Jazz live
Publié le 23 Oct 2017

Childrens of the Light à Jazz sur son 31

Alors que les derniers échos du festival Jazz sur son 31 viennent de s’éteindre, il faut revenir sur l’une des prestations qui aura marqué les esprits, celle du bien nommé trio Childrens of the Light.

Festival Jazz sur son 31

Jeudi 19 octobre 2017, Bruguières (31), Le Bascala

Childrens of the Light

Danilo Perez (p), John Patitucci (cb, elb), Brian Blade (dr)

 

« Les enfants de la lumière ». Quel beau nom de groupe ! On imagine que ces trois-là l’ont sans doute choisi en ayant leur collaboration de longue durée avec Wayne Shorter à l’esprit. De celui-ci ils ont retenu une faculté d’ouverture grand angle à ce qui advient. Cela commence dès l’accordage de la contrebasse, en quartes, intervalles qui permettent d’éviter le corsetage de la tonalité. Le son du groupe est quasi acoustique, l’amplification des sonorisateurs se faisant on ne peut plus discrète (bravo !). D’emblée s’impose une expression dense et posée, où exagération et énervement sont évacués. Les musiciens ont bien compris la différence entre puissance et intensité ! Ils progressent par ailleurs sur une ligne de crête étroite où la réitération n’a que peu de droits, l’ensemble mouvant s’imposant pourtant par la force de son évidence et de sa limpidité. Au fond, l’art de ce trio tend vers toujours plus d’épure, exigence plus grande que l’obtention d’une « simple » efficacité (dont ils firent preuve également). Une démonstration en acte qu’il est possible de faire du jazz de chambre sans que cela sonne comme du ECM !

Childrens of the Light 1Il ne faudrait pas donner à penser que Childrens of the Light ne soit qu’un succédané du groupe de Wayne Shorter. Le trio s’en distingue notamment dans l’attachement à la lettre, précise, de certaines parties fixes de leur répertoire. Là où, dans le quartette de Shorter, les compositions du leader s’apparentent à des squelettes dont il s’agit de concocter la chair – aux formes aussi inattendues que la vie elle-même –, en trio les parties écrites ont un authentique droit à la parole, l’enjeu se trouvant quelque peu déplacer vers la manière avec laquelle celles-ci se trouvent réinvesties au cours de l’interprétation.

Si les trois musiciens furent admirables, quelque soit le registre abordé (reprise de Stevie Wonder, superbe ballade aux accents pop composées par Brian Blade, 6/8 afro-cubain, nombreux moments en time no changes allant parfois jusqu’au free, « Round Midnight » en bis…), le batteur me retourna, une fois de plus. Brian Blade fut en effet le plus libre des trois musiciens, constamment dans l’invention, jouant avec une palette dynamique du quasi inaudible jusqu’au forte (rarement au-delà !), imaginant des rythmiques improbables, ou tenant immuablement le même beat, chaque frappe répétant alors à l’exact identique la précédente.

Si les trois musiciens déclarent chercher la lumière, comme semble le suggérer l’un des titres de leur album (« Looking for Light », paru sur l’album éponyme, sorti cette année chez Mack Avenue), ils ne sont tout de même pas très loin de l’avoir trouvée !|Alors que les derniers échos du festival Jazz sur son 31 viennent de s’éteindre, il faut revenir sur l’une des prestations qui aura marqué les esprits, celle du bien nommé trio Childrens of the Light.

Festival Jazz sur son 31

Jeudi 19 octobre 2017, Bruguières (31), Le Bascala

Childrens of the Light

Danilo Perez (p), John Patitucci (cb, elb), Brian Blade (dr)

 

« Les enfants de la lumière ». Quel beau nom de groupe ! On imagine que ces trois-là l’ont sans doute choisi en ayant leur collaboration de longue durée avec Wayne Shorter à l’esprit. De celui-ci ils ont retenu une faculté d’ouverture grand angle à ce qui advient. Cela commence dès l’accordage de la contrebasse, en quartes, intervalles qui permettent d’éviter le corsetage de la tonalité. Le son du groupe est quasi acoustique, l’amplification des sonorisateurs se faisant on ne peut plus discrète (bravo !). D’emblée s’impose une expression dense et posée, où exagération et énervement sont évacués. Les musiciens ont bien compris la différence entre puissance et intensité ! Ils progressent par ailleurs sur une ligne de crête étroite où la réitération n’a que peu de droits, l’ensemble mouvant s’imposant pourtant par la force de son évidence et de sa limpidité. Au fond, l’art de ce trio tend vers toujours plus d’épure, exigence plus grande que l’obtention d’une « simple » efficacité (dont ils firent preuve également). Une démonstration en acte qu’il est possible de faire du jazz de chambre sans que cela sonne comme du ECM !

