Angrajazz assure aux Açores (3)
Excellente surprise que l’Ensemble Super Moderne, formation basée à Porto et qui se montre à la hauteur de son patronyme. Lui succède un quartette américain comme on les aime, avec un invité-surprise.
Ensemble Super Moderne
José Pedro Coelho (ts, ss), José Soares (as), Rui Teixeira (bs, bcl), Paulo Perfeitoe (tb), Luis Eurico Costa (g), Carlos Azevedo (p), Miguel Ângelo (b), Mário Costa (dm).
Il n’est pas si fréquent qu’une musique compliquée capte l’attention de tous ; cela tient aux idées développées autant qu’à la force de conviction d’exécutants concernés. Après un début minimaliste, ce sont de brusques sautes d’humeur – incursion disco-funk ou doo-wop des fifties au sein d’une écriture sourcilleuse, quelque part entre Charles Mingus et Frank Zappa. Yikes! Les trouvailles s’enchaînent à un rythme effréné. Jazz-rock contemporain multivitaminé, incises free, structures hachées menu, sans que soit perdu le fil narratif et le caractère entraînant de l’ensemble. Pour pinailler, on pourrait reprocher à l’ESM sa trop grande générosité : avec une telle profusion d’informations, une quinzaine de minutes auraient pu être retranchées du programme. Mais cela reste une première partie de rêve.
Matt Wilson Quartet
Matt Wilson (dm), Chris Lightcap (b), Jeff Lederer (ts, cl), Kirk Knuffke (cnt).
Le batteur facétieux ose la douceur, la comptine, mais aussi une marche militaire entonnée par le groupe au complet (on retrouve ce titre sur le dernier album de Wilson, « Honey and Salt », où se croisent Carla Bley, Bill Frisell, Joe Lovano…) Le cornettiste Kirk Knuffke se montre aussi prodigieux à la scène que sur disque : jetez une oreille à ses duos avec Karl Berger, Michael Bisio ou Whit Dickey pour vous en convaincre. Le quartette déploie une énergie typiquement new-yorkaise, faite de professionnalisme, de complicité, d’émulation et de liberté. Rien à prouver ! Des passages d’improvisation hors-pistes font ma joie mais semblent troubler une partie du public. Dommage pourtant de passer à côté de précieuses digressions hors de toute grille et schéma, virgules entre des compositions structurées. On goûte une pièce de néo-klezmer enjoué, des reprises de Butch Warren et Freddie Redd, des hommages à Barack Obama et Sonny Fisher, et de mémorables solos de Wilson (quelle sonorité… la batterie chante). Sur Pee Wee’s Blues de Pee Wee Russell, Jon Irabagon est invité à se joindre au groupe. Les deux soufflants se livrent alors à un duel amical, Lederer démontant, détournant et remontant sa clarinette sans cesser de jouer. L’un dans l’autre, la meilleure soirée du festival.
Photos : Jorge Monjardino|Excellente surprise que l’Ensemble Super Moderne, formation basée à Porto et qui se montre à la hauteur de son patronyme. Lui succède un quartette américain comme on les aime, avec un invité-surprise.
Ensemble Super Moderne
José Pedro Coelho (ts, ss), José Soares (as), Rui Teixeira (bs, bcl), Paulo Perfeitoe (tb), Luis Eurico Costa (g), Carlos Azevedo (p), Miguel Ângelo (b), Mário Costa (dm).
Il n’est pas si fréquent qu’une musique compliquée capte l’attention de tous ; cela tient aux idées développées autant qu’à la force de conviction d’exécutants concernés. Après un début minimaliste, ce sont de brusques sautes d’humeur – incursion disco-funk ou doo-wop des fifties au sein d’une écriture sourcilleuse, quelque part entre Charles Mingus et Frank Zappa. Yikes! Les trouvailles s’enchaînent à un rythme effréné. Jazz-rock contemporain multivitaminé, incises free, structures hachées menu, sans que soit perdu le fil narratif et le caractère entraînant de l’ensemble. Pour pinailler, on pourrait reprocher à l’ESM sa trop grande générosité : avec une telle profusion d’informations, une quinzaine de minutes auraient pu être retranchées du programme. Mais cela reste une première partie de rêve.
Matt Wilson Quartet
Matt Wilson (dm), Chris Lightcap (b), Jeff Lederer (ts, cl), Kirk Knuffke (cnt).
Le batteur facétieux ose la douceur, la comptine, mais aussi une marche militaire entonnée par le groupe au complet (on retrouve ce titre sur le dernier album de Wilson, « Honey and Salt », où se croisent Carla Bley, Bill Frisell, Joe Lovano…) Le cornettiste Kirk Knuffke se montre aussi prodigieux à la scène que sur disque : jetez une oreille à ses duos avec Karl Berger, Michael Bisio ou Whit Dickey pour vous en convaincre. Le quartette déploie une énergie typiquement new-yorkaise, faite de professionnalisme, de complicité, d’émulation et de liberté. Rien à prouver ! Des passages d’improvisation hors-pistes font ma joie mais semblent troubler une partie du public. Dommage pourtant de passer à côté de précieuses digressions hors de toute grille et schéma, virgules entre des compositions structurées. On goûte une pièce de néo-klezmer enjoué, des reprises de Butch Warren et Freddie Redd, des hommages à Barack Obama et Sonny Fisher, et de mémorables solos de Wilson (quelle sonorité… la batterie chante). Sur Pee Wee’s Blues de Pee Wee Russell, Jon Irabagon est invité à se joindre au groupe. Les deux soufflants se livrent alors à un duel amical, Lederer démontant, détournant et remontant sa clarinette sans cesser de jouer. L’un dans l’autre, la meilleure soirée du festival.
