20 pianistes à suivre : #7 Aaron Parks
Choisi par François Marinot
À 18 ans, en 2001, il rejoint Terence Blanchard et s’impose en studio deux ans plus tard sur l’album “Bounce” du trompettiste dont il compose l’ouverture The Verge. Mesure à cinq temps (amour générationnel de l’impair), ostinato enivrant (boucles du minimalisme, transes techno, lyrisme “nu-pop”), un thème qui fait chanter à tue-tête deux poignées de notes, puis un bref et intense solo où l’héritage de Bach semble se mêler à celui de Lennie Tristano, Bud Powell, Keith Jarrett… Comme les pianistes de son âge passés par la Manhattan School (où il est entré à 16 ans pour étudier avec Kenny Barron), il a déjà bien assimilé l’encyclopédie du jazz et promet d’y figurer bientôt. Quinze ans plus tard, il y a sa notice et posé son empreinte sur une multitude d’autres : de Christian Scott (“Anthem”) au quartette James Farm dont il est le co-fondateur avec Joshua Redman, Matt Penman et Eric Harland. Un faux supergroup, tant l’idée n’est pas là d’un all stars d’“instrumental heroe”, plutôt d’un collectif de compositeur-improvisateur moins soucieux de performance que de poétique musicale. Sa carrière a pris un tournant chez ECM avec “Arborescence” (2011) qui soumet son imagination au seul exercice de l’improvisation et “Find The Way” (2015) où il reprend la plume pour la soumettre à l’expertise de Ben Street et Billy Hart, abordant la formule du trio dont il s’était jusque-là tenu à distance sous la double influence d’Alice Coltrane et Shirley Horn. Attendu dans les bacs, son nouvel album “ Little Big” sera en quartette avec guitare, une formule qui lui est chère depuis son premier disque “Invisible Cinema” (Blue Note, 2008).
• François Marinot
“Find The Way” (ECM, 2015)