Trio [em], Institut Goethe, Paris (dans le cadre du festival Jazzycolors), 07/11.
Trio [em], Institut Goethe, Paris (dans le cadre du festival Jazzycolors), 07/11.
Si on a déjà pu voir le pianiste Michael Wollny à Paris en solo ou en duo avec son compatriote et aîné Joachim Kühn, c’est la deuxième fois que le trio [em] — qu’il a formé voici une dizaine d’années avec la bassiste Eva Kruse et la batteur Eric Schaefer — vient se produire dans la capitale. La fois précédente, ils jouaient au Sunside en… janvier 2007. Si l’on peut s’étonner d’une telle rareté, s’agissant d’un des groupes phares du jeune jazz allemand, on ne peut que féliciter Jazzycolor — festival qui investit chaque automne une petite dizaine de centres culturels étrangers à Paris, loin des bastions du jazz « officiel » — d’avoir eu l’initiative d’inviter ces talentueux musiciens, aussi connus de l’autre côté du Rhin que méconnus dans l’Hexagone.
Compositions personnelles anciennes ou toutes nouvelles, leur répertoire témoigne d’une originalité d’inspiration et d’une qualité d’exécution impressionnantes. Si la culture classique de Michael Wollny transparaît ici ou là (entre autres dans la finesse de son toucher, la qualité de son timbre dans les aigus du piano ou dans une pièce de Schubert) de même que la solide formation d’Eric Schaefer en percussion contemporaine lui permet d’alterner les métriques et de doser sa puissance de frappe avec une aisance confondante, jamais le groove ne fait longtemps défaut aux thèmes qu’ils interprètent. L’abstraction s’y mêle au flot organique et au lyrisme comme le binaire au ternaire, en une symbiose à laquelle la basse d’Eva Kruse — récemment équipée d’une pédale d’effets — ne contribue pas peu, tirant parfois l’ensemble vers des accents rock.
Quant à l’improvisation, elle tient dans la performance des trois partenaires une place notable sans jamais recourir aux clichés qui marquent le jeu de bon nombre de jeunes trios « post mehldauïques ». Le trio [em] a ainsi trouvé, au fil des ans et des concerts, une façon bien à lui d’être moderne en ne refusant ni le conceptuel ni le cantabile, mais en ne faisant jamais de l’un ou de l’autre un principe. Une façon d’être et de faire qui doit beaucoup à la contribution à part quasi égale de ses trois membres en ce qui concerne la composition. Avoir accumulé en cinq disques un répertoire original d’une telle qualité n’est déjà pas une mince affaire, le faire vivre avec une telle fraîcheur sur scène est encore plus remarquable et l’on espère que, grâce à de tels groupes, d’autres festivals cesseront un jour de penser qu’ « à l’est, rien de nouveau… ».
Thierry Quénum
Voir la suite du programme, jusqu’au 30/11 sur www.jazzycolors.net
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Trio [em], Institut Goethe, Paris (dans le cadre du festival Jazzycolors), 07/11.
Si on a déjà pu voir le pianiste Michael Wollny à Paris en solo ou en duo avec son compatriote et aîné Joachim Kühn, c’est la deuxième fois que le trio [em] — qu’il a formé voici une dizaine d’années avec la bassiste Eva Kruse et la batteur Eric Schaefer — vient se produire dans la capitale. La fois précédente, ils jouaient au Sunside en… janvier 2007. Si l’on peut s’étonner d’une telle rareté, s’agissant d’un des groupes phares du jeune jazz allemand, on ne peut que féliciter Jazzycolor — festival qui investit chaque automne une petite dizaine de centres culturels étrangers à Paris, loin des bastions du jazz « officiel » — d’avoir eu l’initiative d’inviter ces talentueux musiciens, aussi connus de l’autre côté du Rhin que méconnus dans l’Hexagone.
Compositions personnelles anciennes ou toutes nouvelles, leur répertoire témoigne d’une originalité d’inspiration et d’une qualité d’exécution impressionnantes. Si la culture classique de Michael Wollny transparaît ici ou là (entre autres dans la finesse de son toucher, la qualité de son timbre dans les aigus du piano ou dans une pièce de Schubert) de même que la solide formation d’Eric Schaefer en percussion contemporaine lui permet d’alterner les métriques et de doser sa puissance de frappe avec une aisance confondante, jamais le groove ne fait longtemps défaut aux thèmes qu’ils interprètent. L’abstraction s’y mêle au flot organique et au lyrisme comme le binaire au ternaire, en une symbiose à laquelle la basse d’Eva Kruse — récemment équipée d’une pédale d’effets — ne contribue pas peu, tirant parfois l’ensemble vers des accents rock.
