Le zèbre, pas plus que le Luz, n'est transposable. A chacun son festival de Z.
La France, terre de Festivals. Bon. La France, terre de jazz. C’est parfait. Et tout ça en même temps. C’est encore mieux. Pour en discuter, pour préparer l’avenir, serrer les rangs, installer des liens, creuser des unions, rien de mieux que d’organiser des journées professionnelles, pendant la période du festival Jazzèbre, à Perpignan. 29° édition.
La tâche est rude, mais les responsables du festival en ont vu d’autres. Et les bénévoles, ne les oublions pas, qui rendent possible un très grand nombre de manifestations en France, qui sans cela pourraient aller droit à la décharge. On parle de plus de 700 bénévoles à Marciac, par exemple. J’espère que vous vous rendez compte, et du travail, et de l’économie. J’entends économie dans tous les sens, genre « il n’y en a pas de petites », et façon « comment un festival est-il possible sur le plan économique, sachant qu’il est rare que le prix payé de la place corresponde à son coût réel? » Voilà quelques bonnes questions. A Ràdio Arrels (Perpignan, fondée en 1981, langue catalane exclusivement) nous sommes accueillis pour une heure d’enregistrement, à l’initiative de Jean-Paul Gambier. Nous c’est à dire Sarah Murcia (b, voix), Karl Lippegaus (écrivain, auteur d’un « John Coltrane » en langue allemande qui fait référence), Yann Causse, directeur de Jazzèbre, Jean-Pierre Layrac, président de « Jazz à Luz », et moi-même. La conversation roule. Et touche parfois à de vraies questions. C’est à dire : comment faire avec, soit la raréfaction du public de jazz, soit son vieillissement. Et oui, comment faire ?
La seule erreur, mais elle est de taille, serait de croire que les choses sont transposables. Par exemple de penser que la présence, dans le creux d’une vallée, d’un collège voué à la disparition, d’un professeur d’anglais intelligent et amateur de jazz, et de quelques anciens du swing prêts à jouer de la trompette et du saxophone, déboucherait obligatoirement sur une machine à transformer l’agriculture en jazziculture. Ça ne marche qu’une fois. Pareil pour les pommiers de Coutances, allez reproduire ça ! Au point qu’on finit par se demander si la réussite de telles entreprises est liée à la musique qui y est diffusée, ou à toute autre chose. Jean-Pierre Layrac se félicite (comme on le comprend !) de ce que « Jazz à Luz » suit une pente ascendante en terme de fréquentation. Et même en terme de moyenne d’âge. Il ajoute même que, selon lui, il y a des moyens de lutter contre la »soi-disant » désaffection des jeunes. Il semblerait bien que non : rien n’est transposable. Luz s’est imposé à la fois comme un festival de musiques barrées (il y a des gens qui aiment ça, et alors ?) et comme un festival de balades en montagne, l’été, mi juillet, dans une vallée touristique. Imaginez quelqu’un qui croirait que ces conditions suffisent ? Erreur. Transposez partout où vous voudrez, chaque aventure est unique. Sauf peut-être celles qui reposent sur des stratégies marketing. Dans tous les cas, la dernière roue de la charrette c’est bien l’amour de la musique. En tant que telle. La Musique quoi. « Ré bémol » comme dit Jankélévitch dans son texte sur les Préludes de Chopin. La structure. La tonalité. Le rythme. Et pas les ficelles qu’on apprend, et qui réussissent bien, en général. Là dessus, Gainsbourg a dit la vérité.
Donc on ne peut rien transposer, et tous les directeurs de festivals, qui ont leur expérience, peuvent toujours en parler. Cette année, Yann Causse a multiplié les journées « pique-nique ». Et ça marche ! Alors quoi : festival de jazz, de balades en montagne arrosées d’un petit concert où Géraldine Laurent va cherches les auditeurs les uns après les autres (bravo madame), festival de jus de fruits, de grands crus classés, de pics dans les Dolomites, de lutte des classes ? À une époque plus faste en terme de « critique de jazz » (tout se perd mais rien ne s’oublie), le journaliste d’un quotidien du soir avait écrit quelque chose du genre : le jazz est un marqueur politique. Quant à la musique, au fond…Elle est bonne fille, elle sert son maître.
Le miracle de l’art musical, c’est qu’il peut se produire partout, et même quand on ne l’attend pas. La rencontre entre un sujet « écoutant » et un musicien (sujet, lui aussi), produisant des sons et des rythmes, peut se produire quand on n’a rien prévu. Rien calculé. Partout dans les lieux que j’ai évoqués. Même les plus « marketing ». C’est là-dessus qu’il faut parier.
