Jazz Fest Berlin 2017 (2)
Après les ancêtres de Shabaka, les anciens sont également célébrés par le nom du groupe d’Amirtha Kidambi, qui mêle jazz et musique carnatique. De Joe Harriott et John Mayer à l’Indo-Pak Coalition de Rez Abbasi, on sait le jazz capable de se nourrir de formes et sonorités exogènes.
Mardi 1er novembre
Amirtha Kidambi & Elder Ones
Lido
Amirtha Kidambi (voc, harmonium), Matt Nelson (ss), Nick Dunston (b), Max Jaffe (dm).
La voix n’occupe pas toujours le devant de la scène, elle est un élément parmi d’autres. Plus astringente que séduisante, elle défend tantôt des textes nerveux (Decolonized mind, Eat the rich or die starving, ou un titre dédié aux victimes de la police U.S.), tandis qu’à d’autres moments il n’est nul besoin de paroles pour modeler le chant. Les intonations de Kidambi oscillent entre accès de juvénilité et de sévérité, à la façon de Björk, dont certaines techniques sont reprises. On pense à d’autres vocalistes inclassables, telles que Meredith Monk; il y a même un yodel mâtiné d’effets électroniques. Les improvisations libres de Matt Nelson apportent des trouées de fantaisie rafraîchissantes. Ses intervalles de notes au soprano, sur des rythmes hachés, rappellent certains disques de Steve Lacy. Ces sombres méditations à base de drones à l’harmonium se muent parfois en un jazz-rock enlevé. Une proposition suffisamment rare et bien menée pour qu’on y adhère. Mais le meilleur reste à venir.
Steve Lehman & Selebeyone
Lido
HPrizm (voc), Gaston Bandimic (voc), Steve Lehman (as), Maciek Lasserre (as), Carlos Homs (cla), Drew Gress (b), Jacob Richards (dm).
Des voix encore, multiples par leurs origines, styles, idiomes. Peut-être conscient que sa musique (innovante, savante, exigeante) touchait d’abord un public de spécialistes, Steve Lehman, par le biais de rencontres, a été voir ce qui se tramait du côté du hip-hop de l’underground. A commencer par HPrizm (alias High Priest) de New York, du groupe Antipop Consortium et entendu depuis chez Bill Laswell, Matthew Shipp et James Brandon Lewis. HPrizm, c’est un débit posé, une articulation parfaite, un timbre un peu fumé, une voix parfaite pour le rap. Lehman lui adjoint un homologue sénégalais (aux textes en français et en wolof), le Sénégal étant semble-t-il un terreau fertile en talents ne dépassant guère les frontières pour toutes sortes de raisons. Gaston Bandimic se révèle un formidable animateur, rappeur, chanteur. Intégrant ces éléments aptes à rendre sa musique plus accessible, Lehman n’en perpétue pas moins son penchant pour les métriques impossibles, les superpositions rythmiques millimétrées et strates accumulées, induisant chez l’auditeur des effets de vertige, d’autant que la sonorisation est impeccable. Ses solos sont concis et définitifs. Drew Gress s’interrompt parfois de bonne grâce pour laisser la place à des basses jouées au synthé. Les pièces sont abordées sur des tempos de folie, sans qu’aucune confusion ne soit à déplorer. Cette rencontre du jazz, du hip-hop et de l’Afrique est l’une des plus abouties qui se puissent entendre, la musique du futur au présent. Je me permets de citer James Brandon Lewis, venu en spectateur et qui entre deux morceaux me souffle à l’oreille : « All the motherfuckers in this band can play! ».
David Cristol
Photos : Camille Blake|Après les ancêtres de Shabaka, les anciens sont également célébrés par le nom du groupe d’Amirtha Kidambi, qui mêle jazz et musique carnatique. De Joe Harriott et John Mayer à l’Indo-Pak Coalition de Rez Abbasi, on sait le jazz capable de se nourrir de formes et sonorités exogènes.
Mardi 1er novembre
Amirtha Kidambi & Elder Ones
Lido
Amirtha Kidambi (voc, harmonium), Matt Nelson (ss), Nick Dunston (b), Max Jaffe (dm).
La voix n’occupe pas toujours le devant de la scène, elle est un élément parmi d’autres. Plus astringente que séduisante, elle défend tantôt des textes nerveux (Decolonized mind, Eat the rich or die starving, ou un titre dédié aux victimes de la police U.S.), tandis qu’à d’autres moments il n’est nul besoin de paroles pour modeler le chant. Les intonations de Kidambi oscillent entre accès de juvénilité et de sévérité, à la façon de Björk, dont certaines techniques sont reprises. On pense à d’autres vocalistes inclassables, telles que Meredith Monk; il y a même un yodel mâtiné d’effets électroniques. Les improvisations libres de Matt Nelson apportent des trouées de fantaisie rafraîchissantes. Ses intervalles de notes au soprano, sur des rythmes hachés, rappellent certains disques de Steve Lacy. Ces sombres méditations à base de drones à l’harmonium se muent parfois en un jazz-rock enlevé. Une proposition suffisamment rare et bien menée pour qu’on y adhère. Mais le meilleur reste à venir.
