant la fin du morceau pour en demander plus. Probablement le moment musical le plus fort du festival. (notre photo : Tommy Lipuma, Robert Parker et leurs épouses avant le concert d’Alan Broadbent)
La soirée était longue et copieuse. Pour des raisons personnelles impérieuses, il ne m’a pas été possible d’assister au concert de Brian Blade avec son « Fellowship Band ». Regrets. En début de soirée, Giovanni Mirabassi avait fait apprécier son talent mélodique et son intelligence musicale, avant que Dee Dee Bridgewater n’envahisse la scène pour un show bien réglé, mais sans grand intérêt. Comme si l’esprit « JATP » qui régnait hier soir avec légèreté et talent avait fait encore retour, dans une lourdeur sans pareille. C’est à ce moment-là que mon corps m’a rappelé à son existence, et à la dure loi qui en règle le cours. Ce soir à 18.00, Yaron Herman en solo. On y sera.
Philippe Méziat
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Présidents d’honneur du festival, amis personnels de Dominique Renard depuis très longtemps, personnalités du monde de la musique et du vin, Tommy Lipuma et Robert Parker sont présents à St Emilion, et c’est le producteur de nombre de disques fameux qui a présenté lui-même Alan Broadbent, vantant les mérites d’arrangeur et de compositeur de ce dernier, avant de lui laisser la place pour un piano solo qui a marqué les esprits et conquis, outre l’auteur de ces lignes, Michel Contat venu spécialement à St Emilion pour d’excellentes raisons, dont celle-ci que nous partageons totalement : voir et entendre Alan Broadbent, si rare sous nos climats…
Pour la (toute) petite histoire, on dira quand même que celui qu’on présente parfois comme « le pape » du vin, à l’instar chez nous de ce que fut peut-être Hugues Panassié, Robert Parker donc, qui partage avec les amateurs de jazz un patronyme fameux – au point que je lui ai proposé d’en changer quand il souhaite se dissimuler un peu et d’adopter celui de « Chan » – on dira donc qu’il était convenu qu’on ne lui demanderait aucun avis sur les boissons alcoolisées, et qu’on ne lui parlerait que de musique. Engagemen tenu, à ceci près qu’on lui a quand même présenté la nouvelle ligne de verres en cristal de chez Baccarat, et que pour l’histoire il les aurait essayé en buvant… de l’eau. Je n’ai pas assisté à la séance, occupé que j’étais à finir mon verre de Léoville Las-Cases 1982 dans la propriété de Monsieur Justin Onclin, Château de Villemaurine, qui accueillait hier à midi, avant le récital d’Alan Broadbent.
Le pianiste du quartet West de Charlie Haden a commencé son récital par le très classique Body And Soul, donnant à cette pièce une dimension orchestrale manifeste. De la belle ouvrage. Hello My Lovely, de Charlie Haden lui-même, a suivi, puis un What Is This Thing Called Love bien posé, avant que le niveau ne commence à s’élever avec If You Could See Me Now de Tadd Dameron, où il fit valoir une délicatesse extrême, jointe à grande une précision rythmique. Mais c’est le Django joué ensuite qui a commencé à nous faire tendre l’oreille, avec de superbes accords plaqués dans un final tendu, presque violent, digne (la comparaison va surprendre, mais à mon avis elle tient) de la version qu’en donne parfois Benat Achiary. A partir de là, nous fumes sur un petit nuage, et Alan Brodbent également, totalement soutenu par le public, venu enfin en nombre, et qui ne cessait de lui réclamer des « encore » avant même la fin du récital. Ce fut d’abord, de sa plume, Now And Then, puis une version sensible de Blue In Green, pris sur un mode plutôt mélancolique, avant un fantastique Lonely Woman, où Broadbent se paya le luxe et la volupté de rhapsodiser la chose à la manière de Rachmaninov, avant de la fuguer comme le Beethoven des dernières sonates, pour mieux revenir à l’esprit rhapsodique par un chemin que n’eut pas désavoué Scriabine. Nous étions debout avant la fin du morceau pour en demander plus. Probablement le moment musical le plus fort du festival. (notre photo : Tommy Lipuma, Robert Parker et leurs épouses avant le concert d’Alan Broadbent)
La soirée était longue et copieuse. Pour des raisons personnelles impérieuses, il ne m’a pas été possible d’assister au concert de Brian Blade avec son « Fellowship Band ». Regrets. En début de soirée, Giovanni Mirabassi avait fait apprécier son talent mélodique et son intelligence musicale, avant que Dee Dee Bridgewater n’envahisse la scène pour un show bien réglé, mais sans grand intérêt. Comme si l’esprit « JATP » qui régnait hier soir avec légèreté et talent avait fait encore retour, dans une lourdeur sans pareille. C’est à ce moment-là que mon corps m’a rappelé à son existence, et à la dure loi qui en règle le cours. Ce soir à 18.00, Yaron Herman en solo. On y sera.