Quant à l’improvisation, elle tient dans la performance des trois partenaires une place notable sans jamais recourir aux clichés qui marquent le jeu de bon nombre de jeunes trios « post mehldauïques ». Le trio [em] a ainsi trouvé, au fil des ans et des concerts, une façon bien à lui d’être moderne en ne refusant ni le conceptuel ni le cantabile, mais en ne faisant jamais de l’un ou de l’autre un principe. Une façon d’être et de faire qui doit beaucoup à la contribution à part quasi égale de ses trois membres en ce qui concerne la composition. Avoir accumulé en cinq disques un répertoire original d’une telle qualité n’est déjà pas une mince affaire, le faire vivre avec une telle fraîcheur sur scène est encore plus remarquable et l’on espère que, grâce à de tels groupes, d’autres festivals cesseront un jour de penser qu’ « à l’est, rien de nouveau… ».
Thierry Quénum
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Si on a déjà pu voir le pianiste Michael Wollny à Paris en solo ou en duo avec son compatriote et aîné Joachim Kühn, c’est la deuxième fois que le trio [em] — qu’il a formé voici une dizaine d’années avec la bassiste Eva Kruse et la batteur Eric Schaefer — vient se produire dans la capitale. La fois précédente, ils jouaient au Sunside en… janvier 2007. Si l’on peut s’étonner d’une telle rareté, s’agissant d’un des groupes phares du jeune jazz allemand, on ne peut que féliciter Jazzycolor — festival qui investit chaque automne une petite dizaine de centres culturels étrangers à Paris, loin des bastions du jazz « officiel » — d’avoir eu l’initiative d’inviter ces talentueux musiciens, aussi connus de l’autre côté du Rhin que méconnus dans l’Hexagone.
Compositions personnelles anciennes ou toutes nouvelles, leur répertoire témoigne d’une originalité d’inspiration et d’une qualité d’exécution impressionnantes. Si la culture classique de Michael Wollny transparaît ici ou là (entre autres dans la finesse de son toucher, la qualité de son timbre dans les aigus du piano ou dans une pièce de Schubert) de même que la solide formation d’Eric Schaefer en percussion contemporaine lui permet d’alterner les métriques et de doser sa puissance de frappe avec une aisance confondante, jamais le groove ne fait longtemps défaut aux thèmes qu’ils interprètent. L’abstraction s’y mêle au flot organique et au lyrisme comme le binaire au ternaire, en une symbiose à laquelle la basse d’Eva Kruse — récemment équipée d’une pédale d’effets — ne contribue pas peu, tirant parfois l’ensemble vers des accents rock.
Quant à l’improvisation, elle tient dans la performance des trois partenaires une place notable sans jamais recourir aux clichés qui marquent le jeu de bon nombre de jeunes trios « post mehldauïques ». Le trio [em] a ainsi trouvé, au fil des ans et des concerts, une façon bien à lui d’être moderne en ne refusant ni le conceptuel ni le cantabile, mais en ne faisant jamais de l’un ou de l’autre un principe. Une façon d’être et de faire qui doit beaucoup à la contribution à part quasi égale de ses trois membres en ce qui concerne la composition. Avoir accumulé en cinq disques un répertoire original d’une telle qualité n’est déjà pas une mince affaire, le faire vivre avec une telle fraîcheur sur scène est encore plus remarquable et l’on espère que, grâce à de tels groupes, d’autres festivals cesseront un jour de penser qu’ « à l’est, rien de nouveau… ».
Thierry Quénum
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Si on a déjà pu voir le pianiste Michael Wollny à Paris en solo ou en duo avec son compatriote et aîné Joachim Kühn, c’est la deuxième fois que le trio [em] — qu’il a formé voici une dizaine d’années avec la bassiste Eva Kruse et la batteur Eric Schaefer — vient se produire dans la capitale. La fois précédente, ils jouaient au Sunside en… janvier 2007. Si l’on peut s’étonner d’une telle rareté, s’agissant d’un des groupes phares du jeune jazz allemand, on ne peut que féliciter Jazzycolor — festival qui investit chaque automne une petite dizaine de centres culturels étrangers à Paris, loin des bastions du jazz « officiel » — d’avoir eu l’initiative d’inviter ces talentueux musiciens, aussi connus de l’autre côté du Rhin que méconnus dans l’Hexagone.