Sur le pire.
Philippe Méziat|La France, terre de Festivals. Bon. La France, terre de jazz. C’est parfait. Et tout ça en même temps. C’est encore mieux. Pour en discuter, pour préparer l’avenir, serrer les rangs, installer des liens, creuser des unions, rien de mieux que d’organiser des journées professionnelles, pendant la période du festival Jazzèbre, à Perpignan. 29° édition.
La tâche est rude, mais les responsables du festival en ont vu d’autres. Et les bénévoles, ne les oublions pas, qui rendent possible un très grand nombre de manifestations en France, qui sans cela pourraient aller droit à la décharge. On parle de plus de 700 bénévoles à Marciac, par exemple. J’espère que vous vous rendez compte, et du travail, et de l’économie. J’entends économie dans tous les sens, genre « il n’y en a pas de petites », et façon « comment un festival est-il possible sur le plan économique, sachant qu’il est rare que le prix payé de la place corresponde à son coût réel? » Voilà quelques bonnes questions. A Ràdio Arrels (Perpignan, fondée en 1981, langue catalane exclusivement) nous sommes accueillis pour une heure d’enregistrement, à l’initiative de Jean-Paul Gambier. Nous c’est à dire Sarah Murcia (b, voix), Karl Lippegaus (écrivain, auteur d’un « John Coltrane » en langue allemande qui fait référence), Yann Causse, directeur de Jazzèbre, Jean-Pierre Layrac, président de « Jazz à Luz », et moi-même. La conversation roule. Et touche parfois à de vraies questions. C’est à dire : comment faire avec, soit la raréfaction du public de jazz, soit son vieillissement. Et oui, comment faire ?
La seule erreur, mais elle est de taille, serait de croire que les choses sont transposables. Par exemple de penser que la présence, dans le creux d’une vallée, d’un collège voué à la disparition, d’un professeur d’anglais intelligent et amateur de jazz, et de quelques anciens du swing prêts à jouer de la trompette et du saxophone, déboucherait obligatoirement sur une machine à transformer l’agriculture en jazziculture. Ça ne marche qu’une fois. Pareil pour les pommiers de Coutances, allez reproduire ça ! Au point qu’on finit par se demander si la réussite de telles entreprises est liée à la musique qui y est diffusée, ou à toute autre chose. Jean-Pierre Layrac se félicite (comme on le comprend !) de ce que « Jazz à Luz » suit une pente ascendante en terme de fréquentation. Et même en terme de moyenne d’âge. Il ajoute même que, selon lui, il y a des moyens de lutter contre la »soi-disant » désaffection des jeunes. Il semblerait bien que non : rien n’est transposable. Luz s’est imposé à la fois comme un festival de musiques barrées (il y a des gens qui aiment ça, et alors ?) et comme un festival de balades en montagne, l’été, mi juillet, dans une vallée touristique. Imaginez quelqu’un qui croirait que ces conditions suffisent ? Erreur. Transposez partout où vous voudrez, chaque aventure est unique. Sauf peut-être celles qui reposent sur des stratégies marketing. Dans tous les cas, la dernière roue de la charrette c’est bien l’amour de la musique. En tant que telle. La Musique quoi. « Ré bémol » comme dit Jankélévitch dans son texte sur les Préludes de Chopin. La structure. La tonalité. Le rythme. Et pas les ficelles qu’on apprend, et qui réussissent bien, en général. Là dessus, Gainsbourg a dit la vérité.
Donc on ne peut rien transposer, et tous les directeurs de festivals, qui ont leur expérience, peuvent toujours en parler. Cette année, Yann Causse a multiplié les journées « pique-nique ». Et ça marche ! Alors quoi : festival de jazz, de balades en montagne arrosées d’un petit concert où Géraldine Laurent va cherches les auditeurs les uns après les autres (bravo madame), festival de jus de fruits, de grands crus classés, de pics dans les Dolomites, de lutte des classes ? À une époque plus faste en terme de « critique de jazz » (tout se perd mais rien ne s’oublie), le journaliste d’un quotidien du soir avait écrit quelque chose du genre : le jazz est un marqueur politique. Quant à la musique, au fond…Elle est bonne fille, elle sert son maître.
Le miracle de l’art musical, c’est qu’il peut se produire partout, et même quand on ne l’attend pas. La rencontre entre un sujet « écoutant » et un musicien (sujet, lui aussi), produisant des sons et des rythmes, peut se produire quand on n’a rien prévu. Rien calculé. Partout dans les lieux que j’ai évoqués. Même les plus « marketing ». C’est là-dessus qu’il faut parier.
