Oloron: l'aérologie de Roberto Negro et son trio dadadaïste
Version fada ou dada(iste) du jazz énervé/innervé d’une impro voulue no limit ? Sur scène les silhouettes du trio se démènent, se tordent, se tendent sous l’effort inouï de produire la note. A l’image de celles jaillissant brutes de la bouche d’Emile Parisien, la poésie du corps sonore engendre moult enjambements, sauts et pas chassés drolatiques.
Trio Dadada : Roberto Negro (p), Emile Parisien (ss), Michele Rabbia (dm, elec)
Salle Jéliote, Oloron Ste Marie (64)
C’est une musique singulière dans laquelle le musicien ne compte pas les temps. Ne fait pas avec la notion de temps par obligation. Ne les marque pas de façon systémique pour que l’on s’y retrouve avec les bornes du bon vieux tempo. Sur l’inspiration momentanée d’un thème tiré de Ligeti ou certaines compositions de Roberto Negro (Shampoo) la musique se déplace par roulement (piano) ou roucoulement (rondeurs rauques du sax). De quoi inscrire le concert dans le décor naturel ambiant de la vallée d’Aspe et son gave, torrent magnifique. Voir en terme d’aérologie montagnarde les courants chauds ou froids circulant en écho sous le vent, les mêmes qui poussent les vols de palombes dans le grandiose décor automnal pyrénéen. Dans le genre éclaté, Michele Rabbia l’italien ne laisse pas sa part aux chiens. Au contraire il mène la chasse au besoin en leader de meute histoire de faire monter l’intensité sonore. Il multiplie à l’envie les séries de frappes plus ou moins ordonnées. Il se plait à mélanger les objets de percussions. Il traite à sa façon, inattendue, non orthodoxe caisses et cymbales du set de sa batterie Il intègre des sons numérisés, voix ou séquences de cris, de bruits, de vibrations. Dans le maelström de sons ainsi créés viennent s’insérer de longues phrases erratiques du soprano. Roberto Negro fait varier les couleurs du paysage dans un bal d’accords alternativement sobres (Gloria et poetessa) puis intenses en forme de rag time new orleans (Bagatelle) Un court interlude en piano solo- très concentré en mode de frise tracée en équilibre de graves et d’algues- peut bien intervenir. Pourtant au, au regard d’autres trios de cette nature, il peut paraître étonnant que le pianiste et compositeur laisse autant d’espace d’expression aux deux autres membres de l’orchestre « Avec des musiciens de cette envergure, cette qualité ce serait une hérésie de vouloir limiter leur rôle ! » précise volontiers Roberto N.
Ce jour est celui de la sortie officielle du nouvel album de Roberto Negro « Dadada saison 3 (Label Bleu) Sur scène, l’échange, la complicité, se trouvent déjà bien établies. Le risque de cette démarche en triangle isocèle existe, parfaitement assumé. L’univers sonore s’affiche de facto très composite, en lignes brisées ou continues. Ainsi dans une épousaille sonore en douceurs partagées de piano et sax, Ceci est un meringué glisse vers un look de danse en souplesse. Mais Michele Rabbia se lève alors de son siège. En tenant de la Comedia del Arte, il pose le point d’orgue du morceau en claquant des doigts comme ici, à juste deux vallées de distance, au Pays basque on clôt un épisode de fandango. Les bras en haut. Tandis que pour illustrer Brimborion, thème abordés en joyeuses cascades de phrases montantes ou descendantes, Emile Parisien naturellement survolté ponctue les crêtes d’intensité musicales par ces cris de rupture que l’on dirait « Portaliens » en référence à un autre saxophoniste, pyrénéen et sacré improvisateur lui aussi.
Dadada, ce drôle d’orchestre en triangle, décidément, offre une musique bien singulière.
Robert Latxague
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Version fada ou dada(iste) du jazz énervé/innervé d’une impro voulue no limit ? Sur scène les silhouettes du trio se démènent, se tordent, se tendent sous l’effort inouï de produire la note. A l’image de celles jaillissant brutes de la bouche d’Emile Parisien, la poésie du corps sonore engendre moult enjambements, sauts et pas chassés drolatiques.