Compositions personnelles anciennes ou toutes nouvelles, leur répertoire témoigne d’une originalité d’inspiration et d’une qualité d’exécution impressionnantes. Si la culture classique de Michael Wollny transparaît ici ou là (entre autres dans la finesse de son toucher, la qualité de son timbre dans les aigus du piano ou dans une pièce de Schubert) de même que la solide formation d’Eric Schaefer en percussion contemporaine lui permet d’alterner les métriques et de doser sa puissance de frappe avec une aisance confondante, jamais le groove ne fait longtemps défaut aux thèmes qu’ils interprètent. L’abstraction s’y mêle au flot organique et au lyrisme comme le binaire au ternaire, en une symbiose à laquelle la basse d’Eva Kruse — récemment équipée d’une pédale d’effets — ne contribue pas peu, tirant parfois l’ensemble vers des accents rock.
Quant à l’improvisation, elle tient dans la performance des trois partenaires une place notable sans jamais recourir aux clichés qui marquent le jeu de bon nombre de jeunes trios « post mehldauïques ». Le trio [em] a ainsi trouvé, au fil des ans et des concerts, une façon bien à lui d’être moderne en ne refusant ni le conceptuel ni le cantabile, mais en ne faisant jamais de l’un ou de l’autre un principe. Une façon d’être et de faire qui doit beaucoup à la contribution à part quasi égale de ses trois membres en ce qui concerne la composition. Avoir accumulé en cinq disques un répertoire original d’une telle qualité n’est déjà pas une mince affaire, le faire vivre avec une telle fraîcheur sur scène est encore plus remarquable et l’on espère que, grâce à de tels groupes, d’autres festivals cesseront un jour de penser qu’ « à l’est, rien de nouveau… ».
Thierry Quénum
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Si on a déjà pu voir le pianiste Michael Wollny à Paris en solo ou en duo avec son compatriote et aîné Joachim Kühn, c’est la deuxième fois que le trio [em] — qu’il a formé voici une dizaine d’années avec la bassiste Eva Kruse et la batteur Eric Schaefer — vient se produire dans la capitale. La fois précédente, ils jouaient au Sunside en… janvier 2007. Si l’on peut s’étonner d’une telle rareté, s’agissant d’un des groupes phares du jeune jazz allemand, on ne peut que féliciter Jazzycolor — festival qui investit chaque automne une petite dizaine de centres culturels étrangers à Paris, loin des bastions du jazz « officiel » — d’avoir eu l’initiative d’inviter ces talentueux musiciens, aussi connus de l’autre côté du Rhin que méconnus dans l’Hexagone.
Compositions personnelles anciennes ou toutes nouvelles, leur répertoire témoigne d’une originalité d’inspiration et d’une qualité d’exécution impressionnantes. Si la culture classique de Michael Wollny transparaît ici ou là (entre autres dans la finesse de son toucher, la qualité de son timbre dans les aigus du piano ou dans une pièce de Schubert) de même que la solide formation d’Eric Schaefer en percussion contemporaine lui permet d’alterner les métriques et de doser sa puissance de frappe avec une aisance confondante, jamais le groove ne fait longtemps défaut aux thèmes qu’ils interprètent. L’abstraction s’y mêle au flot organique et au lyrisme comme le binaire au ternaire, en une symbiose à laquelle la basse d’Eva Kruse — récemment équipée d’une pédale d’effets — ne contribue pas peu, tirant parfois l’ensemble vers des accents rock.