Sur le pire.
Philippe Méziat|La France, terre de Festivals. Bon. La France, terre de jazz. C’est parfait. Et tout ça en même temps. C’est encore mieux. Pour en discuter, pour préparer l’avenir, serrer les rangs, installer des liens, creuser des unions, rien de mieux que d’organiser des journées professionnelles, pendant la période du festival Jazzèbre, à Perpignan. 29° édition.
La tâche est rude, mais les responsables du festival en ont vu d’autres. Et les bénévoles, ne les oublions pas, qui rendent possible un très grand nombre de manifestations en France, qui sans cela pourraient aller droit à la décharge. On parle de plus de 700 bénévoles à Marciac, par exemple. J’espère que vous vous rendez compte, et du travail, et de l’économie. J’entends économie dans tous les sens, genre « il n’y en a pas de petites », et façon « comment un festival est-il possible sur le plan économique, sachant qu’il est rare que le prix payé de la place corresponde à son coût réel? » Voilà quelques bonnes questions. A Ràdio Arrels (Perpignan, fondée en 1981, langue catalane exclusivement) nous sommes accueillis pour une heure d’enregistrement, à l’initiative de Jean-Paul Gambier. Nous c’est à dire Sarah Murcia (b, voix), Karl Lippegaus (écrivain, auteur d’un « John Coltrane » en langue allemande qui fait référence), Yann Causse, directeur de Jazzèbre, Jean-Pierre Layrac, président de « Jazz à Luz », et moi-même. La conversation roule. Et touche parfois à de vraies questions. C’est à dire : comment faire avec, soit la raréfaction du public de jazz, soit son vieillissement. Et oui, comment faire ?
La seule erreur, mais elle est de taille, serait de croire que les choses sont transposables. Par exemple de penser que la présence, dans le creux d’une vallée, d’un collège voué à la disparition, d’un professeur d’anglais intelligent et amateur de jazz, et de quelques anciens du swing prêts à jouer de la trompette et du saxophone, déboucherait obligatoirement sur une machine à transformer l’agriculture en jazziculture. Ça ne marche qu’une fois. Pareil pour les pommiers de Coutances, allez reproduire ça ! Au point qu’on finit par se demander si la réussite de telles entreprises est liée à la musique qui y est diffusée, ou à toute autre chose. Jean-Pierre Layrac se félicite (comme on le comprend !) de ce que « Jazz à Luz » suit une pente ascendante en terme de fréquentation. Et même en terme de moyenne d’âge. Il ajoute même que, selon lui, il y a des moyens de lutter contre la »soi-disant » désaffection des jeunes. Il semblerait bien que non : rien n’est transposable. Luz s’est imposé à la fois comme un festival de musiques barrées (il y a des gens qui aiment ça, et alors ?) et comme un festival de balades en montagne, l’été, mi juillet, dans une vallée touristique. Imaginez quelqu’un qui croirait que ces conditions suffisent ? Erreur. Transposez partout où vous voudrez, chaque aventure est unique. Sauf peut-être celles qui reposent sur des stratégies marketing. Dans tous les cas, la dernière roue de la charrette c’est bien l’amour de la musique. En tant que telle. La Musique quoi. « Ré bémol » comme dit Jankélévitch dans son texte sur les Préludes de Chopin. La structure. La tonalité. Le rythme. Et pas les ficelles qu’on apprend, et qui réussissent bien, en général. Là dessus, Gainsbourg a dit la vérité.
Donc on ne peut rien transposer, et tous les directeurs de festivals, qui ont leur expérience, peuvent toujours en parler. Cette année, Yann Causse a multiplié les journées « pique-nique ». Et ça marche ! Alors quoi : festival de jazz, de balades en montagne arrosées d’un petit concert où Géraldine Laurent va cherches les auditeurs les uns après les autres (bravo madame), festival de jus de fruits, de grands crus classés, de pics dans les Dolomites, de lutte des classes ? À une époque plus faste en terme de « critique de jazz » (tout se perd mais rien ne s’oublie), le journaliste d’un quotidien du soir avait écrit quelque chose du genre : le jazz est un marqueur politique. Quant à la musique, au fond…Elle est bonne fille, elle sert son maître.
Le miracle de l’art musical, c’est qu’il peut se produire partout, et même quand on ne l’attend pas. La rencontre entre un sujet « écoutant » et un musicien (sujet, lui aussi), produisant des sons et des rythmes, peut se produire quand on n’a rien prévu. Rien calculé. Partout dans les lieux que j’ai évoqués. Même les plus « marketing ». C’est là-dessus qu’il faut parier.
Sur le pire.