Philippe Méziat
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Présidents d’honneur du festival, amis personnels de Dominique Renard depuis très longtemps, personnalités du monde de la musique et du vin, Tommy Lipuma et Robert Parker sont présents à St Emilion, et c’est le producteur de nombre de disques fameux qui a présenté lui-même Alan Broadbent, vantant les mérites d’arrangeur et de compositeur de ce dernier, avant de lui laisser la place pour un piano solo qui a marqué les esprits et conquis, outre l’auteur de ces lignes, Michel Contat venu spécialement à St Emilion pour d’excellentes raisons, dont celle-ci que nous partageons totalement : voir et entendre Alan Broadbent, si rare sous nos climats…
Pour la (toute) petite histoire, on dira quand même que celui qu’on présente parfois comme « le pape » du vin, à l’instar chez nous de ce que fut peut-être Hugues Panassié, Robert Parker donc, qui partage avec les amateurs de jazz un patronyme fameux – au point que je lui ai proposé d’en changer quand il souhaite se dissimuler un peu et d’adopter celui de « Chan » – on dira donc qu’il était convenu qu’on ne lui demanderait aucun avis sur les boissons alcoolisées, et qu’on ne lui parlerait que de musique. Engagemen tenu, à ceci près qu’on lui a quand même présenté la nouvelle ligne de verres en cristal de chez Baccarat, et que pour l’histoire il les aurait essayé en buvant… de l’eau. Je n’ai pas assisté à la séance, occupé que j’étais à finir mon verre de Léoville Las-Cases 1982 dans la propriété de Monsieur Justin Onclin, Château de Villemaurine, qui accueillait hier à midi, avant le récital d’Alan Broadbent.
Le pianiste du quartet West de Charlie Haden a commencé son récital par le très classique Body And Soul, donnant à cette pièce une dimension orchestrale manifeste. De la belle ouvrage. Hello My Lovely, de Charlie Haden lui-même, a suivi, puis un What Is This Thing Called Love bien posé, avant que le niveau ne commence à s’élever avec If You Could See Me Now de Tadd Dameron, où il fit valoir une délicatesse extrême, jointe à grande une précision rythmique. Mais c’est le Django joué ensuite qui a commencé à nous faire tendre l’oreille, avec de superbes accords plaqués dans un final tendu, presque violent, digne (la comparaison va surprendre, mais à mon avis elle tient) de la version qu’en donne parfois Benat Achiary. A partir de là, nous fumes sur un petit nuage, et Alan Brodbent également, totalement soutenu par le public, venu enfin en nombre, et qui ne cessait de lui réclamer des « encore » avant même la fin du récital. Ce fut d’abord, de sa plume, Now And Then, puis une version sensible de Blue In Green, pris sur un mode plutôt mélancolique, avant un fantastique Lonely Woman, où Broadbent se paya le luxe et la volupté de rhapsodiser la chose à la manière de Rachmaninov, avant de la fuguer comme le Beethoven des dernières sonates, pour mieux revenir à l’esprit rhapsodique par un chemin que n’eut pas désavoué Scriabine. Nous étions debout avant la fin du morceau pour en demander plus. Probablement le moment musical le plus fort du festival. (notre photo : Tommy Lipuma, Robert Parker et leurs épouses avant le concert d’Alan Broadbent)
La soirée était longue et copieuse. Pour des raisons personnelles impérieuses, il ne m’a pas été possible d’assister au concert de Brian Blade avec son « Fellowship Band ». Regrets. En début de soirée, Giovanni Mirabassi avait fait apprécier son talent mélodique et son intelligence musicale, avant que Dee Dee Bridgewater n’envahisse la scène pour un show bien réglé, mais sans grand intérêt. Comme si l’esprit « JATP » qui régnait hier soir avec légèreté et talent avait fait encore retour, dans une lourdeur sans pareille. C’est à ce moment-là que mon corps m’a rappelé à son existence, et à la dure loi qui en règle le cours. Ce soir à 18.00, Yaron Herman en solo. On y sera.
Philippe Méziat