Childrens of the Light 1Il ne faudrait pas donner à penser que Childrens of the Light ne soit qu’un succédané du groupe de Wayne Shorter. Le trio s’en distingue notamment dans l’attachement à la lettre, précise, de certaines parties fixes de leur répertoire. Là où, dans le quartette de Shorter, les compositions du leader s’apparentent à des squelettes dont il s’agit de concocter la chair – aux formes aussi inattendues que la vie elle-même –, en trio les parties écrites ont un authentique droit à la parole, l’enjeu se trouvant quelque peu déplacer vers la manière avec laquelle celles-ci se trouvent réinvesties au cours de l’interprétation.

Si les trois musiciens furent admirables, quelque soit le registre abordé (reprise de Stevie Wonder, superbe ballade aux accents pop composées par Brian Blade, 6/8 afro-cubain, nombreux moments en time no changes allant parfois jusqu’au free, « Round Midnight » en bis…), le batteur me retourna, une fois de plus. Brian Blade fut en effet le plus libre des trois musiciens, constamment dans l’invention, jouant avec une palette dynamique du quasi inaudible jusqu’au forte (rarement au-delà !), imaginant des rythmiques improbables, ou tenant immuablement le même beat, chaque frappe répétant alors à l’exact identique la précédente.

Si les trois musiciens déclarent chercher la lumière, comme semble le suggérer l’un des titres de leur album (« Looking for Light », paru sur l’album éponyme, sorti cette année chez Mack Avenue), ils ne sont tout de même pas très loin de l’avoir trouvée !|Alors que les derniers échos du festival Jazz sur son 31 viennent de s’éteindre, il faut revenir sur l’une des prestations qui aura marqué les esprits, celle du bien nommé trio Childrens of the Light.

Festival Jazz sur son 31

Jeudi 19 octobre 2017, Bruguières (31), Le Bascala

Childrens of the Light

Danilo Perez (p), John Patitucci (cb, elb), Brian Blade (dr)

 

« Les enfants de la lumière ». Quel beau nom de groupe ! On imagine que ces trois-là l’ont sans doute choisi en ayant leur collaboration de longue durée avec Wayne Shorter à l’esprit. De celui-ci ils ont retenu une faculté d’ouverture grand angle à ce qui advient. Cela commence dès l’accordage de la contrebasse, en quartes, intervalles qui permettent d’éviter le corsetage de la tonalité. Le son du groupe est quasi acoustique, l’amplification des sonorisateurs se faisant on ne peut plus discrète (bravo !). D’emblée s’impose une expression dense et posée, où exagération et énervement sont évacués. Les musiciens ont bien compris la différence entre puissance et intensité ! Ils progressent par ailleurs sur une ligne de crête étroite où la réitération n’a que peu de droits, l’ensemble mouvant s’imposant pourtant par la force de son évidence et de sa limpidité. Au fond, l’art de ce trio tend vers toujours plus d’épure, exigence plus grande que l’obtention d’une « simple » efficacité (dont ils firent preuve également). Une démonstration en acte qu’il est possible de faire du jazz de chambre sans que cela sonne comme du ECM !

Childrens of the Light 1Il ne faudrait pas donner à penser que Childrens of the Light ne soit qu’un succédané du groupe de Wayne Shorter. Le trio s’en distingue notamment dans l’attachement à la lettre, précise, de certaines parties fixes de leur répertoire. Là où, dans le quartette de Shorter, les compositions du leader s’apparentent à des squelettes dont il s’agit de concocter la chair – aux formes aussi inattendues que la vie elle-même –, en trio les parties écrites ont un authentique droit à la parole, l’enjeu se trouvant quelque peu déplacer vers la manière avec laquelle celles-ci se trouvent réinvesties au cours de l’interprétation.