Philippe Méziat|La France, terre de Festivals. Bon. La France, terre de jazz. C’est parfait. Et tout ça en même temps. C’est encore mieux. Pour en discuter, pour préparer l’avenir, serrer les rangs, installer des liens, creuser des unions, rien de mieux que d’organiser des journées professionnelles, pendant la période du festival Jazzèbre, à Perpignan. 29° édition.
La tâche est rude, mais les responsables du festival en ont vu d’autres. Et les bénévoles, ne les oublions pas, qui rendent possible un très grand nombre de manifestations en France, qui sans cela pourraient aller droit à la décharge. On parle de plus de 700 bénévoles à Marciac, par exemple. J’espère que vous vous rendez compte, et du travail, et de l’économie. J’entends économie dans tous les sens, genre « il n’y en a pas de petites », et façon « comment un festival est-il possible sur le plan économique, sachant qu’il est rare que le prix payé de la place corresponde à son coût réel? » Voilà quelques bonnes questions. A Ràdio Arrels (Perpignan, fondée en 1981, langue catalane exclusivement) nous sommes accueillis pour une heure d’enregistrement, à l’initiative de Jean-Paul Gambier. Nous c’est à dire Sarah Murcia (b, voix), Karl Lippegaus (écrivain, auteur d’un « John Coltrane » en langue allemande qui fait référence), Yann Causse, directeur de Jazzèbre, Jean-Pierre Layrac, président de « Jazz à Luz », et moi-même. La conversation roule. Et touche parfois à de vraies questions. C’est à dire : comment faire avec, soit la raréfaction du public de jazz, soit son vieillissement. Et oui, comment faire ?
La seule erreur, mais elle est de taille, serait de croire que les choses sont transposables. Par exemple de penser que la présence, dans le creux d’une vallée, d’un collège voué à la disparition, d’un professeur d’anglais intelligent et amateur de jazz, et de quelques anciens du swing prêts à jouer de la trompette et du saxophone, déboucherait obligatoirement sur une machine à transformer l’agriculture en jazziculture. Ça ne marche qu’une fois. Pareil pour les pommiers de Coutances, allez reproduire ça ! Au point qu’on finit par se demander si la réussite de telles entreprises est liée à la musique qui y est diffusée, ou à toute autre chose. Jean-Pierre Layrac se félicite (comme on le comprend !) de ce que « Jazz à Luz » suit une pente ascendante en terme de fréquentation. Et même en terme de moyenne d’âge. Il ajoute même que, selon lui, il y a des moyens de lutter contre la »soi-disant » désaffection des jeunes. Il semblerait bien que non : rien n’est transposable. Luz s’est imposé à la fois comme un festival de musiques barrées (il y a des gens qui aiment ça, et alors ?) et comme un festival de balades en montagne, l’été, mi juillet, dans une vallée touristique. Imaginez quelqu’un qui croirait que ces conditions suffisent ? Erreur. Transposez partout où vous voudrez, chaque aventure est unique. Sauf peut-être celles qui reposent sur des stratégies marketing. Dans tous les cas, la dernière roue de la charrette c’est bien l’amour de la musique. En tant que telle. La Musique quoi. « Ré bémol » comme dit Jankélévitch dans son texte sur les Préludes de Chopin. La structure. La tonalité. Le rythme. Et pas les ficelles qu’on apprend, et qui réussissent bien, en général. Là dessus, Gainsbourg a dit la vérité.
Donc on ne peut rien transposer, et tous les directeurs de festivals, qui ont leur expérience, peuvent toujours en parler. Cette année, Yann Causse a multiplié les journées « pique-nique ». Et ça marche ! Alors quoi : festival de jazz, de balades en montagne arrosées d’un petit concert où Géraldine Laurent va cherches les auditeurs les uns après les autres (bravo madame), festival de jus de fruits, de grands crus classés, de pics dans les Dolomites, de lutte des classes ? À une époque plus faste en terme de « critique de jazz » (tout se perd mais rien ne s’oublie), le journaliste d’un quotidien du soir avait écrit quelque chose du genre : le jazz est un marqueur politique. Quant à la musique, au fond…Elle est bonne fille, elle sert son maître.
Le miracle de l’art musical, c’est qu’il peut se produire partout, et même quand on ne l’attend pas. La rencontre entre un sujet « écoutant » et un musicien (sujet, lui aussi), produisant des sons et des rythmes, peut se produire quand on n’a rien prévu. Rien calculé. Partout dans les lieux que j’ai évoqués. Même les plus « marketing ». C’est là-dessus qu’il faut parier.
Sur le pire.
Philippe Méziat