Aldo Romano, maître zen
En matière de pianistes, on peut faire confiance à Aldo Romano. L’homme qui a accompagné Keith Jarrett et Michel Petrucciani a un flair inégalable pour les choisir. Sa dernière découverte: Dino Rubino, jeune pianiste italien (37 ans) avec qui il vient de sortir un beau disque, Mélodies en noir et blanc, enregistré live au Triton.
Aldo Romano (drums), Michel Benita (contrebasse), Dino Rubino (piano), 23 septembre 2017, Le Triton, 75020 Paris
Dino Rubino, donc, pianiste italien qui a la double particularité de ressembler à Jésus-Christ et de jouer de la trompette. Après avoir écouté Tom Harrell, Dino Rubino avait décidé d’abandonner le piano pour cet instrument, avant de revenir à ses premières amours. Il est aujourd’hui résolument bigame. Dans sa manière de jouer du piano, on peut d’ailleurs entendre quelques inflexions trompettistiques.
Je comprends vite, dès les premiers morceaux, ce qui a retenu l’attention d’Aldo Romano. Le jeu de ce pianiste se caractérise par un toucher d’une délicatesse infinie, avec souvent une manière de finir ses phrases dans les infra-rouge du pianissimo. Cela fait irrésistiblement penser à un chanteur qui baisse la voix. Tout son jeu, d’ailleurs, est très vocal, avec des tremolos, des rubatos, mais aussi beaucoup d’allant et d’énergie dans sa manière de plaquer les accords. Il laisse les accords résonner en lui et son visage devient alors une sorte d’écran où viennent se réfléchir de fugitives extases. Son entente avec le bassiste Michel Benita est parfaite.
Dès le premier morceau ce dernier construit une introduction somptueuse, en solo, avec cet impressionnant contrôle du son et de l’attaque, Benita semble avoir la faculté de téléguider les notes, de les faire monter, grossir, et éclater comme des bulles. Tout au long de la soirée, il nous gratifiera ainsi de splendides introduction en solo.
Et Aldo Romano dans tout ça? Fragile, voûté, il mesure ses gestes, jouant comme un maître zen. Du coup, le moindre de ses mouvements acquiert une portée et une résonnance incroyable, se chargeant du poids de son intentionnalité. Au début du deuxième set, il a des mots touchants pour remercier le public: « Merci à vous d’être restés…cela m’étonne toujours…j’ai toujours eu l’angoisse de l’abandon… ».
Le répertoire se compose en grande partie de thèmes composés par Aldo Romano au fil des ans. Ces thèmes ont des allures de chansons, et c’est donc le chant qui est le fil conducteur de la soirée. Parmi ces compositions, on reconnaît le sublime Il Camino (chanté par Claude Nougaro sous le titre « Rimes Riches ») auquel Dino Rubino infuse une allégresse sautillante très bienvenue (le morceau est si romantique qu’il gagne à être pris un peu à rebrousse-poil), mais aussi Anobon (qui figurait sur Carnets de Routes avec Sclavis et Texier), On John’s guitar (hommage à John Abercombie), LA 58, ou encore Dreams and Waters, chansons romantiques avec oeillets à la boutonnière.
Quelques jours après le concert , je passe un coup de fil à Michel Benita pour avoir ses impressions sur le concert. Il confirme son entente immédiate avec Dino Rubino: « Oui, on s’est trouvés facilement…Il faut dire que j’ai l’habitude des musiciens italiens. Ces dernières années, j’ai joué avec Danilo Rea, Enrico Rava, Stefano di Battista, Enrico Pieranunzi, Alessandro Lanzoni… »
Je lui reparle de ses introductions en solo: « Oui…Ces derniers temps, c’est un aspect qui est particulièrement au centre de mes préoccupations. Je travaille sur un programme solo que je vais donner prochainement en Italie… C’est sans doute la première fois que je prends plaisir à jouer tout seul…C’est beaucoup de travail, mais ça commence à venir. Faire entendre l’harmonie avec quatre cordes, ça demande quand même une sacrée réflexion…En fait il faut penser piano…il faut penser en termes de main droite et de main gauche. Dans les cordes graves on fait une note pour suggérer l’harmonie, et on expose la mélodie dans les cordes aigües…Ma grande référence là-dessus c’est Anders Jormin, le bassiste de Bobo Stensson, et de Charles Lloyd…il a fait un disque en solo chez ECM il y a une quinzaine d’années, au titre imprononçable (note: il s’agit de Xieyi) et ce disque reste pour moi un monument prodigieux… ».
