20 pianistes à suivre : #12 Gerald Clayton
Choisi par Ludovic Florin
Photo : © Devin Dehaven
Être né Clayton aurait pu s’avérer lourd pour Gerald. Fils d’un contrebassiste (John Clayton) reconnu mondialement et neveu d’un saxophoniste (Jeff Clayton), il choisit en plus l’un des instruments les plus pratiqués au monde. Et pourtant, Gerald est aujourd’hui parvenu à se faire un (pré)nom au piano. Dans la carte du champ jazzistique, il se trouve davantage du côté de la descendance hard bop ouvert, celui magnifié aujourd’hui par Ambrose Akinmusire auprès de qui il tient le clavier sur “When The Heart Emerges Glistening”, ce qui a concouru à le faire mieux connaître. Disciple d’Herbie Hancock, il l’est tout autant de Fred Hersch ou de Bill Charlap. En ce sens, il s’inscrit dans la même lignée qu’un Jason Moran, celle qui consiste à posséder toute l’histoire du jazz pour la faire évoluer sans conservatisme vers des formes actualisées. Créateur d’ambiance, une tranquille nostalgie se dégage souvent de ses productions. Est-ce dû au fait qu’il soit né sur le Vieux Continent (en Hollande) avant de grandir sur la Côte Ouest ? Pianiste dont l’efficacité réside dans un bel équilibre entre présence et discrétion, ce fort en thème (il compose merveilleusement) l’est aussi en harmonie. De ce fait, s’il brille sans clinquant dans les tempos rapides, il fait preuve dans les ballades d’une profondeur qui est le propre des grands.
A écouter
“Life Forum” (Concord, 2012)