Quant à l’improvisation, elle tient dans la performance des trois partenaires une place notable sans jamais recourir aux clichés qui marquent le jeu de bon nombre de jeunes trios « post mehldauïques ». Le trio [em] a ainsi trouvé, au fil des ans et des concerts, une façon bien à lui d’être moderne en ne refusant ni le conceptuel ni le cantabile, mais en ne faisant jamais de l’un ou de l’autre un principe. Une façon d’être et de faire qui doit beaucoup à la contribution à part quasi égale de ses trois membres en ce qui concerne la composition. Avoir accumulé en cinq disques un répertoire original d’une telle qualité n’est déjà pas une mince affaire, le faire vivre avec une telle fraîcheur sur scène est encore plus remarquable et l’on espère que, grâce à de tels groupes, d’autres festivals cesseront un jour de penser qu’ « à l’est, rien de nouveau… ».
Thierry Quénum
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Trio [em], Institut Goethe, Paris (dans le cadre du festival Jazzycolors), 07/11.
Si on a déjà pu voir le pianiste Michael Wollny à Paris en solo ou en duo avec son compatriote et aîné Joachim Kühn, c’est la deuxième fois que le trio [em] — qu’il a formé voici une dizaine d’années avec la bassiste Eva Kruse et la batteur Eric Schaefer — vient se produire dans la capitale. La fois précédente, ils jouaient au Sunside en… janvier 2007. Si l’on peut s’étonner d’une telle rareté, s’agissant d’un des groupes phares du jeune jazz allemand, on ne peut que féliciter Jazzycolor — festival qui investit chaque automne une petite dizaine de centres culturels étrangers à Paris, loin des bastions du jazz « officiel » — d’avoir eu l’initiative d’inviter ces talentueux musiciens, aussi connus de l’autre côté du Rhin que méconnus dans l’Hexagone.
Compositions personnelles anciennes ou toutes nouvelles, leur répertoire témoigne d’une originalité d’inspiration et d’une qualité d’exécution impressionnantes. Si la culture classique de Michael Wollny transparaît ici ou là (entre autres dans la finesse de son toucher, la qualité de son timbre dans les aigus du piano ou dans une pièce de Schubert) de même que la solide formation d’Eric Schaefer en percussion contemporaine lui permet d’alterner les métriques et de doser sa puissance de frappe avec une aisance confondante, jamais le groove ne fait longtemps défaut aux thèmes qu’ils interprètent. L’abstraction s’y mêle au flot organique et au lyrisme comme le binaire au ternaire, en une symbiose à laquelle la basse d’Eva Kruse — récemment équipée d’une pédale d’effets — ne contribue pas peu, tirant parfois l’ensemble vers des accents rock.
Quant à l’improvisation, elle tient dans la performance des trois partenaires une place notable sans jamais recourir aux clichés qui marquent le jeu de bon nombre de jeunes trios « post mehldauïques ». Le trio [em] a ainsi trouvé, au fil des ans et des concerts, une façon bien à lui d’être moderne en ne refusant ni le conceptuel ni le cantabile, mais en ne faisant jamais de l’un ou de l’autre un principe. Une façon d’être et de faire qui doit beaucoup à la contribution à part quasi égale de ses trois membres en ce qui concerne la composition. Avoir accumulé en cinq disques un répertoire original d’une telle qualité n’est déjà pas une mince affaire, le faire vivre avec une telle fraîcheur sur scène est encore plus remarquable et l’on espère que, grâce à de tels groupes, d’autres festivals cesseront un jour de penser qu’ « à l’est, rien de nouveau… ».
Thierry Quénum
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Trio [em], Institut Goethe, Paris (dans le cadre du festival Jazzycolors), 07/11.
Si on a déjà pu voir le pianiste Michael Wollny à Paris en solo ou en duo avec son compatriote et aîné Joachim Kühn, c’est la deuxième fois que le trio [em] — qu’il a formé voici une dizaine d’années avec la bassiste Eva Kruse et la batteur Eric Schaefer — vient se produire dans la capitale. La fois précédente, ils jouaient au Sunside en… janvier 2007. Si l’on peut s’étonner d’une telle rareté, s’agissant d’un des groupes phares du jeune jazz allemand, on ne peut que féliciter Jazzycolor — festival qui investit chaque automne une petite dizaine de centres culturels étrangers à Paris, loin des bastions du jazz « officiel » — d’avoir eu l’initiative d’inviter ces talentueux musiciens, aussi connus de l’autre côté du Rhin que méconnus dans l’Hexagone.