Après l’avoir écouté je repense à ce concert du Triton qui réunissait, somme toute, un bassiste pensant piano, un pianiste pensant trompette, et un batteur pensant chansons…
Texte JF Mondot
Dessins: Annie-Claire Alvoët (autres dessins, peintures, gravures à découvrir sur le site de l’artiste, www.annie-claire.com)
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En matière de pianistes, on peut faire confiance à Aldo Romano. L’homme qui a accompagné Keith Jarrett et Michel Petrucciani a un flair inégalable pour les choisir. Sa dernière découverte: Dino Rubino, jeune pianiste italien (37 ans) avec qui il vient de sortir un beau disque, Mélodies en noir et blanc, enregistré live au Triton.
Aldo Romano (drums), Michel Benita (contrebasse), Dino Rubino (piano), 23 septembre 2017, Le Triton, 75020 Paris
Dino Rubino, donc, pianiste italien qui a la double particularité de ressembler à Jésus-Christ et de jouer de la trompette. Après avoir écouté Tom Harrell, Dino Rubino avait décidé d’abandonner le piano pour cet instrument, avant de revenir à ses premières amours. Il est aujourd’hui résolument bigame. Dans sa manière de jouer du piano, on peut d’ailleurs entendre quelques inflexions trompettistiques.
Je comprends vite, dès les premiers morceaux, ce qui a retenu l’attention d’Aldo Romano. Le jeu de ce pianiste se caractérise par un toucher d’une délicatesse infinie, avec souvent une manière de finir ses phrases dans les infra-rouge du pianissimo. Cela fait irrésistiblement penser à un chanteur qui baisse la voix. Tout son jeu, d’ailleurs, est très vocal, avec des tremolos, des rubatos, mais aussi beaucoup d’allant et d’énergie dans sa manière de plaquer les accords. Il laisse les accords résonner en lui et son visage devient alors une sorte d’écran où viennent se réfléchir de fugitives extases. Son entente avec le bassiste Michel Benita est parfaite.
Dès le premier morceau ce dernier construit une introduction somptueuse, en solo, avec cet impressionnant contrôle du son et de l’attaque, Benita semble avoir la faculté de téléguider les notes, de les faire monter, grossir, et éclater comme des bulles. Tout au long de la soirée, il nous gratifiera ainsi de splendides introduction en solo.
Et Aldo Romano dans tout ça? Fragile, voûté, il mesure ses gestes, jouant comme un maître zen. Du coup, le moindre de ses mouvements acquiert une portée et une résonnance incroyable, se chargeant du poids de son intentionnalité. Au début du deuxième set, il a des mots touchants pour remercier le public: « Merci à vous d’être restés…cela m’étonne toujours…j’ai toujours eu l’angoisse de l’abandon… ».
Le répertoire se compose en grande partie de thèmes composés par Aldo Romano au fil des ans. Ces thèmes ont des allures de chansons, et c’est donc le chant qui est le fil conducteur de la soirée. Parmi ces compositions, on reconnaît le sublime Il Camino (chanté par Claude Nougaro sous le titre « Rimes Riches ») auquel Dino Rubino infuse une allégresse sautillante très bienvenue (le morceau est si romantique qu’il gagne à être pris un peu à rebrousse-poil), mais aussi Anobon (qui figurait sur Carnets de Routes avec Sclavis et Texier), On John’s guitar (hommage à John Abercombie), LA 58, ou encore Dreams and Waters, chansons romantiques avec oeillets à la boutonnière.