Si les trois musiciens furent admirables, quelque soit le registre abordé (reprise de Stevie Wonder, superbe ballade aux accents pop composées par Brian Blade, 6/8 afro-cubain, nombreux moments en time no changes allant parfois jusqu’au free, « Round Midnight » en bis…), le batteur me retourna, une fois de plus. Brian Blade fut en effet le plus libre des trois musiciens, constamment dans l’invention, jouant avec une palette dynamique du quasi inaudible jusqu’au forte (rarement au-delà !), imaginant des rythmiques improbables, ou tenant immuablement le même beat, chaque frappe répétant alors à l’exact identique la précédente.

Si les trois musiciens déclarent chercher la lumière, comme semble le suggérer l’un des titres de leur album (« Looking for Light », paru sur l’album éponyme, sorti cette année chez Mack Avenue), ils ne sont tout de même pas très loin de l’avoir trouvée !|Alors que les derniers échos du festival Jazz sur son 31 viennent de s’éteindre, il faut revenir sur l’une des prestations qui aura marqué les esprits, celle du bien nommé trio Childrens of the Light.

Festival Jazz sur son 31

Jeudi 19 octobre 2017, Bruguières (31), Le Bascala

Childrens of the Light

Danilo Perez (p), John Patitucci (cb, elb), Brian Blade (dr)

 

« Les enfants de la lumière ». Quel beau nom de groupe ! On imagine que ces trois-là l’ont sans doute choisi en ayant leur collaboration de longue durée avec Wayne Shorter à l’esprit. De celui-ci ils ont retenu une faculté d’ouverture grand angle à ce qui advient. Cela commence dès l’accordage de la contrebasse, en quartes, intervalles qui permettent d’éviter le corsetage de la tonalité. Le son du groupe est quasi acoustique, l’amplification des sonorisateurs se faisant on ne peut plus discrète (bravo !). D’emblée s’impose une expression dense et posée, où exagération et énervement sont évacués. Les musiciens ont bien compris la différence entre puissance et intensité ! Ils progressent par ailleurs sur une ligne de crête étroite où la réitération n’a que peu de droits, l’ensemble mouvant s’imposant pourtant par la force de son évidence et de sa limpidité. Au fond, l’art de ce trio tend vers toujours plus d’épure, exigence plus grande que l’obtention d’une « simple » efficacité (dont ils firent preuve également). Une démonstration en acte qu’il est possible de faire du jazz de chambre sans que cela sonne comme du ECM !

Childrens of the Light 1Il ne faudrait pas donner à penser que Childrens of the Light ne soit qu’un succédané du groupe de Wayne Shorter. Le trio s’en distingue notamment dans l’attachement à la lettre, précise, de certaines parties fixes de leur répertoire. Là où, dans le quartette de Shorter, les compositions du leader s’apparentent à des squelettes dont il s’agit de concocter la chair – aux formes aussi inattendues que la vie elle-même –, en trio les parties écrites ont un authentique droit à la parole, l’enjeu se trouvant quelque peu déplacer vers la manière avec laquelle celles-ci se trouvent réinvesties au cours de l’interprétation.

Si les trois musiciens furent admirables, quelque soit le registre abordé (reprise de Stevie Wonder, superbe ballade aux accents pop composées par Brian Blade, 6/8 afro-cubain, nombreux moments en time no changes allant parfois jusqu’au free, « Round Midnight » en bis…), le batteur me retourna, une fois de plus. Brian Blade fut en effet le plus libre des trois musiciens, constamment dans l’invention, jouant avec une palette dynamique du quasi inaudible jusqu’au forte (rarement au-delà !), imaginant des rythmiques improbables, ou tenant immuablement le même beat, chaque frappe répétant alors à l’exact identique la précédente.

Si les trois musiciens déclarent chercher la lumière, comme semble le suggérer l’un des titres de leur album (« Looking for Light », paru sur l’album éponyme, sorti cette année chez Mack Avenue), ils ne sont tout de même pas très loin de l’avoir trouvée !