Steve Lehman & Selebeyone
Lido
HPrizm (voc), Gaston Bandimic (voc), Steve Lehman (as), Maciek Lasserre (as), Carlos Homs (cla), Drew Gress (b), Jacob Richards (dm).
Des voix encore, multiples par leurs origines, styles, idiomes. Peut-être conscient que sa musique (innovante, savante, exigeante) touchait d’abord un public de spécialistes, Steve Lehman, par le biais de rencontres, a été voir ce qui se tramait du côté du hip-hop de l’underground. A commencer par HPrizm (alias High Priest) de New York, du groupe Antipop Consortium et entendu depuis chez Bill Laswell, Matthew Shipp et James Brandon Lewis. HPrizm, c’est un débit posé, une articulation parfaite, un timbre un peu fumé, une voix parfaite pour le rap. Lehman lui adjoint un homologue sénégalais (aux textes en français et en wolof), le Sénégal étant semble-t-il un terreau fertile en talents ne dépassant guère les frontières pour toutes sortes de raisons. Gaston Bandimic se révèle un formidable animateur, rappeur, chanteur. Intégrant ces éléments aptes à rendre sa musique plus accessible, Lehman n’en perpétue pas moins son penchant pour les métriques impossibles, les superpositions rythmiques millimétrées et strates accumulées, induisant chez l’auditeur des effets de vertige, d’autant que la sonorisation est impeccable. Ses solos sont concis et définitifs. Drew Gress s’interrompt parfois de bonne grâce pour laisser la place à des basses jouées au synthé. Les pièces sont abordées sur des tempos de folie, sans qu’aucune confusion ne soit à déplorer. Cette rencontre du jazz, du hip-hop et de l’Afrique est l’une des plus abouties qui se puissent entendre, la musique du futur au présent. Je me permets de citer James Brandon Lewis, venu en spectateur et qui entre deux morceaux me souffle à l’oreille : « All the motherfuckers in this band can play! ».
David Cristol
Photos : Camille Blake|Après les ancêtres de Shabaka, les anciens sont également célébrés par le nom du groupe d’Amirtha Kidambi, qui mêle jazz et musique carnatique. De Joe Harriott et John Mayer à l’Indo-Pak Coalition de Rez Abbasi, on sait le jazz capable de se nourrir de formes et sonorités exogènes.
Mardi 1er novembre
Amirtha Kidambi & Elder Ones
Lido
Amirtha Kidambi (voc, harmonium), Matt Nelson (ss), Nick Dunston (b), Max Jaffe (dm).
La voix n’occupe pas toujours le devant de la scène, elle est un élément parmi d’autres. Plus astringente que séduisante, elle défend tantôt des textes nerveux (Decolonized mind, Eat the rich or die starving, ou un titre dédié aux victimes de la police U.S.), tandis qu’à d’autres moments il n’est nul besoin de paroles pour modeler le chant. Les intonations de Kidambi oscillent entre accès de juvénilité et de sévérité, à la façon de Björk, dont certaines techniques sont reprises. On pense à d’autres vocalistes inclassables, telles que Meredith Monk; il y a même un yodel mâtiné d’effets électroniques. Les improvisations libres de Matt Nelson apportent des trouées de fantaisie rafraîchissantes. Ses intervalles de notes au soprano, sur des rythmes hachés, rappellent certains disques de Steve Lacy. Ces sombres méditations à base de drones à l’harmonium se muent parfois en un jazz-rock enlevé. Une proposition suffisamment rare et bien menée pour qu’on y adhère. Mais le meilleur reste à venir.
Steve Lehman & Selebeyone
Lido
HPrizm (voc), Gaston Bandimic (voc), Steve Lehman (as), Maciek Lasserre (as), Carlos Homs (cla), Drew Gress (b), Jacob Richards (dm).