Quelques jours après le concert , je passe un coup de fil à Michel Benita pour avoir ses impressions sur le concert. Il confirme son entente immédiate avec Dino Rubino: « Oui, on s’est trouvés facilement…Il faut dire que j’ai l’habitude des musiciens italiens. Ces dernières années, j’ai joué avec Danilo Rea, Enrico Rava, Stefano di Battista, Enrico Pieranunzi, Alessandro Lanzoni… »
Je lui reparle de ses introductions en solo: « Oui…Ces derniers temps, c’est un aspect qui est particulièrement au centre de mes préoccupations. Je travaille sur un programme solo que je vais donner prochainement en Italie… C’est sans doute la première fois que je prends plaisir à jouer tout seul…C’est beaucoup de travail, mais ça commence à venir. Faire entendre l’harmonie avec quatre cordes, ça demande quand même une sacrée réflexion…En fait il faut penser piano…il faut penser en termes de main droite et de main gauche. Dans les cordes graves on fait une note pour suggérer l’harmonie, et on expose la mélodie dans les cordes aigües…Ma grande référence là-dessus c’est Anders Jormin, le bassiste de Bobo Stensson, et de Charles Lloyd…il a fait un disque en solo chez ECM il y a une quinzaine d’années, au titre imprononçable (note: il s’agit de Xieyi) et ce disque reste pour moi un monument prodigieux… ».
Après l’avoir écouté je repense à ce concert du Triton qui réunissait, somme toute, un bassiste pensant piano, un pianiste pensant trompette, et un batteur pensant chansons…
Texte JF Mondot
Dessins: Annie-Claire Alvoët (autres dessins, peintures, gravures à découvrir sur le site de l’artiste, www.annie-claire.com)
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En matière de pianistes, on peut faire confiance à Aldo Romano. L’homme qui a accompagné Keith Jarrett et Michel Petrucciani a un flair inégalable pour les choisir. Sa dernière découverte: Dino Rubino, jeune pianiste italien (37 ans) avec qui il vient de sortir un beau disque, Mélodies en noir et blanc, enregistré live au Triton.
Aldo Romano (drums), Michel Benita (contrebasse), Dino Rubino (piano), 23 septembre 2017, Le Triton, 75020 Paris
Dino Rubino, donc, pianiste italien qui a la double particularité de ressembler à Jésus-Christ et de jouer de la trompette. Après avoir écouté Tom Harrell, Dino Rubino avait décidé d’abandonner le piano pour cet instrument, avant de revenir à ses premières amours. Il est aujourd’hui résolument bigame. Dans sa manière de jouer du piano, on peut d’ailleurs entendre quelques inflexions trompettistiques.
Je comprends vite, dès les premiers morceaux, ce qui a retenu l’attention d’Aldo Romano. Le jeu de ce pianiste se caractérise par un toucher d’une délicatesse infinie, avec souvent une manière de finir ses phrases dans les infra-rouge du pianissimo. Cela fait irrésistiblement penser à un chanteur qui baisse la voix. Tout son jeu, d’ailleurs, est très vocal, avec des tremolos, des rubatos, mais aussi beaucoup d’allant et d’énergie dans sa manière de plaquer les accords. Il laisse les accords résonner en lui et son visage devient alors une sorte d’écran où viennent se réfléchir de fugitives extases. Son entente avec le bassiste Michel Benita est parfaite.
Dès le premier morceau ce dernier construit une introduction somptueuse, en solo, avec cet impressionnant contrôle du son et de l’attaque, Benita semble avoir la faculté de téléguider les notes, de les faire monter, grossir, et éclater comme des bulles. Tout au long de la soirée, il nous gratifiera ainsi de splendides introduction en solo.