Trio Dadada : Roberto Negro (p), Emile Parisien (ss), Michele Rabbia (dm, elec)
Salle Jéliote, Oloron Ste Marie (64)
C’est une musique singulière dans laquelle le musicien ne compte pas les temps. Ne fait pas avec la notion de temps par obligation. Ne les marque pas de façon systémique pour que l’on s’y retrouve avec les bornes du bon vieux tempo. Sur l’inspiration momentanée d’un thème tiré de Ligeti ou certaines compositions de Roberto Negro (Shampoo) la musique se déplace par roulement (piano) ou roucoulement (rondeurs rauques du sax). De quoi inscrire le concert dans le décor naturel ambiant de la vallée d’Aspe et son gave, torrent magnifique. Voir en terme d’aérologie montagnarde les courants chauds ou froids circulant en écho sous le vent, les mêmes qui poussent les vols de palombes dans le grandiose décor automnal pyrénéen. Dans le genre éclaté, Michele Rabbia l’italien ne laisse pas sa part aux chiens. Au contraire il mène la chasse au besoin en leader de meute histoire de faire monter l’intensité sonore. Il multiplie à l’envie les séries de frappes plus ou moins ordonnées. Il se plait à mélanger les objets de percussions. Il traite à sa façon, inattendue, non orthodoxe caisses et cymbales du set de sa batterie Il intègre des sons numérisés, voix ou séquences de cris, de bruits, de vibrations. Dans le maelström de sons ainsi créés viennent s’insérer de longues phrases erratiques du soprano. Roberto Negro fait varier les couleurs du paysage dans un bal d’accords alternativement sobres (Gloria et poetessa) puis intenses en forme de rag time new orleans (Bagatelle) Un court interlude en piano solo- très concentré en mode de frise tracée en équilibre de graves et d’algues- peut bien intervenir. Pourtant au, au regard d’autres trios de cette nature, il peut paraître étonnant que le pianiste et compositeur laisse autant d’espace d’expression aux deux autres membres de l’orchestre « Avec des musiciens de cette envergure, cette qualité ce serait une hérésie de vouloir limiter leur rôle ! » précise volontiers Roberto N.
Ce jour est celui de la sortie officielle du nouvel album de Roberto Negro « Dadada saison 3 (Label Bleu) Sur scène, l’échange, la complicité, se trouvent déjà bien établies. Le risque de cette démarche en triangle isocèle existe, parfaitement assumé. L’univers sonore s’affiche de facto très composite, en lignes brisées ou continues. Ainsi dans une épousaille sonore en douceurs partagées de piano et sax, Ceci est un meringué glisse vers un look de danse en souplesse. Mais Michele Rabbia se lève alors de son siège. En tenant de la Comedia del Arte, il pose le point d’orgue du morceau en claquant des doigts comme ici, à juste deux vallées de distance, au Pays basque on clôt un épisode de fandango. Les bras en haut. Tandis que pour illustrer Brimborion, thème abordés en joyeuses cascades de phrases montantes ou descendantes, Emile Parisien naturellement survolté ponctue les crêtes d’intensité musicales par ces cris de rupture que l’on dirait « Portaliens » en référence à un autre saxophoniste, pyrénéen et sacré improvisateur lui aussi.
Dadada, ce drôle d’orchestre en triangle, décidément, offre une musique bien singulière.
Robert Latxague
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Version fada ou dada(iste) du jazz énervé/innervé d’une impro voulue no limit ? Sur scène les silhouettes du trio se démènent, se tordent, se tendent sous l’effort inouï de produire la note. A l’image de celles jaillissant brutes de la bouche d’Emile Parisien, la poésie du corps sonore engendre moult enjambements, sauts et pas chassés drolatiques.
Trio Dadada : Roberto Negro (p), Emile Parisien (ss), Michele Rabbia (dm, elec)
Salle Jéliote, Oloron Ste Marie (64)
C’est une musique singulière dans laquelle le musicien ne compte pas les temps. Ne fait pas avec la notion de temps par obligation. Ne les marque pas de façon systémique pour que l’on s’y retrouve avec les bornes du bon vieux tempo. Sur l’inspiration momentanée d’un thème tiré de Ligeti ou certaines compositions de Roberto Negro (Shampoo) la musique se déplace par roulement (piano) ou roucoulement (rondeurs rauques du sax). De quoi inscrire le concert dans le décor naturel ambiant de la vallée d’Aspe et son gave, torrent magnifique. Voir en terme d’aérologie montagnarde les courants chauds ou froids circulant en écho sous le vent, les mêmes qui poussent les vols de palombes dans le grandiose décor automnal pyrénéen. Dans le genre éclaté, Michele Rabbia l’italien ne laisse pas sa part aux chiens. Au contraire il mène la chasse au besoin en leader de meute histoire de faire monter l’intensité sonore. Il multiplie à l’envie les séries de frappes plus ou moins ordonnées. Il se plait à mélanger les objets de percussions. Il traite à sa façon, inattendue, non orthodoxe caisses et cymbales du set de sa batterie Il intègre des sons numérisés, voix ou séquences de cris, de bruits, de vibrations. Dans le maelström de sons ainsi créés viennent s’insérer de longues phrases erratiques du soprano. Roberto Negro fait varier les couleurs du paysage dans un bal d’accords alternativement sobres (Gloria et poetessa) puis intenses en forme de rag time new orleans (Bagatelle) Un court interlude en piano solo- très concentré en mode de frise tracée en équilibre de graves et d’algues- peut bien intervenir. Pourtant au, au regard d’autres trios de cette nature, il peut paraître étonnant que le pianiste et compositeur laisse autant d’espace d’expression aux deux autres membres de l’orchestre « Avec des musiciens de cette envergure, cette qualité ce serait une hérésie de vouloir limiter leur rôle ! » précise volontiers Roberto N.