Compositions personnelles anciennes ou toutes nouvelles, leur répertoire témoigne d’une originalité d’inspiration et d’une qualité d’exécution impressionnantes. Si la culture classique de Michael Wollny transparaît ici ou là (entre autres dans la finesse de son toucher, la qualité de son timbre dans les aigus du piano ou dans une pièce de Schubert) de même que la solide formation d’Eric Schaefer en percussion contemporaine lui permet d’alterner les métriques et de doser sa puissance de frappe avec une aisance confondante, jamais le groove ne fait longtemps défaut aux thèmes qu’ils interprètent. L’abstraction s’y mêle au flot organique et au lyrisme comme le binaire au ternaire, en une symbiose à laquelle la basse d’Eva Kruse — récemment équipée d’une pédale d’effets — ne contribue pas peu, tirant parfois l’ensemble vers des accents rock.
Quant à l’improvisation, elle tient dans la performance des trois partenaires une place notable sans jamais recourir aux clichés qui marquent le jeu de bon nombre de jeunes trios « post mehldauïques ». Le trio [em] a ainsi trouvé, au fil des ans et des concerts, une façon bien à lui d’être moderne en ne refusant ni le conceptuel ni le cantabile, mais en ne faisant jamais de l’un ou de l’autre un principe. Une façon d’être et de faire qui doit beaucoup à la contribution à part quasi égale de ses trois membres en ce qui concerne la composition. Avoir accumulé en cinq disques un répertoire original d’une telle qualité n’est déjà pas une mince affaire, le faire vivre avec une telle fraîcheur sur scène est encore plus remarquable et l’on espère que, grâce à de tels groupes, d’autres festivals cesseront un jour de penser qu’ « à l’est, rien de nouveau… ».
Thierry Quénum
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Trio [em], Institut Goethe, Paris (dans le cadre du festival Jazzycolors), 07/11.
Si on a déjà pu voir le pianiste Michael Wollny à Paris en solo ou en duo avec son compatriote et aîné Joachim Kühn, c’est la deuxième fois que le trio [em] — qu’il a formé voici une dizaine d’années avec la bassiste Eva Kruse et la batteur Eric Schaefer — vient se produire dans la capitale. La fois précédente, ils jouaient au Sunside en… janvier 2007. Si l’on peut s’étonner d’une telle rareté, s’agissant d’un des groupes phares du jeune jazz allemand, on ne peut que féliciter Jazzycolor — festival qui investit chaque automne une petite dizaine de centres culturels étrangers à Paris, loin des bastions du jazz « officiel » — d’avoir eu l’initiative d’inviter ces talentueux musiciens, aussi connus de l’autre côté du Rhin que méconnus dans l’Hexagone.
Compositions personnelles anciennes ou toutes nouvelles, leur répertoire témoigne d’une originalité d’inspiration et d’une qualité d’exécution impressionnantes. Si la culture classique de Michael Wollny transparaît ici ou là (entre autres dans la finesse de son toucher, la qualité de son timbre dans les aigus du piano ou dans une pièce de Schubert) de même que la solide formation d’Eric Schaefer en percussion contemporaine lui permet d’alterner les métriques et de doser sa puissance de frappe avec une aisance confondante, jamais le groove ne fait longtemps défaut aux thèmes qu’ils interprètent. L’abstraction s’y mêle au flot organique et au lyrisme comme le binaire au ternaire, en une symbiose à laquelle la basse d’Eva Kruse — récemment équipée d’une pédale d’effets — ne contribue pas peu, tirant parfois l’ensemble vers des accents rock.
Quant à l’improvisation, elle tient dans la performance des trois partenaires une place notable sans jamais recourir aux clichés qui marquent le jeu de bon nombre de jeunes trios « post mehldauïques ». Le trio [em] a ainsi trouvé, au fil des ans et des concerts, une façon bien à lui d’être moderne en ne refusant ni le conceptuel ni le cantabile, mais en ne faisant jamais de l’un ou de l’autre un principe. Une façon d’être et de faire qui doit beaucoup à la contribution à part quasi égale de ses trois membres en ce qui concerne la composition. Avoir accumulé en cinq disques un répertoire original d’une telle qualité n’est déjà pas une mince affaire, le faire vivre avec une telle fraîcheur sur scène est encore plus remarquable et l’on espère que, grâce à de tels groupes, d’autres festivals cesseront un jour de penser qu’ « à l’est, rien de nouveau… ».
Thierry Quénum
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