Et Aldo Romano dans tout ça? Fragile, voûté, il mesure ses gestes, jouant comme un maître zen. Du coup, le moindre de ses mouvements acquiert une portée et une résonnance incroyable, se chargeant du poids de son intentionnalité. Au début du deuxième set, il a des mots touchants pour remercier le public: « Merci à vous d’être restés…cela m’étonne toujours…j’ai toujours eu l’angoisse de l’abandon… ».
Le répertoire se compose en grande partie de thèmes composés par Aldo Romano au fil des ans. Ces thèmes ont des allures de chansons, et c’est donc le chant qui est le fil conducteur de la soirée. Parmi ces compositions, on reconnaît le sublime Il Camino (chanté par Claude Nougaro sous le titre « Rimes Riches ») auquel Dino Rubino infuse une allégresse sautillante très bienvenue (le morceau est si romantique qu’il gagne à être pris un peu à rebrousse-poil), mais aussi Anobon (qui figurait sur Carnets de Routes avec Sclavis et Texier), On John’s guitar (hommage à John Abercombie), LA 58, ou encore Dreams and Waters, chansons romantiques avec oeillets à la boutonnière.
Quelques jours après le concert , je passe un coup de fil à Michel Benita pour avoir ses impressions sur le concert. Il confirme son entente immédiate avec Dino Rubino: « Oui, on s’est trouvés facilement…Il faut dire que j’ai l’habitude des musiciens italiens. Ces dernières années, j’ai joué avec Danilo Rea, Enrico Rava, Stefano di Battista, Enrico Pieranunzi, Alessandro Lanzoni… »
Je lui reparle de ses introductions en solo: « Oui…Ces derniers temps, c’est un aspect qui est particulièrement au centre de mes préoccupations. Je travaille sur un programme solo que je vais donner prochainement en Italie… C’est sans doute la première fois que je prends plaisir à jouer tout seul…C’est beaucoup de travail, mais ça commence à venir. Faire entendre l’harmonie avec quatre cordes, ça demande quand même une sacrée réflexion…En fait il faut penser piano…il faut penser en termes de main droite et de main gauche. Dans les cordes graves on fait une note pour suggérer l’harmonie, et on expose la mélodie dans les cordes aigües…Ma grande référence là-dessus c’est Anders Jormin, le bassiste de Bobo Stensson, et de Charles Lloyd…il a fait un disque en solo chez ECM il y a une quinzaine d’années, au titre imprononçable (note: il s’agit de Xieyi) et ce disque reste pour moi un monument prodigieux… ».
Après l’avoir écouté je repense à ce concert du Triton qui réunissait, somme toute, un bassiste pensant piano, un pianiste pensant trompette, et un batteur pensant chansons…
Texte JF Mondot
Dessins: Annie-Claire Alvoët (autres dessins, peintures, gravures à découvrir sur le site de l’artiste, www.annie-claire.com)
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En matière de pianistes, on peut faire confiance à Aldo Romano. L’homme qui a accompagné Keith Jarrett et Michel Petrucciani a un flair inégalable pour les choisir. Sa dernière découverte: Dino Rubino, jeune pianiste italien (37 ans) avec qui il vient de sortir un beau disque, Mélodies en noir et blanc, enregistré live au Triton.
Aldo Romano (drums), Michel Benita (contrebasse), Dino Rubino (piano), 23 septembre 2017, Le Triton, 75020 Paris
Dino Rubino, donc, pianiste italien qui a la double particularité de ressembler à Jésus-Christ et de jouer de la trompette. Après avoir écouté Tom Harrell, Dino Rubino avait décidé d’abandonner le piano pour cet instrument, avant de revenir à ses premières amours. Il est aujourd’hui résolument bigame. Dans sa manière de jouer du piano, on peut d’ailleurs entendre quelques inflexions trompettistiques.