Des voix encore, multiples par leurs origines, styles, idiomes. Peut-être conscient que sa musique (innovante, savante, exigeante) touchait d’abord un public de spécialistes, Steve Lehman, par le biais de rencontres, a été voir ce qui se tramait du côté du hip-hop de l’underground. A commencer par HPrizm (alias High Priest) de New York, du groupe Antipop Consortium et entendu depuis chez Bill Laswell, Matthew Shipp et James Brandon Lewis. HPrizm, c’est un débit posé, une articulation parfaite, un timbre un peu fumé, une voix parfaite pour le rap. Lehman lui adjoint un homologue sénégalais (aux textes en français et en wolof), le Sénégal étant semble-t-il un terreau fertile en talents ne dépassant guère les frontières pour toutes sortes de raisons. Gaston Bandimic se révèle un formidable animateur, rappeur, chanteur. Intégrant ces éléments aptes à rendre sa musique plus accessible, Lehman n’en perpétue pas moins son penchant pour les métriques impossibles, les superpositions rythmiques millimétrées et strates accumulées, induisant chez l’auditeur des effets de vertige, d’autant que la sonorisation est impeccable. Ses solos sont concis et définitifs. Drew Gress s’interrompt parfois de bonne grâce pour laisser la place à des basses jouées au synthé. Les pièces sont abordées sur des tempos de folie, sans qu’aucune confusion ne soit à déplorer. Cette rencontre du jazz, du hip-hop et de l’Afrique est l’une des plus abouties qui se puissent entendre, la musique du futur au présent. Je me permets de citer James Brandon Lewis, venu en spectateur et qui entre deux morceaux me souffle à l’oreille : « All the motherfuckers in this band can play! ».
David Cristol
Photos : Camille Blake|Après les ancêtres de Shabaka, les anciens sont également célébrés par le nom du groupe d’Amirtha Kidambi, qui mêle jazz et musique carnatique. De Joe Harriott et John Mayer à l’Indo-Pak Coalition de Rez Abbasi, on sait le jazz capable de se nourrir de formes et sonorités exogènes.
Mardi 1er novembre
Amirtha Kidambi & Elder Ones
Lido
Amirtha Kidambi (voc, harmonium), Matt Nelson (ss), Nick Dunston (b), Max Jaffe (dm).
La voix n’occupe pas toujours le devant de la scène, elle est un élément parmi d’autres. Plus astringente que séduisante, elle défend tantôt des textes nerveux (Decolonized mind, Eat the rich or die starving, ou un titre dédié aux victimes de la police U.S.), tandis qu’à d’autres moments il n’est nul besoin de paroles pour modeler le chant. Les intonations de Kidambi oscillent entre accès de juvénilité et de sévérité, à la façon de Björk, dont certaines techniques sont reprises. On pense à d’autres vocalistes inclassables, telles que Meredith Monk; il y a même un yodel mâtiné d’effets électroniques. Les improvisations libres de Matt Nelson apportent des trouées de fantaisie rafraîchissantes. Ses intervalles de notes au soprano, sur des rythmes hachés, rappellent certains disques de Steve Lacy. Ces sombres méditations à base de drones à l’harmonium se muent parfois en un jazz-rock enlevé. Une proposition suffisamment rare et bien menée pour qu’on y adhère. Mais le meilleur reste à venir.
Steve Lehman & Selebeyone
Lido
HPrizm (voc), Gaston Bandimic (voc), Steve Lehman (as), Maciek Lasserre (as), Carlos Homs (cla), Drew Gress (b), Jacob Richards (dm).
Des voix encore, multiples par leurs origines, styles, idiomes. Peut-être conscient que sa musique (innovante, savante, exigeante) touchait d’abord un public de spécialistes, Steve Lehman, par le biais de rencontres, a été voir ce qui se tramait du côté du hip-hop de l’underground. A commencer par HPrizm (alias High Priest) de New York, du groupe Antipop Consortium et entendu depuis chez Bill Laswell, Matthew Shipp et James Brandon Lewis. HPrizm, c’est un débit posé, une articulation parfaite, un timbre un peu fumé, une voix parfaite pour le rap. Lehman lui adjoint un homologue sénégalais (aux textes en français et en wolof), le Sénégal étant semble-t-il un terreau fertile en talents ne dépassant guère les frontières pour toutes sortes de raisons. Gaston Bandimic se révèle un formidable animateur, rappeur, chanteur. Intégrant ces éléments aptes à rendre sa musique plus accessible, Lehman n’en perpétue pas moins son penchant pour les métriques impossibles, les superpositions rythmiques millimétrées et strates accumulées, induisant chez l’auditeur des effets de vertige, d’autant que la sonorisation est impeccable. Ses solos sont concis et définitifs. Drew Gress s’interrompt parfois de bonne grâce pour laisser la place à des basses jouées au synthé. Les pièces sont abordées sur des tempos de folie, sans qu’aucune confusion ne soit à déplorer. Cette rencontre du jazz, du hip-hop et de l’Afrique est l’une des plus abouties qui se puissent entendre, la musique du futur au présent. Je me permets de citer James Brandon Lewis, venu en spectateur et qui entre deux morceaux me souffle à l’oreille : « All the motherfuckers in this band can play! ».
David Cristol
Photos : Camille Blake