Photos : Jorge Monjardino|Excellente surprise que l’Ensemble Super Moderne, formation basée à Porto et qui se montre à la hauteur de son patronyme. Lui succède un quartette américain comme on les aime, avec un invité-surprise.
Ensemble Super Moderne
José Pedro Coelho (ts, ss), José Soares (as), Rui Teixeira (bs, bcl), Paulo Perfeitoe (tb), Luis Eurico Costa (g), Carlos Azevedo (p), Miguel Ângelo (b), Mário Costa (dm).
Il n’est pas si fréquent qu’une musique compliquée capte l’attention de tous ; cela tient aux idées développées autant qu’à la force de conviction d’exécutants concernés. Après un début minimaliste, ce sont de brusques sautes d’humeur – incursion disco-funk ou doo-wop des fifties au sein d’une écriture sourcilleuse, quelque part entre Charles Mingus et Frank Zappa. Yikes! Les trouvailles s’enchaînent à un rythme effréné. Jazz-rock contemporain multivitaminé, incises free, structures hachées menu, sans que soit perdu le fil narratif et le caractère entraînant de l’ensemble. Pour pinailler, on pourrait reprocher à l’ESM sa trop grande générosité : avec une telle profusion d’informations, une quinzaine de minutes auraient pu être retranchées du programme. Mais cela reste une première partie de rêve.
Matt Wilson Quartet
Matt Wilson (dm), Chris Lightcap (b), Jeff Lederer (ts, cl), Kirk Knuffke (cnt).
Le batteur facétieux ose la douceur, la comptine, mais aussi une marche militaire entonnée par le groupe au complet (on retrouve ce titre sur le dernier album de Wilson, « Honey and Salt », où se croisent Carla Bley, Bill Frisell, Joe Lovano…) Le cornettiste Kirk Knuffke se montre aussi prodigieux à la scène que sur disque : jetez une oreille à ses duos avec Karl Berger, Michael Bisio ou Whit Dickey pour vous en convaincre. Le quartette déploie une énergie typiquement new-yorkaise, faite de professionnalisme, de complicité, d’émulation et de liberté. Rien à prouver ! Des passages d’improvisation hors-pistes font ma joie mais semblent troubler une partie du public. Dommage pourtant de passer à côté de précieuses digressions hors de toute grille et schéma, virgules entre des compositions structurées. On goûte une pièce de néo-klezmer enjoué, des reprises de Butch Warren et Freddie Redd, des hommages à Barack Obama et Sonny Fisher, et de mémorables solos de Wilson (quelle sonorité… la batterie chante). Sur Pee Wee’s Blues de Pee Wee Russell, Jon Irabagon est invité à se joindre au groupe. Les deux soufflants se livrent alors à un duel amical, Lederer démontant, détournant et remontant sa clarinette sans cesser de jouer. L’un dans l’autre, la meilleure soirée du festival.
Photos : Jorge Monjardino|Excellente surprise que l’Ensemble Super Moderne, formation basée à Porto et qui se montre à la hauteur de son patronyme. Lui succède un quartette américain comme on les aime, avec un invité-surprise.
Ensemble Super Moderne
José Pedro Coelho (ts, ss), José Soares (as), Rui Teixeira (bs, bcl), Paulo Perfeitoe (tb), Luis Eurico Costa (g), Carlos Azevedo (p), Miguel Ângelo (b), Mário Costa (dm).
Il n’est pas si fréquent qu’une musique compliquée capte l’attention de tous ; cela tient aux idées développées autant qu’à la force de conviction d’exécutants concernés. Après un début minimaliste, ce sont de brusques sautes d’humeur – incursion disco-funk ou doo-wop des fifties au sein d’une écriture sourcilleuse, quelque part entre Charles Mingus et Frank Zappa. Yikes! Les trouvailles s’enchaînent à un rythme effréné. Jazz-rock contemporain multivitaminé, incises free, structures hachées menu, sans que soit perdu le fil narratif et le caractère entraînant de l’ensemble. Pour pinailler, on pourrait reprocher à l’ESM sa trop grande générosité : avec une telle profusion d’informations, une quinzaine de minutes auraient pu être retranchées du programme. Mais cela reste une première partie de rêve.
Matt Wilson Quartet
Matt Wilson (dm), Chris Lightcap (b), Jeff Lederer (ts, cl), Kirk Knuffke (cnt).
Le batteur facétieux ose la douceur, la comptine, mais aussi une marche militaire entonnée par le groupe au complet (on retrouve ce titre sur le dernier album de Wilson, « Honey and Salt », où se croisent Carla Bley, Bill Frisell, Joe Lovano…) Le cornettiste Kirk Knuffke se montre aussi prodigieux à la scène que sur disque : jetez une oreille à ses duos avec Karl Berger, Michael Bisio ou Whit Dickey pour vous en convaincre. Le quartette déploie une énergie typiquement new-yorkaise, faite de professionnalisme, de complicité, d’émulation et de liberté. Rien à prouver ! Des passages d’improvisation hors-pistes font ma joie mais semblent troubler une partie du public. Dommage pourtant de passer à côté de précieuses digressions hors de toute grille et schéma, virgules entre des compositions structurées. On goûte une pièce de néo-klezmer enjoué, des reprises de Butch Warren et Freddie Redd, des hommages à Barack Obama et Sonny Fisher, et de mémorables solos de Wilson (quelle sonorité… la batterie chante). Sur Pee Wee’s Blues de Pee Wee Russell, Jon Irabagon est invité à se joindre au groupe. Les deux soufflants se livrent alors à un duel amical, Lederer démontant, détournant et remontant sa clarinette sans cesser de jouer. L’un dans l’autre, la meilleure soirée du festival.
Photos : Jorge Monjardino