Je comprends vite, dès les premiers morceaux, ce qui a retenu l’attention d’Aldo Romano. Le jeu de ce pianiste se caractérise par un toucher d’une délicatesse infinie, avec souvent une manière de finir ses phrases dans les infra-rouge du pianissimo. Cela fait irrésistiblement penser à un chanteur qui baisse la voix. Tout son jeu, d’ailleurs, est très vocal, avec des tremolos, des rubatos, mais aussi beaucoup d’allant et d’énergie dans sa manière de plaquer les accords. Il laisse les accords résonner en lui et son visage devient alors une sorte d’écran où viennent se réfléchir de fugitives extases. Son entente avec le bassiste Michel Benita est parfaite.
Dès le premier morceau ce dernier construit une introduction somptueuse, en solo, avec cet impressionnant contrôle du son et de l’attaque, Benita semble avoir la faculté de téléguider les notes, de les faire monter, grossir, et éclater comme des bulles. Tout au long de la soirée, il nous gratifiera ainsi de splendides introduction en solo.
Et Aldo Romano dans tout ça? Fragile, voûté, il mesure ses gestes, jouant comme un maître zen. Du coup, le moindre de ses mouvements acquiert une portée et une résonnance incroyable, se chargeant du poids de son intentionnalité. Au début du deuxième set, il a des mots touchants pour remercier le public: « Merci à vous d’être restés…cela m’étonne toujours…j’ai toujours eu l’angoisse de l’abandon… ».
Le répertoire se compose en grande partie de thèmes composés par Aldo Romano au fil des ans. Ces thèmes ont des allures de chansons, et c’est donc le chant qui est le fil conducteur de la soirée. Parmi ces compositions, on reconnaît le sublime Il Camino (chanté par Claude Nougaro sous le titre « Rimes Riches ») auquel Dino Rubino infuse une allégresse sautillante très bienvenue (le morceau est si romantique qu’il gagne à être pris un peu à rebrousse-poil), mais aussi Anobon (qui figurait sur Carnets de Routes avec Sclavis et Texier), On John’s guitar (hommage à John Abercombie), LA 58, ou encore Dreams and Waters, chansons romantiques avec oeillets à la boutonnière.
Quelques jours après le concert , je passe un coup de fil à Michel Benita pour avoir ses impressions sur le concert. Il confirme son entente immédiate avec Dino Rubino: « Oui, on s’est trouvés facilement…Il faut dire que j’ai l’habitude des musiciens italiens. Ces dernières années, j’ai joué avec Danilo Rea, Enrico Rava, Stefano di Battista, Enrico Pieranunzi, Alessandro Lanzoni… »
Je lui reparle de ses introductions en solo: « Oui…Ces derniers temps, c’est un aspect qui est particulièrement au centre de mes préoccupations. Je travaille sur un programme solo que je vais donner prochainement en Italie… C’est sans doute la première fois que je prends plaisir à jouer tout seul…C’est beaucoup de travail, mais ça commence à venir. Faire entendre l’harmonie avec quatre cordes, ça demande quand même une sacrée réflexion…En fait il faut penser piano…il faut penser en termes de main droite et de main gauche. Dans les cordes graves on fait une note pour suggérer l’harmonie, et on expose la mélodie dans les cordes aigües…Ma grande référence là-dessus c’est Anders Jormin, le bassiste de Bobo Stensson, et de Charles Lloyd…il a fait un disque en solo chez ECM il y a une quinzaine d’années, au titre imprononçable (note: il s’agit de Xieyi) et ce disque reste pour moi un monument prodigieux… ».
Après l’avoir écouté je repense à ce concert du Triton qui réunissait, somme toute, un bassiste pensant piano, un pianiste pensant trompette, et un batteur pensant chansons…
Texte JF Mondot
Dessins: Annie-Claire Alvoët (autres dessins, peintures, gravures à découvrir sur le site de l’artiste, www.annie-claire.com)