Ce jour est celui de la sortie officielle du nouvel album de Roberto Negro « Dadada saison 3 (Label Bleu) Sur scène, l’échange, la complicité, se trouvent déjà bien établies. Le risque de cette démarche en triangle isocèle existe, parfaitement assumé. L’univers sonore s’affiche de facto très composite, en lignes brisées ou continues. Ainsi dans une épousaille sonore en douceurs partagées de piano et sax, Ceci est un meringué glisse vers un look de danse en souplesse. Mais Michele Rabbia se lève alors de son siège. En tenant de la Comedia del Arte, il pose le point d’orgue du morceau en claquant des doigts comme ici, à juste deux vallées de distance, au Pays basque on clôt un épisode de fandango. Les bras en haut. Tandis que pour illustrer Brimborion, thème abordés en joyeuses cascades de phrases montantes ou descendantes, Emile Parisien naturellement survolté ponctue les crêtes d’intensité musicales par ces cris de rupture que l’on dirait « Portaliens » en référence à un autre saxophoniste, pyrénéen et sacré improvisateur lui aussi.
Dadada, ce drôle d’orchestre en triangle, décidément, offre une musique bien singulière.
Robert Latxague
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Version fada ou dada(iste) du jazz énervé/innervé d’une impro voulue no limit ? Sur scène les silhouettes du trio se démènent, se tordent, se tendent sous l’effort inouï de produire la note. A l’image de celles jaillissant brutes de la bouche d’Emile Parisien, la poésie du corps sonore engendre moult enjambements, sauts et pas chassés drolatiques.
Trio Dadada : Roberto Negro (p), Emile Parisien (ss), Michele Rabbia (dm, elec)
Salle Jéliote, Oloron Ste Marie (64)
C’est une musique singulière dans laquelle le musicien ne compte pas les temps. Ne fait pas avec la notion de temps par obligation. Ne les marque pas de façon systémique pour que l’on s’y retrouve avec les bornes du bon vieux tempo. Sur l’inspiration momentanée d’un thème tiré de Ligeti ou certaines compositions de Roberto Negro (Shampoo) la musique se déplace par roulement (piano) ou roucoulement (rondeurs rauques du sax). De quoi inscrire le concert dans le décor naturel ambiant de la vallée d’Aspe et son gave, torrent magnifique. Voir en terme d’aérologie montagnarde les courants chauds ou froids circulant en écho sous le vent, les mêmes qui poussent les vols de palombes dans le grandiose décor automnal pyrénéen. Dans le genre éclaté, Michele Rabbia l’italien ne laisse pas sa part aux chiens. Au contraire il mène la chasse au besoin en leader de meute histoire de faire monter l’intensité sonore. Il multiplie à l’envie les séries de frappes plus ou moins ordonnées. Il se plait à mélanger les objets de percussions. Il traite à sa façon, inattendue, non orthodoxe caisses et cymbales du set de sa batterie Il intègre des sons numérisés, voix ou séquences de cris, de bruits, de vibrations. Dans le maelström de sons ainsi créés viennent s’insérer de longues phrases erratiques du soprano. Roberto Negro fait varier les couleurs du paysage dans un bal d’accords alternativement sobres (Gloria et poetessa) puis intenses en forme de rag time new orleans (Bagatelle) Un court interlude en piano solo- très concentré en mode de frise tracée en équilibre de graves et d’algues- peut bien intervenir. Pourtant au, au regard d’autres trios de cette nature, il peut paraître étonnant que le pianiste et compositeur laisse autant d’espace d’expression aux deux autres membres de l’orchestre « Avec des musiciens de cette envergure, cette qualité ce serait une hérésie de vouloir limiter leur rôle ! » précise volontiers Roberto N.
Ce jour est celui de la sortie officielle du nouvel album de Roberto Negro « Dadada saison 3 (Label Bleu) Sur scène, l’échange, la complicité, se trouvent déjà bien établies. Le risque de cette démarche en triangle isocèle existe, parfaitement assumé. L’univers sonore s’affiche de facto très composite, en lignes brisées ou continues. Ainsi dans une épousaille sonore en douceurs partagées de piano et sax, Ceci est un meringué glisse vers un look de danse en souplesse. Mais Michele Rabbia se lève alors de son siège. En tenant de la Comedia del Arte, il pose le point d’orgue du morceau en claquant des doigts comme ici, à juste deux vallées de distance, au Pays basque on clôt un épisode de fandango. Les bras en haut. Tandis que pour illustrer Brimborion, thème abordés en joyeuses cascades de phrases montantes ou descendantes, Emile Parisien naturellement survolté ponctue les crêtes d’intensité musicales par ces cris de rupture que l’on dirait « Portaliens » en référence à un autre saxophoniste, pyrénéen et sacré improvisateur lui aussi.
Dadada, ce drôle d’orchestre en triangle, décidément, offre une musique bien singulière.
Robert Latxague